Nous avions eu bon espoir de pouvoir jeter un œil à «L'horrible invasion» il y a un peu plus d'un an lorsque le titre apparut dans le «line up» d'un éditeur français bien connu des cinévores déviants. Espoir déçu puisque le film ne tardera pas à disparaître de son planning prévisionnel pour re-apparaître il y a quelques mois dans celui de Sidonis Calysta. Depuis, la pépite de John Bud Cardos a été distribuée en Bundle avec le n° 278 d'un magazine dont la discrétion nous contraint à taire le nom, mais il était impossible de l'acquérir en boutique ou en ligne. Une situation cruelle à laquelle l'éditeur met un terme le 3 février 2015 avec une sortie en grande pompe. Ecranbis.com était sur la brèche.
Deux ans après que ce coquin de Bill
Rebane ne se soit fendu d'une des plus improbables invasions
d'araignées de l'histoire du cinéma fantastique. (Giant Spider
Invasion/L'invasion des araignées géantes), John Bud Cardos offre
une nouvelle petite ville américaine en proie à une armée de
mygales... ou de tarentules (le doublage français se montrant lui
même assez hésitant). Quelque part dans les profondeurs arides de
l'Arizona, dans une bourgade nommée Verde Valley, un certain Robert
"Rack" Hansen (William
Shatner), vétérinaire de son état, fait face à la mort
inexpliquée d'une vache de la ferme Colby. Quelques prélèvements
plus tard, Diane Ashley une jeune et blonde scientifique débarque dans le
comté une explication sous le bras. Le pauvre bovin aurait été
tué par de multiples morsures d'araignées. Ce qui ne serait pas si
grave si notre tandem improvisé ne découvrait dans les champs des alentours de
curieux monticules de terres dont semble s'extrairent des milliers de
mygales particulièrement agressives.
Cultissime, la péloche de Cardos connut en salle comme en vidéo cassette un succès inouï, traumatisant quelques générations de gosses (dont votre serviteur fit partie). Manque de chance dans l'hexagone, le curieux retitrage (L'horrible invasion n'a pas, concédons-le, grand chose à voir avec Kingdom Of Spider) ne manquera pas de créer une certaine confusion. Et pour cause, la VHS française de Giant Spider Invasion revendiquera le même titre, lui plaçant le mot «Spider» sous le nez (pour donner l'appellation composite: Spider L'horrible Invasion). Mais peu importe car si les deux films partagent un bout de titre, un goût pour les petites bêtes qui rampent et le bon air de la campagne américaine, ils se divisent par leur exécution. Exit le gigantisme et les origines cosmiques des araignées de Rebane, celles de Cardos empruntent la voie du réalisme et justifient leur migration massive et soudaine par la plus écologique de raison: L'usage déraisonné de pesticide. Prend ça Monsanto !
Pour les besoins de cette stupéfiante attaque, on murmure que la production aurait importé du Mexique dans des conditions de légalité certainement discutables, quelques 5000 véritables bestioles dont une bonne partie finira sous les chaussures des acteurs et figurants ou écrasée par les véhicules présent à l'écran, lorsque les pauvres bêtes ne périrent pas d'un simple problème d'adaptation au climat de l'Arizona. Pour tromper le spectateur (ou du moins pour tenter de le tromper) et apporter une solution définitive à un taux de morbidité hors normes, quelques centaines d'araignées en plastiques furent ajoutées dans les décors. Objectif réussi, même si tout ne fait pas parfaitement illusion, impossible à la vision de cette invasion de ne pas se palper le dos et les bras à la recherche d'une mygale squatteuse. Démangeaisons assurées...
Le budget d'un million de dollars (Dixit le livre «The new Poverty raw» de Ray, 500 000 selon d'autres sources) permet aussi de faire passer dans le cadre le beau William Shatner, qui entre 1974 et 1979, en plein creux de la vague, accepte le moindre script qui passe. Contre partie, l'effort se passera de bande originale, piochant ses mélopées dans la musique au mètre … ou les empruntant à quelques séries télés (Les Envahisseurs, La Quatrième Dimension , Le Fugitif). Délicieusement vintage mais toujours impressionnant, "L'horrible invasion" parvient un peu moins de quarante ans après sa réalisation, à assurer le spectacle, mieux à surpasser les plus récentes attaques d'araignées CGIsées. C'est dire si il est impératif que les jeunes loups parcourant nos modestes pages ne s'y jettent dessus. Au moins pour savourer un curieux final apocalyptique annonçant un je ne sais que quoi de «The Mist» (Frank Darabont.)
Un œil sur le
disque :
Sidonis Calysta nous propose de découvrir ou redécouvrir «L'horrible invasion» dans un beau master flat 1.85 16/9 qui devrait mettre les plus pointilleux des bisseux d'accord. D'autant plus que le film est proposé pour la toute première fois en France dans un montage intégral. Revers de la médaille, les scènes absentes des cut frenchy ne sont pas doublées et donc présentées en version originale sous titrée. On notera également la présence d'une piste VO sous titrée en français. Dans la toile au bonus, une bande annonce, une galerie photo et un supplément concocté par le sieur Toullec.14€99 dans toutes les bonnes boutiques.
Sur les bras oui, les jambes aussi, mais pas là! |
Cultissime, la péloche de Cardos connut en salle comme en vidéo cassette un succès inouï, traumatisant quelques générations de gosses (dont votre serviteur fit partie). Manque de chance dans l'hexagone, le curieux retitrage (L'horrible invasion n'a pas, concédons-le, grand chose à voir avec Kingdom Of Spider) ne manquera pas de créer une certaine confusion. Et pour cause, la VHS française de Giant Spider Invasion revendiquera le même titre, lui plaçant le mot «Spider» sous le nez (pour donner l'appellation composite: Spider L'horrible Invasion). Mais peu importe car si les deux films partagent un bout de titre, un goût pour les petites bêtes qui rampent et le bon air de la campagne américaine, ils se divisent par leur exécution. Exit le gigantisme et les origines cosmiques des araignées de Rebane, celles de Cardos empruntent la voie du réalisme et justifient leur migration massive et soudaine par la plus écologique de raison: L'usage déraisonné de pesticide. Prend ça Monsanto !
Mourons heureux, mourons couchés! |
Pour les besoins de cette stupéfiante attaque, on murmure que la production aurait importé du Mexique dans des conditions de légalité certainement discutables, quelques 5000 véritables bestioles dont une bonne partie finira sous les chaussures des acteurs et figurants ou écrasée par les véhicules présent à l'écran, lorsque les pauvres bêtes ne périrent pas d'un simple problème d'adaptation au climat de l'Arizona. Pour tromper le spectateur (ou du moins pour tenter de le tromper) et apporter une solution définitive à un taux de morbidité hors normes, quelques centaines d'araignées en plastiques furent ajoutées dans les décors. Objectif réussi, même si tout ne fait pas parfaitement illusion, impossible à la vision de cette invasion de ne pas se palper le dos et les bras à la recherche d'une mygale squatteuse. Démangeaisons assurées...
Le budget d'un million de dollars (Dixit le livre «The new Poverty raw» de Ray, 500 000 selon d'autres sources) permet aussi de faire passer dans le cadre le beau William Shatner, qui entre 1974 et 1979, en plein creux de la vague, accepte le moindre script qui passe. Contre partie, l'effort se passera de bande originale, piochant ses mélopées dans la musique au mètre … ou les empruntant à quelques séries télés (Les Envahisseurs, La Quatrième Dimension , Le Fugitif). Délicieusement vintage mais toujours impressionnant, "L'horrible invasion" parvient un peu moins de quarante ans après sa réalisation, à assurer le spectacle, mieux à surpasser les plus récentes attaques d'araignées CGIsées. C'est dire si il est impératif que les jeunes loups parcourant nos modestes pages ne s'y jettent dessus. Au moins pour savourer un curieux final apocalyptique annonçant un je ne sais que quoi de «The Mist» (Frank Darabont.)
Le cocooning du dimanche, y a que ça de vrai... |
Sidonis Calysta nous propose de découvrir ou redécouvrir «L'horrible invasion» dans un beau master flat 1.85 16/9 qui devrait mettre les plus pointilleux des bisseux d'accord. D'autant plus que le film est proposé pour la toute première fois en France dans un montage intégral. Revers de la médaille, les scènes absentes des cut frenchy ne sont pas doublées et donc présentées en version originale sous titrée. On notera également la présence d'une piste VO sous titrée en français. Dans la toile au bonus, une bande annonce, une galerie photo et un supplément concocté par le sieur Toullec.14€99 dans toutes les bonnes boutiques.