Ils sont gonflés les gars d'Uncut Movies! L'introduction est, j'en conviens, atypique et je souffrirais qu'elle s'en trouve mal interprétée. Depuis quelques mois, nous écrivons à intervalles réguliers notre inquiétude sur l'avenir du cinéma que nous aimons, sur l'avenir de ceux qui le portent et soutiennent avec passion. Nous ne saurions vous le cacher: Les quelques échos que nous recevons des éditeurs qui nous sont proches, sont depuis quelques temps préoccupants. Il faut comprendre à quel point le cinéma de genre peut être un marché de niche. Et que par des ligne éditoriales assurément «Extrêmes» parfois «Underground», certains acteurs comme Uncut Movies explorent souvent la niche de la niche et se condamnent à une forme de survivance micro économique (dans le meilleur des cas) voire à une inévitable fragilité.
"Laura dépérit, se décompose, rangeant et
étiquetant avec soin ses vestiges de chair. Promise à la
thanatomorphose , la jeune femme ère dans son appartement, trop
vivante pour être morte, trop morte pour être vivante, entre deux
mondes."
Et il faut dire qu'avec Thanatomorphose premier long métrage du Québécois Éric Falardeau, l'éditeur n'est pas allé à la facilité. Au menu, l'étrange récit d'une déchéance. Celle de Laura, une jeune femme entraînée par le poids des jours jusqu'aux falaises de son existence. Une couple passablement dysfonctionnel, le temps qui fuit, une errance artistique et sociale. Une histoire de coupe pleine ou de vide intérieur (On vous laisse choisir) et voilà que ses tourments s'affichent en vitrine . De fil en aiguille, d'hématomes en plaques, Laura dépérit, se décompose, rangeant et étiquetant avec soin ses vestiges de chair. Promise à la thanatomorphose (Ensemble des altérations morphologiques déterminées par la mort), la jeune femme ère dans son appartement, trop vivante pour être morte, trop morte pour être vivante, entre deux mondes. Non il n'est pas facile de tracer les contours exact d'un tel spectacle . Uen apocalypse vidéastique, et pour l'essentiel muet, entre quatre murs, le lent récit d'un pourrissement corporel, pourrait-on dire. Ce ne serait pas faux si bien évidemment le récit proposé par Falardeau n'embrassait une certaine qualité symbolique.
"Tout semble ici dicter un goût du morbide et une
précision documentaire, presque pornographique. Thanatomorphose
n'explique donc rien, il montre, il montre avec obstination..."
Si le script de Tanatomorphose ne justifie nullement la dégénérescence de son héroïne, il semble par son installation, s'amuser des liens du corps et de l'esprit, du contenu et du contenant . La mort de l'un entraînant l'autre dans une sorte de valse diabolique. Une forme de somatisation extrême, de psychologisation forcenée. La serrure du film est sans doute là, mais Falardeau a avalé la clé. Nous ne saurons rien du pourquoi, nous ne verrons que le comment, du plus près possible, En n'oubliant, soyez en avertis, aucune étape, aucun fluide corporel . Tout semble ici dicter un goût du morbide et une précision documentaire, presque pornographique. Thanatomorphose n'explique donc rien, il montre, il montre avec obstination... On croit fatalement y voir un peu de la métamorphose de Kafka, un peu de «Necromantik», de «The fly» de Cronenberg (La collection de Laura rappelant l'inoubliable musée de Brandle mouche), peut être aussi du brillantissime "Make out with violence" (devenu Zombie Lover lors de son exploitation française) , la touche arty tendance en moins. Mais le film échappe finalement à ses possibles inspirations, traçant sa propre route... son propre sillon jusqu'à la peu ragoûtante disparition de son héroïne.
"On
croit fatalement y voir un peu de la métamorphose de Kafka, un peu
de «Necromantik», de «The fly» de Cronenberg , peut être aussi de "Make out with violence", la touche arty tendance en
moins. "
Alors, on ne vous le cachera pas l'effort de Falardeau, naviguant entre cinéma auteurisant, experimental et péloche extrême, a dans le coffre de quoi défriser plus d'un de nos lecteurs.. Il n'en reste pas moins intéressant par son jusqu'au-boutisme conceptuel, ses étonnantes prises de risque, son mutisme et les effets spéciaux du français David Scherer (TheTheatre Bizarre, Paris By Night Of The Living Dead) appelé ici à la rescousse. Nos lecteurs les plus déviants et aventureux peuvent donc se frotter à l'exercice.
Un œil sur le disque :
Fidèle à sa politique éditoriale, Uncut Movies continue de proposer ses films dans des éditions limitées à 1000 exemplaires. Rayon cuisine, nous avons affaire à un master 1.85 16/9 respectable compte tenu d'un tournage au boîtier reflex, accompagné d'une seule et unique piste audio stéréo anglaise sous titrée en Français. Dans la chambre au bonus : un making of, deux courts métrages : Purgatory et Crépuscule , une galerie de photos, une flopée de teaser et trailer, ainsi qu'une poignée de bande annonce éditeur. A commander au prix de 19€95 sur http://www.uncutmovies.fr/index.php/catalogue-dvd/thanatomorphose dès aujourd'hui ou courant avril dans les canaux de distribution traditionnels.
Vous vous en doutez, je fais 2 à 5 papier sur le cinéma de genre pas semaine pour ce site ou d'autres support, mais j'ai eu un mal de chien en rédigeant la chronique de "Thanatomorphose" ce matin parce qu'il est extrêmement difficile de mettre des mots sur votre film. On pourrait écrire "c'est une fille qui se décompose", que c'est du cinéma extrême, qu'il s'agit d'un film d'auteur. Comment vous, vous pourriez expliquer, présenter Thanatomorphose ? Je vais aller plus loin: quelle image mentale vous vous en faites ?
Pour moi, Thanatomorphose est une méditation sur notre rapport à soi-même et à la mort traduite de manière cinématographique, c’est-à-dire que ces interrogations s’incarnent dans une forme, un corps. Et le cinéma est le médium corporel par excellent. C'est un médium de textures, de mouvements, de sons. Thanatomorphose est aussi la recherche de cette émotion fondamentale, celle qui fait que nous accrochons à quelque chose. Pour moi, ce fût le cinéma. L'émotion primale que j'ai ressenti était viscérale, troublant. Ce fût Massacre à la tronçonneuse et Cannibal Holocaust. À travers mes films, je crois que j'essaient de retrouver pour moi-même – je sais que cela peut sembler très égoïste – le choc émotif ressenti en voyant ces films. Cette émotion c'est rapidement transformé en un questionnement existentiel qui me hante depuis.
Un petit peu comme dans la Métamorphose de Kafka, on ne sait pas vraiment pourquoi le personnage se transforme. C'est peut être d'ailleurs ce qui fait que le film est mystérieux, peut être fantastique ? Quel sens ou quels sens donnez vous à cette déchéance ?
Je suis quelqu’un de très pessimiste. Le personnage principal, qui était un homme au début de l’écriture du scénario, est une sorte de double non pas de ma vie, mais de ma vision générale de l’existence. C'est essentiellement la déconnexion de l'esprit et du corps et à quel point un dérèglement du dernier nous oblige à questionner notre existence. C'est tellement simple de vivre sans même s'en rendre compte...
Vous êtes allé cherchez la maquilleur français David Scherer pour le film. Qu'est ce qui vous a poussé à travailler avec lui ?
Ce sont deux amis, Colin Vettier et Thierry Paya, qui m’ont conseillé de faire appel à David. Ils ont travaillé avec lui sur leur long 24/7 et ils n’avaient que des éloges à son sujet. Benoît Lemire (directeur photo) et moi avons rencontré David à Paris quelques mois avant le tournage. Nous revenions de la projection de Coming Home au Festival des Maudits Films (Grenoble). Ce fût une rencontre professionnelle déterminante, le genre qui n’arrive que rarement dans une vie. Je n'aurai jamais assez d'éloge à faire à son propos et j'ai hâte au prochain film simplement pour collaborer avec lui.
David était en charge des effets sur le plateau, mais également de tout le processus de décomposition de l’actrice principale. Bref, le cœur du film. Avant de venir nous rejoindre au Québec pour le tournage, il a préparé des prothèses, une fausse tête, un squelette, une carcasse… Énormément de travail. David a été avec nous sur le plateau durant tout le tournage. Il a abattu seul, et quelques fois avec l’aide de notre formidable équipe de direction artistique composée de Véronique Poirier et Fauve Paradis, une charge de travail colossale : pendant trois semaines nous avons travaillé de 10 et 14 heures par jour. C’est tout simplement dément.
Quelle a été la réception du film ?
Extrêmement bonne à ma grande surprise, car j'étais conscient de faire un film sans compromis, personnel et, à la limite, autiste.. Je suis donc très content et surtout surpris de l'accueil généralement chaleureux réservé au film. Plus encore je suis comblé car le film divise le public et que les raisons évoquées des deux côtés sont les mêmes ! Cela signifie pour moi que nous avons réussi quelque chose, nous touchons les gens et provoquons une réaction. Il n'y a rien de pire pour moi qu'un film consensuel. Il faut susciter la discussion, provoquer des points de vue divergents. C'est important pour moi à titre de spectateur, et donc de cinéaste. Ce n’est pas un film facile. Il est lent, contemplatif et lourd, mais c’était selon moi la seule façon de le faire pour respecter mon sujet et faire vivre une émotion pure au spectateur. Il ne pouvait pas plaire à tous. C’est très encourageant et ça me motive énormément pour le prochain film.
Il est extrêmement difficile de produire du cinéma de genre en France, qu'en est-il au Quebec ?
C’est la même chose partout je crois. Oui, il y a des cas d’exceptions (Turbo Kid cette année réalisé par RKSS par exemple), mais le cinéma de genre n’est pas pris au sérieux. C’est tout de suite perçu comme du cinéma de mauvaise qualité, de la mauvaise série B. D’un autre côté, faire du cinéma aujourd’hui, peu importe le type de film, c’est un acte de foi puisqu’il y a presque plus de moyens.
Sinon, le cinéma québécois se porte en général très bien à l’heure actuelle. Mais c’est évident que certains genres ou styles y sont moins bien représentés. La raison est simple : nous ne sommes que 8 millions au Québec. Par conséquent, il est difficile d’avoir une industrie viable du cinéma de genre de par le bassin de population. C’est pourquoi il y a peu de long métrages intéressants, mais beaucoup de court métrages; c’est plus abordable à réaliser et moins risqué à financer. Cela explique également pourquoi les rares long métrages produits sont consensuels...
Quels sont vos projets ? Vous pouvez tout me dire , ça ne sortira pas d'internet.
En marge de la publication du livre Bleu nuit, histoire d’une cinéphilie nocturne (que j’ai codirigé avec Simon Laperrière), je viens de terminer un court métrage hommage à cette défunte série. Pour vous mettre en contexte, Bleu nuit était un programme de cinéma de fin de soirée, diffusé les samedis, qui présentait du cinéma érotique. La France a eu l'équivalent sur M6 entre autre. Plusieurs générations de québécois ont vécu leur éducation sentimentale avec cette émission! Mon film dure 10 minutes et est intitulé Élégie nocturne . J’espère qu’il sera présenté dans quelques festivals. C’est un film qui s’inscrit thématiquement dans mon univers tout en s’éloignant du cinéma fantastique et d’horreur. Je crois qu'un réalisateur doit toujours se remettre en question et ce film est pour moi le premier pas dans cette direction.
Sinon, je suis en écriture. Je travaille simultanément sur 3 scénarios de longs métrages ainsi que sur une docu-série pour la télé. Je préfère ne pas en dire davantage puisque je suis plutôt superstitieux. On verra lequel de ces projets se concrétisera le premier!
Cela dit, j’aimerais beaucoup un jour travailler à partir d’un scénario que je n’ai pas écrit, faire en quelque sorte un film de commande. Cela me permettrait de sortir de ma zone de confort. Alors avis aux intéressés…
En attendant, Thanatomorphose est disponible sous étiquette Uncut Movies et je suis très fier de faire partie de leur écurie! C'est un honneur puisqu'il s'agit d'un éditeur ayant toujours supporté le cinéma indépendant et fait des choix audacieux, mais judicieux, pour leur catalogue.
Alors, on ne vous le cachera pas l'effort de Falardeau, naviguant entre cinéma auteurisant, experimental et péloche extrême, a dans le coffre de quoi défriser plus d'un de nos lecteurs.. Il n'en reste pas moins intéressant par son jusqu'au-boutisme conceptuel, ses étonnantes prises de risque, son mutisme et les effets spéciaux du français David Scherer (TheTheatre Bizarre, Paris By Night Of The Living Dead) appelé ici à la rescousse. Nos lecteurs les plus déviants et aventureux peuvent donc se frotter à l'exercice.
Un œil sur le disque :
Fidèle à sa politique éditoriale, Uncut Movies continue de proposer ses films dans des éditions limitées à 1000 exemplaires. Rayon cuisine, nous avons affaire à un master 1.85 16/9 respectable compte tenu d'un tournage au boîtier reflex, accompagné d'une seule et unique piste audio stéréo anglaise sous titrée en Français. Dans la chambre au bonus : un making of, deux courts métrages : Purgatory et Crépuscule , une galerie de photos, une flopée de teaser et trailer, ainsi qu'une poignée de bande annonce éditeur. A commander au prix de 19€95 sur http://www.uncutmovies.fr/index.php/catalogue-dvd/thanatomorphose dès aujourd'hui ou courant avril dans les canaux de distribution traditionnels.
Interview réalisateur : Éric Falardeau
Vous vous en doutez, je fais 2 à 5 papier sur le cinéma de genre pas semaine pour ce site ou d'autres support, mais j'ai eu un mal de chien en rédigeant la chronique de "Thanatomorphose" ce matin parce qu'il est extrêmement difficile de mettre des mots sur votre film. On pourrait écrire "c'est une fille qui se décompose", que c'est du cinéma extrême, qu'il s'agit d'un film d'auteur. Comment vous, vous pourriez expliquer, présenter Thanatomorphose ? Je vais aller plus loin: quelle image mentale vous vous en faites ?
Pour moi, Thanatomorphose est une méditation sur notre rapport à soi-même et à la mort traduite de manière cinématographique, c’est-à-dire que ces interrogations s’incarnent dans une forme, un corps. Et le cinéma est le médium corporel par excellent. C'est un médium de textures, de mouvements, de sons. Thanatomorphose est aussi la recherche de cette émotion fondamentale, celle qui fait que nous accrochons à quelque chose. Pour moi, ce fût le cinéma. L'émotion primale que j'ai ressenti était viscérale, troublant. Ce fût Massacre à la tronçonneuse et Cannibal Holocaust. À travers mes films, je crois que j'essaient de retrouver pour moi-même – je sais que cela peut sembler très égoïste – le choc émotif ressenti en voyant ces films. Cette émotion c'est rapidement transformé en un questionnement existentiel qui me hante depuis.
Un petit peu comme dans la Métamorphose de Kafka, on ne sait pas vraiment pourquoi le personnage se transforme. C'est peut être d'ailleurs ce qui fait que le film est mystérieux, peut être fantastique ? Quel sens ou quels sens donnez vous à cette déchéance ?
Je suis quelqu’un de très pessimiste. Le personnage principal, qui était un homme au début de l’écriture du scénario, est une sorte de double non pas de ma vie, mais de ma vision générale de l’existence. C'est essentiellement la déconnexion de l'esprit et du corps et à quel point un dérèglement du dernier nous oblige à questionner notre existence. C'est tellement simple de vivre sans même s'en rendre compte...
Vous êtes allé cherchez la maquilleur français David Scherer pour le film. Qu'est ce qui vous a poussé à travailler avec lui ?
Ce sont deux amis, Colin Vettier et Thierry Paya, qui m’ont conseillé de faire appel à David. Ils ont travaillé avec lui sur leur long 24/7 et ils n’avaient que des éloges à son sujet. Benoît Lemire (directeur photo) et moi avons rencontré David à Paris quelques mois avant le tournage. Nous revenions de la projection de Coming Home au Festival des Maudits Films (Grenoble). Ce fût une rencontre professionnelle déterminante, le genre qui n’arrive que rarement dans une vie. Je n'aurai jamais assez d'éloge à faire à son propos et j'ai hâte au prochain film simplement pour collaborer avec lui.
David était en charge des effets sur le plateau, mais également de tout le processus de décomposition de l’actrice principale. Bref, le cœur du film. Avant de venir nous rejoindre au Québec pour le tournage, il a préparé des prothèses, une fausse tête, un squelette, une carcasse… Énormément de travail. David a été avec nous sur le plateau durant tout le tournage. Il a abattu seul, et quelques fois avec l’aide de notre formidable équipe de direction artistique composée de Véronique Poirier et Fauve Paradis, une charge de travail colossale : pendant trois semaines nous avons travaillé de 10 et 14 heures par jour. C’est tout simplement dément.
Quelle a été la réception du film ?
Extrêmement bonne à ma grande surprise, car j'étais conscient de faire un film sans compromis, personnel et, à la limite, autiste.. Je suis donc très content et surtout surpris de l'accueil généralement chaleureux réservé au film. Plus encore je suis comblé car le film divise le public et que les raisons évoquées des deux côtés sont les mêmes ! Cela signifie pour moi que nous avons réussi quelque chose, nous touchons les gens et provoquons une réaction. Il n'y a rien de pire pour moi qu'un film consensuel. Il faut susciter la discussion, provoquer des points de vue divergents. C'est important pour moi à titre de spectateur, et donc de cinéaste. Ce n’est pas un film facile. Il est lent, contemplatif et lourd, mais c’était selon moi la seule façon de le faire pour respecter mon sujet et faire vivre une émotion pure au spectateur. Il ne pouvait pas plaire à tous. C’est très encourageant et ça me motive énormément pour le prochain film.
Il est extrêmement difficile de produire du cinéma de genre en France, qu'en est-il au Quebec ?
C’est la même chose partout je crois. Oui, il y a des cas d’exceptions (Turbo Kid cette année réalisé par RKSS par exemple), mais le cinéma de genre n’est pas pris au sérieux. C’est tout de suite perçu comme du cinéma de mauvaise qualité, de la mauvaise série B. D’un autre côté, faire du cinéma aujourd’hui, peu importe le type de film, c’est un acte de foi puisqu’il y a presque plus de moyens.
Sinon, le cinéma québécois se porte en général très bien à l’heure actuelle. Mais c’est évident que certains genres ou styles y sont moins bien représentés. La raison est simple : nous ne sommes que 8 millions au Québec. Par conséquent, il est difficile d’avoir une industrie viable du cinéma de genre de par le bassin de population. C’est pourquoi il y a peu de long métrages intéressants, mais beaucoup de court métrages; c’est plus abordable à réaliser et moins risqué à financer. Cela explique également pourquoi les rares long métrages produits sont consensuels...
Quels sont vos projets ? Vous pouvez tout me dire , ça ne sortira pas d'internet.
En marge de la publication du livre Bleu nuit, histoire d’une cinéphilie nocturne (que j’ai codirigé avec Simon Laperrière), je viens de terminer un court métrage hommage à cette défunte série. Pour vous mettre en contexte, Bleu nuit était un programme de cinéma de fin de soirée, diffusé les samedis, qui présentait du cinéma érotique. La France a eu l'équivalent sur M6 entre autre. Plusieurs générations de québécois ont vécu leur éducation sentimentale avec cette émission! Mon film dure 10 minutes et est intitulé Élégie nocturne . J’espère qu’il sera présenté dans quelques festivals. C’est un film qui s’inscrit thématiquement dans mon univers tout en s’éloignant du cinéma fantastique et d’horreur. Je crois qu'un réalisateur doit toujours se remettre en question et ce film est pour moi le premier pas dans cette direction.
Sinon, je suis en écriture. Je travaille simultanément sur 3 scénarios de longs métrages ainsi que sur une docu-série pour la télé. Je préfère ne pas en dire davantage puisque je suis plutôt superstitieux. On verra lequel de ces projets se concrétisera le premier!
Cela dit, j’aimerais beaucoup un jour travailler à partir d’un scénario que je n’ai pas écrit, faire en quelque sorte un film de commande. Cela me permettrait de sortir de ma zone de confort. Alors avis aux intéressés…
En attendant, Thanatomorphose est disponible sous étiquette Uncut Movies et je suis très fier de faire partie de leur écurie! C'est un honneur puisqu'il s'agit d'un éditeur ayant toujours supporté le cinéma indépendant et fait des choix audacieux, mais judicieux, pour leur catalogue.