Dead Sushi : Critique et test Bluray


Au début de ce mois de mars, cinq nouvelles et succulentes additions à la collection «Sushi Typhoon» venaient s'écraser en flammes sur nos platines, entraînant la turgescence éditoriale de votre site préféré. Mais profitant d'une avarie de transport, la galette du «Dead Sushi» de Noboru Iguchi avait échappé à nos papilles vidéo-gustatives. Après avoir remué ciel et terre, menacé l'éditeur des pires représailles, et brûlé tant de cierges que notre détecteur de fumée a rendu l'âme, nous avons enfin pu nous coincer un disque de test dans la fente (celle du lecteur Bluray, calmez vous ! Calmez vous !). Dead Sushi, un film si cru qu'on du mal à la croire ? La réponse vous attend sur Ecranbis.com

La pieuvre en image !

La jolie Keiko espère passer maître dans l'art du Sushi lorsque son père, maestro de la cuisine nippone, la disqualifie pour cause d'odeur corporelle trop affirmée.(Y'a pas à dire, c'est charmant). La nymphe fuit le domicile familial en larmes et trouve refuge dans un hôtel, Arche dans laquelle elle rejoint le bataillon du personnel d'étage. Mais lorsque le gratin d'une société spécialisée dans l'industrie pharmaceutique s'y installe pour un séminaire, le destin de la gamine bascule. Un ancien employé a en effet le projet d'injecter aux spécialités maison, un sérum permettant revenir de l'au delà. Les poissons, crevettes, calamars frétillent sur leur lit de riz et ne tardent à s'en prendre aux fins gourmets.

C'est ce qui s'appelle avoir les yeux plus grands que la bouche !

La drôle idée de Dead Sushi aurait traversé l'esprit sympathiquement tordu de Noboru Iguchi au moment où Alexandre Aja et les frères Weinstein lâchaient quelques milliers de piranhas préhistoriques dans les salles obscures japonaises. Depuis ses premiers travaux vidéastiques, le prodige du V-cinéma rêve , nous dit-on , de mettre en scène un film d'agression animale, caressant d'une main l'enchantement de Gremlins et de l'autre la folie de l'attaque des tomates tueuses. Le sushi étant le plat le plus populaire et emblématique de la cuisine japonaise, Iguchi se décide à en faire un prédateur aussi inédit qu'implacable. Trois semaines d'écritures, deux mois de préparation (que l'on nous explique aussi concentrée sur la création des effets spéciaux que sur les réglages des chorégraphies de combat) et dix jours de tournage suffiront à transformer ce délirant projet en réalité.

Un petit air de Piranha !


Pour donner un visage à sa prodigieuse héroïne, le choix d'Iguchi s'est porté sur une certaine Rina Takeda, jolie minette au poing d'acier, ayant déjà distribué quelques tatanes mémorables (High Kick Girl! , Karate Girls) et poussé la chansonnette d'une voix peu gracile. Pour lui tenir le crachoir, le brave Noboru est allé piocher dans la tronche connue et la fesse célèbre. Asami Sugiura passée des griffes de l'érotisme à celles du V-Cinéma, est devenue une actrice récurrente chez le réalisateur (Machine Girl, RoboGeisha, Zombie Ass...). Le cinéaste prévient, si Zombie Ass tapait dans le spectacle déviant, Dead Sushi a été pensé comme un divertissement familial. A la vision de cette heure et demie particulièrement survoltée, on peut sérieusement s'interroger sur sa conception du «tout public ». Certes, Dead Sushi n'est pas fait du même bois que les péteuses aventures de Megumi aux pays des fonds de cuvettes , mais ce Iguchi resté trop longtemps loin de nos mirettes, ne peine aucunement à trouver sa place dans la filmographie bariolée de son géniteur. Un film à ne pas prendre avec des baguettes ! Pourrions-nous dire.


Et quand tu "riz" je "riz" aussi....
L'exercice délicieusement à côté de la plaque prolonge donc une désormais longue lignée de production Z mais révèlent aussi une qualité citationnelle inattendue. Impossible de ne pas voir en la présence d'un sushi à l'omelette chanteur et sympathique , la transposition culinaire d'un Gizmo. De la même manière, le grignotage jusqu'à l'os d'une serveuse par une nuée de Sushi convoque en mémoire le mode opératoire des Piranhas de Dante et d'Aja. Ces quelques clins d’œil au cinéma occidental auxquels s'ajoute la loufoquerie du propos, pourraient donc faire de «Dead Sushi» une appréciable porte d'entrée dans le genre, sans pour autant rebuter les amateurs de ce type de mets vidéastiques. C'est dire si un visionnage s'impose !

Le disque : 


 La galette de Dead Sushi nous parvient dans chouette boîtier Bluray noir coiffé d'un sur-étui cartonné. Le disque compatible toute région délivre un master irréprochable 1080p et 16/9 accompagné de mixages français et japonais  (et non anglais comme l'annonce étrangement la jaquette). Notez également la présence de sous titre français. Dans les bonus, une galerie d'image et une bande annonce.