Ceux qui se sont déjà réveillés les cheveux qui poussent à l’intérieur, nu comme un ver aux côtés d'une demoiselle inconnue trouveront sans doute au savoureux pitch d'Open Grave un je ne sais quoi de familier. Cette bobinette amnesico-zombiesque, torchée par le Madrilin Gonzalo López-Gallego s’échouera dans vos salons le 3 mars prochain, grâce aux efforts vidéastiques consentis par Factoris Films (Feu Emylia). Perdu dans son harassante et délirante «To do list» de février (on vous l'annonce, les éditeurs se sont donné le mot pour faire du mois de mars un cauchemar pour vos comptes bancaires), Ecranbis.com a pu jeter un œil à la chose et revient avec un p'tit review sous les bras... Enfin si on se rappelle bien du film …
Certains sont prêts à tout pour survire, y compris marcher sur les autres ! |
"L'espagnol Gonzalo López-Gallego, réalisateur du décrié Apollo 18, livre avec «Open Grave» un bandant télescopage de «Memento» et « Dawn of the Dead »"
On ne sait pas trop où Jonah a traîné ses frustes la veille, mais son réveil n'a rien d'un atterrissage en douceur. Reprenant connaissance dans une fosse à cadavres, soulagé de tout souvenir de sa vie antérieure, notre héros est secouru par une blanche colombe (muette comme une carpe) qui l'entraîne aussitôt dans une maison perdue dans les bois. Là l'attendent tout un bataillon d’amnésiques. Les conversations sont fructueuses, les échanges courtois (Dis donc tu saurais pas comment je m'appelle par hasard), mais quelques souvenirs douloureux et brutaux remontant peu à peu les rivières de la mémoire, on ne tarde pas s'accuser mutuellement d'être responsable de cet égarement partagé. Il semblerait également qu'une menace toute à fait extérieure au groupe, pèse sur les têtes.
Il s'est beaucoup attaché à cet arbre... |
"La bonne idée d'Open Grave est de laisser à son propos eschatologique la qualité de décors et d'arrière plan pour se concentrer sur les errances psychologiques de son club de «cerveaux en panne»."
«Réveillez-vous, votre cauchemar commence» clame la jaquette énigmatique. Et l'accroche n'a, concédons-le, rien de mensonger. L'espagnol Gonzalo López-Gallego, réalisateur du décrié Apollo 18 (1h30 pour voir un cailloux qui bouge, c'est un peu excessif non ? ) livre avec «Open Grave» un bandant télescopage de «Memento» et « Dawn of the Dead ». Salauds ! Vous spoilez comme des bêtes s'écrira le lecteur (et la lectrice) amateurs (amatrices...mmmhhh) de surprises. Oui enfin, la péloche datant de 2013 et des reviews révélant le pot aux roses tapissant le web, permettez-nous de ne pas jouer la carte du communiqué de presse précautionneux. Il sera donc bien ici questions de revisiter avec un minimum de malice et d'originalité la thématique «Zombie». Ce qui n'est pas forcement objectif facile, la corde thématique étant depuis quelques années et quelques kilomètres de péloche sur le point de rompre.
Le rédacteur en chef d'Ecranbis.com demandant poliment une galette de test à l'employé d'un célèbre éditeur français... |
"Les efforts prostatiques de Rita Fekete (Harry Potter et les reliques de la mort, le dernier des templiers) assurent le versant graphique et démonstratif de ce récit au bout de l'horreur. "
La bonne idée d'Open Grave est de laisser à son propos eschatologique la qualité de décors et d'arrière plan pour se concentrer sur les errances psychologiques de son club de «cerveaux en panne». Et ce jusqu'à un final aussi hautement Folamourien que prévisible, mais auquel il faudra reconnaître le délicieux parfum d'un Nihilisme tout aussi délicieux... Pari réussi. Open grave aurait pu se perdre dans la forêt de ses bonnes intentions et semer les preuves d'une certaine économie de moyens (tournage délocalisé en Hongrie), mais pas du tout. López-Gallego, un peu aidé par un Sharlto Copley casté in extremis (District 9, Maléfique, L'agence tout risque, Elysium) , parvient à cueillir son spectateur dès sa splendide et déstabilisante séquence introductive. Les efforts prostatiques de Rita Fekete (Harry Potter et le reliques de la mort, le dernier des templiers) assurent quand à eux par touches discrètes mais indéniablement efficaces, le versant graphique et démonstratif de ce récit au bout de l'horreur.
De nos jours, ces barbus qui ont toujours la côte... ça devient rasoir ! |
Certes Open Grave pourra difficilement revendiquer le titre de «paire de claques de l'année» mais ses qualités cinématographiques, son habilité narrative (pour ne pas écrire son sens du puzzle scénaristique) et son ambiance forestière, lui permettent de tirer son épingle du jeu. Il nous apparaît dans ces conditions difficile de ne pas inviter les amateurs de macchabées marcheurs à y jeter un coup d’œil... Comme on dit chez les jeunes ! ça le fait !
Le disque :
Factoris films livre un bluray techniquement joliment troussé dont la seule faute de goût est de présenter un master 1.78. C'est à dire recadré par rapport à son format scope d'origine. Mais le grand public exprimant régulièrement le désir d'en prendre plein la dalle, les cinéphiles sont souvent appelés à se faire une raison. Pas de soucis technique par ailleurs sur le master délivrant une image au piqué précis (1080 24p) et s'accompagnant de mixages DTS HD audio 7.1 en français et en anglais sous titré. Pas l'ombre d'un supplément en vue mais on se consolera avec une copie digitale du film offerte. ( Pour peu que vous possédiez un lecteur Bluray informatique.)
Jason, je t'avais pourtant demandé de ranger ta chambre ! |