Non
content de nous servir quelques savoureux et odorants mets
vidéastiques (Dead Sushi, Zombie Ass, DeadBall, Tomie Unlimited,
Dead Sushi), l'éditeur Elephant films ajoute à sa carte du mois de
mars: «Samurai
purinsesu: Gedō hime». Produite
par l'un des artisans les plus en vue du V-Cinéma et réalisé par
l'un des co-scénaristes de «Tokyo Gore Police», cette
petite bande vidéo-numérique, nippone et tranchante, disponible
depuis Érode (Comprendre depuis 2009) sur les marchés japonais et
américain, sera à portée des dalles et des platines françaises
le 3 mars prochain. DVD ou Bluray, faites vos jeux ! Alors
faut-il craquer ou pas pour Samouraï Princess, L'Ecranbis.com tente
de répondre... d'une chronique fatale !
Se récurer la moule un jour de marée peu avoir des fâcheuses conséquences... |
"Prométhée moderne et loi du talion, seront les mamelles de cette fable «Ero guro» (Courant érotico grotesque). Le délicat parfum de la revanche en prime ! "
Tout entier accroché au joli minois et au joli minou de Aino Kishi, brûlante AV Idol (traduction :gamine maîtrisant l'art de se coucher au pays du soleil levant), «Samuraï Princess» nous plonge dans un Japon futuro-féodal ( quand vous ne connaissez pas le mot, faites comme nous inventez-le !) que l'on concédera surtout réduit à ses plus modestes et économiques expressions. Une forêt et de deux hangars peuplés des créatures biomécaniques, douloureusement ramenées à la vie par un prodigieux «mad scientist» recycleur de cadavres. Survivant au sanglant massacre de ses copines de classe, une jeune fille accepte de devenir à son tour un «Mecha» pour s'assurer une vengeance à la hauteur de l'affront subi. Vous l'aurez compris : Prométhée moderne et loi du talion, seront les mamelles de cette fable «Ero guro» (Courant érotico grotesque). Le délicat parfum de la revanche de la revanche en prime !
Les filles canons font toujours un peu la tête... |
Ostensiblement nécessiteux mais visiblement heureux de
l'être, l'effort de Kengo Kaiji a surtout la bonne idée de profiter
des tours de passe-passe de Yoshihiro
Nishimura.
Le magicien de l'effet sans le sou, auteurs de quelques unes des
saillies les plus visuelles et marquantes d'un cinéma fantastique
japonais sous « ecsta » s'en donne ici à cœur joie. Ses
personnages se payent quelques membres artificiels qui auraient fait
pleurer Steve Austin et mouiller Super Jaimie. Pied sécateur, jambe
tronçonneuse... de quoi tailler directement dans le bonzaï ou la
tripaille. Le tout , était-il besoin de le préciser, s'habille
d'une loufoquerie et d'une coquinerie de chaque instant. Il suffit de
voir notre belle héroïne en découdre avec un monstre au sexe
croqueur et télescopique pour s'en persuader.
"Mais c'est par ses qualité strictement exploitatives et récitatives
que cette ballade furieuse marque quelques panier à trois points .
Presque détachée de véritable tension dramatique, «Samurai Princess » se savoure pour le seul
plaisir des yeux et de l'esprit... Comme une œuvre abstraite,
essentiellement créative et récréative."
Frankenstein et ses Frankensteinettes... |
Certes, il nous
faudra aussi écrire que ce «Samurai Princess» n'embrasse ni la
pulpe d'un Tokyo Gore Police, ni l'originalité conceptuelle d'un
Zombie Ass. Le jet de Kengo Kaiji a beau se montrer formellement
généreux, multiplier à l'infini ses délirantes trouvailles, il ne constituera que difficilement une porte d'entrée dans le genre. Non les aventures de cette princesse cogneuse ne deviendront pas une nouvelle cale étalon. La faute a un script alambiqué
préférant les cartes d'un mille feuille situationnel et de la
profusion des personnages à celles du sang neuf et de l'idée
forte. Mais c'est paradoxalement par ce petit côté récit à
tiroir, par ses qualité strictement exploitatives et récitatives
que cette ballade furieuse marque quelques panier à trois points .
Presque détaché de véritable tension dramatique (concédons-le, le
cruel destin promis à madame Samurai ne vous tirera pas de larmes)
, «Samurai Princess » se savoure pratiquement pour le seul
plaisir des yeux et de l'esprit... Comme une œuvre abstraite,
essentiellement créative et récréative.
Entre autre loufoquerie, on retiendra une paire de nénés détachables (rappelant les casques pliables de ces coquins de Dr Dre) , un couple d’androïdes mutant aux langues décidément baladeuses donnant, l'expression "Léchez moi tranquille" une chinification tout à fait nouvelle. Les amoureux transis du V-Cinéma et vidéophages excités y trouveront à coup sûr leur compte. Les plus coquins auront même le loisir de se rincer l'œil sur une scénette érotique aussi délicieusement onirique que hors propos. (J'ai dit se rincer l'œil ! Pas le reste ! Rentre moi ce Sopalin malotru:) Les autres sont priés de réviser leurs classiques avant d'embarquer. Le V-cinéma c'est un peu comme le ski, quand on en a jamais fait, on ne prend pas la piste noire ! Non mais !
Un œil sur le disque :
Pas de mauvaise surprise du côté d'Elephant films qui nous présente "Samuraï princess" dans un master plaisant (1080i) accompagné d'une seule et unique piste audio japonaise DTS HS sous-titrée en Français. Enfermées à double tour dans la section bonus: une galerie de photo et des bandes annonces. Boitier blanc et sur étui. Le tout pour 19€99. DVD également disponible.