Née de
l'imagination et de la plume inspirée du dessinateur de manga :
Junji Itō, Tomie (prononcez «Tomié») serait
devenue l'une des figures récurrente du cinéma horrifique Nippon.
En partie occultées par les succès internationaux des Ringu et
autres Ju-on, les flippantes aventures de la gamine revendiquent au
pays du soleil levant en tout cas, le statue de Saga. En ce mois de
mars particulièrement «duraille» pour nos cartes bancaires,
Elephant Films en livre le tout dernier opus «Tomié:Anrimiteddo»
(Tomie Unlimited) en Bluray et DVD. Ecranbis.com qui tourne comme un
vautour au dessus des line up et calendrier de sortie , a pu arracher
une galette de test et la main d'un attaché de presse en prime...
Faut-il se laisser tenter par «Tomie: Unlimited» ? La réponse en
chronique.
"...ce récit traditionnel de spectre asiatique, bien qu'en apparence plus sage que les saillies vidéastiques auxquelles le cinéaste nous a habitué , se laisse rapidement déborder, offrant une face récréative et délicieusement grotesque"
Sale journée pour les frangines Kawakami, alors que Tomie (Miu Nakamura) joue les top modèles sous l'objectif envieux de sa petite soeur Tsukiko (Moe Arai), les deux gamines ont la très mauvaise idée de s'approcher trop près d'un chantier. Au premier coup de vent, un bout de structure métallique s'échappe du toit et vient empaler la frêle Tomie sous le regard terrifié de Tsukiko. Une année plus tard, alors que les Kawakami fête l'anniversaire de la mort de leur fille aînée, on sonne à la porte. Stupeur et tremblement, il s'agit de Tomie. La petiote retrouve la douceur du cocon familial mais Tsukiko ne tarde pas à découvrir que ce qui est revenu de l'au delà n'a plus grand chose à voir avec sa sœur adorée. Alors qu'elle menace de quitter la maison, Tomie est sauvagement assassinée par son père, ne supportant pas de la voir lui échapper à nouveau, contraignant ainsi la famille à un atelier découpage à même la baignoire. Mais le lendemain, Tomie ré-apparait sur les bancs de l'école...
"Il n'est donc pas interdit de voir en «Tomie Unlimited» une sorte de jonction improbable entre le V-cinema et un cinéma horrifique plus orthodoxe. "
Souvent décrite comme très inégal et parfois taxée
de douloureuse, la saga des «Tomie» s'offre avec ce nouvel opus
dit « Unlimited » quelques kilomètres supplémentaire
sur les autoroutes du cauchemars. L'effort permet surtout au cinéaste
Iguchi Noboru de se se frotter au ghost movie à priori plus
classique. A priori seulement puisque on se doutait que le géniteur
furieux des non moins furieux The Machine Girl, Robogeisha ou encore
Zombie Ass, peinerait à retenir son goût pour l'outrance visuel et
conceptuelle. Presque sans surprise, ce récit traditionnel de
spectre asiatique, bien qu'en apparence plus sage que les saillies
vidéastiques auxquelles le cinéaste nous a habitué , se laisse
rapidement déborder, offrant une face récréative et délicieusement
grotesque. Le tout emballé par les mimines expertes de Yoshihiro
Nishimura, magicien de l'effet spécial et autre vénérable icône
d'un cinéma fantastique japonais.
"Sachez que résister au charme très
magnétique de l'idole, actrice et chanteuse Miu
Nakamura ne sera pas une mince affaire."
Le cul entre deux chaises
et visiblement heureux de l'être Iguchi Noboru picore ici le
meilleur des deux mondes. Il n'est donc pas interdit ( Il ne
manquerait plus que ça même) de voir en ce «Tomie Unlimited» une
sorte de jonction improbable entre le V-cinema et un cinéma
horrifique plus orthodoxe. Dans sa face sombre et déviante, le jet
de Noboru s'autorise à caresser furtivement la thématique de
l'inceste (Le père de Tomie exprimant son bonheur en léchant
goulûment les cheveux de sa fille, l'échange de baisers entre les
deux soeurettes dans la baignoire) et de l'infanticide. Autant
d'éléments qui arrachent ces quelques 86 minutes aux rails du
spectacle strictement exploitatif.
Et quand bien même, si ni les histoires de fantômes asiatiques, ni les loufoqueries gores ne
sont votre tasse de thé, sachez que résister au charme très
magnétique de l'idole, actrice et chanteuse (Quel talent !) Miu
Nakamura ne sera pas une mince affaire. La
miss qui campe ici la revenante collante avec la plus démoniaque
des justesses, exerçant sur les spectateurs et les personnages, une
fascination diabolique. Ne dit-on pas belle à tuer ?
Un œil sur le disque :
Tomie Unlimited nous
parvient dans un beau Bluray (Boîtier blanc du plus bel effet
coiffé d'un sur étui cartonné et estampillé Elephant films). Le
film est présenté dans un master 1080i respectueux du format
d'origine accompagné de mixages DTS HD 5.1 français ( doublage au
passage honnête) et DTS HD version originale japonaise sous
titrée (sous titres amovible). Dans la baignoire aux suppléments:
Une galerie d'image et une poignée de bandes annonces. Le tout au
prix public de 19€99. Notez qu'une édition DVD est également
disponible.