Mort ou vif, de préférence mort : Critique et test DVD


L'ours d' Artus films fête ses dix ans et revient fouler le sol poussiéreux du far west italien. En Mai 2015 (un peu avant sur son site internet), l'éditeur le plus prolifique du Bis français livrera une galette trouée dont vous donnerez des nouvelles «Mort ou Vif...De préférence mort». Un italo-western dans lequel les frères font la paire et les bourre pifs bon ménage avec l'humour. Ecranbis.com a braqué un DVD de test...



"Cette pépite oubliée signée par la main de Duccio Tessari est connu pour déposer les fondations d'un versant burlesque, voire parodique de l'italo-western."

Monty Mulligan est un vrai panier percé. Alors qu'il est sur le point d'être pendu par les frères Macintosh (ça ne s'invente pas !) pour un sombre histoire de dettes, le jeune homme reçoit la providentielle visite d'un huissier lui apprenant le décès de son oncle Archibald. Le défunt lui laisse un héritage de 300 000 $ qu'il devra  partager avec son frère Ted. Toutefois, pour que les deux frangins puissent mettre la main sur le magot, ils devront accepter de passer 6 mois ensemble. Monty prend donc la route de l'ouest pour rejoindre le petit ville de Big Peak où Ted a élu domicile. Mais il apparaît que les deux frères ne partagent pas tout à fait la même conception de la vie... Par une suite d’événements abracadabrantesques, ils se retrouvent à enlever la fille du richissime Mr Scott. Mais l'otage s'avère rapidement être une vraie peste et son paternel pas vraiment pressé de la retrouver.



1969, Neil Amstrong pose le pied sur la lune, Charles De Gaules démissionne, l'actrice américaine Sharon Tate est retrouvée assassinée dans sa villa  Californienne, «Il était une fois dans l’Ouest» imprime les toiles française, Gérard Palaprat  chante « Sodomie »... (Ce chevelu ne manque pas d'Hair, disait-on à l'époque)  et le western italien donne les premiers signe d'un déclin à venir. Oui, au crépuscule des sixties, le genre, victime d'une forme de saturation pelliculaire n'accouchera que de 38 bobines, soit deux fois moins que l'année précédente.  Phénomène que nous traduirons à l'usage de nos quelques lecteurs encore adhérents au parti socialiste par un inversion de la courbe ascendante. (Sic !) Dans cette ration, le westernophile extraira sans peine «Vivo o preferibilmente morti» qui fut exploité dans l'hexagone sous le titre «La chevauchée vers l'ouest» et chez nos camarades (c'est un joli nom...camarade...) belge sous l'appellation «Mort ou Vif...de préférence mort».



Cette pépite oubliée signée par la main de Duccio Tessari est connu pour déposer  (avec quelques autres pélochinettes dont ...E per tetto un cielo di stelle ou Un train pour Durango dont Tessari, le monde est petit, fut co-scénariste )  les fondations d'un versant burlesque, voire parodique  de l'italo-western. «Vivo o preferibilmente morti» ouvre ainsi par la force de son tandem comique la voie à E.B. Clucher (Enzo Barboni ), Bud Spencer et Terence Hill. Trio promis à embrasser un succès populaire l'année suivant avec Lo chiamavano Trinità (On l'appelle Trinita). Giuliano Gemma, beau comme un camion et acteur fétiche de Duccio Tessari depuis «Les Titans»  est invité à arpenter le plateau. Suivi de prés par un certain Nino Benvenuti, distributeur de châtaignes italiennes ayant décroché la médaille d'or aux jeux olympiques de Rome en 1960. Le beau Nino a beau être l'un des plus populaires sportifs de la grande botte, sa carrière d'acteur tournera court. Éjecté du ring cinématographique par la critique, il jette l'éponge, non sans avoir à nouveau tenté sa chance en 1975 dans un polar titré «Marc la gâchette» , sorti dans les salles obscures françaises en 1979 puis exploité en VHS sous le titre tout aussi peu parlant de  «Justice sans sommation» (Chez Delta Vidéo). Ce dont vous vous foutez complètement mais  ça me fait tellement plaisir de l'écrire. Si si !

"un spectacle familiale des plus fréquentables. Tout accroché au destin inattendu de ses frères ennemis , de sa  jolie emmerdeuse et à un message aussi  douloureux qu'indiscutable ...Et Dieu créa l'homme pour que la femme en dispose... "



Côté sexe... faible et jolie frimousse, Sydne Rome, fleur de l'Ohio, promise à une éphémère carrière de chanteuse, puis de danseuse d'Aérobic ( Je ne résiste pas à la tentation de vous en livrer un extrait : https://www.youtube.com/watch?v=vjmhOKi4dRA) poursuit un parcours filmographique débuté la même année sous les cieux de l'espionnage et sous la caméra de Ralph Thomas dans «Some Girls Do» , traduit  par «Dieu pardonne, elles jamais!». Je dénoncerai le premier qui sourit à Valérie Trierweiler. «Mort ou Vif...De préférence mort» sera donc son premier film italien... Et faut-il le concéder un spectacle familiale des plus fréquentables. Tout accroché au destin inattendu de ses frères ennemis, de sa  jolie emmerdeuse et à un message aussi  douloureux qu'indiscutable ...Et Dieu créa l'homme pour que la femme en dispose... Dire qu'on en trouve encore pour taxer le cinéma italien de misogyne ! Ma vaffanculo, vai!


Un œil sur le disque :

L'ours ne se paye pas notre tête en livrant "Vivo o preferibilmente morti" dans un très agréable master flat 1.85 accompagné des doublages italiens et français ainsi que de sous titres dans la langue de Molière. Dans le wagon bonus, un diaporama, des bandes annonces des autres westerns de la collection et une nouvelle entrevue avec la fier et sympathique Curd Ridel.  12 Dollars et 90 cents, le sourire des crémiers en prime !

Claude G