Cinq pour l'enfer : Critique et test DVD


Au milieu des sacro-saintes sixties, le cinéma d'exploitation italien, bien que frappé par la fièvre du western, s'essaye à d'autre filons. Le film de guerre et d'exploitation transalpin, souvent étiqueté «Euro War» chez nos cousins d'Amérique et parfois taxé, avec sarcasme, de «Macaroni Combat», n'aura livré aucun véritable chef d’œuvre ou bobine majeure. Ce qui explique sans doute en partie la disparition des écrans radars du sous genre. Par chance l'éditeur français Artus films, qui s'est déjà frotté avec la Nazispoloitation avec le bien titré «Horreurs Nazies» de Sergio Garrone, s'est mis bille en tête de lancer une nouvelle collection de disque sobrement estampillée «Guerre». Les deux premiers titres de la collection partagent une année de production érotique (1969), un bout de titre (Enfer) et une tête d'affiche (Klaus Kinski), et seront disponibles au début du mois de juin. Au moment de l'appel, Ecranbis.com ne s'est planqué derrière son petit doigt et vous livre deux chroniques en rafale!



"Au milieu des sacro-saintes sixties, le cinéma d'exploitation italien, bien que frappé par la fièvre du western, s'essaye à d'autre filons."

1969, Gianfranco Parolini alias Frank Kramer, met en boite « Sabata » avec Lee Van Cleef et «5 per l'inferno» (5 pour l'enfer) pour lequel il retrouve l'acteur principal de Sartana, qu'il a réalisé quelques mois plus tôt : Gianno Garko. Le scénario brûlant basé sur une histoire originale de (le monde est petit, l’Italie encore plus) Sergio Garrone, embarque une sorte de club des cinq de la bastos, une agence tout risque avant l'heure placée sous le commandement d'un certains lieutenant Glenn Hoffmann (Garko) dans une mission d'infiltration à haut risque.

Les hommes sont mitraillettes...
 Ces baroudeurs devront passer derrière les lignes ennemies, s'introduire dans une vieille bâtisse occupée par les nazis (ce qui s'appelle entrer à tâtons dans une baraque à teutons) pour arracher des mains et du coffre de l'infâme Colonel SS Hans Mueller (Klaus Kinski) des plans évidemment secret. Pour se faire ils pourront compter sur Helga Richter (Margarette Lee), jeune allemande qui pressentant la prochaine débâcle de l'armée du 3e Reich, consent à offrir son cœur aux futurs vainqueurs même s'il faut pour cela offrir son cul aux futures vaincus. Grâce à elle, Mueller tirera d'ailleurs 2 coups en quelques mètres de bobines, et le dernier sera fatal à la belle. Dites-vous le mesdemoiselles, quand on avance avec son cul, on ne choisit pas toujours le sens de la marche.

"Klaus Kinski troque l'uniforme de G.I. contre celle d'un officier SS ... ne laissant au spectateur qu'un choix unique, celui de contempler l'évidence. L'acteur trace par sa seul présence et ses silences, les contours fantasmatique du soldat nazi dans l'imaginaire populaire.  "

... et les femmes sont canons!
 Bien que réalisé la même année que «Deux salopards en enfer », le film de Kramer s'en écarte de façon radicale, déposant son aventure sur un canevas au manichéisme savoureux. Les gentils (les Américains) affrontent les méchants (les Allemands) et si l'on met de côté la trahison d'Elga (Par ailleurs motivée par une histoire de fesse), le reste n'est qu'une vague histoire de bourre pifs, de cabrioles et de tir de Sturmgewehr 44. Klaus Kinski troque l'uniforme de G.I. contre celle d'un officier SS nécessairement odieux et cruel, ne laissant au spectateur qu'un choix unique, celui de contempler l'évidence. L'acteur trace par sa seul présence et ses silences, les contours fantasmatique du soldat nazi dans l'imaginaire populaire. De l'autre bout du lit, Miss Marguarette Lee lui répond d'un regard faussement absent... Mignonnette mais trop typée pour bibi (Mr Ridel, je vous la laisse puisque visiblement vous avez eu chaud), la brunette lui tient en matière d'intériorisation du jeu , la dragée haute. 

"Diaboliquement divertissant,  5 pour l'enfer flirte avec l'action flix grand public, sans jamais franchir la ligne du spectacle familial."


Gianni nous tire des casques !
Diaboliquement divertissant,  5 pour l'enfer flirte avec l'action flix grand public, sans jamais franchir la ligne du spectacle familial. Et c'est tant mieux, car il faut bien quelques exécutions sommaires et une fin un tantinet  tragique  pour dépeindre l'enfer  promis par le titre. Oui en dépit d'une bande originale enjouée et de la communiquante satisfaction des deux survivants, trois héros resteront aux tapis... rappelant que deux doigts suffisent à faire le signe de la victoire.  


Fouf ! ce qu'il fait chaud !

Un oeil sur le disque :  

Artus films propose de découvrir "Cinq pour l'enfer" dans son scope d'origine avec un master 16/9 agréable au détail près que certains rares plans semblent provenir d'une source différente et qualitativement  inférieur. Pour le plaisir des esgourdes, de italien (sous titré) et du français. La fidèle clientèle de l'éditeur sera heureuse d'apprendre qu'une présentation du film est assurée par Curd Ridel.