En soixante années de carrière, Roger Corman semblait avoir fait le tour de la planète «Bis». Existait-il ne serait-ce qu'un filon que le pape de la série B n'avait encore exploité ? Crabes géants, Piranhas croqueurs, vampires cosmiques, dinosaures sans le sous... Tout le bestiaire fantastique y était passé sans que le Mr «How I Made a Hundred Movies in Hollywood and Never Lost a Dime» ne se soit laissé tenter par l'argumentaire de la 3D. Toujours alerte, le producteur corrige le tir en 2012, avec Attack of the 50ft cheerleader/L'Attaque de la pom-pom girl géante, qui tombera à plat (comprendre sans relief) dans nos platines grâces aux efforts de l'éditeur Program Store (Distribution Arcades). ça sort le 5 mai 2015 et Ecranbis.com a eu un coup de cœur et vous en parle...
"Revendiquant d'une main sa qualité de conte psychanalytique et de l'autre sa nature de teen movie decerebré, l'effort de Kevin O'Neill assure avec une rare assurance le lien entre la série B américaine des années 80 et la production DTV actuelle"
Binoclarde
de compet', Cassie Stratford rêve de jupes évasées, de pompons et
d'hurlements nasillards sur le bord du terrain de foot. Mais intégrer
la meute des supportrices hystériques d'une équipe de football universitaire,
requiert une plastique de rêve, de gros par-chocs et un intellect en
panne. Poussée par sa maman, ex-cheerleader, la gamine échoue à
convaincre la meneuse de revue (ou la femelle dominante, on vous laisse choisir) Mais bien décidée
à tirer partie de ses quelques compétences scientifiques, Cassie
s’envoie un filtre de beauté en cours de développement dans les
laboratoires de la fac. Les effets sont pratiquement immédiats. La
jeune fille se réveille belle comme un astre, du monde au balcon et
chaude comme un beignet oublié sur la plage. Malheureusement, ces
transformations ne sont que les premiers bénéfices du sérum
miraculeux. Cassie commence à grandir…grandir...grandir... Et le
pire est encore à venir puisque une gentille araignée de passage au
moment de l'injection a pu profiter de quelques gouttes tombées au
sol.
"La promesse : bonne blagues et belles miches (une proposition ferme pourrions-nous dire). En ce, le curieux ballet offert par ces 80 minutes ne déçoit nullement..."
Sur les traces de son « Attack of the 60 Foot
Centerfold/L'attaque de la Pin Up géante » (Réalisé par Fred
Olen Ray en 1995) , œuvrette vidéastique elle même calquée sur le
classique de la science fiction américaine Attack of
the 50 Foot Woman (1958),
papy Corman revient se frotter à la plus terrifiante des créatures
offertes à nos masculinités assaillies: La femme fatale, la fille
canon mais surtout frappée de gigantisme. Qu'on se le dise dans
«L'attaque de la pom-pom girl géante», la bimbo ne
tient plus uniquement de la place dans la penderie et les étagères
de la salle de bain...
Revendiquant d'une main sa qualité de conte
psychanalytique et de l'autre sa nature de teen movie décérébré ,
l'effort de Kevin O'Neill (Dinocroc, Bloody Waters, Sharktopus vs.
Pteracuda) assure avec une rare assurance le lien entre la série B
américaine des années 80 et la production DTV actuelle (Sharknado,
Avalanche Shark). La promesse: bonne blagues et belles miches
(une proposition ferme pourrions-nous dire). En ce le curieux ballet
offert par ces 80 minutes ne déçoit nullement, s'autorisant en
guise de cerise sur le gâteau quelques caméos savoureux : Roger
Corman en doyen de la Fac, John Landis en professeur, Treat Williams et
Ted Raimi.(Le frère de Sam)
"Au rayon «Bonne nouvelle et belles grues», L'Attaque de la pom pom girl géante offre son rôle titre à une miss Georgie 2007 particulièrement charmante"
Certes le fantasticophile un
tantinet pisse froid ne manquera pas de pointer du doigt l'absence
totale de subtilité du programme. C'est couillon ! Mais c'est
justement pour cela que c'est bon ! Au rayon «Bonne
nouvelle et belles grues», L'Attaque de la pom pom girl géante offre
son rôle titre à une miss Georgie 2007 particulièrement charmante
et présente quelques jolies poupées sur lesquelles Bernard Menez
n'aurait pas craché : l'anglaise Sasha Jackson, la portugaise
Paula Laberdas (Show Girls 2), Anne McDaniels, Ariana Madix et la
scream queen Olivia Alexander qui interprète d'ailleurs la chanson
du film «Dirty Girl». Les amateurs de bimbos en prendront donc, entre deux fous rires,
plein la dalle et le calbute. Très recommandable !
Un œil sur le disque :
L'éditeur Program store nous livre "L'attaque de la pom-pom girl géante" sur une une jolie galette DVD (même si l'on regrette que l'éditeur ne se soit pas fendu d'un Bluray 3D). Le film est présenté au format 1.78 dans un master 16/9 aux normes, accompagné de pistes audio stéréo en français et en anglais (sous titres disponibles). Dans le vestiaire aux bonus : une simple bande annonce. On se consolera avec une jaquette dessinée des plus "tape à l'oeil".
Alec Auchonne.