Mai, sors ce
qui te plaît ? Un adage que les éditeurs de l'hexagone n'ont
visiblement pas fait leur. Après quelque semaines d'un intense marathon
rédactionnel, faute d’actualité vidéastique digne de ce nom et de grain à moudre, l'Ecranbis.com a quelque peu baissé le rythme. Fort heureusement, il y a encore
quelques galettes fort recommandables à se coincer dans la platine,
à commencer par «Le Chien des Baskerville», élégante
apparition de «Sherlock Holmes» mise en boite par le père
d'Anthony Hickox. La chose était dans déjà visible dans notre
contrée grâce aux efforts d'EVIDIS et dans une copie peu saillante n'embarquant qu'une VF, Rimini Editions en propose désormais une édition
plus présentable, réalisée à partir d'un master haute résolution
16/9 et proposant en sus une version originale sous-titrée. Le tout
glissé dans une digipack classieux ! C'est dispo depuis début mai et on en parle aujourd'hui sur Ecranbis.com
"on recense pour la
seule époque du cinéma muet une centaine d'adaptations de Sherlock Holmes,
essentiellement sous la forme de courts et moyens métrages. Cette
longue histoire d'amour entre le génie de la logique et le 7e art se poursuivra à
travers les années sur grands et petits écrans."
On le dit inspiré par un personnage d'Edgar Allan Poe (le chevalier Auguste Dupin dans «Double assassinat dans la rue Morgue» pour ne pas le citer )... Quatre romans et quelques cinquante six nouvelles ont fait de Sherlock Holmes le détective privé le plus fameux de la littérature... Mais pas uniquement. L’enquêteur né sous la plume d'Arthur Conan Doyle a su imprimer dans la culture pop un style (une petite pipe et au lit ?), une bonne adresse (221B Baker Street) et quelques répliques fameuses (Élémentaire mon cher Watson). C'est à dire suffisamment pour que le cinéma populaire lui tende les deux bras. D'ailleurs on recense pour la seule époque du cinéma muet une centaine d'adaptations, essentiellement sous la forme de courts et moyens métrages. Cette longue histoire d'amour entre le génie de la logique et le 7ème art se poursuivra à travers les années sur grands et petits écrans.
"La jaquette nous avertit fièrement qu'il s'agit là de la plus célèbre enquête de Sherlock Holmes et nous concéderons volontiers que cette
affirmation n'a rien de mensonger "
C'est d'ailleurs pour la télévision et les producteurs Sy Weintraub et Otto Plaschkes, que l'acteur écossais Ian Richardson offrira son faciès à Holmes dans deux téléfilms tournés en 1983: The Sign of Four et The Hound of the Baskervilles. Si la réalisation du premier tombe dans l'escarcelle de Desmond Davis, celle du second (qui nous intéresse spécifiquement dans cet article) revient à un certain Douglas Hickox (à qui l'on doit Theatre of Blood ou Blackout), père d'un cinéaste bien connu des amateurs de fantastique: Antony Hickox (Waxwork , Hellraiser III). La jaquette nous prévient fièrement qu'il s'agit là de la plus célèbre enquête de Sherlock Holmes et nous concéderons volontiers que cette affirmation n'a rien de mensonger. Fort d'une intrigue s’acoquinant avec le fantastique, voire l'horreur, "Le chien des Baskerville" a déjà motivé plus d'une adaptation dont les deux plus connues resteront sans doute dans une ordre chronologique inversé celle de Terence Fisher (1959) pour la Hammer Films et de celle de Sidney Lanfield avec Basil Rathbone (1939).
"Douglas Hickox livre un métrage à la facture certes très classique (dans son argumentaire victorien entre autre) mais dont la méticulosité très britannique séduit indiscutablement."
Dans "Le chien des Baskerville", Holmes
et son fidèle faire valoir «Watson» sont contactés par le
docteur Mortimer afin de mener l’enquête sur une étrange malédiction
frappant la famille des Baskerville. Un chien monstrueux et
démoniaque aurait pris la très fâcheuse habitude d'agrémenter les
ballades dans la landes de morsures fatales. Sur ce canevas brumeux
au sens propre comme figuré, Douglas
Hickox livre un métrage à la facture certes très classique (dans
son argumentaire victorien entre autre) mais dont la méticulosité très britannique séduit indiscutablement . Le
film profite en particulier de quelques scènes sublimes filmées en
studio sur un océan de brouillards. Ian Richardson, peinera lui, sans
doute, à effacer de vos mémoires de cinéphiles les visages de anguleux de Basil
Rathbone et Peter Cushing, mais sa prestation en “Enquêteur à
pipe” se montre convaincante. Bref, les indécrottables fans
d'Holmes peuvent y aller les yeux fermés. ( enfin gardez les yeux
ouverts jusqu'au magasin, un accident est si vite arrivé ).
Un œil sur le disque :
Cette nouvelle édition tire bénéfice d'un packaging du plus bel effet. Un digipack cartonné élégant. Les efforts de l'éditeur ne se sont pas arrêtés là puisque le film nous est présenté dans un master 16/9 tiré d'un nouveau transfert haute définition. Pour le plaisir des cages à miel, une version française stéréo à laquelle le cinéphile préférera sans doute une piste anglaise originale bénéficiant d'un mixage spatialisé 5.1 d'autant plus que la chose s'accompagne de sous titres français amovibles.
Jean Tanrillien.