The Giant Gila Monster : Critique et test DVD



Alors que le marché de la vidéo en France bas de l'aile, Rimini Edition mise sur la cinéphilie et les amateurs des vieilles choses. Au cœur d'un été caniculaire, l'éditeur entend taper le bisseux au porte feuille avec «The Giant Gila Monster». Une série B américaine du crépuscule des années 50, restée bloquée de l'autre côté de l'atlantique où elle jouis de l'enviable statue d’œuvrette culte. Les premières galettes françaises de cette pépite hexagonalement méconnue seront livrées le 18 août prochain. Nous n'irons pas par quatre chemin, quitte à reprendre l'expression emblématique de quelques forumeurs vidéophiles du début du nouveau millénaire : Il le faut !

 "Produit en Back to back avec un autre péloche sans le sous  par le propriétaire d'une chaîne de drive in, The Giant Gila Monster pousse l'économie à ne pas chercher son lézard gigantesque au centre de la terre ou dans la mutation atomique." 



Quelque part, dans les profondeurs arides du Texas, la douce quiétude d'un hameaux est troublée par la disparition d'un couple d’adolescents. Au fil des jours, les phénomènes inexpliqués se multiplient. Une voiture est retrouvée sur la bas côté de la route sans que l'on parvienne à mettre la main sur son conducteur... Le shérif du coin compte trouver de l'aide auprès du jeune Chase Winstea. Cet employé de garage, courageux soutien de famille, amateur de cuisses françaises et chanteur à temps perdu  prendra son rôle très à cœur. Mais le tandem ne va pas tarder à découvrir que ce bout d' Amérique dont ils croyaient avoir fait le tour,  cache un secret des plus monstrueux...

Produit en «Back to back»  avec un autre péloche sans le sous ( The Killer Shrews) par le propriétaire d'une chaîne de drive in, «The Giant Gila Monster» pousse l'économie à ne pas chercher son lézard gigantesque au centre de la terre ou dans la mutation atomique. Après tout, dame nature offre suffisamment de mystères et les profondeurs de l’Amérique suffisamment de bleds paumés pour que l'on puisse imaginer qu'un lézard  gigantesque puisse y apparaître et mieux y passer inaperçu… C'est Toutefois ce que  Ray Kellogg du se dire en décrochant la timbale de ce double feature et au passage sa première casque de metteur en scène en échange de la conception d'effets très spéciaux. Il faut dire que  cet ancien cameraman de l'armée américaine, qui  a trouvé refuge dans les studios de la 20th Century Fox,  s'est fait un nom dans les tours de magie couchés sur pellicule.



"Ici les effets apparaitront rétrospectivement  sommaires  mais leur charme suranné séduira immanquablement l'amateur de vieux pots."

Ici les effets apparaîtront rétrospectivement  sommaires ( un véritable lézard importé du Mexique, une poignée de maquettes, le tout saupoudré de bruitages tonitruants) mais leur charme suranné séduira immanquablement l'amateur de vieux pots. L'utilisation de reptiles plus ou moins maquillés constituait à l'époque (et pour quelques années encore) une alternative peu coûteuse à l'animation image par image, pour des résultats considérés certes moins poétiques mais tout aussi (peu, ai-je envie d'ajouter) réalistes. On retiendra quelques plans superbe dont l'attaque d'un train en flammes par notre bestiole à écaille, séquences ponctuées par les cris de passagères prêtes à se faire dévorer … Mais à se faire dévorer hors cadre car bien évidement. sur grand écran comme l’existence, il y a des choses que la morale et les budgets réprouvent.



"The Giant Gila Monster ne plaint pas ses efforts pour parler à son public cible, cette jeunesse dorée américaine qui constitue la clientèle des drive-in."


De l'autre côté de l'édifice, The Giant Gila Monster ne plaint pas ses efforts pour parler à son public cible, cette jeunesse dorée américaine qui constitue la clientèle des drive-in. Héros adolescents au grand cœur, nymphes à leur cou, ( Dont Une certaine Lisa Simon dont plusieurs source martèlent qu'elle fut couronné Miss France en 1957 sans que cela puisse être vérifié), des bolides filants à toute berzingue sur les routes, du rock'n' roll et même quelques égarement musicaux. Peu importe si cette série B respire le carton patte et la morale sauve, son visionnage a le double parfum d'un voyage dans le temps et d'un bon par dessus l'atlantique. Suite au succès de son exploitation locale ( Au Texas, là où il fut tourné), The Giant Gila Monster bénéficiera d'une distribution nationale par la bonne volonté de l'American International et connaîtra une inattendue seconde vie grâce à l'émission cinéphilique et sarcastique "Mystery Science Theater 3000" et sa présence que les populaires coffrets DVD « Movie pack » proposé par Mill Creek aux Etats unis.




Ray Kellogg terminera sa petite carrière de cinéaste une petite décennie plus tard en co-réalisant "The Green Berets" avec John Wayne.  Le spectateur méditera lui sur une conclusion un poil désarmante. Le héros du film se voyant récompenser de sa bravoure par une place de foreur mineur , dans l'exploitation même qui lui arracha son pere...Décidément quand ça veut pas ...


Le disque :
L'éditeur a eu la bonne idée de présenter le film dans sa version noir et blanc d'origine mais également dans une version colorisée réussie. La chose nous arrive plein cadre dans une copie non miraculeuse mais définitivement avenante avec des sous titres français ( puisque le film n'a jamais à  été doublé en français). Malheureusement aucun supplément ne vient prolonger le plaisir du visionnage. Reste une édition aussi charmante qu’inattendue !