Septembre revient...tandis que s'éloignent le délicat parfum des crèmes solaires, le doux bruit des vagues caressant les nymphes sous un soleil de plomb. Terminé la farniente, bonjour grisaille et retour au bercail ! Tandis que les cinéphiles retrouvent les joies de l'usine et du bureau... Les forces vives de l'édition vidéo tentent de rendre cette rentrée supportable à défaut de plaisante. C'est le cas de l'Ours Artusien qui vient de propulser deux rondelles magiques dans la constellation Bis... Pour le plus grand plaisir des amateurs de monstruosités hispaniques «Dracula contre Frankenstein» vient prolonger la collection «Cine de Terror», tandis que la collection «SF Vintage» gagne un nouveau logo et un nouveau titre : Destination Planète Hydra (et non Indra, à l'usage de ceux qui ont eu la chance de fréquenter les discothèques des années 90, cette époque bénie où l'on pouvait encore dégueuler ses tripes sur un parking sans qu'une foule hilare viennent vous prendre en photo à coup de smartphones... enfin bref). Ecranbis.com a accordé une paire d'heures à ce voyage interstellaire certes vain mais néanmoins délicieusement divertissant. Feuille de route !
Tout commence par la panne d'une fusée extra-terrestre, preuve que la qualité allemande n'a visiblement pas encore réussi à s'exporter au delà de l'atmosphère terrestre. L'absence de garagiste digne de confiance (éternel problème) va contraire ses occupants à enlever une poignée de terriens dont un scientifique de renom, qui se voit sommé de mettre les mains dans le cambouis atomique en échange de sa libération. Manque de bol pour nos otages, les ordres provenant la planètes Hydra sont clairs. Une fois la réparation effectuée, les extra-terrestres devront ramener les terriens avec eux. Cette immigration forcée ne va bien évidemment pas être au goût de tout le monde. Mais ne dit-on pas «Quand faut y aller, faut aller» ? Pour agrémenter le voyage, Cupidon tirera quelques flèches , poussant le couple de héros initialement pressentis à l'échangisme intergalactique. A la moindre escale, on s'empresse de flirter avec un embarras fardé d'excitation. Nos aliens ont de drôles de fringues, mais une différence peut en cacher une autre. Culotte baissée, on est pas à l’abri d'une bonne surprise anatomique... Genre deux pour le prix d'une. Le plus savoureux étant que le manège entre les deux couples s’exécute sous le regard médusé d'une poignée de messieurs esseulés tenant d'une main la chandelle, et vous savez quoi de l'autre.
"Destination planète Hydra frappe avec insistance aux portes de la comédie sans jamais franchir le seuil de la porte...Le summum est atteint lorsque un haut responsable de la planète Hydra se lance dans une tirade dans le patois local, pour terminer son discours par: A vos souhaits "
Franchement tiré par les cheveux (que votre serviteur n'a plus, cela dit vous vous en foutez complètement, mais j'avais besoin de l'écrire..si ...si), sans queue ni tête (ça par contre, j'ai toujours mais pour combien de temps encore ?) , Destination planète Hydra frappe avec insistance aux portes de la comédie sans jamais franchir le seuil de la porte. Le périple cosmique proposé tient du château de carte. Un amalgame d’éléments science fictionnels tenant dans le même scénario par la force du Saint Esprit et la volonté de divertir. Ainsi, on passera des inévitables échanges de directives esotériques (Mettez le 14 sur 7, ok, désactivez le 21, ah non...ça faut pas déconner, pas le 21) aux sorties dans l'espace sans combinaison (c'est l'été spatial, tu peux pas comprendre), d' un atterrissage sur la planète des singes, à l'apparition dans le cadre de quelques vahinés spatiales. (Oué les costumes étaient pas cher). Le summum est atteint lorsque un haut responsable de la planète Hydra se lance dans une tirade dans le patois local, pour terminer son discours par « A vos souhaits » !
"Ce bond dans les étoiles est aussi vain pour ses protagonistes que pour ses spectateurs. Reste que par sa touche délicieusement naïve, gentiment kitsch, son ambiance BD, ses deux belles plantes, Destination planète Hydra se traverse avec délectation."
Et comme pour enfoncer le clou, l'on finit par découvrir que durant cette transhumance stellaire, la terre a été ravagé par une guerre nucléaire et que la planète Hydra a vu sa population fuir suite à l'empoisonnement de son atmosphère... Notre fine équipe se retrouve donc parfaitement sans but ni point de chute habitable... Autant dire que ce bond dans les étoiles a été aussi vain pour ses protagonistes que pour ses spectateurs. Reste que par sa touche délicieusement naïve, gentiment kitsch, son ambiance BD, ses deux belles plantes ( Mais matez moi le cul de cette brune ! C'est une œuvre d'art!) , Destination planète Hydra se traverse avec délectation. Et un plaisir d'autant moins dissimulable que le cinéma populaire italien n'a pas livré dans de Space Opera que ça. Autrement dit, il conviendra de savourer cette ration !
Un œil sur le disque :
Pas fourbe pour un poil, l'Ours livre Destination planète Hydra dans une copie des plus convenables, accompagnée de piste audio italienne et française (sous titre optionnels). Dans la soute, Alain Petit assure une jolie présentation. Le tout débarque sous le forme d'un digipack cartonné dont les volets intérieurs dévoilent des affiches d'exploitation. Très recommandable !