Si en matière d'horreur, le «torture porn» et «le Found Footage » ont occupé la première décade de notre millénaire, le cinéma que nous chérissons a semble-t-il depuis retrouver ses esprit. C'est frappant ironiserons les amateurs de poltergeist farceurs et de possessions démoniaques. Définitivement dans le jus de son époque, Insidious troisième du nom revient hanter nos salons et les chariots de nos platines affamées quelques mois après sa sortie en salles. James Wan, créateur de la franchise «Saw» y passe le flambeau à l'acteur et scénariste Leigh Whannell... Reste à savoir si les deux hommes ne s'y sont pas brûlés les doigts... La réponse en chronique et en fanfare !
"ce nouveau prolongement qui n'en est pas vraiment un, abandonne la famille Lambert pour se concentrer sur le personnage d' Elise Rainier. Prodige de la communication avec l'au delà, incarnation d'un 118 218 post mortem."
Tourné avec un budget rachitique (à peine 1,5 millions de dollars américains) et flanqué d'un script à l'ambition relative, Insidious sut profiter de l'aura de ses illustres géniteurs pour s'imposer en qualité de franchise horrifique prolifique. A ma droite Oren Peli, connu pour l'un des plus prodigieux tour de passe passe de l'ère post Blair Witch Project (à savoir Panaranomal Activity), à ma gauche James Wan, créateur et producteur de la saga Saw. Après une première suite pompeusement titrée «Chapitre 2» torchée par Wan lui même, un chapitre 3 se présentât à nos "check point" , obéissant à la loi des nombres et des séries,mais agitant sous notre nez le mouchoir du préquel.
"Plutôt malin dans sa façon de se clipser aux récits de deux précédents films, Insidious Chapitre 3 a comme on dit le défaut de ses qualités."
Annoncé fin 2013 et tourné durant l'été 2014, ce nouveau prolongement qui n'en est pas vraiment un, abandonne la famille Lambert pour se concentrer sur le personnage d' Elise Rainier. Prodige de la communication avec l'au delà, incarnation d'un 118 218 post mortem. Cette fois ci, c'est la jeune Quinn Brenner toute désireuse de faire causette avec un mère pour ainsi dire fraîchement refroidie qui vient frapper à la porte de la médium. Dans ses tentatives de bavardages inter-dimensionnels, la gamine a visiblement composé un mauvais numéro. Qu'on se le dise l'invocation d'esprit c'est un peu chat roulette, sans la possibilité de dire «Next !». Dit autrement « A l'autre bout de fil ce n'est pas maman...»
Plutôt malin dans sa façon de se clipser aux récits de deux précédents films, Insidious Chapitre 3 a comme on dit le défaut de ses qualités. Ici pas question de « péter plus haut que ses fesses», le film de Leigh Whannell joue les cartes du classicisme et de l'efficacité. Un peu de ceci, un peu de cela, cette exploration de l'au delà, malaxant 40 ans de cinéma fantastique avec un bonheur parfois inégal, vire à la salade composée. On est pas obligé de ré inventer la roue à chaque tour de bobine durent se dirent les producteurs de ce sympathique effort, mais entre la folle tentative de renouveler un genre et le fait de se limiter à en régurgiter les codes, il y avait sans doute une juste milieu... Que Whannell n'a précisément pas su atteindre.
"Une produit de série, me direz-vous ? Ça tombe bien c'est justement ce que c'est !"
Cela n’empêche pas à son premier jet
de jouer sur les nefs, voire de faire sursauter jusqu'aux plus
impassibles des spectateurs, le cinéphile blogueur et nécessairement
critique, celui à qui on ne la fait plus (moi quoi !).
Sauvé des eaux par une réalisation plaisante et une indiscutable
maîtrise des mécanismes de la mise sous tension, cette heure et demi se laisse
donc parcourir sans déplaisir, pour se faire oublier à peine le
disque éjecté. Une produit de série, me direz vous ? Ça
tombe bien c'est justement ce que c'est .
Un œil sur le dique :
Sony nous a fait parvenir une galette simple définition présentant «Insidious : chapitre 3 » dans un master scopé tentant de composer avec les limites du support DVD. C'est relativement acceptable une fois upscalé, mais il va sans dire qu'à quelques euros près, l'achat du Bluray s'impose. Dans la cave aux bonus : un traditionnel making off malheureusement touché par le syndrome de «Tout le monde il est beau, tout le monde il est génial» confirmant qu'une épidémie d'autosatisfaction est définitivement en cours chez nos cousins d’Amérique, et que la conception d'un vaccin n'est visiblement pas trop à l'ordre du jour.