Orgasmo Nero et Sesso Nero : Critique et test DVD



Déjà responsable des éditions françaises d' »Horrible» et «Antropophagous», Bach Films revient ce mois ci au cinéma «barge» mais pas «sans queue ni tête» d'Aristide Massaccesi. L'éditeur français voit double proposant à nos platines insatiables deux pépites aussi inattendues qu'indispensables mais quand même inattendues. «Orgasmo Nero» et «Sesso Nero». Une belle paire de rondelles qui sont d'ores et déjà disponibles à la commande sur le site de l'éditeur ou chourables (à l'unique condition de courir vite) dans les officines les plus fréquentables de la capitale. Ecranbis.com s'est fendu d'un visionnage fenêtre ouverte, pour éviter la buée et revient imprimer vos écrans d'une double chronique fleurant la poésie adolescente, les dessous de bras et le Sopalin humide... Atchoum ! (vous attendiez à quoi ? Esprit mal tordus va ! )
 
"Cap sur les caraïbes... Cap sur Saint Domingue...Joe D'Amato, Frederic Lopez même combat, Érotisme et dépaysement, l'un dans l'autre. "



Cap sur les caraïbes... Cap sur Saint Domingue... Là où au crépuscule des seventies, Joe d'Amato , fuyant les démons de la modernité et de la civilisation occidentale, posa valise, slip et caméra pour s'élancer cul nu dans les bras de mère nature ...A la recherche d'un exotisme fantasmé et de quelques MST encore inconnues. Joe D'amato /Frederic Lopez même combat, érotisme et dépaysement, l'un dans l'autre. L'objet se contemple et se goûte comme une antique brochure du Club Med, le parfum de l'encanaillement en prime. La bouche ouverte et la braguette en « O », à moins qu'il ne s'agisse précisément de l'inverse. Bien que que la jaquette mise tout sur l'année 1980, Orgasmo Nero, aurait été tourné deux ans plus tôt , dans le sillage de «Papaya: Love Goddess of the Cannibals» (flanqué d'un titre français sure lequel Edgard Faure n'aurait pas craché ). Peut être victime du même commercial fatigué par le charme discret des hôtels de secondes zones, Orgasmo Nero deviendra «les Plaisirs d’Hélène» (Les sabots étaient déjà pris) l'année de sa sortie . C'est à dire 2 ans plus tard.

"Filmé au son des tam tams et des coups de reins, Orgasmo Nero divertit désormais plus qu'il dépayse. Mais vaut tout de même le visionnage...  "



Tout commence ( et au passage fini) ici par une rite  mi vaudou mi cannibale rappelant que si les voyages forment la jeunesse, les voyageurs ne font pas forcement de vieux os. Mais ne vous y trompez pas entre ces deux séquences de dégustations morbides, il s'agira surtout de suivre Hélène, fleur fanée dans la vague de l'age sur les chemins d'un désir redécouvert ... en la justement peu couverte Haïna. Sublime indigène au touffue généreux, sirène sans queue, à deux doigts (voir plus si ça rentre) de prendre feu . Mais Susan, pardon Hélène, sur le point de rejoindre la civilisation et son chirurgien esthétique  décide ramener son sex toy de chair dans la valise ou plutôt en bagage à mains, au risque d'un inévitable choc civilisationnel et des quelques incompréhensions certaines.


Filmé au son des Tam tams et des coups de reins, Orgasmo Nero divertit désormais plus qu'il dépayse. Mais vaut tout de même le visionnage... Au moins pour savourer l'indignation tout à fait ridicule d'un Richard Harrison, se plaignant d'avoir été dupé par D'Amato et ne pas s'être rendu compte de la portée érotique du propos. Dans le genre c'est pas moi c'est ma bite, chapeau l'artiste. Mais peut être aussi pour offrir à Lucia Ramirez , étoile suintante de la galaxie D'Amato, sa prime apparition pelliculaire.


"Sesso Nero se targe d'avoir été le premier véritable «Hardcore» italien." 



Un poil (façon de parler) plus bandant mais aussi joyeusement plus cradingue, Sesso Nero se targe d'avoir été le premier véritable «Hardcore» italien. Débarrassé du voile de l'érotisme moue mais encore un peu timoré dans ses «close up», Joe D'Amato opte pour le drame médicale en abandonnant son grof beauf italien à moustache à une hypertrophie de la prostate. Mais avant de se débarrasser de sa virilité sur une table d'opération, le moustachue américain entreprend un pèlerinage commémoratif, caressant l'espoir de vider son dernier chargeur avec son premier amour. Sesso Nero surprend d'abord par sa capacité à s’accommoder de tout : du regard bovin de son héros comme de sa fantomatique nymphe exotique contre toute attente campée par la napolitaine Annj Goren.

"Sesso Nero a tout pour plaire. Y compris et peut-être même surtout, cet art de se se soustraire ces longues corps à corps au beau, au paradisiaque de ses décors."



George Eastmann joue déjà le grec de passage dans le cadre et la belle Lucia Ramirez paye à nouveau de sa personne. Ajoutez un peu de vaudou à l'affaire, cette fameuse scène finale et délirante où Mark Lester (le héros pas le réalisateur) se découpe le bazar à coup de coquillage... Sesso Nero a tout pour plaire. Y compris et peut-être même surtout, cet art de se se soustraire ces longues corps à corps au beau, au paradisiaque de ses décors.
Un œil sur les disques :

Bach films assure ici l'essentiel. Livrant les deux pépites dans des versions intégrales et au format 16/9. Les masters, s'ils n'ont rien de miraculeux, ne devraient nullement refréner les amateurs de Bisseries coquines. Notez que les films sont présenté sen version originale italiennes (Sous titres français sur demande) et accompagnés des bandes annonces.