Hunger Games, la révolte partie 2: Critique et test DVD



On ne vous avez pas parlé d'Hunger Games : La révolte. Et pour cause, le distributeur (qui prend d'habitude soin de nous faire parvenir des disques de test plus d'un mois avant la mise en rayon) ne nous avait pas envoyé de copie. Surprise, alors que nous ne l'attendions plus, un DVD est arrivé il y a quelques jours dans notre boite aux lettres. C'est donc une fois n'est pas coutume, avec plusieurs semaines de retard qu'Ecranbis publie sa chronique. Si vous n’avez pas encore succombé, sachez qu'Hunger Games est disponible depuis le 22 mars en DVD, Bluray 2D, Combo Bluray 3D+DVD, Bipack (avec la partie 1) DVD et Bluray et enfin un coffret intégral de la saga sur 9 DVD ou 8 Bluray. Le tout chez Metropolitan /Seven 7.

 "Par instant les personnages peinent presque à se détacher des décors...Peut être pour souligner que les atermoiements de sa jeune héroïne n'ont finalement que peu de poids face au destin qu'elle est appelée à accomplir"



Allez, on ne vous le cachera pas, on s'est longtemps demandé que ce que Francis Lawrence, ex-clippeur tombé dans le chaudron d'un fantastique stylisé et un poil mode ("Constantine" puis "Je suis une Légende") avait voulu faire en prenant la relais de Gary Ross (Pleasant Ville) et les commandes des deux précédents volets de Hunger Games. Mais rendons nous à l’évidence, les deux cinéastes ont su habiller cette cale étalon de la dystopie pour boutonneuses, d'un grâce tout à fait inattendue. La pari artistique était pourtant gonflé: une photographie à la désaturation forcée et au contraste méchamment soft... 

 Par instant les personnages peinent presque à se détacher des décors...Peut être pour souligner que les atermoiements de sa jeune héroïne, Tough girl à la limite de l'autisme, le cul entre deux cœurs n'ont finalement que peu de poids face au destin qu'elle est appelée à accomplir. Idem, pour ce cadrage flottant quasi permanent, installant personnages et spectateur dans une insécurité de chaque instant. Ce que l'on avait cru être un gimmick réalisationnel du «Hunger Games » (2012) a donc muté en style...En point de vue...

"Hunger Games prend des airs de manifeste révolutionnaire et insurrectionnel. Aux armes collégiennes ?" 



Avec ce troisième volet, partagé entre l'idée de faire durer le plaisir et la tentation de remplir les tiroirs caisses, la saga s'est pratiquement débarrassée d'une partie de sa charge initiale. Une critique un peu grossière de la mise en spectacle du réel, du sacrifice d'une jeunesse dans les arènes médiatiques...  au nom des jeux du cirque et l'opium des peuples. Elisabeth Banks qui campait une Alexia Laroche Joubert peroxydée et repentie n'y apparaît pratiquement qu'au dénouement. Non le propos a changé et pointe désormais du doig, l’oppression et la manipulation des peuples par une élite, guindée, cynique et dominatrice, trompant son oisiveté dans les plaisirs surfaits d'une capitale imaginaire. Hunger Games prend des airs de manifeste révolutionnaire et insurrectionnel. Aux armes collégiennes ?

"Face à une conclusion aussi cinématographiquement cohérente, politiquement acérée, il devient en tous les cas difficile de refuser à ce triptyque de quatre films, le statut d’œuvre..."


Aussi affûté soit sa flèche, l'effort ne manque pas de faire allégeance à un Hollywood tout puissant. La révolte promise par le titre n'a rien de la manifestation spontanée, improvisée face camera, mais dévoile au contraire un script diaboliquement carré et dont même les accalmies (pour cause d’introspection ou de cœur brisés) semblent avoir été pensées et minutées avec une extrême précision. C'est superbement écrit, sans doute mieux que les livres eux même, diront certains. Face à une conclusion aussi cinématographiquement cohérente, politiquement acérée, il devient en tous les cas difficile de refuser à ce triptyque de quatre films, le statut d’œuvre... dont la portée dépasse contre toute attente le public initialement visé.



Un œil sur le disque :

Cette édition simple DVD a le mérite de présenter un master splendide dans son scope (2.35) d'origine. Mais on ne vous la fera pas à l'envers, le film mérite le Bluray. Rayon audio, un doublage français de qualité cinéma en Dolby Digital 5.1 et son pendant en version originale anglaise, ainsi qu'une piste en audio description On notera la présence de sous titres français tout en regrettant l'absence de sous titres anglais. Dans le coffre à bonus, un commentaire audio du réalisateur Francis Lawrence et de la productrice Nina Jacobson.