Parker Lewis ne perd Jamais, saison 1: Critique et test DVD


Décidément en cette fin de semestre, l'humeur des éditeurs français semble être aux séries TV. Alors qu'Elephant Films dégaine la toute première saison de «Charles s'en charge» et les saisons 2 de «Punky Brewster», «Sauvés par le gong» et «Code Lisa» , Condor Entertainment (en co-édition avec L'Atelier de l'Image) livrera le 24 juin prochain, un coffret «Parker Lewis ne perd jamais», regroupant sur quatre disques les 26 épisode de la saison 1. Une occasion inespérée ou presque se se replonger sur l'une des plus atypiques productions de la télévision américaine. Synchronisation des montres ! 

"Parker Lewis est avant toute chose l'enfant illégitime de la télévision Yankee et du cinéma de Hugues, un programme librement inspiré de La folle journée de Ferris Bueller  mais aussi de  Weird Science"




Si l'étiquette «culte» est désormais apposée, comme un argument commercial, sur le moindre bout de pélicule affichant plus de 20 ans d'age, il arrive également parfois que le qualificatif soit parfaitement justifié. Produite par Colombia Pictures Television et diffusée sur la chaîne américaine FOX entre 1990 et 1993, la série «Parker Lewis ne perd jamais» embrassera un succès international. En France en particulier où le programme initialement diffusé sur TF1 dans le cadre du Club Dorothée, va connaître les joies de la multi rediffusion....(MCM, RTL 9 , AB1, France 3, Canal J ou encore IDF1). Mieux encore, il n'est pas rare qu'une filiation entre «Parker Lewis Can't loose » et d'autres séries à succès soit établie. Les créateurs de Malcolm ont-il prit la série créée par Clyde Phillips (Dexter) et Lon Diamond, comme une cale étalon ? 



"Entre clins d’œil, citation et prouesses réalisationnelles, la série imposera un ton nouveau, pour la télévision d'alors mais qui n'est pas sans lien avec le second degré qui habille les comédies barrées de la série B de l'époque."




Les observateurs sont unanimes au point d'oublier parfois que «Parker Lewis» est avant toute chose l'enfant illégitime de la télévision Yankee et du cinéma de Hugues, un programme librement inspiré de «La folle journée de Ferris Bueller» mais aussi de «Weird Science», d'un courant relégué au peu enviable statut d'épiphénomène, voire de mode par une critique française traditionnellement peu encline à goûter au teen movie. Le regard alors défrisant que le cinéaste porte sur l'adolescence, un ton qui trouvera écho et descendance sur plusieurs décades, dans l'ensemble de la production cinématographique et télévisuelle américaine ... 


"...ce coffret donne la banane et se doit de figurer en bonne place sur vos étagères. "




Au programme il y a d'abord un "American Way of Study" que la production cinématographique et télévisuelle américaine tentera de vendre au reste du monde. Un univers fait de couloirs, de casiers. Une scolarité faite d'intercours, de flirts contrariés et de pauses déjeuner. Non, on ne semble pas en baver des ronds de chapeau  dans les salles de classe de l'Oncle Sam. Cette séduisante exposition du système scolaire yankee, contredite en son sein par l’extrême rudesse des rapports sociaux s'y développant, se diffusera bien au delà de la comédie, jusqu'aux séries ados dite réalistes (dont "My So Called Life" pour en citer une). L'expression du double regard que porte l’Amérique sur sa jeunesse  et sur elle même ? « Parker Lewis can't loose » a le mérite de poser les tribulations de ses héros adolescents , un regard décalé et loufoque trouvant écho dans une réalisation souvent délirante. Entre clins d’œil, citations et prouesses réalisationnelles, la série imposera un ton nouveau, pour la télévision d'alors mais qui n'est pas sans lien avec le second degré qui habille les comédies barrées de la série B de l'époque.



"Parker Lewis can't loose a le mérite de poser les tribulations de ses héros adolescents, un regard décalé et loufoque "


Oui il y a un peu de Dr Alien (1989) dans Parker Lewis... A commencer par Billy Jayne, enfant star jouant ici le faire valoir d'un Corin Nemec prit en flagrant délit de coollitude. Il y a aussi dans le personnage de Jerry Steiner, l'incarnation du Nerd, personnage sacralisé en début de décennie précédente. Il faut ajouter à l'addition une petite sœur démoniaque , un géant brutal nommé Kubiac et une principale (Miss Musso) aussi autoritaire que sexy... Et vous obtiendrez l'un des cocktails télévisuels les plus détonnant de l'histoire. C'est dire si la sortie de ce coffret donne la banane et se doit de figurer en bonne place sur vos étagères. On croise les doigts pour que l'éditeur poursuive sur sa lancée et accroche les deux saisons suivantes à son tableau de chasse.


Un œil sur les disques :

Le master au format 4/3 d'origine n'est pas miraculeux, mais on se consolera avec la présence de pistes audio française d'époque et anglaise sous titrée en Français. Côté bonus, le dernier disque embarque un documentaire de 35 mn (Une histoire de la cool attitude) un poil auto-satisfait mais
intéressant