The exterminator /Maniac COp : critique et test Bluray



Cet été , Carlotta Film un offre un passeport pour la haute définition à huit films ayant marqué les années «VHS». Alors que «Frankenhooker» et la trilogie des «Basket Case» sont attendus le 24 août, une première salve de bluray est sur le point de faire apparition sur les linéaires de vos vidéostores. Blue Jean Cop, Le Scorpion Rouge, Maniac Cop et «The Exterminator, le droit de tuer»... C'est d'ailleurs par ces deux  films que votre site préféré s'attaque à une série de papiers "Double Programme" spécial «Midnight Collection».


«A la guerre, vous devez tuer pour rester vivant, dans les rues de New York, c'est souvent la même chose». En 1980, l'affiche de «The exterminator » surfait la vague du Vigilante Movie. Un courant né une décennie plus tôt... Un exercice tenant pratiquement du grand écart entre un cinéma d'exploitation racoleur et un cinéma politique, voire idéologisé. Puisque la justice des hommes ne peut que faillir, puisque la justice divine ne répond plus aux prières, l'homme,abandonné à son sort et à sa condition, seul face à lui même, n'a plus qu'un chemin devant lui . Se retrousser les manches et appliquer la loi du talion. Le genre, poreux par nature, se nourrit aussi bien du western et que du comics, de l' insécurité réelle ou fantasmatique qui s'est installée dans les jungles urbaines. Des villes étranges où la modernité glaciale répond aux quartiers en ruine. En matière d’effarant taux de criminalité, l’Amérique est à l'avant garde, New York au sommet du monde.

"Le film de James Glickenhaus raconte aussi une Amérique d'après guerre et peut aussi trouver sa place dans le tiroir du cinéma Vietnam. "



Le film de James Glickenhaus raconte aussi une Amérique d'après guerre et peut aussi trouver sa place dans le tiroir du cinéma Vietnam. Son héros, John Eastland (interprété par Robert Ginty) est avant même d'être un justicier expéditif, un soldat. Dressé pour tuer, confronté à l'horreur des enfers verts et dont le retour au pays rime avec petits boulots mal payés et humiliations... 150 000 vétérans américains engagés sur le conflit auraient mis fin à leur jour suite après avoir goûté aux joies du «Home Sweet Home». Pratiquement trois plus que le nombre de soldats tombés au combat. Une statistique glaçante et un traumatisme qui trouvera écho dans le cinéma populaire. Pendant plus d'une décennie, l’Amérique tentera de panser ses blessures, le cinéma jouera le rôle de défouloir.
 
"Tourné sans véritable génie mais avec un goût certain pour la violence et le voyeurisme, The Exterminator réussit à installer un atmosphère, dévoilant un far west moderne, crasseux à souhait que traverse un bourreau à gueule d'ange. Le film est indiscutablement le fruit d'une époque." 


Tourné sans véritable génie mais avec un goût certain pour la violence et le voyeurisme, The Exterminator réussit à installer un atmosphère, dévoilant un far west moderne, crasseux à souhait que traverse un bourreau à gueule d'ange. Le film est indiscutablement le fruit d'une époque. Dit autrement, visionné à l'aube de l'été 2016, le jet de Glickenhaus apparaît moins choquant ou poignant que dans nos souvenirs embrumés de clients de vidéo club. C'est un fait ! Le message reste lui intacte. La fin ouverte, laissant son flic sur le carreau et John Eastland en scelle, martèle que face au crime, la police et à travers elle la société ne peut que faillir. Entre glorification du ménage par le vide et vision quasi anarchiste d'un justicier juge et bourreau... The Exterminator porte le coup là où ça fait mal.

"Entre glorification du ménage par le vide et vision quasi anarchiste d'un justicier juge et bourreau... The Exterminator porte le coup là où ça fait mal."

Au rayon des choses remarquables, Robert Ginty trouve son premier grand rôle au cinéma. On croise également Christopher George (Frayeurs, Le sadique à la tronçonneuse, Graduation day) et l'athletique Steve James ( Les guerriers de la nuit) qui sera appelé à traverser le cadre de bon nombre de séries B fameuses dont le "Vigilante" de Lustig, "American Warrior" un et deux ou encore "Le ninja Blanc".


Un œil sur le disque :

Carlotta fidèle à son habitude livre un disque classieux. Le film est présenté dans un master Haute définition 1080p au format plein cadre 1.78. ça fourmille un peu mais nous n'avions jamais vu «The exterminator » dans de meilleures conditions. Pour le plaisir des oreilles, des pistes monophoniques anglaise et française encodées en DTS-HD Master Audio ainsi que des sous titres français. On regrettera peut être l'absence de sous titre anglais et une section supplément limitée à une bande annonce haute définition.


 Réalisé huit ans plus tard par William Lustig (Maniac, Vigilante), Maniac Cop tente d'enfoncer le clou du cynisme dans le cinéma d'un cinéma sécuritaire, ou insécuritaire...C'est selon. Non seulement, la police ne peut plus rien pour vous, mais elle compte désormais dans ses rangs un psychopathe balafré aux airs de croquemitaine. Oui il y a dans Matt Cordell , flic exemplaire mais un poil expéditif, déclaré mort après son incarcération à Sing Sing et revenu faire couler le sang dans la grande pomme, un peu de Michael Myers des «Halloween», du Freddy Krueger des «Griffes de la nuit» ou encore du Jason des «Vendredi 1 »... Pratiquement invulnérable, le flic maniaque se relèvera durant deux séquelles ( Maniac Cop 2, Maniac Cop 3), ramené à la vie par sa soif de vengeance et l’insatiable appétit de producteurs ayant flairé le bon filon.
  
 " Réalisé huit ans plus tard par William Lustig, Maniac Cop tente d'enfoncer le clou du cynisme dans le cinéma d'un cinéma sécuritaire, ou insécuritaire...C'est selon."


Slasher de seconde zone, très «B» mais indiscutablement culte, Maniac cop doit aussi au polar et au Thriller dont il reprend les codes de façon quasi caricaturale. Le commissaire noir américain bougon, la fliquette mignonne (Laurene Landon), le vieux loup (Tom Atkin) et l’innocent condamné dont le rôle revient à un Bruce Campbell tentant de donner un peu d'élan à sa carrière poste Evil Dead. Globalement la direction d'acteur est défaillante, s'égare parfois à la limite du risible, le budget ostensiblement étriqué semble n'avoir pas permis tout ce que Lustig avait en tête. Mais le film lacéré de carte postales New-yorkaises, nocturnes et sublimes vaut essentiellement par la force de ses images. La figure de l'ordre devenu facteur de désordre dans la plus fantasmatique des jungles urbaines. Un inversion de canevas toute entière annoncée dans une scène devenu fameuse où une jeune femme agressée par deux malfrat se précipite sur un agent de police qui lui donne la mort. Dans les arrières plans, Manhattan la crasseuse, ses lumières s’abîmant dans la gris ténébreux de ses artères. Un magnifique tour de passe passe puisque l'équipe de tournage n'a pu posé ses valises que trois jours à New York.. Mais le cinéma n'est-il pas l'art du faux ? 

"Slasher de seconde zone, très B mais indiscutablement culte, Maniac cop doit aussi au polar et au Thriller dont il reprend les codes de façon quasi caricaturale." 


Un œil sur le disque :

Le disque propose de redécouvrir Maniac cop dans un master1080p au format Flat  1.85 et à la haute définition réjouissante. Côté audio, une piste française DTS HD Master Audio monophonique et des pistes originales anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0.  Des sous titres français et une bande annonce (HD) sont disponibles.