Alors que l'été 2016 tire ses
dernières cartouches et que les baigneuses commencent à faire la
moue, Carlotta Films livre les amateurs de «mauvais genre» en
galettes haute définition. Sous l’étendard «Midnight
Collection», l'éditeur français entend en effet revisiter les
années VHS. Un effort débuté au mois de juillet 2016, dans les
bas fond de l'action flix ricain (Le droit de tuer, Blue Jean Cop, Le
Scorpion rouge, Maniac Cop...Rien que àa) et qui trouve prolongement
dans l'exposition de quatre métrages signés par le cinéaste New
Yorkais Frank Henenlotter. De quoi rentre les retours au bercail et à
la grisaille plus supportables ? Ecranbis.com est en tous cas
sorti de son mutisme estival pour célébrer ces sorties
inespérées...
"Une Œuvre emblématique du cinéma
underground américain du début des années 80"
Œuvre emblématique du cinéma underground américain du début des années 80, Basket Case ou Frère de sang ne serait sans doute jamais sortie du panier des séances de minuit et du circuit fermé des cinémas de quartier, si les dieux de la Home Vidéo ne s'était pas penché sur son curieux berceau. Chevauchant Betamax et VHS, le premier jet d' Henenlotter connaîtra un succès planétaire au point d'être à ce jour considéré, au même titre qu'une poignet d'autres bizzareries notoires ( Evil Dead, Maniac...) comme la cale étalon d'un genre, une œuvre fondatrice pour ne pas écrire un classique dont la renommée échappe en partie au ghetto du cinéma de genre. Pourtant, rien ou pas grand chose ne prédestinait ces 91 minutes à une entrée fracassante dans la culture pop ou l'histoire du cinéma. Un tournage en 16mm, quelques dizaines de milliers dollars US en guise de budget, un amateurisme réjouissant... Mais visionné plus de trente ans après sa sortie les écrans, Basket Case étale miraculeusement ses maladresses et sa ringardise passagère comme les plus précieuses des qualités...
"Basket Case étale miraculeusement ses maladresses et sa ringardise passagère comme les plus précieuses des qualités..."
Dit autrement , Frères de sang est traversé par la non esthétique grindhouse, la pauvreté de sa direction d'acteur, l'absence de sophistication dans le cadrage et la lumière ( Même si on sent chez Henenlotter, quelque chose qui tend vers une construction plus élaborée de l'image) la frontalité qui caractérise le cinéma de genre sous terrain de l'époque. Comprendre, un cinéma qui de par ses tares et la brutalité de sa facture, de façon quasi génétique, presque malgré lui donc, fait corps à la réalité. Ce courant né dans le cinéma d'horreur de la fin des années 60 chez Romero, va au début des sacro saintes 80's s'habiller de décors urbains, crasseux, de récits glauques. Et ce qui peut être le plus intéressant et frappant, c'est qu'on sent à travers ces bobines et à travers «Basket Case » en particulier, que les tournages sont au moins aussi miséreux et sordides que ce qui a bien voulu imprimer la pellicule.
"Basket Case n'est peut
être pas un grand film mais paradoxalement un film majeur."
Dans Frère de sang, l'horreur semble
d'abord intellectualisée par un récit aussi abracadabrantesque
perturbant. Duane Bradley, trimballant son frère siamois et
monstrueux enfermé dans un panier dans les rues d'un Manhattan
miteux. Mais l'horreur s'y veut aussi étalé de façon graphique.
Basket case est un film impudique, qui donne à voir, qui embrasse le
spectacle grand guignol, le cinéma de Gordon Lewis.
Indiscutablement novateur, Basket Case trempe dans un second degré
et un cynisme complètement inattendu, qui vont devenir à la fois la
marque de fabrique du cinéaste mais également un élément
constituant du cinéma d'horreur américain. De manière évidente,
des bobines comme Street Trash, The refrigerator et j'en passe, sont
des films qui lui répondent. Sanctuarisé par la critique, peut
être, sans doute même, un peu sur évalué, Basket Case n'est peut
être pas un grand film mais paradoxalement un film majeur. Un bout
de bobine sur lequel il faut avoir poser les yeux pour comprendre les
deux décennies de cinéma horrifique qui le suivent.
"Une suite tardive..."
Suite tardive (puisque 8 ans la sépare du film qu'elle tente de prolonger), Basket Case 2 déplace son action de Manhattan à Staten Island. New York un jour, New York Toujours ? Une chose est sûre, pour les frères Bradley, s'en est terminé des ruelles sombres et des quartiers malfamés. Duane et Belial trouve refuge dans une villa cossue abritant une communauté de monstres. Frank Henenlotter s'attaque à l'Amérique des pavillons et aux secrets soigneusement cachée dans les placards de la bourgeoisie yankee ? Difficile à dire tant cette sequel semble guidée par le seul opportunisme de la SGE (Shapiro-Glickenhaus Entertainment), société visiblement décidée à capitaliser sur la renommé de Basket Case pour créer une franchise horrifique. Le budget (estimé à 2,5 millions de dollas US) entraîne Henenlotter loin des tâtonnements amateurs et des bricolages de Frere de sang, premier du nom.
"Basket Case 2 installe Duane et Belial aux panthéons des monstres
fameux."
Le
film joliment photographié et cadré, trempe dans le jus de son
époque, un entre deux décenies marqué les premiers signe
d'essoufflement de la home vidéo et d'un genre lui même tiraillé
entre son goût pour le trash et la tentation d'un cinéma grand
public. Basket case 2 est donc marqué par un changement de ton et de
facture, entraînant la série vers une horreur plus commerciale. Le
film n'en est pas pour autant assagi ou timoré dans son goût pour
la provocation mais le propos tourne plus volontiers à la farce et
au burlesque. Et il faut bien constater que si l'on excepte la
présence des siamois maudits et de quelques images de Basket Case en
début de métrage, cette suite n'a finalement plus grand chose à
voir avec son modèle. Elle en constitue dans le meilleur des cas un
ersatz aux accents cartoonesques, qui explique à lui seul la
relative disgrâce d'un réalisateur jusqu'ici auréolé par deux
œuvres magnétiques : Basket Case et Brain Damage.
Pourtant à y regarder de plus près, Frère de sang, deuxième du nom réussit la transformation d'une obscurité pelliculaire underground en franchise, et installe Duane et Belial aux panthéons des monstres fameux. En prime, des effets spéciaux nombreux et dont le charme désormais désuet ne manquera pas de taper dans l’œil des amateurs de vieilles choses.
Un œil sur le disque :
Déjà disponible en DVD dans édition très convenable, Basket Case nous arrive dans un master HD 4/3 plutôt coquet, accompagné de pistes audio DTS-HD Master audio monophonique en langue anglaise et française, ainsi que de sous titres français. Carlotta Films a pratiquement fait l'impasse sur les suppléments proposant une bande annonce en version originale et haute définition. Dommage l'édition DVD estampillée BAC Vidéo proposait elle quelques bonus intéressants.
Même sentence ou presque pour Basket Case 2 avec un très beau master HD 1080p plein cadre 1.78 et de pistes DTS HD Master Audio monophonique en ce qui concerne le doublage français et stéréo pour la piste anglaise sous titrée.
Déjà disponible en DVD dans édition très convenable, Basket Case nous arrive dans un master HD 4/3 plutôt coquet, accompagné de pistes audio DTS-HD Master audio monophonique en langue anglaise et française, ainsi que de sous titres français. Carlotta Films a pratiquement fait l'impasse sur les suppléments proposant une bande annonce en version originale et haute définition. Dommage l'édition DVD estampillée BAC Vidéo proposait elle quelques bonus intéressants.
Même sentence ou presque pour Basket Case 2 avec un très beau master HD 1080p plein cadre 1.78 et de pistes DTS HD Master Audio monophonique en ce qui concerne le doublage français et stéréo pour la piste anglaise sous titrée.