"On croyait Nicolas Cage cantonné aux
cachetonnages honteux dans un Hollywood de seconde classe, porteur du
mauvais œil qui entraîne une carrière vers le fond."
On croyait Nicolas Cage cantonné aux
cachetonnages honteux dans un Hollywood de seconde classe, porteur du
mauvais œil qui entraîne une carrière vers le fond. Oui l'Amérique
et ses champs du possible à perte de vue sont, qu'on le veuille ou
non, un puzzle à double face..Un château de cartes que l'on fait et
défait à volonté d'un claquement de doigts. Un highway qui se prend dans les deux sens et à toute berzingue.
C'est ainsi que les étoiles tombent, c'est ainsi qu'un Lugosi,
vedette de l'Universal termina dans les bras d'un Ed Wood, c'est
ainsi qu'en plein age d'or du cinéma populaire italien, les stars américaines vinrent par wagon (pour ne pas écrire par avions), recycler une gloire passée ou soigner un vedettariat déclinant...Au risque d'égarements plus ou moins notables. Que
dire du peu bandant «Tokarev», polar miteux et vidéastique, que
dire de «Le chaos» œuvrette de propagande
évangéliste et apocalyptique planquée sous le masque du disaster movie ? Dernier
«Nicolas Cage» a accoster les plages françaises, «The
Trust» devenu «Le casse» pourra-t-il renverser la vapeur ?
Réponse en bluray et DVD le 3 août dans vos vidéoastores et dès
aujourd'hui sur Ecranbis.com.
"C'est un jeu de contraste qui occupe une
bonne partie du métrage des frères Brewer. Le Vegas que l'on
attend, et celui qu'ils nous offrent, un Ocean Eleven de ripoux
gentiment loosers qui accouche sur le plus âpre des polars..."
Las Vegas, temple du vice,
déposé par les dieux en plein désert du Nevada. Là où l’Amérique
vient se perdre dans tous les sens du terme. Loin des cartes postales
scintillantes offertes par le strip, « la ville du péché»
offre un autre visage. Un Vegas de périphérique à l'architecture sans âme, des campements de béton aux faux airs de banlieue dans
lesquels les petites mains d'une machine à rêve s'activent. C'est
un peu Manhattan vue de Brooklyn dans le «Lo Squartatore di New
York » de Fulci... Une question d'envers du décors et d'autre
point de vue sur le rêve américain. C'est aussi et peut être
surtout un jeu de contraste qui occupe il faut bien l'avouer une
bonne partie du métrage des frères Brewer. Le Vegas que l'on
attend, et celui qu'ils nous offrent, un Ocean Eleven de ripoux
gentiment loosers qui accouche sur le plus âpre des polars...
"il faudra se lever de
bonheur pour détecter dans la proposition des frères Brewer un peu
de compassion … même ordinaire. Ainsi va l'Amérique semble
souligner une bande originale faussement hors propos."
Comme souvent la forme suit le propos, brouillant les pistes avec jubilation. "Le casse" est un sac de nœuds, un film dans lequel tout finit par se contredire. Tantôt esthétisée, tantôt brutale, toujours hésitante, la réalisation ne cesse, en fait, de suivre les tergiversations des ses anti héros jusqu'à un dénouement à la logique défaillante. Peu importe, le message a été saisi, flics, putes et bandits sont fait de la même trempe, embrassent la même folie... et méritent par conséquent le même sort. Dit autrement, il faudra se lever de bonheur pour détecter dans la proposition des frères Brewer un peu de compassion … même ordinaire. Ainsi va l'Amérique semble souligner une bande originale faussement hors propos. Nicolas Cage lui retrouve aux côtés d'Elijah Wood , un jeu à la hauteur de son rang. Jerry Lewis apparaît furtivement dans le cadre à contre emploi. Pas mal se dit-on, en sortant la galette du lecteur... Même si «Le casse» se perd un peu dans son propre script et se laisse aller au bavardage, il n'en reste pas moins un petit polar indé présentable. Parfois brillant, parfois éteint...Mais présentable. Retour gagnant pour Cage ? Peut être pas encore, mais nous voilà déjà un peu rassurés.
Un œil sur le disque :
Metropolitan DVD (Distribution Seven 7) livre un Bluray au master haute définition haut de gamme. Le casse est présenté dans son jus, un beau Flat 1.85 en version originale sous titrée et version française. On regrettera l'absence de sous titre anglais mais on se consolera avec une section bonus dévoilant les coulisses du films.