Savage Weekend: Critique et test DVD


Quitte à mettre vos comptes bancaires à rude épreuve, l’éditeur français Artus Films multiplie les galettes en septembre. Autrement dit il va falloir négocier sévère avec la bourgeoise pour piocher dans l’allocation rentrée scolaire des chiars, car  pas moins de 5 pépites vous tendront les bras. A commencer par Savage Weekend, “pré slasher” planté au beau milieu des années 70, et sur lequel Ecranbis.com ne pouvait que poser un regard amoureux et coquin.

"Savage Weekend préfigure et condense, sans doute de façon très involontaire, une décade de cinéma horrifique yankee."

Tombé, d’après certains, dans le domaine public US, Savage Weekend avait  bénéficié jusqu’à l’année passée , d’éditions DVD à la qualité et à la légalité questionnable. Oh surprise, cette “joyeuseté” notable devait trouver Bluray à son pied il y a quelques mois chez nos cousins d’Amérique. On ne sera donc qu’à moitié surpris de voir un éditeur français  faire de l’œil à ce bout de pellicule torchée quelques années avant Halloween et Vendredi 13. Entre une carrière de danseur pour Holyday on ice  et avant de jouer les réalisateurs/scénariste/producteur d’une poignée de Soap à succès (Dallas, Dynastie, Knot Landing), David Paulsen aura tout juste eu le temps de nous livrer “Savage Weekend” et “Schizoid”. Deux films de la galaxie Cannon même si le premier n’en porte pas la griffe. Boudé lors de sa première tentative d’exploitation en 1976, le film se verra offrir un nouveau tour de piste au crépuscule de la décennie.

 "Trainant une réputation de nanar de compétition, Savage Weekend surprend finalement par sa capacité à installer une atmosphère et à choisir un ton"

Golan et Globus ont eu du nez… Savage Weekend préfigure et condense, sans doute de façon très involontaire, une décade de cinéma horrifique yankee. Une bande de citadins pédants tombés dans le trou du cul du monde, le regard huileux respirant la consanguinité de quelques peczoux magnifiques, un tueur masqué et un combat à la tronçonneuse à faire pâlir d’envie le grand Alain Petit. Le tout dans la chaleur moite des entrailles d’une  Amérique boueuse. ça sent les vacances à la ferme, l’odeur des vaches aux pis gonflées de plaisirs, le dessous de bras de bûcheron et un peu la bouze. Pour madame Pettis, milf New Yorkaise aux seins lourds mais à la morale légère, comme pour la frangine qu’elle a embarqué dans ses valises, ce retour aux choses simples ne se fait pas sans quelques bouleversement hormonaux.

Merci qui ? 

"Entre deux airs de banjo et deux coups de bites, Paulsen transforme son essai en opéra glauque et champêtre"

Focalisé dans sa première et longue partie sur l'encanaillement de ses protagonistes, Savage Weekend s’autorise sous entendu et érotisme, rappelant à quel point il est difficile de résister aux lois de l’attraction et au plaisir de la chair, surtout quand il fait chaud et qu’on s’emmerde. Puis vient le masque de la mort, arrachant les derniers souffles de ceux qui ont succombé à la tentation et goûté aux  fruits ( de mer)  défendu . A ce titre, le jet de Paulsen ouvre la voie, la slasher n’est pas encore là que  la morale est déjà partout. Le message lui hésite encore un peu (Les irlandais sont tous bizarres, les femmes ne savent pas ce qu’elle veulent…) Avant de filer en douce à l’instant du dénouement, à l’image du métrage tout entier, c’est à dire un peu bancal.

Les élections approchent, les masques Emmanuel Macron sont déjà en vente...

Trainant une réputation de nanar de compétition, Savage Weekend surprend finalement par sa capacité à installer une atmosphère et à choisir un ton… Entre deux airs de banjo et deux coups de bites, Paulsen transforme son essai en opéra glauque et champêtre. A l'opposé de  la copie, littéralement superbe, la feuille tendue par le cinéaste est imparfaite, mais la nature de précurseur de ce jet, impose à minima un visionnage...Et puis merde soyons fous un achat !

Marion Cotillard n'aurait pas fait mieux...


Un œil (et un bon) sur le disque:

Pas d’embrouille du côté de chez Artus films qui propose de découvrir “Savage Weekend” dans une très belles copies au format flat 1.85 accompagné d’une piste anglaise originale ( sous titré en français). Dans les bonus Alain Petit et Eric Perreti payent de leur personne et l’on a même droit à un diaporama en prime. Une édition comme on les aime.

Dis donc, t'as mal dormi ? T'as les yeux qui brillent...