Visiblement décidé à s’attirer des ennuis et à les faire partager au reste de la fantasticosphère numérique, Artus Films poursuit sa collection «Guerre et barbarie» avec candeur et ingénuité. Non content d'avoir accroché « Holocauste Nazi » au bout de sa ligne, l'ours est allé repêché « La dernière orgie du troisième Reich», bizarrerie transalpine si indescriptible que plusieurs titristes y perdirent leur latin ( un comble pour un film italien) . La chose est ainsi connue sous une série d’appellations incontrôlées dont nous retiendrons : La séquestrée des SS, Filles pour le bourreau, Deux filles pour le bourreau , Bourreaux SS, The Gestapo last orgy, Caligula Reincarnated as Hitler... Cette bobine, faut-il l'avouer un peu craignos, torchée par Cesare Canevari (le réalisateur du western hippie Matalo, dont nous vous avions dit du bien il y a quelques mois) valait bien un petit billet, éminemment gêné et passablement confus de l'Ecranbis.com...
«La dernière orgie du IIIe Reich laisse un peu sans voix et d'ailleurs, chose plutôt rare du côté de chez Artus films, aucun bisseux ne s'est risqué à une analyse du film dans les suppléments...C'est dire !"
Oui, avant de déclarer une passion incontrôlable pour l'écologie de surface, le trafic de compteurs et l'accueil tout azimut de réfugiés, l'Allemagne paya le prix fort d'un valse folle dans les bras d'un petit moustachue flippant. Désigné « enculé de première classe » ad eternam, le « Nazi » se devait d'incarner le mal absolu jusque dans les moindres recoins de la culture pop et ce pour plusieurs décennies. Bien qu'il ne soit ni spécifiquement, ni exclusivement italien, le genre appelé grossièrement «exploitation» et sans doute plus justement «Eros svastika» connu chez nos voisins transalpins, un engouement aussi passager qu'inexplicable. Mariant le cinéma WIP ( Women in prison) , l'horreur et plus spécifiquement le film de torture voire le grand guignol, l'érotisme tendance SM dans une contextualisation historique sans queue ni tête. Film choc, Farce de mauvais goût ? Il conviendra au spectateur de choisir le bon degré de lecture, ce qui en ces temps de crispation tient assurément de la mission impossible.
"Il conviendra au spectateur de choisir le bon degré de lecture, ce qui en ces temps de crispation tient assurément de la mission impossible. "
Il y a d'abord Lisa, blonde un peu fadasse et joufflue, dont le regard bovin semble trahir une indifférence certaine au monde qui l'entoure. Un mélange d'ennui et de culpabilité ordinaire, le petiote s'étant persuadée être à l'origine de la rafle de ses parents. Perdue dans la chaîne de production d'une Allemagne nouvelle et réduite à l'état de nourriture sexuelle, suffisamment appétante pour que le troufion de base y risque la langue, Lisa accepte la destiné tragique qui est la sienne et attend la mort comme on attend un bus. Sans passion donc... Jusqu'à ce qu'un certain Commandant Conrad von Starker décide par vice de lui faire retrouver le goût de la vie... avant de la tuer. Lisa aura droit à un traitement de faveur, rappelant de loin mais quand même, celui réservé aux syndicalistes dans le monde du travail. Une histoire d'humiliation vague, diffuse...faisant apparaître au fil des jours, la pysché défaillante d'un supérieur se rêvant bourreau et qui se réveille souvent subitement dans un tribunal ou dans un parking mal éclairé, selon que la victime ait le goût de la procédure ou des points de sutures...
"le jet de Cesare Canevari ne surprendra pas par la juxtaposition de scénettes évidemment choquantes et quelques concepts évidemment dérangeants mais bien par les tentatives d'habiller son conte Sadien d’effort de contextualisation historique trop prégnants"
A l'issu de la guerre justement, le sadique Commandant Conrad von Starker échappe à la condamnation à mort, grâce au témoignage de Lisa qui feint avec brio le syndrome de Stockholm. Mais la femme est au vice, ce que Pif est à son gagdet. Et Lisa, n'a en fait qu'une seule obsession, rendre la justice à sa manière... « Et ça sera pas du Taubira !». Entraînant, l'ancien gradé sur les lieux du crime, Lisa fait remonter les bulles de souvenirs à la surface de sa conscience... Ajoutant l’ingrédient «rape and revenge » dans une coupe et une croupe déjà pleines, le jet de Cesare Canevari ne surprendra pas par la juxtaposition de scénettes évidemment choquantes et quelques concepts évidemment dérangeants ( Scatophilie, cannibalisme...ne me refaite pas passer le plat, je crois que je n'ai plus faim) mais bien par les tentatives d'habiller son conte Sadien d’effort de contextualisation historique trop prégnants. Oui il y a dans « La dernière orgie du troisième Reich » de quoi mettre à l'épreuve son éducation juédo chretienne... ou sa morale laïque . Dit autrement : Fatche, mais il faut être complètement fada pour faire un film comme ça ! Même mon chat , pourtant très branché «oiseau'sploitation » a faillit tourner de l'oeil...
Franchement perturbant, «La dernière orgie du IIIe Reich » laisse un peu sans voix et d'ailleurs, chose plutôt rare du côté de chez Artus films, aucun bisseux ne s'est risqué à une analyse du film dans les suppléments...C'est dire !
Un œil sur le disque :
La chose est présenté dans un master acceptable et une copie 1.77 et par conséquent plein cadre. Pour les cages à miels du français et de l'italien (sous titré). La partie bonus offre elle, un diaporama et une fin alternative.