“We Are Still Here affiche un classicisme à toute épreuve. Un scope qui balaie une Amérique à glacer le sang, une vieille bicoque sous la neige, des givrés plein le voisinage… "
On nous avait dit, attention messieurs pour sa première réalisation, le producteur Ted Geoghegan (Barricade, 100 tears…) a joué la carte du “Old School”. On ne nous avait pas menti, dès ses premiers tours de bobine, “We Are Still Here” affiche un classicisme à toute épreuve. Un scope qui balaie une Amérique à glacer le sang, une vieille bicoque sous la neige, des givrés plein le voisinage et ce couple fraîchement déménagé… Deux pions fuyant la fureur des villes et la mort d’un fils, décidés à faire table rase d’un passé douloureux. La baraque, immense, était l’affaire du siècle. Mais le coup de fusil ne pouvait que cacher quelques cadavres dont les placards de toute campagne digne de ce nom, ont le secret. Ted Geoghegan cadre la bâtisse et ses alentours, sous tous les angles, enfin surtout les plus scabreux, avertissant ainsi le spectateur. “Quand c’est pas cher, c’est que ça va devenir l’enfer”.
" Ted Geoghegan mise sur les bonnes vieilles manières. Tout se joue en finesse dans la pénombre ou l’apparition de silhouettes inquiétantes dans les arrières plans"
Les voisins préviennent aussi mais restent suffisamment énigmatique pour ne pas ruiner un très attendu “twist” final et les arrivés successive d’un électricien, d’une médium et de son couillon de compagnon finiront par mettre les nouveaux propriétaires sur une piste… Il y a quelque chose à la cave ! Assez subtil pour ne pas se frotter de trop près à l’imagerie numérique, We are still here mise sur les bonnes vieilles manières. Tout se joue en finesse dans la pénombre ou l’apparition de silhouettes inquiétantes dans les arrières plans jusqu’à une conclusion aussi gore qu’inattendue. Certes il n’est pas faux d’écrire que le jet de Geoghegan se voit quelque peu terni par son manque d’originalité et par une photo inconstante (Les extérieurs sont sublimes, les plans intérieurs fades à en mourir). Mais il y a dans cette ballade fantastique enneigée, ce petit supplément d'âme, cette petite folie qui en font une proposition à minima intéressante.Tout comme il faudra reconnaître au cinéaste un don certain pour la mise sous tension.
Barbara Crampton dans un clin d'oeil savoureux aux griffes de la nuit... |
Pour ne rien gâcher, l’ex Starlette de la galaxie Band, Miss Barbara Crampton (Re animator, From Beyond), certes un peu (beaucoup) défraîchie, assure le show, très aidée par l’ex madame Burton, Lisa Marie (la prostituée extraterrestre de Mars attack) en médium un peu à l'ouest. Certes un peu économique, “We are Still Here” se classera sans trop de mal aux rayons des premiers jets honorables et des séries B consommables. “ça ne casse pas des briques mais la maison était en bois” me souffle mon chat. Les félins sont déconneurs quand même...
C'est un peu comme pour le PS, ça sent le roussi... |
Un œil sur le disque:
Factoris films présente We are Still Here dans son scope d’origine et dans un master SD saillant. La chose s’accompagne de pistes anglaise (sous titres français disponibles) et d’une piste française. La section bonus offre un court making of et un commentaire audio à réserver cependant aux anglophones. Une édition très correcte.
La maison, un personne à part entière... |