Au crépuscule des années 80, la série B américaine n'a toujours pas digéré la pilule « Alien ». Même couverte de sang, la science fiction reste un genre exigeant et les budgets minimalistes de la face sombre d'Hollywood ne permettent pas grand chose. De fait, bien peu de bobines nécessiteuses s'autoriseront de véritables épopées stellaire et préféreront à l'instar de quelques efforts transalpins, ramener le propos du film de Ridley Scott sur terre (et parfois sous terre). Reste toute fois une poignée de contre exemples frappant tels que le «Creature» de Mallone ou le «Moontrap» produit par la SGE en 1988. C'est justement cette dernière bande qui arrivera sur les linéaires de vos vidéostores favoris au milieu du mois d'octobre, sous l'étendard des éditions Rimini. Toujours en orbite autour de la planète «cinéma bis», votre site préféré s'est envoyé en l'air le temps d'une chronique.
"Au crépuscule des années 80, la série B américaine n'a toujours pas digéré la pilule Alien »
Propulsés dans le vide intersidérale à bord d'une navette baptisée « camelotte » (Avouez que ça ne part pas très bien), deux astronautes américains croisent la route d'un étrange engin spatial. Son exploration leur permet de ramener quelques souvenirs de cette rencontre inattendue. Un corps à priori humanoïde et momifié ainsi qu'un étrange cocon métallique. Revenus sur le plancher des vaches, les plus éminents chercheurs de la Nasa découvrent stupéfaits que les deux reliques auraient débuté leur voyage cosmique quelques 14 000 ans plus tôt. Mais les choses tournent mal lorsque qu'une petite créature robotique s'échappe du cocon pour se lancer dans un stupéfiant jeu de Mecano, lui permettant de muter en un machine pour le moins antipathique. Une fois venu à bout de cet invité indélicat, la Nasa met sur pied une mission lunaire dont l'objectif (faut-il l'admettre pas très clair) serait de percer les secrets et mystères de cette entité extra-terrestre.
"une déclinaison toute technologique de la créature de Giger, un The Thing sauce robotique"
Frappé d'une ambition quelque peu démesurée et claffi d'effets visuels en tout genre, le premier jet de Robert Dyke donne beaucoup à voir, pour ne pas écrire trop. Il y a bien sûr une déclinaison toute technologique de la créature de Giger, un « The Thing » sauce robotique qui dut à coup sur inspirer le « Virus » de John Bruno. Mais également, une rencontre très inattendue avec une belle au bois dormant d'outre espace, arrachée à ses rêves lunaires, sur les ruines d'une civilisation extra-terrestre perdue. Sans oublier le projet belliqueux mais avorté d'une invasion de notre bonne vieille terre. Moontrap s'acoquine aussi volontiers des codes du film d’exploration spatiale, jouant la carte du stock shot, des maquettes et des fil de pêche. Noyés dans le flou magnétique propre au support VHS et manifié par les faibles résolutions de nos chers télévisuer à tubes cathodiques, les effets spéciaux de Moontrap, devaient il y a près de trente ans, avoir de la gueule. Cette nouvelle édition française prenant pour source un nouveau master HD, ne leur fait pas particulièrement de cadeau.
Et ce même si l'ombre de Gary Jones (Future réalisateur de Mosquito ou encore Spider pour le compte de la Nu image) plane sur leur conception.
"Moontrap s'acoquine aussi volontiers des codes du film d’exploration spatiale, jouant la carte du stock shot, des maquettes et du fil de pêche."
Peu importe et tant mieux, il y a dans la candeur du propos et de sa mise en œuvre, tout comme dans un doublage français, très made pour La Cinq et un poil à côté de la plaque, de quoi faire briller les yeux des vidéovores nostalgiques ayant eu le bonheur et le talent d'être né suffisamment tôt pour goutter aux joies d'une décennie folle. Moontrap a également le mérite de cueillir Bruce Campbell à la sortie du succès d'Evil Dead 2, alors que l'acteur tente, sans vraiment y parvenir, de s'échapper du rôle qui l'a rendu célèbre. Mais ne vous y trompez pas, le vrai héros du film restera Walter Koenig , l'inoubliable Chekov, qui acceptera d’apparaître dans Moontrap entre les tournages de Star trek 4 et Star Trek 5. Pour le reste, il est difficile de rejoindre les dythirambiques et bizarrement identiques citations de Horror Society et Frightfest au dos de la jaquette (Pour Moontrap, le graphiste devait être dans la lune...dirons les mauvaises langues). Mais il serait malhonnête de ne pas concéder que cette série B de science fiction constitue un film intéressant et pour tout dire charmant. Les amateurs de vieilles choses ne s'y tromperont de toute façon pas...
"cette série B de science fiction constitue un film intéressant et pour tout dire charmant."
Un œil sur le disque :
Rimini Edition livre une édition honnête dont la grande qualité est de proposer la version courte qui fut exploitée en VHS en France mais également une version longue. Il faudra noter que contrairement à la version courte proposée avec des pistes audios anglais et française, la version longue n'est proposée en qu'en version originale sous titrée. Le master bien que simple définition profite d'un nouveau master HD. La copie respecte le format flat d'origine et l'image est plutôt saillante en dépit d'une fluidité parfois poussive.