Déjà disponible belle lurette en DVD dans l'hexagone, le «Tire encore si tu peux » (Se sei vivo, spara) de Giulio Questi nous revient en Bluray et en version intégrale non censurée grâce aux efforts des éditions Rimini. Bonne pioche pour les amateurs d'Euro Western qui se plaignaient depuis quelques mois d'avoir été abandonnés par les éditeurs français. A qu'il est loin le temps où Seven 7 et Artus mitraillaient en chœurs nos portes feuilles en lâchant les galettes par grappe. On espère bien entendu que l'essai soit transformé, histoire de donner l'idée à Rimini de remettre le couvert... Et en attendant, Ecranbis.Com vous parle du pays.
"Se sei
vivo, spara
sera vendu ci et là (Au brésil, au Portugal, en Allemagne comme chez
nos cousins d'Amérique et d'outre manche) comme un suite de Django."
Au milieu des sixties, la grande botte cuisine une genre jusqu'ici quasiment exclusivement américain... Si les premiers westerns italiens n'ont pas attendu Sergio Leone, c'est bien son «Pour une poignée de dollars » qui siffle le départ d'une course folle. Le filon est providentiel, le productivisme sera de mise. De fait le Spaghetti Western est, si l'on accepte d'en extraire quelques péloches fondatrices et marquantes, un genre essentiellement commercial. Dit autrement dans les quelques 700 bobines cramponnées à cet ouest américain made in italy, tout ne se vaut pas. « Tire encore si tu peux » a déjà le mérite de marquer deux débuts de carrière, celle de son géniteur pour commencer. (Giulio Questi ) et de façon moins anecdotique celle d'un Ray Lovelock qui se voit ici offrir non pas une prime traversée du cadre mais un premier rôle parlant..
Au milieu des sixties, la grande botte cuisine une genre jusqu'ici quasiment exclusivement américain... Si les premiers westerns italiens n'ont pas attendu Sergio Leone, c'est bien son «Pour une poignée de dollars » qui siffle le départ d'une course folle. Le filon est providentiel, le productivisme sera de mise. De fait le Spaghetti Western est, si l'on accepte d'en extraire quelques péloches fondatrices et marquantes, un genre essentiellement commercial. Dit autrement dans les quelques 700 bobines cramponnées à cet ouest américain made in italy, tout ne se vaut pas. « Tire encore si tu peux » a déjà le mérite de marquer deux débuts de carrière, celle de son géniteur pour commencer. (Giulio Questi ) et de façon moins anecdotique celle d'un Ray Lovelock qui se voit ici offrir non pas une prime traversée du cadre mais un premier rôle parlant..
"l'on
aura pas trop de mal à imaginer l'onde de choc provoquée en 1967.
Le film est resté trois jours à l'affiche puis a été retiré et
tout simplement interdit."
Dans l'après Django de Corbucci, l'art du retitrage sauvage fait des ravages, confirmant à quel point de son propos jusqu'au noms americanisés de ses artisans, l'euro western est un genre contrefait. Ainsi Se sei vivo, spara sera vendu ci et là (Au bresil, au Portugal, en Allemagne comme chez nos cousins d'Amérique et d'outre manche) comme un suite de Django. Même si il n'est pas interdit de penser que les deux métrages partagent quelques similitudes, cette filiation est évidemment erronée mais est loin d'être un cas isolé. « Tire encore si tu peux » pourrait donc être sans trop de peine classer dans la petite listes des vrais faux Django et ce bien que le jet de Questi embrasse bien d'autres qualités. Car oui, le succès populaire et international du western italien va également faire du genre un réceptacle. De fait, bien des œuvrettes de l'époque apparaissent comme des Westerns de surface ou d’apparat, sorte de transposition historique et esthétique, de récit plus moderne, plus ambitieux. Il suffit de gratter de soulever le sable d'Almeria pour faire jaillir la charge sociale et le discours politique. Et ce même ci l'euro Western, en qualité de cinéma populaire, se nourrit des paradoxe et de contradictions parcourant la société... Au point d'échapper en partie à une grille analytique gauche / droite.
Dans l'après Django de Corbucci, l'art du retitrage sauvage fait des ravages, confirmant à quel point de son propos jusqu'au noms americanisés de ses artisans, l'euro western est un genre contrefait. Ainsi Se sei vivo, spara sera vendu ci et là (Au bresil, au Portugal, en Allemagne comme chez nos cousins d'Amérique et d'outre manche) comme un suite de Django. Même si il n'est pas interdit de penser que les deux métrages partagent quelques similitudes, cette filiation est évidemment erronée mais est loin d'être un cas isolé. « Tire encore si tu peux » pourrait donc être sans trop de peine classer dans la petite listes des vrais faux Django et ce bien que le jet de Questi embrasse bien d'autres qualités. Car oui, le succès populaire et international du western italien va également faire du genre un réceptacle. De fait, bien des œuvrettes de l'époque apparaissent comme des Westerns de surface ou d’apparat, sorte de transposition historique et esthétique, de récit plus moderne, plus ambitieux. Il suffit de gratter de soulever le sable d'Almeria pour faire jaillir la charge sociale et le discours politique. Et ce même ci l'euro Western, en qualité de cinéma populaire, se nourrit des paradoxe et de contradictions parcourant la société... Au point d'échapper en partie à une grille analytique gauche / droite.
"un western déviant frappant aux portes du cinéma fantastique et horrifique, arc-bouté sur deux concepts : D'un côté une vengeance d'outre tombe... de l'autre, cette volonté de mettre en scène la cruauté , de lui faire remplir l'écran"
On peut donc supputer que Questi , comme bon nombre de cinéastes de l'époque se frotta à l'exercice par nécessité mais avec la ferme intention d'utiliser la genre comme un cheval de troie ou un navire. Ce qui a bien voulu imprimer la pellicule confirme pratiquement l'hypothèse. Se sei vivo, spara est pour commencer un western déviant frappant aux portes du cinéma fantastique et horrifique, arc bouté sur deux concepts : D'un côté une quasi vengeance d'outre tombe et s'attachant par conséquent aux bottes d'un héros quasi fantomatique, pour ne pas écrire Christique (D'ailleurs il est pratiquement crucifié dans une des scènes du film) Il y a donc bien quelque chose de «Django » dans ce conte qui refuse de choisir son côté de la table. De l'autre, il y a cette volonté de mettre en scène la cruauté , de lui faire remplir l'écran, d'en faire à la fois la manière et le but à atteindre. J'avais lu, je ne sais plus où, Alain Petit expliquer que « Se sei vivo, spara » avait quelque chose du 2000 Maniacs de Lewis. Et la comparaison est à peu près tout sauf aventureuse. Je pense en particulier à cette scène où les mains des villageois se ruent sur un corps pour arracher les balles en ors qui l'on criblé. Il y a aussi cette usage du gore, un côté grand guignol ( la scène du scalp) très assumé.
Ajoutez
cette armée de cowboys de cirque, gay comme des pinsons...Et l'on
aura pas trop de mal à imaginer l'onde de choc provoquée en 1967.
Le film est resté trois jours à l'affiche puis a été retiré et
tout simplement interdit. Alors 50 ans plus tard le film a perdu une
partie sa charge, mais le propos ou plutôt la vision désespéré
de l'humanité qui est proposé par Questi, est elle restée intacte.
C'est déjà ça...
Un œil sur le disque :
Rimini livre un disque au master haute définition impeccable (de quoi donner la super pêche aux plus Juppéistes de nos lecteurs) accompagné de pistes audio monophoniques française et italienne ( sous titre français optionnels). Dans la diligence au bonus, du lourd avec un entretien massif (45 minutes) avec Giullio Questi, un document sur les westerns ed Tomas Milian (8 minutes) ainsi que des bandes annonces américaines et allemandes. Bonne pioche !
Un œil sur le disque :
Rimini livre un disque au master haute définition impeccable (de quoi donner la super pêche aux plus Juppéistes de nos lecteurs) accompagné de pistes audio monophoniques française et italienne ( sous titre français optionnels). Dans la diligence au bonus, du lourd avec un entretien massif (45 minutes) avec Giullio Questi, un document sur les westerns ed Tomas Milian (8 minutes) ainsi que des bandes annonces américaines et allemandes. Bonne pioche !