"Entré en production puis tourné dans le plus grand secret, sous un titre provisoire (The Woods) pour ne pas éveiller les soupçons des fans, Blair Witch cuvée 2016 nous avait pris par surprise au retour des vacances."
« Cinq millions de dollars c'est peu... Mais
c'est beaucoup pour ce qui est donné à voir... » Ricanait-on
en sortie de séance. Car oui, les géniteurs du «Blair Witch
Project 3» n'ont pas lésiné sur les moyens, allant jusqu'à
reconstituer la maison abandonnée du 1er film (depuis détruite par
un propriétaire qui, nous dit-on, ne supportait plus les «va- et
vient» des fans). Pour les intérieurs, un décor gigantesque et à
trois niveaux fut construit en studio. Un travail de titan réalisé
à partir de photos retrouvées sur internet. Chaque pierre et
lambeau de papier peint est à sa place. Un soin identique sera porté
à la ballade bucolique qui occupe 80% du métrage. Les sentiers
empruntés par l'équipe de tournage furent séparés des sentiers
empruntés par les acteurs pour conserver à la branche près, la
qualité «sauvage» des décors.
"les géniteurs de Blair Witch n'ont pas lésiné sur les moyens, allant jusqu'à reconstituer la maison abandonnée du 1er film (depuis détruite par un propriétaire qui, nous dit-on, ne supportait plus les «va- et vient» des fans)."
Problème... de ce méticuleux travail aux frontières du « Fan film » et de la révérence, pas grand chose n'imprime l'écran ou plutôt le traverse de manière trop furtive. La faute à la forme même du métrage, aux codes et aux tics du «Found Footage». Au final et d'un point de vue plastique, pas grand chose ne sépare son « jet » des dizaines répliques fauchés qui atterrir sur les chariots de nos platines DVD, dans le sillon du «Blair Witch Project » , premier du nom. C'est finalement surtout à la force d'un montage malin signé Louis Coiffi (Carnosaur 3, la série Dexter) que ce troisième opus marque des points. Une question de rythme qui fait justement défaut à bon nombre de bobines du genre. Ici pas de temps perdu, Wingard expédie la présentation de ses personnages en moins d'un quart heure. Le message est bien reçu. Les véritables stars du film restent la forêt, la mythologie Blair Witch et sa sorcière volontairement invisible, même si précisément ce Blair Witch 2016 nous laisse furtivement entrevoir quelque chose. Il faudra jouer de la télécommande et du bouton pause pour se faire sa propre idée..
" Le message est bien reçu. Les véritables stars du
film restent la forêt, la mythologie Blair Witch et sa sorcière
volontairement invisible, même si précisément ce Blair Witch 2016
nous laisse furtivement entrevoir quelque chose"
A l'autre bout du tunnel et du métrage, 10 minutes aux
allures foraines. La conclusion du jet de Wingard se donne des airs
de train fantôme et joue de toute les cordes (Claustrophobie, Boo
effects à gogo... ). Histoire de mettre les nerfs à rude épreuve.
C'est réussi. A l'instar du « The Visit » de M.
Night Shyamalan , «Blair Witch» parvient à contredire l'évidence.
Le genre ou plutôt l'exercice de style a beau avoir été abîmé
par 18 années d'exploitation , il n'a peut être pas encore tiré
ses dernières cartouches. Ce que paye le film, c'est au final
surtout la posture un poil «geek and snob» de ses géniteurs,
tentant de contourner, voire d'éjecter «Book of Shadows» de la
mythologie Blair Witch. Au moment même ou le film de Joe
Berlinger connaît une forme discrète de ré évaluation. Gosh
…Bad Timing...
"Loin d'être un coup de maître, mais loin de la purge annoncée, Blair Witch ne méritait en tous les cas les torrents de boue qui accompagnèrent sa sortie en salle... Ce conte d'Hansel et Gretel modernisé ne s'égare pas en chemin "
Loin d'être un coup de maître, mais loin
de la purge annoncée, « Blair Witch » ne méritait en
tous les cas les torrents de boue qui accompagnèrent sa sortie en
salle. Cet "Hansel et Gretel modernisé" ne s'égare pas en chemin et les fans de ce qu'il faut désormais appeler franchise peuvent
donc ramener leurs guêtres sans craindre la gueule de bois. Pour les
autres, l’œuvrette semblera certainement plus dispensable. C'est l' jeu
ma pauvr' Lucette !
Un œil sur le disque :
Comme d'habitude, Metropolitan Video/Seven 7 s'est fendu d'un bluray techniquement haut de gamme même si «Blair Witch», pour cause d'exercice de style, ne profite pas pleinement de la haute définition. Le Master 16.9 présente le film dans son jus. Comprendre un Academic Flat 1.85, accompagné de pistes française et anglaise spatialisées avec sous titres français s'il vous plaît. La bonne nouvelle vient d'une section bonus particulièrement dense avec une série de longs documents, certes un peu auto satisfait mais nettement plus instructifs et intéressants que les featurettes expéditives accompagnant de plus en plus souvent les productions américaines actuelles.
Un œil sur le disque :
Comme d'habitude, Metropolitan Video/Seven 7 s'est fendu d'un bluray techniquement haut de gamme même si «Blair Witch», pour cause d'exercice de style, ne profite pas pleinement de la haute définition. Le Master 16.9 présente le film dans son jus. Comprendre un Academic Flat 1.85, accompagné de pistes française et anglaise spatialisées avec sous titres français s'il vous plaît. La bonne nouvelle vient d'une section bonus particulièrement dense avec une série de longs documents, certes un peu auto satisfait mais nettement plus instructifs et intéressants que les featurettes expéditives accompagnant de plus en plus souvent les productions américaines actuelles.