"En 1977, Charles Band n'a pas encore
construit son Empire, ni frotté la lanterne magique de la vidéo
domestique, mais cet enfant de la
balle produit déjà à la chaîne de quoi alimenter les salles les
plus obscures du nouveau continent."
Disponible depuis belle lurette chez
nos cousins d’Amérique et nos voisins anglais, le très connu
«Laserblast » du très peu connu Michael Rae se refusait
encore aux chariots de nos platines affamées. Ironie du sort, c'est
alors que le support DVD connaît un déclin inquiétant, que nous
arrivent pièces manquantes d'une cinéphilie débutée dans la
fureur de la vidéo locative. Rendez vous compte en deux petites
années, Terreur extraterrestre, Horrible, La galaxie de la terreur,
Porno holocaust ou encore La plage sanglante ont trouvé le chemin de
nos salons. Il en manque bien sûr à l'appel (si quelqu'un pouvez se
dévouer pour Atomic Cyborg, Robowar, L'invasion des cocons, Flic et
Vice Academy, votre serviteur serait comblé) mais l'espoir ne nous a
pas abandonné...
"cette série B sans grands moyens, shootée en trois semaines
ou en trois week end (selon les sources) profita de l’appétit du
public américain pour la science fiction dans l'après Star Wars"
En 1977, Charles Band n'a pas encore construit son Empire, ni frotté la lanterne magique de la vidéo domestique (avec Media Home Enterainment) , mais cet enfant de la balle produit déjà à la chaîne de quoi alimenter les salles les plus obscures du nouveau continent. Dans ses premiers plats servis dans la cantine de l'imaginaire, on retiendra surtout un «Laserblast» que le producteur américain se plaît à décrire comme un possible chaînon manquant entre «Carrie» et «La guerre des étoiles». Nul doute que cette série B sans grands moyens, shootée en trois semaines ou en trois week end (selon les sources) profita de l’appétit du public américain pour la science fiction dans l'après Star wars. Reste que recul aidant , le résultat embrasse une toute autre qualité, celui d'annoncer très involontairement un face anxieuse et sombre du Teen Movie US, ce regard inquiet et interrogateur que le cinéma américain posera sur la jeunesse des 90. Oui il y a conceptuellement déjà un peu de l' «Elephant » de Gus Van Sant dans le « Laserblast » de Rae.
En 1977, Charles Band n'a pas encore construit son Empire, ni frotté la lanterne magique de la vidéo domestique (avec Media Home Enterainment) , mais cet enfant de la balle produit déjà à la chaîne de quoi alimenter les salles les plus obscures du nouveau continent. Dans ses premiers plats servis dans la cantine de l'imaginaire, on retiendra surtout un «Laserblast» que le producteur américain se plaît à décrire comme un possible chaînon manquant entre «Carrie» et «La guerre des étoiles». Nul doute que cette série B sans grands moyens, shootée en trois semaines ou en trois week end (selon les sources) profita de l’appétit du public américain pour la science fiction dans l'après Star wars. Reste que recul aidant , le résultat embrasse une toute autre qualité, celui d'annoncer très involontairement un face anxieuse et sombre du Teen Movie US, ce regard inquiet et interrogateur que le cinéma américain posera sur la jeunesse des 90. Oui il y a conceptuellement déjà un peu de l' «Elephant » de Gus Van Sant dans le « Laserblast » de Rae.
"Laserblast.... annonce très involontairement un face anxieuse
et sombre du Teen Movie US, ce regard inquiet et interrogateur que
le cinéma américain posera sur la jeunesse des années 90."
Et comme pour confirmer la thèse, rarement un outsider aura été plus antipathique que ce Billy Duncan. Blondinet au regard glacial, délaissé par une mère volage, maltraité par ses camarades, usant les pneus de son van sur les routes d'une Amérique désertique, jusqu'à mettre la main sur une arme d'origine extraterrestre. Évidemment la trouvaille va permettre à l'adolescent de rendre la monnaie et Laserblast peut aussi être vu comme une déclinaison SF du revenge movie. Mais ce qui frappe le plus est peut être à chercher dans les arrières plans. La chaleur, le soleil cognant sur les visages et la poussière, Rayon Laser est avant même de dérouler son récit, un film d'ambiance, un safari chez les cul terreux devant sans doute un peu à «la colline » de Craven ou « Texas chainsaw massacre » de Hooper. Et comme la réalité rejoint souvent la fiction, on raconte que quelques autochtones agacés par la réalisation de scènes pyrotechniques , auraient vider quelques chargeurs sur l'équipe de tournage. Bienvenue dans le sud... En quelque sorte !
"Mais ce qui frappe le plus est peut être à
chercher dans les arrières plans. La chaleur, le soleil cognant sur
les visages et la poussière, Rayon Laser est avant même de dérouler
son récit, un film d'ambiance, un safari chez les cul terreux
"
"Dans les coulisses, David Allen
s’affaire. La carrière de ce grand manitou de la Stop motion se
partagera entre ses travaux pour l'I.L.M. et
sa participation active aux jets fumants de l'Empire"
Dans les coulisses, David Allen
s’affaire. La carrière de ce grand manitou de la Stop motion se
partagera entre ses travaux pour l'I.L.M. ( Sos Fantôme 2, Le
secret de la Pyramide pour lequel Allen sera nominé aux oscars) et
sa participation active aux jets fumants de l'Empire. Les deux
extraterrestres qu'il anime dans Laserblast entreront tête première
dans le culte au point d'être singés dans une parodie pornographique
poilue et poilante de «Rencontres du 3e type». Michael Rae, lui ne
profitera du succès commercial de son jet. Le cinéaste disparaîtra
même de la circulation, laissant Charles Band ramasser seul
lauriers et dollars. Faudrait-il en déduire que tous les films
produits par Band restent des films de producteurs ?
Un
œil sur le disque :
Bach Films livre « Rayon laser » dans un master 4/3 mais le film est restitué dans son format 1.66 d'origine, en version originale anglaise sous titrée et en version française. La présentation du film est assurée par Marc Toullec. Une édition simple et recommandable.
Bach Films livre « Rayon laser » dans un master 4/3 mais le film est restitué dans son format 1.66 d'origine, en version originale anglaise sous titrée et en version française. La présentation du film est assurée par Marc Toullec. Une édition simple et recommandable.