Dans la
série «par où êtes-vous entré, on ne vous a pas vu sortir», ESC
Editions livre aux amateurs de curiosités notoires un coffret que
l'on n'osait même pas espérer. Le cinéma «Ninja» couramment
appelé «Ninjasploitation», appellation savante incontrôlable, est
en effet tombé en désuétude. Le genre n'avait pour ainsi dire
trouver que quelques éditions DVD à son pied. Des disques bon
marché parfois même un peu louches, vendus au poids dans les
supermarchés de province.Puis il y a déjàplusieurs années, Artus film en
collaboration avec le site Nanarland avait déjà balisé le terrain, exhumant quelques truculentes «Ninjateries» low cost et depuis
rien ! Autant dire que la probabilité de voir arriver
L'implacable Ninja, Ultime Violence et Ninja III, the domination dans
édition haute définition et dignes de ce nom approchait le zéro
pointé. Ecranbis.com a pu se dégotter l'objet du délit un peu
avant sa sortie et revient vous parler du pays...
Que les
jeunes loups en prennent de la graine, le Ninja avant de devenir un
élément clef de la culture nanar a connu dans les années 80 son
heure de gloire. La guerrier en combinaison noir et sa science du
combat ont fait le bonheur d'une génération. A tel point que M6,
alors encore une petite chaîne qui monte, consacra durant des mois
une soirée aux arts martiaux. Chaque jeudi soir, c'était à deux
films de ninjas sinon rien. Le phénomène poussa évidement à
quelques pratiques mercantiles un peu honteuses. Dit autrement
certains producteurs peu scrupuleux se mirent même à caviarder des œuvrettes plus ou moins kung futeuses d'apparitions furtives mais
toujours réjouissantes de mystérieux hommes en noir dans le but de
revendiquer leur appartenance au genre. Cette hype, nous ne la devons
pas complètement mais quand même un peu à la Cannon. Firme fameuse
pour avoir osé prendre Hollywood à rebrousse poil et dont on
retient autant la production joyeuse que le tempérament ….comment
dire.... particulier d'un Menahen Golan.
"Que les
jeunes loups en prennent de la graine, le Ninja avant de devenir un
élément clef de la culture nanar a connu dans les années 80 son
heure de gloire."
Le voyage commence avec l’Implacable ninja, réalisé par Golan lui même et dans lequel le pauvre Franco Nero se trouve arraché au cinéma d'exploitation italien, plus spécifiquement au Western européen et tente de faire illusion sans vraiment y parvenir. Son interprétation du ninja restera dans le cœur des amoureux du «WTF». Le beau moustachu italien, entré dans la légende avec le Django de Corbucci se retrouve doublé dans la version américaine, remplacé par un cascadeur pour les scènes physiques. Un véritable Plastic Bertrand de la pellicule ! La mise en scène est à la hauteur du désastre. Tant et si bien que « L'implacable Ninja », beau succès commercial à l'époque, se regarde désormais comme une comédie involontaire. Mais peu importe, plus c'est cul plus c'est culte et cette entrée en la matière un goût de reviens y !
" L'implacable Ninja,
beausuccès commercial à l'époque, se regarde désormais comme une
comédie involontaire."
Justement, deux ans après le massacre, la Cannon retente sa chance avec un Ninja II qui deviendra en France Ultime Violence et qui n'est donc pas à confondre avec le film de Sergio Grieco. 400 ans d’expérience dans l'art de tuer, il se déchaîne en Amérique claironne les affiches d'exploitation. Les spectateurs tout émoustillés se pressent dans les salles. Cette fois, Golan lâche l'affaire à Sam Firstenberg, israélo-américain d'origine polonaise et futur géniteur de la série éblouissante des Americain Ninja à travers laquelle Michael Dudikoff accède très momentanément au statut de star Hollywoodienne. L'acteur japonais Sho Kosugi rempile mais rejoins la camps de la vertu et du bien. Toute désireuse de produire un spectacle familiale, ce qui à la vue de la violence du propos semble bien déraisonnable, la Cannon lui refile un gosse entre les pattes. Même si ce deuxième «Ninja» embrasse un facture plus américaine et moins nécessiteuse, elle n'en reste pas moins un moment d’égarement cinématographique médusant et dont la ringardise, devient par ses excès, une qualité.
"...un moment d’égarement cinématographique médusant et dont
la ringardise, devient par ses excès, une qualité."
PlusFoutraque mais finalement plus fréquentable, Ninja III The domination a le mérite de jouer deux nouvelles cartes. Celle de la femme forte et celle du fantastique avec un discours abracadabrantesque au possible qui trouve dans sa mise en œuvre une sorte d'élan , un souffle. Une petite et athlétique brunette que l'on croirait tout droit sortie de Flashdance ou d'un cours d'aerobic, s'y retrouve possédée par l’esprit d'un ninja. Il faut, j'en conviens, digérer le concept. Au début c'est un peu dur mais par la magie du 7e art, Sam Firstenberg parvient a tenir le cap. Autrement dit, ça le fait grave ! Notre Ninjate, un nettement plus émoustillante que Mémére Rothrock ( Ouh là , je vais pas me faire des amis sur ce coup là) n'y est sans doute pas pour rien !
" une
petite et athlétique brunette que l'on croirait sortie de
Flashdance, se retrouve possédée par l’esprit d'un ninja ! "
Un œil sur les disques :
Difficile de vous parler de l'art work et du livret signé Marc Toullec qui accompagne le coffret car nous n'avons eu que des disques de tests dans les mimines. Mais on fera mauvaise fortune bon coeur... Sachez que les 3 films vous sont presentés aux formats d'origine (du 1.33 pour le premier et du Flat saillant pour les deux autres) avec des pistes Dolby Digitale Stéréo anglaises et françaises pour avoir les somptueux bruitages plein les oreilles, ainsi que des sous titres français pour ceux qui ne comprennent pas les bruitages en anglais. Au rayon des bonus, 3 petits courts métrages parodiques (c'est rigolo mais dispensable) et des présentations dynamique des films. 29€99 pour l'édition DVD, 39€99 pour les Bluray !