Jack Arnold, géant de la peur : Critique et test Bluray




Depuis de longs mois, l'éditeur français Elephant Films passe le catalogue d'Universal Pictures à la loupe, exhumant les pépites avec détermination. Voire une obstination presque féminine, mais dont pas un cinéphile, être précieux et éduqué par nature n'aura l'audace ou le toupet de se plaindre. Aux portes des sacro-saintes grandes vacances qui voient les coquines à cartables prendre le chemin des plages et les juillettistes narguer les aoûtiens, l'éléphant ne sait pas tromper en réunissant deux métrages délicieux dans un coffret Bluray comme on les aime. L'objet tout de jaune vêtu a été nommé "Jack Arnold, géant de la peur" et débarquera sur vos platines le 11 de ce mois. Ecranbis.com s'est pris dans la toile le temps d'une double chronique... 

"Outre leur appartenance à une décennie particulièrement riche en matière d'imaginaire (Fifties quand tu nous tiens), ces deux derniers films jouent tout deux des questions de proportions et de rapport de taille."

Tarantula et L'homme qui rétrécit partagent plus d'un chromosome. Il s'agit pour commencer de deux métrages portant la griffe de l'américain Arnold Wacks, dit Jack Arnold. Un cinéaste pour le moins productif dont le nom restera à la fois attaché à la série B yankee mais également pour ne pas écrire surtout à un genre cher à nos lecteur : la science fiction. Genre dans lequel sa contribution peut être difficilement être taxée d'anecdotique. Le météore de la nuit (It came from outer Space), L'étrange créature du lac noir (Creature from the Black Lagoon) sans oublier bien sûr Tarantula et L'homme qui rétrécit, en qualité de chefs d’œuvres et de classiques occultent en grande partie la dense filmographie leur géniteur. Un revers de médaille dirons certains. Outre leur appartenance à une décennie particulièrement riche en matière d'imaginaire (Fifties quand tu nous tiens), ces deux derniers films jouent tout deux des questions de proportions et de rapport de taille.


"l'arachnophobie, cette peur monstre de ces gracieuses bestioles à huit pattes, expertes de la mise en conserve de soie, est partout , coule et dégouline des écrans."

Dans Tarantula, c'est une araignée exotique ( Du moins vue de la France) à qui se trouve frappé d'une forme aigüe de gigantisme. Tandis que l'homme qui rétrécit fait en quelque sorte le chemin inverse et trace avec malice la courbe d'une décroissance, celle d'un homme rapetissant de jour en jour. Dans les deux cas, la rencontre du bipède avec l'insecte promet le plus spectaculaire des « tête à tête ». Bref, l'arachnophobie, cette peur monstre de ces gracieuses bestioles à huit pattes, expertes de la mise en conserve de soie, est partout , coule et dégouline des écrans. Le filon de la toile aura il va sans dire, de belles années devant lui et un public tout disposé à frissonner avec lui...

"Époque oblige, ces impossibles destinées trouveront une justification providentielle dans les éprouvettes et sur les tableaux noire. Une fois de plus la science acceptera de porter le fardeau de la folie humaine."

Époque oblige, ces impossibles destinées trouveront une justification providentielle dans les éprouvettes et sur les tableaux noirs. Une fois de plus la science acceptera de porter le fardeau de la folie humaine. Les humanistes s'étant fait porté pale. Les intentions étaient pourtant louables. Dans Tarantula, la recherche d'une solution à la faim dans monde a mené le professeur Gerald Deemer a une conclusion brillante. S'il n'y a pas assez de steak pour tout le monde, c'est qu'il nous faudrait de plus gros bœufs. Dans l'homme qui rétrécit, c'est cette fois le passage dans un nuage radioactif qui semble être la cause des tourments de Scott Carey . Nous vous inquiétez pas trop en France, ce genre de brouillard ne passe pas la frontière. Parole de journaliste !


"ce que ces deux voyages improbables ont en commun, ce sont de superbes effets visuels dont il faut dire, qu'ils n'ont pas vieilli, figés dans le noir et blanc, à l’abri des formats larges."

Et puis surtout ce que ces deux voyages improbables ont en commun, ce sont de superbes effets visuels dont il faut dire, qu'ils n'ont pas vieilli, figés dans le noir et blanc, à l’abri des formats larges. C'est au fond toute la magie du cinéma que l'on retrouve, celle qui fait croire à l'impossible sans nous le montrer de la plus parfaite des manières. Un art de l'illusion qui laisse au spectateur le rôle de faire une partie du chemin. A l'heure du tout numérique et alors qu'à peine un film sortie, ses effets visuels semblent démodés, il a là une piste à quelques réflexions. En attendant que vous remettiez vos cerveaux en route ( Vous avez le temps, on a jusqu'en septembre), l'achat de ce double feature s'impose... un peu ...Beaucoup même.

Un œil sur les disques :


Des copies HD restaurées saillantes, des pistes audio anglaise ( et français pour l'homme qui retrecit) sont au programme. Rayon Bonus, on retrouve aux presentations un homme dont le talent ne retrecit pas... Jean Pierre Dionnet ! Validé !

C.G.