Qu'il y a-t-il de plus catastrophique que la rentrée, le retour bercail dans la grisaille de septembre, le sourire satisfait des petits chefs de services lécheurs de fesses ? L'éditeur Elephant Films, accroché aux fonds de catalogue de l'Universal depuis de nombreux mois déjà, tente de nous faire relativiser en sortant une bobine restée bien trop longtemps hors de portée de nos platines. Rollercoaster, dit Le toboggan de la mort dans l'hexagone est disponible en Bluray et DVD depuis le 5 septembre 2017 dans vos boutiques préférées et sur les sites de commerce en ligne. Ecranbis.com inaugure par conséquent une nouvelle saison de chroniques fumantes avec quelques jours de retard sur l'actualité. Mais on vous jure qu'on ne le refera plus !
"A la manière de Jaws/Les dents de la mer, qui prenait la plage d'une station balnéaire pour décors, Le toboggan de la mort tente de rendre la terreur accessible."
En 1977, lorsque les 112 minutes du Toboggan de la mort pointent leur nez sur les écrans, le cinéma catastrophe a sans doute tiré ses plus belles cartouches. La tour infernale, Airport et autre Aventure du Posséidon ont certes laissé d'impérissables souvenirs dans la mémoire des spectateurs, mais l'heure est à une nouvelle forme d'imaginaire voire de blockbusters... Au diable le catastrophisme et les angoisses, on regarde désormais avec espoir vers le ciel. Star wars, Rencontre du troisième type frappent aux portes de la culture populaire. Pour autant, tout bon filon s'exploite jusqu'au fond et le cinéma américain va continuer de tirer sur la corde et à racler le fond de la thématique. Et quoi de mieux que de se rapprocher des spectateurs potentiels en s'attaquant à l'un des symboles de l'American Way of life ? Ces fêtes foraines suivant les "boardwalk", ces parcs d'attractions situés en périphéries de villes attirant banlieusards et touristes. A travers leurs manèges rutilants, monstres mécaniques et autre distributeurs de sensations fortes, L’Amérique insouciante brille encore de milles feu, satisfaisant son besoin de bruit, de lumière et de démesure. Et même si l'Oncle Sam n'a pas l'exclusivité de ces parcs à plaisirs, il va sans dire que le OK Corral de Cuges-les-Pins et le Luna Park de Palavas peinent un peu à faire le poids.
"Réalisé avec un classicisme émouvant et à voir obligatoirement dans son savoureux doublage français d'époque, Le toboggan de la mort reste un spectacle des plus plaisants et définitivement efficace"
A la manière de Jaws/Les dents de la mer, qui prenait la plage d'une station balnéaire pour décors, Le toboggan de la mort tente de rendre la terreur accessible. Mais le postulat de départ, n'est pas sans poser quelques problèmes scénaristiques. L'accident de montagnes russes permet d'imaginer quelques spectaculaires effets spéciaux mais n'offre guère d'autres prolongements possibles que l'arrivée des secours et les larmes de la foule. Richard Levinson et William Link, scénariste de la série Columbo, optent alors astucieusement pour un enquête plus ou moins policière dans laquelle, un malade mental au visage d'ange, tente de faire chanter les exploitants de parc d'attraction en piégeant les manèges. Une forme de terrorisme qui rapporte gros. La formule de narration emprunte d'ailleurs beaucoup aux aventures de l'inspecteur Columbo. Dès les premières images, le visage de l'assassin est dévoilé. Le crime est commis sous nos yeux. Le suspens restant lui conditionné par une ultime menace, le plasticage d'un manège sur le point d'être inauguré et baptisé Révolution.
Sur ce «Viendra, viendra pas» ou plutôt « autera, sautera pas», James Goldstone tente de tenir son spectateur en haleine durant presque deux heures. Ça fait long du tour de manège, surtout qu'au final et c'est bien le pompom, [Attention Spoiler] nous ne verrons point le Revolution voler en éclat.[/Spoiler] Mais en contrepartie, la morale restera sauve. Non ! Le terrorisme ne paye pas ! Non mais ! Réalisé avec un classicisme émouvant et à voir obligatoirement dans son savoureux doublage français d'époque ( Un vrai retour en enfance!), Le toboggan de la mort reste un spectacle des plus plaisants et définitivement efficaces. Alors oui , ça profite un peu de la patine du temps et convoque en mémoire quelques plaisirs cinéphiliques venus du passé. Alors oui, c'est aussi subtil qu'un épisode de l'Agence tout risque. Mais avoir à nouveau 12 ans pendant 2 heures , ça n'a pas de prix !
Un œil sur le disque :
Un très chouette master haute définition respectueux du format large d'origine. Des pistes audios en langues anglaise et françaises, des sous titres et un supplément aussi joliment troussé qu'instructif. Au visionnage de ce Bluray, on se dit qu'on a bien fait d'attendre et il est fort difficile de faire la fine bouche. Une édition qui ne déraille pas !