Vous vouliez une preuve du changement
climatique? En voilà une: L'ours Artus qui a roupillé tout l'été,
sort de sa torpeur aux portes de l'hiver. Les saisons se sont-elles
inversées ou la bestiole est-elle victime d'un dérèglement
hormonal quelconque? Peu importe, l'éditeur indépendant et
français qui régale la bissosphère depuis des lustres, est de retour avec un line up
Ennnoooorrme comme dirait Lemaire Christophe. Une nouvelle collection multi
genre, étiquetée «Les Classiques» et qui démarre par le largage
de 6 galettes au dessus de la planète France. Ce n'est plus de
l'édition, c'est«Carpet Bombing». Évidemment dans cette salve
magistrale, tout n’intéressera pas le fantasticovore, même
éduqué, mais l'Ecranbis.com a fait le tri et livre une chronique
qui voit double. Les 5 survivants et Le Carnaval des âmes... de la
SF, de l'épouvante... et 19,98€ ( Pour les deux disques, l'Ours
est bonne patte) en moins sur votre compte bancaire. Bah les petites
sommes, ça voit pas... Pis vous aurez qu'à faire sauter une paire
de repas aux chiars...A c't-âge là, on peut tenir 3 ou 4 jours à
l'eau et au pain dur.
En 1951, Arch Oboler embarque une
poignée d'étudiants de l'University of Southern California film
school dans une aventure à 75 000$... Un tournage autour de la
demeure du cinéaste et une poignée d'acteurs, le jour d'après en
toile de fond. Sous ses airs de série B qui bat de l'aile, «Les 5
survivants» (Five) a le double mérite d’ouvrir la voie au cinéma
post apocalyptique d'un main et de tracer les contours du huis clos à
ciel ouvert de l'autre. Après un feu d'artifice nucléaire, au
crépuscule de l'humanité, 5 couillons vont tenter survivre aux
radiations et à leur propre connerie. Ce n'est pas gagné car les
crises d’acné atomique menacent et surtout, il n'y a qu'une femme
pour 4. Pour paraphraser Max Pecas, on est donc pas sorti de
l'auberge. Peu importe l'apocalypse en cours et l'extinction de
l'humanité, l'essentiel des tourments qui assaillent nos survivants
tourne autour d'une question des plus pragmatique, mais qui va se
faire madame.
"Les 5
survivants (Five) a le double mérite d’ouvrir la voie au cinéma
post apocalyptique d'un main et de tracer les contours du huis clos à
ciel ouvert de l'autre"
La pauvrette se montre ma foie bien hésitante,
se jetant dans les bras de Charles pour se retirer aussitôt et
s'écrier: Ciel Mon mari n'a peut-être pas cassé sa pipe ?
Mais quand Eric vient frapper à sa porte, elle monte aussitôt dans
sa voiture pour aller faire un tour en ville. Tu parles d'une
allumeuse ! Une chose est sûre, ce « Five » ne se
roule pas dans le féminisme et n'offre pour seul définition de la
femme, cet homme sans zizi , que celle d'un enfant qui s'ignore, pire
d'un objet parlant peinant à s'occuper dignement de sa progéniture.
De l'autre côté de la rue, la question du racisme est abordée
façon «Night Of the Living dead». Bref, si il ne se passe pas
grand chose à l’écran (c'est un film d'ambiance comme dirait
l'autre), il y a de quoi se nourrir le cerveau. On vous conseille
d'embarquer pour la fin du monde !
"Bref, si il ne se passe pas grand chose à l’écran (c'est un film d'ambiance comme dirait l'autre), il y a de quoi se nourrir le cerveau."
"Bref, si il ne se passe pas grand chose à l’écran (c'est un film d'ambiance comme dirait l'autre), il y a de quoi se nourrir le cerveau."
Nettement plus connu et clairement plus culte, Le Carnaval des âmes que tourne Herk Harvey en 1962, joue également la carte de la production indépendante, du tournage express ( 3 semaines, calendrier en mains) et du budget limité voire absent. Peu importe, cette pépite à moitié remakée à la fin des années 90, a influencé une génération de cinéastes, David Lynch et George A Romero en tête. Ce qui n'est pas rien. Au programme, la femme toujours la femme... organiste d'église mais athée, belle mais en fait non...Tout et son contraire donc. Dans Carnival of Souls , Mary de son prénom n'accouche pas du petit Jesus, mais s'avère être la victime d'un terrible accident automobile. Alors que les secours tentent de retrouver la voiture et que tout espoir de retrouver des survivants semble perdu, la belle sort des eaux ...crachant une truite (ça on je l'ai ajouté, ce n'est pas dans le film) et déclare : Je suis toute mouillée ! ( ça non plus!).
"Une pépite .. qui.a influencé une génération de cinéastes,
David Lynch et George A Romero en tête."
Traumatisé par l'épisode, la belle décide de prendre le large, direction les entrailles de l’Amérique... Une petite paroisse dans le trou du cul du monde, une chambre loué à la semaine, un voisin de palier collant...Un nouveau départ, une nouvelle vie. Mais la petiote se voit rapidement rattrapée par son passé. Des êtres livides et fantomatiques la croisent, elle semble parfois invisible par ses congénères... et croit glisser lentement mais sûrement dans la folie. Ajoutez en toile de fond, une mystérieux lieu à l'architecture étrange, aux portes de la ville. On ne va se le cacher, si le Carnaval des âmes était une danse, ça serait un slow. Mais il y a dans ce cauchemars couché sur pellicule une atmosphère et de bien belles images... C'est ça aussi le Cinéma, Monsieur ! Ne cherchez pas, il vous le faut aussi !
"...il y a dans ce cauchemars couché sur pellicule une
atmosphère et de bien belles images. C'est ça aussi le Cinéma, Monsieur !"
Un œil sur les disques :
Artus films livre les films en 1.33 4/3, les masters sont remarquables. Pour le plaisir des cages à miel de l'anglais et des sous titres français. Rayon bonus, circulez y'a rien à voir. Mais qu'est-ce que c'est que cette historie, on veut notre ration d'Alain Petit nous !