Disponible depuis quelques semaines
déjà, «The monster » de Bryan Bertino avait échappé aux
griffes de l'Ecranbis.com. Ou comment une banale histoire de
correspondance manquée et d'enveloppe perdue, nous avait tenu à
l'écart d'un des films fantastiques les plus intriguant du dernier
trimestre 2017. Dans le flots de bonnes résolutions qui accompagne
l'aube de la nouvelle année, on s'est juré que désormais nous
insisterions auprès des éditeurs dès lors qu'une galette manque à
l'appel, et ce quitte à passer pour des monstres. Et d'un monstre,
il est en justement question aujourd'hui dans nos colonnes
numériques...
"Là dans les profondeurs boisées,
sous une brumes délicates que les phares d'automobiles peinent à
lacérer, se cache le véritable prédateur. "
Une route de forêt plongée dans le noir, sous une pluie battante. Le décors presque unique de The Monster a de quoi glacer le sang du rat des villes. A mille lieux des jungles urbaines, là où la nature n'a jamais cédé un centimètre de droit, mais tout juste concédé une ligne de goudron, dans ce «trou du cul du monde» fantasmé par les uns, réalité pour d'autre, le cinéma de genre s'amuse a planter les récits comme on plante des clous. Dans une séquence qui rappelle le cultissime X-Tro, le nouveau jet de Bryan Bertino met l'homme ou plus exactement la femme face au loup. Mais que cela soit dit la pauvre bête n'est ici qu'une victime parmi tant d'autres. Là dans les profondeurs boisées, sous une brumes délicate que les phares d'automobiles peinent à lacérer, se cache le véritable prédateur. Cet inconnu dont il faudra de longues minutes avant de découvrir un centimètre de griffe puis un silhouette. Au cinéma lorsqu'il s'agit de mettre en scène le corps , celui de la créature, il est usuellement montré sous la forme d'un effeuillage savant... Et sa révélation coïncidant souvent avec la mise à nue d'un récit, fait office de point d'orgue.
Une route de forêt plongée dans le noir, sous une pluie battante. Le décors presque unique de The Monster a de quoi glacer le sang du rat des villes. A mille lieux des jungles urbaines, là où la nature n'a jamais cédé un centimètre de droit, mais tout juste concédé une ligne de goudron, dans ce «trou du cul du monde» fantasmé par les uns, réalité pour d'autre, le cinéma de genre s'amuse a planter les récits comme on plante des clous. Dans une séquence qui rappelle le cultissime X-Tro, le nouveau jet de Bryan Bertino met l'homme ou plus exactement la femme face au loup. Mais que cela soit dit la pauvre bête n'est ici qu'une victime parmi tant d'autres. Là dans les profondeurs boisées, sous une brumes délicate que les phares d'automobiles peinent à lacérer, se cache le véritable prédateur. Cet inconnu dont il faudra de longues minutes avant de découvrir un centimètre de griffe puis un silhouette. Au cinéma lorsqu'il s'agit de mettre en scène le corps , celui de la créature, il est usuellement montré sous la forme d'un effeuillage savant... Et sa révélation coïncidant souvent avec la mise à nue d'un récit, fait office de point d'orgue.
"...aux arts
digitaux, Bertino a semble-t-il préféré les anciennes méthodes,
le costume et l'animatronique. Peut être histoire de rendre le
cauchemar plus palpable à défaut de plus réaliste. "
A l'heure du numériques, c'est à dire alors que tout est montrable et en haute définition s'il vous plaît, l'antique recette fait encore des émules. D'ailleurs, aux arts digitaux, Bertino a semble-t-il préféré les anciennes méthodes, le costume et l'animatronique. Peut être histoire de rendre le cauchemar plus palpable à défaut de plus réaliste. Enfermé dans une voiture, une mère et sa fille vont donc passer une nuit, sous la lumière d'un unique réverbère, observant les victimes d'un monstre de moins en moins invisible. Le scénario relativement simpliste est digne d'un épisode de la quatrième dimension et l'on sent rapidement qu'étirer le run time est devenu la principale obsession du scénariste. Aux explications diverses et justifications possibles, «The monster» préfère l'ancrage de son récit dans le sac de nœuds de la vie. Famille dysfonctionnelle, mauvaise mère et alcoolique , les flashbacks s’accumulent un peu. On s'en serait presque passé car, le film de Bryan Bertino trouve sa splendeur dans un face à face esthétisé entre une petit chaperon pas vraiment rouge et un loup qui n'en est pas un.
"le film de Bryan Bertino trouve sa splendeur
dans un face à face esthétisé entre une petit chaperon pas
vraiment rouge et un loup qui n'en est pas un."
Dans ce duel où l'animal peut parfois
faire preuve d'une intelligence très humaine, et l'humain retrouve
son instinct animal, dans cette inversion des rôles fascinante et
effrayante. Il faut ajouter à l'addition, une photo subtile traçant
l'habitacle des véhicules et les visages par des filets de lumières,
donnant tout à voir sans en montrer beaucoup. Si The monster n'est
pas le Chef d’œuvre promis par la jaquette, il vaut pour ses
efforts graphiques, sa dernière demi heure, sauvage et revigorante,
la ballade en foret. Alors tant pis pour le chef d’œuvre que l'on
nous a fait miroité, on se satisfait pleinement d'un conte
horrifique tourné avec intelligence et un sens indiscutable du
cinéma. Après The strangers, Bertino marque encore des points. Espérons que ses prochains efforts mettent un peu moins de temps à
nous parvenir.
Un œil sur le disque :
Une édition dépouillée mais techniquement au niveau. Le film est présenté dans un master 16/9 respectueux de son format cinémascope 2.35 d'origine. Pour les plaisirs sonores, du français et de l'anglais en DD5.1 et DTS 5.1. Notons la présence de sous titres français.
I.A.