Mortelles Confessions: Critique et test Bluray



D'abord hésitants voire un peu timides face à dame haute définition, les «petits» éditeurs français ont fini par franchir le pas. Artus Films, réputé pour sa ligne éditoriale très Euro Bis mais pas seulement livre au mois de mars ses tout premiers Bluray. On s'attendait à ce que l'ours lorgne du côté de la grande botte pour ce jet inaugural mais c'est sur l'Angleterre et Peter Walker que la bestiole a porté son choix. Un coup double qui permettra aux vidéophiles de jeter un œil à deux péloches dont on ne pense que du bien: Flagellations (Quand ça fouette, ça sent bon !) et Mortelles confessions qui occupe les colonnes inflammables de l'Ecranbis.com aujourd'hui. Allez, tout le monde en file indienne, c'est l'heure de la communion ! 

"Deux ans après, House of whipcord et Frightmare,Pete Walker inaugure le Hashtag #balancetonpretre avec un Mortelle confessions "

Un soir, la petite Valérie rentre en larmes de la confession. Elle file dans sa chambre, ouvre la bible et saute par la fenêtre. Quelques heures plus tard, c'est au tour de la douce Jenny d'avoir la culotte sale et la conscience lourde. La belle prend la direction de la plus proche église où elle espère trouver Bernard, prêtre et accessoirement chauffard. Pas de chance, c'est le père Meldrum qui est de service. Lorsque Jenny évoque sa vie dissolue et ses problèmes de draps souillés, le prêtre crie: Encore ! Dans l'espoir de remettre Jenny sur le droit chemin ( c'est à dire le chemin qui la mène à son lit), Meldrum décide de faire le ménage autour de la jeune femme. 

"Bien parti pour se fendre d'un conte bouffe curé et d'une attaque assumée des institutions religieuses, Walker accouche à force de tourner autour du bénitier d'un film plus indéchiffrable. "

Vachement moins banquable que les artisans stars de la Hammer et parfaitement inconnu du grand public, Pete Walker aurait-il écrit sans s'en rendre compte une page importante du cinéma britannique et assuré une œuvre de transition entre l'horreur classico gothique et son pendant moderne ? Deux ans après, House of whipcord et Frightmare (1974), il inaugure le Hashtag #balancetonpretre avec un Mortelle confessions également connu sous le titre plus trippant (enfin je trouve) de «La maison du péché mortel». Bien parti pour se fendre d'un conte bouffe curé et d'une attaque assumée des institutions religieuses, Walker accouche à force de tourner autour du bénitier d'un film plus indéchiffrable. Au diable l'arrière plan clérical provocateur et choquant, «house of mortal sin» pointe du doigt l'épineux problème de la représentation sociale et de ses mécanismes. 


"...la charge anticléricale promise tient plus d'une opportuniste provocation"


Dès lors que l'individu se voit offrir la soutane du prêtre, l’écharpe de l'élu, le képi du gendarme, la blouse blanche du médecin ou l'air intelligent du prof de sport, il accède de fait au statut de représentant et voit octroyer de fait et de manière quasi inconditionnelle les qualités de l'institution qu'il représente. Et oui sachez le, lecteurs assidus, certains rangs et titres confèrent une impunité certaine. Enfin un peu moins en ce moment et ce n'est pas de ce côté du web, et de cette autre France habituée à ouvrir les jambes et fermez la gueule, qu'on va s'en plaindre. Bref, la charge anticléricale promise tient plus d'une opportuniste provocation. Walker fait même preuve de bienveillance, chargeant notre père maboule pour chanter les éloges de Saint Bernard, démissionnaire après avoir plongé sa langue dans la bouche d'une Vanessa qui n'attendait que ça !



Et si Meldrum s'en sort toujours, n'y voyait nullement cynisme ou quelconque compassion pour les zinzins de son espèce... Mais tout simplement l'expression d'une fatalité...La nature humaine est faillible. Et que vous voulez vous donc qu'on y fasse ? Diaboliquement économe et malin , Mortelles confessions est à découvrir ou redécouvrir avant d'aller à la messe dimanche prochain. Amen !

Un œil sur le disque :

Artus films a misé sur un master d'excellente facture au format 1.66 d'origine , le tout en full HD accompagné d'une piste audio anglaise Dolby digital. Pas de doublage français en vue mais tout de même des sous titres. Dans le presbytère à supplément , le père Alain Petit donne sa bénédiction et chante les louanges de Peter Walker.