Mystery Men, l'édition ultime !



Surprise, « Mystery men », prototype de l’œuvre passée à la trappe et sous les radars, est de retour dans une édition dite "Ultime" et chose peu commune, d'origine française. L'atelier d'images s'est adjoint les services de deux fans du film de Kinka Usher : David Oghia ( Ex directeur artistique et directeur d'ouvrage aux éditions Bragelonne ) et Guillaume Le Disez  (Brigitte Lahaie : les films de cultes, Rayon X ). Les deux hommes ont été chargés de superviser une édition hors du commun qui fut en partie financée par le biais d'une campagne Kisskissbankbank. Le fruit de leur effort arrive enfin dans les linéaires de vos vidéostores préférés. La chose devrait être le disponible à la vente dès le 21 juillet 2020. Ecranbis.com a été gâté puisque nous avons reçu d'une part le test disque et d'autres part l'édition collector commercialisée lors de la campagne. C'est dire si ce petit monde avait envie que nous en parlions... En route donc pour l'aventure. 


"A l'instar des aventures de Buckaroo Banzaï à travers la huitième dimension, la bobine est chère à une poignée de cinéphiles appréciant à sa juste valeur la déconnexion du film aux standards hollywoodiens."  

 Au crépuscule des années quatre-ving dix, le monde découvre ébahi une troupe de super héros, tout droit sortis de l'imagination débordante du créateur de comics Bob Burden. A la niche les X-men, au panier les Avengers, les Mystery Men sont là. La petite bande est composée de Monsieur Furieux, dont le seul super pouvoir est de se mettre en colère, L'invisible, qui n'est en fait invisible que lorsque personne ne le regarde, Le Spleen, qui à l'instar d'Eugenie Sokolov, s'est spécialisé dans les déflagrations gazeuses et malodorantes, Le Fakir Bleu, dont le coup de fourchette n'a d'égal que le coup de pelle du bien nommé La Pelle. Ce commando de super héros ratés se lance aux trousses d'un certains Casanova Frankenstein et des salles obscures. Le résultat, aussi délirant soit-il, ne convaincra pas le public.Sur le nouveau continent, « Mystery Men » rapportera moins de la moitié de ce qu'il coûté à ses producteurs ( La bagatelle de soixante huit millions de dollars américain ! Ça fait mal par où ça passe !). La série noire se poursuivra en Europe. En France, les gaulois feront la moue et le film peine à rassembler 14 000 spectateurs.


"
Non Mystery Men n'est pas un film à côté de ses pompes, mais un travail de cordonnier fantasque."


 Pourtant , le jet de Kinka Usher ne manque pas de qualités. A commencer par une casting très haut de gamme . Jugez sur pièce : L’ alors très en vogue Ben Stiller, Hank Azaria, William H. Macy, Paul Reubens, Wes Studi, Claire Forlani, Geoffrey Rush. Un défilé de stars pour une aventure hors du commun cramponnée à la rampe de la comédie, voire de la parodie. « Mystery Men » est aussi une production léchée, visuellement plus subtile qu'il n'y paraît. Le directeur de la photographie, Stephen H. Burum (Mission to Mars, Mission: Impossible, La guerre des Roses, La promise, Rusty James, Outsiders, L'emprise....) est à l’œuvre. Tout les ingrédients du succès étaient donc là. Mais l'heure n'était peut être pas encore aux pastiches super héroïques. De là à écrire que « Mystery Men » est un film en avance sur son temps, il n'y a qu'un pas que l'on est bien tenté de faire. J'en veux pour preuve la petite hype qui s'est construite autour de film, au fil des années. A l'instar des "aventures de Buckaroo Banzaï à travers la huitième dimension", la bobine est chère à une poignée de cinéphiles appréciant à sa juste valeur la déconnexion du film aux standards hollywoodiens.
"une chouette initiative et une édition d'exception. "



Non Mystery Men n'est pas un film à côté de ses pompes, mais un travail de cordonnier fantasque. La précédente édition DVD du film en France si elle présentait d’indéniables qualités techniques avait des airs de formalité. On ne peut donc que se réjouir de voir arriver la chose dans un écrin haut de gamme : Un Steel Book combo Blu-ray/ DVD orné d'un visuel original de Paul Shiper, mille fois plus engageant que l'affiche du film. La section supplément se partage en deux chapitres. D'abord, les bonus d'époque : Spotlight on location- LES COULISSES DU TOURNAGE (17 min), des s
cènes coupées (19 min), une galerie photos e la bande annonce d'époque (2 min). Puis des bonus récents et inédit : Nous sommes les autres gars - DANS LES COULISSES DE MYSTERY MEN (23 min), Je suis un super-héros, maman! - LES COSTUMES DE MYSTERY MEN (12 min)., Champion city en son et lumière - LES EFFETS SPÉCIAUX DE MYSTERY MEN (9 min), Le disco, c'est la vie! - LA MUSIQUE DE MYSTERY MEN (8 min).



Bref un sacré programme, qui avait été complété durant la campagne par des goodies qui ne seront eux pas disponibles dans le commerce : Un maxi 45 tours, un livre, divers gadgets et j'en passe. Autant dire que les fans de Mystery Men ont été bien servi. Les jeunes loups et ce qui sont passé à l'époque à côté de la chose ( et ils sont nombreux), devraient eux aussi y trouver leur compte. Quant à nous, difficile de ne pas saluer cette chouette initiative et cette édition d'exception.


I.A.

Hell Night : Critique et Test Bluray




Coup dur pour les amateurs de cinéma horrifique ! L'édition Combo Blu-ray & DVD française de « Hell Night » (1981), initialement annoncée dans les bacs pour le mois d'Avril, a été, confinement oblige, repoussée au 22 mai 2020. Mais cette fois pas de lézard en vue, les disques ont bel et bien débarqué dans les rayons de vos vidéostores favoris. Un occasion immanquable de jeter un œil sur un petit slasher devenu invisible (dans l'hexagone du moins) depuis son exploitation en vidéo cassette. Ecranbis.com, toujours partant pour les trips nostalgiques et tranchants s'est porté volontaire. Récit d'une nuit en enfer, la joliette et joufflue Linda Blair en prime !


"le jet de DeSimone  tourne en partie le dos aux poncifs du genre, ou plus exactement à ses décors. Exit les banlieues résidentielles plongées dans le bleu la nuit , les camps de boyscouts réveillés par les cris de terreur"


Première bonne surprise,  Rimini Edition a déroulé le tapis rouge. Au programme, une édition définitivement séduisante rassemblant un disque Blu-ray , un disque DVD et un livret de vingt pages  rédigé et supervisé par Marc Toullec, le tout embarqué  dans un écrin cartonné esthétiquement réussi. Rayon bonus, des entretiens conséquents ( et présentés en VOST et en HD ) de la comédienne Linda Blair, du réalisateur Tom DeSimone et enfin directeur artistique Steven G. Legler viennent enrichir la partie "suppléments ". 83 minutes de Bonus pour un Slasher relativement obscure et anecdotique, difficile d'en demander plus ! Enfin le master haute définition utilisé s'avère convaincant même si il présente ci et là quelques imperfections. Une chose reste toutefois  sûre, nous n'avions jamais vu l’œuvrette de Tom DeSimone dans de meilleures conditions.

" Hell Night mise sur une touche gothique insistante et imprévue."
 


Par une nuit très sombre et très arrosée, quatre jeunes gens (dont belle Marti  interprétée par Linda Blair) s’apprêtent  à célébrer leur entrée dans une fraternité étudiante. Évidemment, " faire partie de la bande " demande de prendre un peu sur soi. Les autres membres du groupes sont aussi taquins  qu'inventifs et ont imaginé un bizutage d'un genre nouveau . Marti et ses compagnons de fortune devront passer la nuit dans un manoir abandonné,  sans électricité et sans téléphone. Un endroit réputé maudit. Quelques années plutôt, une famille y a  en effet été massacrée. On raconte à qui veut l'entendre  que lorsque la Police arriva sur les lieux du crime, un corps manquait à l'appel, celui d'un enfant défiguré et monstrueux. La pauvre âme roderait désormais dans le parc, aux abords de la bâtisse. 

"un petit Slasher fréquentable , parfois involontairement campy mais esthétiquement joliet. "
 



Sur cette trame très classique, Tom DeSimone  accouche d'une œuvrette assez convenue. Ou plutôt que le spectateurs peinera quelque peu à distinguer des nombreuses productions du même acabit, les décalques plus ou moins inspirées de Halloween puis de Vendredi 13. Au Slasher, genre dont la date précise de cristallisation porte à débat, " Hell Night " apporte cependant une touche gothique insistante et imprévue. Bicoque sans age, décors présumément éclairés à la bougie  jusqu'aux fripes  de location des protagonistes (Une robe victorienne pour Mademoiselle Blair), le jet de DeSimone  tourne en partie le dos aux poncifs du genre, ou plus exactement à ses décors. Exit les banlieues résidentielles plongées dans le bleu la nuit, les camps de boyscouts réveillés par les cris de terreur des monitrices apeurées. Ce parti pris  fait de " Hell  Night " une œuvre à la tonalité étrange. Un film brillant par son ambiance plus que par son propos.


Bien aidé par la présence de Linda Blair à son générique, le film a, comme tant d'autres,  connu un certains succès en vidéocassette aux États unis. Au point que certains cinéphiles exaltés lui aient collé l'étiquette " Culte ". Une appellation qui a sans doute beaucoup plus à voir avec la nostalgie que les véritables qualités du métrage. Dans l'hexagone, " Une nuit en enfer " ( un de ses titres vidéos) a semble-t-il moins convaincu. Il n'en reste pas moins un petit Slasher fréquentable , parfois involontairement "campy" mais esthétiquement joliet.  Ce qui n'est pas une surprise lorsque l'on sait que la photographie porte la griffe de Mac Ahlberg (Re-animator, Le flic de Beverly Hills 3). 

Assassination Nation: Critique et test Bluray


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Universal Pictures France
Sortie à la toute fin 2018 dans les salles de l'hexagone « Assassination Nation » n'a pas fait beaucoup parlé lui. Trop hystérique pour la critique bobo, peut être trop americano centré pour la France des gilets jaunes, le film de Sam Levinson nous revient comme un boomerang le 10 avril prochain des éditions DVD et Bluray concocté par Universal. Du côté d'Ecranbis.com, on s'est déjà coincé un test disc dans la platine et on vous raconte tout...même le reste. 

"Depuis les années 90, la douce Amérique fait les gros yeux à sa jeunesse dorée. Ah qu'il est loin le temps où Hollywood émerveillait des Goonies et autres simili club des cinq".

Depuis les années 90, la douce Amérique fait les gros yeux à sa jeunesse dorée. Ah qu'il est loin le temps où Hollywood émerveillait des Goonies et autres simili club des cinqs. Biberonnés à l'internet et à la real Tv, élevés en batterie dans les banlieues résidentielles, les kids de l'oncle Sam affichentune arrogance à tout épreuve et un goût pour le cynisme préoccupant. Une nouvelle génération perdue, ultra connectée, cherchant entre consumérisme exalté et puritanisme de façade, une manière d'exister.  Assassination Nation » c'est d'abord quatre bécasses carabinées, quatre pestes tendance « pervy niaises » jetées dans le panier de crabe lycéen. Les hormones bouillonnent, la libido tâtonne.. Par la magie du tout numérique, des cambriolages informatiques, du culte de la transparence ce qui aurait du resté dans le microcosme estudiantin et dans les mémoires de stockage de téléphones dernier cris, va se retrouver en ligne... Le phénomène « Leak » dans toute sa splendeur...Avec l'autre bout de la corde, une facture à payer «In real life ».


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"  Assassination Nation » a le sens de la formule mais un également un goût certains pour la symbolique, les références meta nerd et cinématographiques "

Il n'en faudra pas plus pour que Salem, petite bourgade déjà pleine d'histoires organise une nouvelle chasse aux sorcières. Le spectateur pris entre deux lignes ennemies accuse le coup et peine parfois à choisir son camps. Entre petites connes en transe et meutes de faux cul, on rêve parfois de voir le navire couler à pic. Avant de se rendre à l'évidence, «  Assassination Nation » parle de nous. De notre étonnante capacité à nous voiler la face. A l'heure de la ligue du lol et des Hashtag saignant,s notre société s'est elle même transformée en cour de récré et les surveillants sont du genre « rien à battre ». Épousant vaguement ou par la bande la cause féministe et transgenre, le jet de Sam Levinson est surtout un miroir tendu, un coup de pied dans les couilles agrémentés d'un « regardes comme t'es belle quand tu pleures ». 



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"Épousant vaguement ou par la bande la cause féministe et transgenre, le jet de Sam Levinson est surtout un miroir tendu, un coup de pied dans les couilles agrémentés d'un « regardes comme t'es belle quand tu pleures ».

Dit autrement «  Assassination Nation » a le sens de la formule mais un également un goût certains pour la symbolique, les références meta nerd et cinématographiques ( Cinéma d'exploitation japonaios entre autre)la branchitude, les effets de manches et de mode. C'est beau comme un selfie provoc trafiqué à coup de filtres... Bref cette exploration trashy et très actuelle ( d'un point de vue formel) de la planète teen occupe l'esprit bien après l’éjection de la galette. C'est dire si Ecranbis.com vous le recommande ! 


Le disque:

Pas de pépins techniques en vue mais un master haute définition très haut de gamme. Le doublage français n'est toutefois pas un modèle tant au niveau de la traduction que du jeu. Visionnage en version originale très conseillé. La section supplément est un peu décevante : Des scènes coupées ou étendues et un bétisier.

Summer of 84: Critique


“Stranger Things”, “ça” et aujourd’hui “Summer of 84”… Sur la planète fantastique, l’heure est désormais à la nostalgie, à la révérence, à l'exploration des banlieues pavillonnaires américaines et d’une décennie profondément marquée par l’imaginaire Spielbergien. Les kids des eighties et autres petits frères des Goonies se disputent désormais les écrans pour le plus grand bonheur de la génération désenchantée. Si vous avez eu le bonheur de goûter aux années Rubik’s Cube en écoutant du Ah-a sur des walkmans aux faux airs de lunch box, L’Atelier d’Images a une surprise pour vous. Une édition bluray française - au passage très attendue - de “Summer of 84”. Une galette que vous pourrez trouver dans vos vidéostores à partir du 9 avril 2019. Ecranbis.com s’est jeté dessus avec quelques jours d’avance… Magneto Serge !


Sous le soleil brûlant de l'été 1984, le jeune Davey Armstrong, pré adolescent à l'imagination définitivement fertile vient par un concours de circonstance à soupçonner son voisin, accessoirement policier de son état, d'être un dangereux tueur en série. Il embarque ses meilleures amis dans une enquête cocasse qui ne tardera pas à se transformer en une aventure périlleuse...


"Un cinéma de régurgitation mais dans l'air du temps, au maniérisme parfois forcé (trop de citation tue la citation) mais toujours sympathique"


Le trio de cinéaste québécois RKSS ( pour Road Kill Superstars, appréciez  ! ) , composé de Yoan Karl Whissel, Anouk Whissel et François Simard s’était déjà rendu coupable de “Turbo kid”. Un métrage post apocalyptique, fauché comme les blés et passablement délirant, dont la nature révérencieuse ne faisait aucun doute. Les trois geeks s’y faisaient  les portes drapeau de la culture vidéo club et d’un cinéma d’exploitation frappé par la foudre. Un cinéma de régurgitation mais dans l'air du temps, au maniérisme parfois forcé (trop de citation tue la citation) mais toujours sympathique. Avec «  Summer Of 84  », un titre qui annonce la couleur,  RKSS poursuit donc son chemin et son trip régressif avec une œuvre, certes de commande, mais diablement réussie.

En toile de fond, cette Amérique aux périphéries de ses jungles urbaines, ses pattés de villas aux pelouses soigneusement entretenues. Les mêmes qui ont accueilli plusieurs décennies de Slashers, Teen movies et autres drames estudiantins. Le voisinage, ce monde inconnu caché derrière la palissade, de l'autre côté du gazon,  cette altérite à portée de main, y titille la curiosité d'une poignées de gosses  à l'imagination débordante.  Un loup se serait-il glissé dans le poulailler  ?  Un croquemitaine aurait-il posé ses valises en plein rêve américain? La normalité n'est pas  le plus efficace des camouflage  ? La thématique est  déjà abondamment illustrée – The Burbs du vénérable Joe Dante, ou encore plus récemment   Paranoïak de D.J. Caruso. L'on craint donc que Yoan Karl Whissel, Anouk Whissel et François Simard ne trouvent rien à ajouter à une équation au résultat connu d'avance.


«  Summer of 84  est d'abord un exercice de style, une succès formelle dont la substance hésite sans cesse entre le devoir inspiré et la franche réussite."


On craint , à juste titre, devrais-je ajouter car  sans surprise aucune, «  Summer of 84  » ne fabrique ni mythologie, ni univers et se contente de suivre les rails. Mais comme souvent tout est dans l'art et la manière.  «  Summer of 84  » est d'abord un exercice de style, une succès formelle dont la substance hésite sans cesse entre le devoir inspiré et la franche réussite. Dès lors, pourquoi devrions-nous bouder notre plaisir  ? Au diable les pisses froids et les cinéphiles exigeant, il y a ici de quoi nourrir nos passions pour le 7e art tout en nous remémorant nos plus belles années. Et ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion de faire d'une  seule pierre deux aussi jolis coups  !


Xtro: Critique et test Bluray (Import UK)





Mauvaises nouvelles des étoiles et bonne nouvelle d'outre manche. Xtro, métrage culte si il en est vient d’atterrir sur le chariot des platines britanniques dans une édition Bluray à la haute définition et aux contenus définitivement réjouissants. De quoi jeter par la fenêtre vos bons vieux DVD frenchy et repartir à la rencontre d'un des plus terrifiants visiteurs que notre bonne vieille planète ait jamais connu. Non tous les E.T. Ne sont pas nos amis, la preuve dans une  chronique de l'Ecranbis.com qui sent déjà la crème solaire et les chouchous.Et pour cause  il s'agit d'une des toutes dernières  publications avant la sacro-sainte trêve estivale. Vive les congés (pas) payés !


  «...un des plus terrifiants visiteurs que notre bonne vieille planète ait jamais connu. Non tous les E.T. Ne sont pas nos amis!»

En 1982, une petite créature extra-terrestre, botaniste à ses heures perdues vient gratter l'amitié des kidz de l’Amérique. Avec le E.T. De Steven Spielberg , l'extra-terrestre abandonne tout machiavélisme ou volonté invasive pour devenir la coqueluche des enfants, une peluche vendue à prix d'or et un  nouveau filon pour les fabricants de produits dérivés.E.T. l'extra-terrestre vient de fait terminer le virage opéré par science fiction américaine quelques années plus tôt avec Rencontre du troisième type. L'être tombé des étoiles, après avoir personnifié des décennies durant le péril rouge et dépeint une vision profondément paranoïaque de l’altérité, est désormais vue à travers le prisme d'un positivisme très années 80.



« ...le cinéma britannique s'essaye à un mariage devenu pratiquement anachronique: Science fiction et horreur seront au flippant menu d'XTro»

A des années lumières des communications musicales improbables et des appels téléphoniques très longue distance à coup d'antenne parapluie, dans les rues les plus sombre du cinéma fantastique la résistance s'organise. Un an seulement après la rencontre entre  Elliott et son alien , comprendre Henry Thomas et quelques bouts de latex, nos cousins grand bretons  s'essayent à un mariage devenu pratiquement anachronique: Science fiction et horreur seront au flippant menu du XTro de Harry Bromley Davenport. Problème de taille, le jadis si prolifique cinéma fantastique anglais est en panne sèche sur les routes de l'imaginaire. Il faudra donc tendre les braspar dessus l'océan atlantique ou plus exactement à Robert Shaye, l'un des fondateur d'une New Line Cinéma pas encore sous le giron de la Warner. La firme veut ré-orienter sa production dans le cinéma de genre. Elle en fera la preuve avec les Griffes de la Nuit de Craven...Mais l'heure est à un autre type de cauchemars...




«Xtro...vient surtout défier Spielberg sur son propre terrain et trace les contours d'une nouvelle forme de rencontre entre un extra-terrestre et un enfant. Un anti E.T. En quelques sortes»

Dès sa sortie sur les écrans, le jet de Harry Bromley Davenport fait office d’électro choc pelliculaire. Xtro remporte haut la main le grand prix du festival du film fantastique de Paris en 1983 et restera des années durant un véritable hit dans les vidéo clubs de France et de Navarre. Un fait totalement étonnant si l'on considère que cette bobine prend toute l'industrie du cinéma de l'époque à rebrousse poil. Tout commence alors qu'une après midi le petit Tony voit Sam, son père être enlevé par une étrange lumière blanche. Mais trois années plus tard, alors que la vie tente de reprendre contre vent et marée  son cours, Sam réapparaît sur terre sous la forme d'une créature des plus antipathiques. Pas plus question de «téléphoner maison», que de repartir sans sa progéniture. Sam n'est revenu que pour arracher son fils à l'orange bleu. 




«le film marque au moins autant pour ses délicieux effets spéciaux que pour l'ambiance qu'il parvient à installer.

Formidablement  tortueux pour ne pas écrire tarabiscoté, le propos s'offre un chapelet de scènes horrifiques à l’esthétique marquante et vient surtout défier Spielberg sur son propre terrain. Xtro trace les contours d'une nouvelle forme de rencontre entre un extra-terrestre et un enfant. Un Anti E.T. En quelques sortes. Imaginatif d'un bout à l'autre, parfois trop pour que ne pas tomber une certaine opacité narrative, le film connait quelques moments d'égarement et s'autorise une originalité  toute britannique ...reste qu'Xtro marquera au fer blanc les mémoires...  au moins autant pour ses délicieux effets spéciaux que pour l'ambiance qu'il parvient à installer. Un voyage au bout de l'horreur, qui nous fera observer les cieux étoilées avec inquiétudes et effroi. Un classique que tout amateur de sueurs froides se doit de conserver dans ses archives.





Un œil sur le disque:

La chose est disponible en édition limitée  avec art work réversible. Le film a bénéficié d'un nouvelle restauration de Second Sight. Xtro n'a jamais fait aussi peur que dans ce tranfert haute définition.  Pas de piste audio ou de sous titres français en vue, mais sachez que le disque embarque des sous titres anglais. Rayon supplément ça ne rigole pas avec un documentaire de 57 minutes "Xploring Xtro", deux  featurettes inédite  "The World of Xtro" et "Beyond Xtro" incluant des "test footage" de XTro Xposed. En plus un livret et un CD de la bande originale.  Sortie le 2 juillet  2018 mais c'est visiblement déjà commandable...


Les démons: Critique et test bluray




Regardez autour de vous , L'EcranBis s'est habillé couleur «Jess» pour vous livrer Franco une nouvelle chronique attachée (Mmmmm!) au bûcher. Au programme … l'inquisition! Ce bon vieux temps où l'on pouvait accuser les gauchos de sorcellerie et les promettre à l'écartèlement . Ces heures bénies de l'histoire où les épouses volages étaient soignées par les flammes (Une flamme avec un femme chantait le groupe pop ibérique Mecano mais je m'égare) avant de lâcher dans un dernier râle et en guise de testament...«Aie ! j'ai la chatte qui fume» . 

Oui braves lecteurs, nous parlerons ici d'une des nouvelles brillantes additions d'Artus Films à sa collection Jess Franco. Un combo Bluray et DVD avec de la fesse, des nonnes, de la cruauté et des morceaux d'Alain Petit à l’intérieur. Je vous laisse enfiler vos costumes, pendant que j'éteins la lumière et que les festivités commencent ! 

 "L'inquisition! Ce bon vieux temps où l'on pouvait accuser les gauchos de sorcellerie et les promettre à l'écartèlement . Ces heures bénies de l'histoire où les épouses volages étaient soignées par les flammes "





Après avoir été soumise au jugement des hommes, une vieille femme est jugée coupable d'avoir offert son corps au diable et se trouve condamnée à la friture. Sur sa brochette et sur le point de passer au barbecue, la présumée sorcière prévient : Une malédiction terrible s'abattra sur ceux qui ont osé la cuisiner de la sorte. La vieille a fricoté avec le malin, mais cela ne l'a semble-t-il pas rendu «fute fute» puisqu'elle croit utile de préciser que cette redoutable vengeance portera le visage ses filles. La bande d'aristos présents se sentant légèrement visé, part illico presto à la recherche de la dite descendance. Ainsi madame De Winter retrousse ses jupons et court jusqu'au plus proche couvent pour enfoncer son doigt inquisiteur dans l'entre jambe des jeunes recrues, histoire de vérifier que leur vœux de chastet�� n'ait pas été une promesse de gascon. 

" Les démons est un film en costume mais également un film sans costume égaillé de jolies dames..."



Kathleen et Margaret, deux jeunes orphelines attirent rapidement l'attention. Surtout Kathleen qui se met à expliqué avec une candeur désarmante qu'elle reçoit la visite de Satan tous les soirs dans son lit et qu'il ne vient pas jouer aux cartes. Madame De Winter ramène la petite au château où elle est torturée des heures afin de passer à table. Visiblement personne n'a cru utile de rappeler aux bourreaux que la petite avait déjà avoué. Les défaillances de l'administration n'ont, qu'on se le dise, rien des affres de la modernité. 

"Economique, certes mais délicieux ce conte fantastico libidineux a en plus le mérite d'être un produit français dont la fabrication a été délocalisé au Portugal."

En 1972, Jess le magnifique fait à nouveau démonstration de son talent à transformer les menus budgets en fresques historiques et érotiques clinquantes et dans le cas présent vaguement nunsploitative. Les démons est un film en costume mais également un film sans costume égaillé de jolies dames...La blonde Karin Field en artistocrate perverses, Britt Nichols et son yeux qui crient « prends moi » et Anne Libert, brunette au chien un peu démodé (Question de génération... peut être...) , mais on prendra quand même. C'est aussi côté messieurs Howard Vernon et Cihangir Gaffari. Economique, certes mais délicieux ce conte fantastico libidineux a en plus le mérite d'être un produit français dont la fabrication a été délocalisé au Portugal. Mais ne dit-on pas que c'est l'intention qui compte ? Non c'est n'est pas un Franco Enooooorme comme aurait écrit Lemaire, Christophe de son prénom. Mais la chose présentée dans l'écrin d'un master haute définition caresse les yeux dans le bon sens des cils. Les francophiles peuvent ouvrir les bourses ...La conscience tranquille.





Un œil sur le disque :


Ces démons nous parviennent dans un master haute définition 1080p ,16/9 et surtout respectueux du format cinémascope d'origine. La numérisation est remarquable. Le tout s'accompagne d'une piste audio Française. Rayon bonus c'est avec un plaisir immense que l'on retrouve Alain Petit dans un supplément titré : « Les nonnes de Clichy ». L'auteur revient également sur l’improbable carrière du producteur
Robert de Nesle. Le disque Bluray est accompagné d'un DVD reprenant le même contenu. Bref vous n'aurez plus aucune raison de passer à côté de cette édition. 

 

Tender Flesh : Critique et test DVD


Oui depuis quelques mois, les colonnes numériques de l'Ecranbis.com sont moins remplies que d'habitude. La faute à une actualité vidéastique en demi teinte mais également à un emploi du temps contrariant. Si nos petits doigts boudinées et poilus sont occupés ailleurs, sachez que c'est pour la bonne cause. Nous vous dévoilerons d'ici quelques semaines la petite surprise que nous concoctons dans l'arrière boutique de ce site depuis des mois. Mais pour l'instant motus et bouche cousue, on vous parle d'une des nouvelles galettes argentées venant enrichir la fabuleuse collection Jess Franco de l'éditeur français Artus Films.


« Une dernière impression de pellicule avant un saut de l'ange dans l'enfer de la vidéo et du Very Low Budget.»


Une édition double DVD exceptionnelle (et on vous expliquera pourquoi) pour «Tender Flesh», l'un des derniers films que le petit Jesus ait réalisé avec un peu de moyen. Une dernière impression de pellicule avant un saut de l'ange dans l'enfer de la vidéo et du (very) Low budget. Dans les années 90, le temps est au changement, le septième art semble résolu à se passer de ses mercenaires historiques, la filmographie du fou filmant fait un peu la gueule. Mais un coup de fil suffira à saupoudrer la grisaille ambiante d'un peu de rêve américain. « C'est de la poudre de perlimpinpin » aurait prévenu Emmanuel Marcron alors âgé de 8 ans et demi, en découvrant le mirobolant budget ! Mais c'est déjà suffisant pour convoquer les fesses d'ange d'une Amber Newman, Scream Queen en devenir, et le minois très bourgeois d'une Monique Parent. Même le Franco Nero avignonais, Alain Petit himself est prié de s’envoyer en l'air, pardon Alain, de prendre l'avion pour Malaga... Direction le vedettariat bisseux et les brûlantes nuits ibériques. Y'en a qui ne se refusent vraiment rien !

«Bien avant que le sexe faible n'organise sa vendetta à coup d'hashtag , Franco et le cinéma fantastique balançaient des déjà ses porcs. »

Au menu, de la chaire tendre ...Celle de Paula, femme enfant mais pas frileuse, certainement recrutée sac à dos sur l' épaule, malabar dans la bouche à la sortie d'un aéroport miteux par le premier gugus au prénom exotique et à la mèche rebelle. Aveuglé par l'amour ou par sa frange adolescente, la petite se retrouve à jouer les effeuilleuses dans un night club sordide. Et c'est d'ailleurs là qu'elle tape dans l’œil de deux couples lassés par l’échangisme standard et les orgies ordinaires. Bien avant que le sexe faible n'organise sa vendetta à coup d'hashtag et de « me too », Franco et le cinéma fantastique balançaient des déjà ses porcs. Nobles ou bourgeois mais toujours un peu désœuvrés et un peu pétés de tunes. Quand l'ouvrier de chez Renault, la serveuse de Mc Donald ou le petit personnel de guichet rentre chez lui le soir, après une dure journée de labeur, il cède plus volontiers au sommeil qu'aux idées perverses. Tout le monde n'a pas les moyens, ni le temps de ses penchants sadiques ! Mais passons.


« Tender Flesh échappe un peu à la description, tombant parfois dans l'érotisme bon marché pour chaîné câblée pour mieux renaître comme une œuvre très Franco».

Pour quelques billets verts, Paula accepte de payer un peu de sa personne en embarquant sur un yatch de luxe. Et tant pis si il faut  danser la Lambada avec une garçonne vieillissante, son mari cinéaste amateur et accessoirement publiciste pour Canon ... Au bout du voyage, une île exotique, un diner presque parfait et des jeux érotiques qui suivant l'adage, Jeux de mains, jeux de vilains, vont mal tourner. On imaginait bien que nos deux paires de coquins avaient quelques idées derrière la tête, mais l'on imaginait pas qu'après avoir abusé de Paula, ces derniers avait prévu de la chasser comme une biche, de la cuisiner et de s'en délecter. Œuvre miroir dans laquelle on croit reconnaître le reflet de «La comtesse perverse», Tender Flesh échappe un peu à la description, tombant parfois dans l'érotisme bon marché pour chaîné câblée pour mieux renaître à la force de séquences (carrément) audacieuses ou de plans à l'esthétisme fou, comme une œuvre «Très Franco».



Une chose est certaine, nous tenons là un must have pour les adorateurs du maître, d'autant plus indispensable que cette édition s'accompagne d'un making off copieux et inédit tourné par Alain Petit, permettant de voir Franco à l’œuvre, de plonger dans l’ambiance du tournage et de se délecter d'anecdotes surgissant du passé. Le dernier grand film de Jess Franco claironne la jaquette, peut être pas, mais c'est le fan transi de Michelle Bauer qui parle. Si le très bel Artwork rouge coco qui habille cette édition vous fait de l’œil, on vous conseille donc de succomber à la tentation.

Un œil sur le disque :

Le master au format 1.66 n'est pas le point fort de cette édition. On se consolera en se disant qu'il s'agit sans doute du seul matériel à ce jour disponible. Faute d'exploitation française, seule la piste originale anglaise et un doublage espagnol sont proposés avec bien entendu un sous titrage français de qualité. Outre l'introduction d'Alain Petit qui a trouvé une place sur le premier disque, les suppléments sont concentrés sur la deuxième galette. Et ce second disque justifie à lui seul l'achat de ce double DVD. Voici la liste des suppléments :

- «  From Malaga with love ( Making of avec 3 pistes audio)
- « La bouché du Cardinal » ( Présentation du film par Alain Petit)
- « Working with Jess » (le maitre à l'oeuvre)
- «  La vie est une merde » ( anecdote et clip vidéo)
- « Psycho-Lettes » (Court métrage)»


L'enfer des Zombies: Critique et test Bluray



Il s'agit sans discussion possible d'un des grands événements «Bis» et vidéoastiques de l'année 2018 . «L'enfer des zombies» également connu sous le titre coquin de «Zombi 2» est de retour en Bluray sur le territoire France. Non contente d'afficher une haute définition réjouissante, cette nouvelle édition affiche un excitant florilège de suppléments ainsi qu'une livre collector. De quoi rendre un digne hommage à cette historique et première plongée dans l'horreur «Made In Fulci» et se convaincre, s'il en était besoin, qu'en matière de retour gagnant «le cinéma zombie» se pose là! Ne dit-on pas que le bonheur est dans l'après ? 

"Des décennies durant, le cinéma italien va entretenir avec le cinéma américain, un dialogue de sourds. Répétant à sa façon et avec les moyens du bord, les formules dans le vent. Entre reformulation et appropriation culturelle, émerge un art de la copie, c'est bien le paradoxe, inimitable."

Plagiat, fausse suite ou faux préquel, relecture ou leçon d'opportunisme, on se demande parfois à travers quel prisme le phénomène «L'enfer des zombies» doit être observé. Un peu tous, serais-je tenter de répondre. Sans faire affront à la mémoire des uns et à la carrière des autres, le contexte de production de Zombi 2, est comme son titre original l'indique, définitivement lié au succès du Zombie de George A. Romero. Des décennies durant, le cinéma italien va entretenir avec le cinéma américain, un dialogue de sourds. Répétant à sa façon et avec les moyens du bord, les formules dans le vent. Entre reformulation et appropriation culturelle, émerge un art de la copie, c'est bien le paradoxe, inimitable. Au crépuscule des années 70, l’Amérique claudique, la grande botte boite. Le zombie est partout. 


"L'enfer des Zombies a le mérite de développer un discours qui lui est propre et qui avec beaucoup de malice pourrait expliquer ou du moins précéder l'invasion de Romero."

Si le cinéma transalpin s'est parfois rendu coupable de copies à la radicalité flamboyante, L'enfer des Zombies a le mérite de développer un discours qui lui est propre et qui avec beaucoup de malice pourrait expliquer ou du moins précéder l'invasion de Romero. MST exotique ? Tourista post mortem ou retour au source et aux entrailles de la thématique zombie, comprendre au Voodoo ? On en sait rien mais on vous dira tout ! La bande originale misant sur des tam tams annonciateurs semble avoir choisie son camp. «Je n'en peux de ces tam tams de merde» s'exclame une nymphe à l'écran, «pas mieux» répond ma femme à l'autre bout du salon, en train de danser la lambada autour de la table repasser. 


"Zombi 2 délivre quelques scènes poético morbides d'autant plus marquantes que le cinéaste prend le temps d'épuiser chaque situation, chaque décors avant de passer au plan suivant. "
 
Évidemment, la proposition est un peu forcée. Si l'on veut bien mettre de côté quelques scènes New Yorkaises tournées sous le manteau, Zombi 2 mise surtout sur le film d'aventure exotique. Enfin plus sur l'exotisme que sur l'aventure car le cinéphile constatera volontiers que le tour de l'île est vite fait. Des personnages abandonnée à de savoureux stéréotypes et un script qui tourne à l'excursion touristique, certes ponctuée d’électro-chocs gores devenus mythiques. Mais quand même ! Un détail qui n'a sans doute pas échappé à Lucio Fulci. Le réalisateur qui serait monté par le bateau plus par nécessité que par goût, se voit contraint de sortir les rames dans l'espoir un peu fou d'étirer le propos jusqu'à un runtime acceptable. L'enfer des zombies avance donc au rythme de ses véritables héros : une (petite) armée de morts vivants à l'aspect très «saucisson sec».


" Zombi 2 nous est présenté dans un master 2K restauré très bandant, évidemment respectueux du scope d'origine et en version intégrale non censurée s'il vous plaît....Artus Films a placé la barre haute"

 Et contre toute attente, la manœuvre tourne au coup de génie. Plus Fulci s'attarde plus son film prend des airs de rêve ou de cauchemar éveillé. Il faut bien l'écrire, Zombi 2 délivre quelques scènes poético morbides d'autant plus marquantes que le cinéaste prend le temps d'épuiser chaque situation, chaque décors avant de passer au plan suivant. Alors évidemment, il faudra vous mettre tout sous-discours ou critique sociétale sur l'oreille, « l'enfer des zombies » se déguste à sec et par devant comme bien des perles bisseuses de l'époque.





Un œil sur l'édition :

« Zombi 2 » nous est présenté dans un master 2K restauré très bandant, évidemment respectueux du scope d'origine et en version intégrale non censurée s'il vous plaît. Côté pistes audio, du français et de l'italien avec des sous titres dans la langue de Jean-Pierre Penraut. Dans la cale du bonus en pagaille avec une présentation du film par Lionel Grenier, un entretien avec Alain Petit qui revient sur la diffusion du film sur Canal Plus, un entretien avec Maurizio Trani et un entretien épique avec un Dardano Saccheti sans filtre. ( Highly recommended comme on dit chez nos cousins d'amérique!). Ajoutez à l'addition des films annonces un bouquin de 80 pages richement illustré. Pour le dire autrement, Artus Films a placé la barre haute ...très haute ! 



Lien direct site éditeur: https://www.artusfilms.com/lucio-fulci/precommande-l-enfer-des-zombies-livrebluraydvd-253

Happy Birthdead: Critique et test Bluray



Mille fois annoncé à terre, plié au desiderata des commissions de classifications, rongé par le démon de l'imagerie numérique, hanté par ses propres classiques au point de réduire son propos à la redite souvent inepte, le cinéma horrifique américain bande encore! Après avoir invité un demi million de spectateurs français dans les salles obscures et engrangé quelques 117 millions de dollars de recettes à l'international, Happy Birthdead nous revient en DVD et Bluray le 20 mars 2018 (Universal). Un succès sans fin? L'Ecranbis.com déballe sa réponse en chronique...
"Mille fois annoncé à terre, plié au desiderata des commissions de classification,... le cinéma horrifique américain bande encore!"

Fils de Michael Landon (La petite maison dans la praire, Les routes du paradis) , Christopher B. Landon s'est d'abord fait connaître pour ses talents de scénariste. Au crépuscule des années 90, sa carrière est pour ainsi dire lancée par le script d'Another Day in Paradise. James Wood et Melanie Griffith caracolent sur les écrans, le film remporte le Grand Prix du Festival du film policier de Cognac. Mais on dit que le jeune homme peine à trouver sa place dans un Hollywood qu'il qualifiera volontiers d'homophobe. Il finit même par mettre sa prometteuse carrière en suspens et migrer au Texas plusieurs année durant... avant de revenir sur le devant la scène. En 2007, Landon est en effet remis en scelle par un conte lycanthropique (Le goût du sang) mais surtout par un thriller banlieusard particulièrement réussi et efficace( Paranoïak avec Shia LaBeouf ). Il n'en fallait pas plus pour que le cinéma de genre et plus spécifiquement Blumhouse Productions lui ouvre les bras.  
"Un drame adolescent prenant pour décors  l'American way of learn, l'université, son décorum et ses stéréotypes. Un air de déjà vu en quelque sorte, et ce n'est pas l’héroïne qui vous dira le contraire... "



Le jeune auteur n'est pas le seul à avoir de la suite des idées, Jason Blum lui confie les scénarios de Paranormal activity 2, 3 puis 4 avant de lui proposer la réalisation de Paranormal Activity: The Marked Ones. Depuis Landon a brillé par la co réalisation du fendart Manuel de survie à l'apocalypse zombie ou encore le script de Viral. Autant de dire que personne ne sera surpris de le retrouver aux commandes d'un film horreur, produit par Blumhouse qui plus est. Non la surprise est toute simplement ailleurs. Pour une fois, Christopher Landon a raccrocher la plume et se contente de mettre scène le scénario d'un autre. Un auteur venu tout droit de la galaxie Marvel : Scott Lobdell. Au programme, une jeune et nécessairement belle étudiant prisonnière d'une boucle temporelle, revivant sans cesse le dernier jour de sa vie jusqu' à trouver le moyen d'échapper à la mort. Un carrefour improbable entre Un jour sans fin, Scream et peut être Destination finale... Un drame adolescent prenant pour décors  l'« American way of learn », l'université, son décorum et ses stéréotypes. Un air de déjà vu en quelque sorte, et ce n'est pas l’héroïne qui vous dira le contraire...

 
"Empruntant autant à la teen com, qu'au feel good movie qu'au néo slasher, Happy Birthdead est à l'image de son titre un mélange contre nature mais bizarrement fonctionnel. "



Dans Happy Birthdead, l'heure est donc à la célébration d'un genre et d'une formule mais pas seulement. Le fond rejoint-il la forme ? Peut-on parler de mise en abyme ? Il est difficile de ne pas voir ce catalogue référentiel et révérenciel, la nature même d'un cinéma traversant sans cesse le même boulevard situationnel, revivant les mêmes cauchemars à chaque tour de bobine, mourant pour renaître chaque 90 minutes. Empruntant autant à la teen com, qu'au feel good movie qu'au néo slasher, Happy Birthdead est à l'image de son titre un mélange contre nature mais bizarrement fonctionnel. D'autant plus fonctionnel qu'en dépit d'un budget ostensiblement limité, Landon livre une réalisation aux accents très nineties, transformant ainsi son essai en célébration ou hommage jubilatoire. Une chose est sure, ceux qui ont passé leur jeunesse accrochés aux baskets de Sydney Prescott (La saga Scream), ou au crochet d'un Boogeyman en ciré jaune ( I Know What You Did Last Summer) risquent de tomber dans le panneau.

"Happy Birthdead a l'étoffe d'un petit film potentiellement culte dont on discutera encore la mécanique hybride dans 20 ans. Pour le moment présent, il est surtout un signe de l'excellente santé du cinéma d'horreur yankee"



A classer illico presto dans la catégorie «Bonne pioche», Happy Birthdead a l'étoffe d'un petit film potentiellement culte dont on discutera encore la mécanique hybride dans 20 ans. Pour le moment présent, il est surtout un signe de l'excellente santé du cinéma d'horreur yankee, et peut être même du cinéma américain tout court. Entre deux blockbusters numérico-chiants, l'oncle Sam nous fait encore la nique. Et on aime plutôt ça !



Un œil sur le disque:

Un master haute définition d'excellente qualité et respectueux du format Scope 2:40, une flopée de pistes audio dont des pistes anglaises et françaises encodées en DTS 5.1 et des sous titres français mais également anglais ( en plus d'autres langues). Une édition techniquement haute de gamme donc avec quelques suppléments dignes d’intérêt.  Une fin alternative, des scènes coupées et des courts bonus façon featurette. Très recommandable :!