Histoires fantastiques : Saison 2



Si la prime saison d'Amazing Stories ( Histoires fantastiques) avait eu l'honneur de deux éditions DVD françaises (Chez Universal puis chez « MEP - Mes éditions préférées» ), la seconde saison n'avait, elle, pas encore trouvé le chemin de nos platines. Miracle ! Le 22 février 2017, Elephant Films en proposera un coffret intégral massif, regroupant les 45 épisodes des deux saisons sur 8 disques. Ecranbis.com saute sur l'occasion pour compléter un dossier ouvert il y a maintenant de longs mois. Pour tout savoir sur le genèse de la série et sur la saison 1, on vous recommande chaudement de cliquer ici. Pour la seconde saison, ne touchez rien vous êtes sur la bonne page. Suivez le guide !

La Bague (The Wedding Ring)
Lois, serveuse dans un restaurant miteux et Herbert, employé d'un musée de cire s’apprêtent à fêter leur anniversaire de mariage. Sans un dollar en poche et en panne d'idée, Herbert décide de dérober une bague au musée sans savoir que sa propriétaire n'est autre que la Veuve noire. Lorsqu'il passe l'anneau au doigt de Lois, la serveuse timide et sans histoires se transforme en véritable femme fatale... Un premier épisode caustique et réjouissant réalisé par Dany DeVito sur une idée originale de Steven Spielberg, avec Dany DeVito mais également Rhea Perlman sa compagne à la ville.

La Formule magique (Miscalculation)
Phil, étudiant nerd tente de percer les secrets de la séduction lorsqu'il découvre en cours de chimie que le mélange de deux substances inconnues donne vie aux personnages de magazine. Il s'enferme dans sa chambre universitaire espérant une fin d'après midi torride en compagnie de la playmate du mois, mais ses premières tentatives de dosage s'avèrent catastrophiques. Ce segment louchant un peu sur le «Weird Science » de Hugues et s'offrant un clin d'oeil amusé à « La femme de 50 pieds »fut écrit par Michael McDowell, le scénariste de Beetlejuice. Tom Holland (Vampires...Vous avez dit vampire) fut appelé à la réalisation. Le rôle principal est lui offert à un John Cryer( Mon oncle Charlie) alors âgé d'une vingtaine d'années. A ne pas louper !

Samedi magique (Magic Saturday)
Marky, Un petit garçon, voyant son grand père malade, lui propose d'utiliser une relique et un formule magique pour échanger leurs corps.Mais alors que le vieillard fait des prouesses sur les terrains de baseball, Marky, affronte dans le corps de son grand père un malaise cardiaque. Très « Spielbergien » dans l'âme, Samedi magique n'est sans doute pas ( et loin s'en faut) le meilleur épisode de la saison 2, mais on y croise tout de même Jeff Cohen (le gamin grassouilet de Goonies)



Un vrai cauchemar (Welcome to my Nightmare)
Harry, un jeune binoclard est obsédé par les films d'horreur au point d'en oublier de vivre. Alors que la petite voisine vient le visiter pour l'inviter à son anniversaire, le jeune homme prétexte la pose d'un appareil dentaire. Face aux moqueries familiale, Harry claque la porte de la maison pour aller au cinéma. Il va se retrouver en plein dans une scène du film Psychose. Un épisode clin d’œil au chef d’œuvre d'Alfred Hitchcock réalisé par un spécialiste de la série tv américaine : Todd Holland ( Malcom, Friends, My So Called Life) avec l'apparition dans un petit rôle de Christina Applegate. Un segment original et attendrissant.

Vous avez intérêt à me croire (You Gotta Believe Me)
Earl se réveille en pleine nuit après un affreux cauchemars. Il a rêvé d'un crash d'avion sur sa maison et de silhouettes fantomatiques s'extrayant d'une carlingue en flammes. Hanté par cette vision, il décide d'aller jusqu'à l'aéroport pour empêcher le décollage du dernier vol de la nuit, une correspondance pour Dallas. Mais le personnel de la compagnie aérienne et les passagers le prennent pour un fou. Un destination finale avant l'heure, torché par le futur réalisateur de Waterworld et Robin des Bois(avec Kevin Kostner). Très classique mais efficace.

Le Grand Truc (The Greibble)
Joan Simmons, milf américaine parfaite profite de l'absence de son fils pour faire le ménage par le vide dans sa chambre. Elle jette un livre mettant en scène une curieuse créature nommée le Greibble. C'est à ce moment , que ce monstre gentil et vorace apparaît dans le salon familial pour dévorer tout ce qui lui passe à porter de dents. Désespérée, Joan tente de l'abandonner dans la décharge de la ville. Le grand retour de Joe Dante avec un épisode cocasse à mi chemin entre Gremlins et Explorer, qui permet à Rob Bottin d'accoucher d'une superbe créature en animatronics. Comme toujours chez Dante, Dick Miller traverse le cadre. Le scénario tiré d'une idée originale de Spielberg est signé par la main de Mick Garris qui réalisera l'épisode suivant.



La Chaise électrique (Life on Death Row)
Durant une tentative d'évasion , Eric David Peterson, condamné à mort est touché par la foudre. Conséquence inattendue, le détenu a désormais le pouvoir de guérir toutes les blessures et maladies d'une simple apposition des mains. Le directeur de la prison va tenter de convaincre le gouverneur de gracier Peterson. C'est un peu la ligne verte et c'est joliment troussé par un Mick Garris très appliqué. Un épisode qui ne paye pas de mine mais qui est parfaitement ( et sans jeu de mot) exécuté. Le rôle du condamné à mort est tenu par Patrick Swayze

La Mauvaise Tête (Go to the Head of the Glass)
Un couple de lycéens décide d'utiliser la magie noire contre un professeur de littérature tyrannique, Mr Beanes. Le sortilège fonctionne et ils découvrent l'enseignant raide mort dans son manoir. Pris des remords les deux tourtereaux tentent d'inverser le rituel mais une question de photographie déchirée va avoir une fâcheuse conséquence. Celui-ci fut exploité en salles en France avec deux autres segments. Il est à noter que l'épisode est disponible en supplément en version longue et en VOST. Le professeur qui perd la tête est interprété par Christopher Lloyd et la réalisation est confiée à Robert Zemeckis qui s'offre des effets spéciaux portant la griffe de Stan Winston. La mauvaise tête se classe sans trop de problème dans les meilleurs épisodes de la série.

Un puits d’or (Thanksgiving)
En creusant un trou pour y trouver de l'eau, Dora une jeune fermière et son beau père Calvin découvrent un passage vers un autre monde. Grâce à une corde , ils débutent un échange d’objets et de nourriture avec les habitants du centre de la terre. La moindre offrande est récompensée en or et bijoux. Todd Holland est de retour avec un épisode très original au final d'un cynisme savoureux. David Carradine est de la partie. A voir absolument.



Le Plus Gros Potiron (The Pumpkin Competition)
Depuis 22 ans dans le comté de Yarborough, le concours du plus gros potiron fait rage. Elma Dinnock , vielle et riche propriétaire n'a jamais gagné le premier prix. Mais cette année la visite d'un mystérieux scientifique pourrait changer la donne. Contre une somme rondelette, il lui offre une formule chimique de son invention. Un potiron gigantesque apparaît dans le jardin d'Elma. Polly Holliday ( la madame Deagle de Gremlins) fait des merveilles dans cet épisode écrit par le scénariste de Mutant (Celui de Bud Cardos). Norman Reynolds, production designer sur une floppé de Blockbusters rutilants (Le retour du Jedi, Les aventuriers de l'arche perdue) assure la mise en scène.


Et si jamais… (What If…?)
Jonah Kelley , un petit garçon de cinq ans est ignoré par deux parents jet-seteurs. Triste à mourir, il ère dans une maison au modernisme glacial. Le scénario de What If a été écrit par la sœur de Steven Spielberg (Anne Spielberg). Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'agit là d'un segment d'ambiance au propos par instant indéchiffrable. Un segment à part donc pour ne pas écrire bizarre ! 

Mémoire éternelle (Eternal Mind)
Un scientifique parvient à transférer sa mémoire et son âme dans un ordinateur, devenant ainsi immortel. Mais cette nouvelle condition lui paraissant insupportable, il réclame qu'on efface son programme. Un épisode certes minimaliste (comprendre enfermé dans une laboratoire) mais qui annonce une vague à venir, celle  du cinéma cybernetique ( Le cobaye, Arcade et plus tard Matrix) avec un Jeffrey Jones convaincant. Recommandable même si assez oubliable.



L'Auto-stoppeuse (Lane Change)
Charlène, directrice d'une agence de petit annonce traverse la campagne américaine de nuit sous la pluie lorsqu'elle croise la route d'une femme âgée faisant de l'autostop. Durant le voyage, une relation de confiance se créée entre les deux femmes et Charlène livre ses doutes, ignorant que cette nuit va changer sa vie à jamais. Un épisode ultra classique très « Quatrième dimension » dans l'âme. Et peut être trop prévisible pour susciter un réel enthousiasme.

Un flic en moins (Blue Man Down)
Duncan Moore, flic ancienne école, voit son jeune partenaire tué lors du braquage d'une superette. Choqué, il reprend le service et forme à contre cœur, un nouveau binôme avec une nouvelle officier nommée Patty O'Neil. Lors d'un contrôle routier, il reconnaît l'assassin de son coéquipier.Un segment Polar aux portes du fantastiques, réalisé par Paul Michael Glaser ( Starstky dans la série « Starsky et Hutch ») avec Max Gail. La musique est signée Brad Fiedel connu pour avoir composé la musique de Terminator.


Lucy (Twenty One Inch Sun)
Un scénariste loupé se voit ouvrir les portes de la télévision américaine par une plante verte nommée Lucy. Une sorte de « Petite boutique des auteurs » torchée avec grand soin par le très sous estimé Nick Castle, réalisateur de The Last Starfighter et scénariste de New York 1997. Comédie et fantastique y font bon ménage au point de constituer l'un des plus attachant segment de la deuxième saison. L'excellent. Michael Lerner traverse le cadre dans une plumante introduction. A ne louper sous aucun prétexte.


Chien de salon (The Family Dog)
Après deux cambriolages, un père de famille décide de faire dresser le chien de la famille. Un épisode (et le seul de la série) d'animation co-écrit et animé par Tim Burton. La musique est signée Danny Elfman. The family Dog reviendra sur les écrans de télévision américains dans les années 90 sous la forme d'une série dérivée. Intéressant mais peut être un poil décevant !



Sacré Gershwin (Gershwin's Trunk)
Un compositeur de comédie musicale en manque d'inspiration parvient par l’intermédiaire d'une voyante à entrer en contact avec l'esprit de Gershwin. Un segment écrit, réalisé et avec Paul Bartel. Sympathique mais pas forcement exceptionnel. A noter la présence de la regrettée Carrie Fisher

Surprenant voisinage (Such Interesting Neighbors)
Premiers installés dans un lotissement en construction, un couple et leur fils voient débarquer de nouveaux voisins venus du futur. Graham Baker (Alien Nation, Beowulf) accouche d'une épisode savoureux sur un scénario de Mick Garris, inspiré d'une nouvelle de Jack Finney (L'invasion des profanateurs de sépultures.)

Faux espoirs (Without Diana)
Le jour de Pâques un couple perd la trace de leur petite fille Diana. Quarante ans plus tard, la petite fille frappe à la porte. Une épisode larmoyant, toujours sur un scénario de Mick Garris mais cette fois mis en scène par une spécialiste de la série Tv US : Lesli Linka Glatter. Très Spielbergien mais faut-il l'avouer, assez lourdingue. Peut être l'un des plus faibles épisodes de la série.


Destination Altarus (Moving Day)
Alan Webster, adolescent sans histoire découvre que ses parents et lui sont des extra-terrestres et qu'ils vont devoir rejoindre leur planète d'origine Altarus, en laissant derrière sa meilleure amie sur la terre. Une véritable perle à l'ambiance 80's portant la griffe de Robert Stevens avec Stephen Geoffreys. Acteur connu pour ses rôles dans « Vampire vous avez dit vampire » , « 976 Evil » et une carrière qui se poursuivra étrangement dans cinéma porno gay. Un immanquable


Miss Galaxie (Miss Stardust)
Un producteur de spectacle chargé de l'organisation de l’élection de Miss Galaxie voit débarquer un extra-terrestre et 3 candidates venues spécifiquement de Mars, Venus et Jupiter. Un épisode de science fiction burlesque en forme de bouquet final avec une réalisation signé Tobe Hooper et des effets (effectivement) spéciaux sortant des ateliers de Stan Winston.


Un oeil sur les disques :
 
Elephant Films propose les deux saisons sur pas moins de 8 DVD en version française et version originale sous titrée dans des masters 1.33 4/3 acceptables. Au rayon suppléments, un épisode en version longue en VOST et trois présentations de la série tournées au Metaluna Store avec Alain Carrazé.

Créatures, Les monstres des séries télé

Les monstres des séries télé


Noël s'approche à grands pas, suivi de près par l'existentielle question : «Que mettre au pied de l'arbre du fantasticovore compulsif ?» Cette année, la réponse est peut être à chercher du côté des «Moutons Électriques» qui éditent «Créatures ! Les monstres des séries télé» . Un recensement littéraire du bestiaire cathodique en compagnie des animateurs du blog «Des Séries et des hommes»: la vidéothécaire Amandine Prié et le réalisateur scénariste Joël Bassaget. 220 pages et des brouettes où se côtoient spectres, suceurs de sang, lycanthropes, morts vivants, extraterrestres, robots... Et tout ce que la petite lucarne compte de créatures échappées le temps d'un épisode ou d'une saison à l'imaginaire collectif. Ecranbis.com a remonté cette monstrueuse parade jusqu'à l'un de ses auteurs. Chronique, impressions de lecture et rencontre avec Joël Bassaget...

Coup du sort ou loi des séries, c'est au moment où votre serviteur était plongé dans le dossier «l'horreur envahit la télé» publié dans le vénérable Mad Movies  n°255, qu'un suppôt de la poste apparût devant chez lui. Le regard vide, il déposa sans délicatesse aucune, un curieux paquet blanc dans la boite à lettres avant de disparaître dans le brouillard, chevauchant un étrange cheval métallique et fumant. Cadeau du ciel ou colis piégé ? La prudence aurait sans doute été de mise si la curiosité, insidieux penchant de l'âme, ne l'avait emporté. Les escaliers dévalés, le chat enjambé, les clefs trouvées et l'emballage frénétiquement déchiré, j'accédais à l'étrange sombre et sanguinolent Graal que constitue «Créatures». Alors bien sûr pour le cinévore maladif moyen que je suis, le rapport à l'art télévisuel est de nature complexe. Du moins tient-il plus du «Je t'aime moi non plus» de Gainsbourg que de «l'été indien».Car oui, le cinéphile, celui qui célèbre à chaque visionnage, à chaque chronique son amour du grand écran, n'est qu'un odieux personnage collectionnant les coups d'un soir. 90 minutes de plaisir et au revoir…. ou plutôt adieu, je ne t'oublierai pas ma bobine adorée mais d'autres pellicules m'appellent ou j'ai d'autres écrans à fouetter.

Couverture du livre Créatures


La série, tient, elle, du mariage. Il faut apprendre à se connaître, avoir envie de se revoir, chaque semaine si ce n'est chaque jour. Prendre garde à la routine, entretenir le feu, se quitter de longs mois pour se manquer éperdument. Il faut parfois subir ses changements d'humeur, ses spin off qui ne respectent rien.. ( Ah les enfants des autres) et partager cette amour déjà à sens unique avec des millions de spectateurs. L'addition a de quoi faire fuir les plus enclins des payeurs comme le plus transis des amoureux. Mais allez savoir pourquoi, bien rare est sur cette terre celui ou celle qui ne s'est pas un jour épris d'une passion feuilletonnesque. Attachement télévisuel incontrôlable capable de faire voler en éclat les certitudes de l'amateur de fantastique, persuadé que la petite lucarne, en voie royale de l'édulcoration et de la banalisation forcée, est une création hautement satanique. C'est donc avec un intérêt plus que particulier que l'on se plonge dans ce que ses auteurs décrivent non pas comme un catalogue mais comme une fête.

Argument recevable, votre honneur. Ce décryptage mi thématique mi chronologique a des airs de banquet fantastique et de monstrueuse bringue. Le discours amoureux n'empêchant cependant pas d'effeuiller la mariée, «Créatures» se devait de dépasser la célébration primaire. Amandine Prié et Joël Bassaget ont donc passé le bal à regarder derrière les masques, livrant pour chacune de nos effrayantes ou drolatiques icônes de la culture Bis, un point de vue et une analyse. Le résultat se dévore d'une traite bien sûr... Mais pourrait fort bien se révéler, à défaut d'une cartographie exhaustive de la planète «Monstre» , un intéressant puits de réflexion. Une source à laquelle le cinéphile reviendra au fil de ses visionnages et rencontres cinémato-télévisuelles.

Premiere page du livre Créature


Rencontre avec Joël Bassaget:

Ecranbis: Ma première question brûle sans doute les lèvres des cinéphiles qui s'égarent régulièrement dans nos colonnes numériques. Votre ouvrage «Créatures !» s'attache à l'exploration de la thématique «monstres» dans le monde de la série TV ou de façon un peu plus large dans la production télévisuelle. Qu'est-ce que vous a donné envie d'aller dans cette direction particulière, celle du safari exclusivement cathodique …

J.B.: D’abord, il faut dire qu’Amandine et moi, nous sommes des fondus de séries télé. C’est notre « truc ». Ensuite, il faut bien reconnaître que la télévision, et particulièrement la télévision américaine, est un fantastique réceptacle où tous les concepts finissent par être « recyclés ». Littérature, Comics, Cinéma, Théâtre, Radio… La télévision a toujours puisé dans les autres médias pour nourrir son flux permanent de fictions. En quelques décennies, elle est devenue le média dominant et la première source de divertissement.
Tous ceux qui découvrent notre ouvrage sont d’abord surpris par ce thème, mais il suffit de quelques secondes pour que leur vienne à l’esprit des tas de titres et de personnages. Parce que les monstres sont partout à la télévision et particulièrement à la télévision américaine qui fête en fanfare chaque année le parade des créatures d’Halloween. Des dessins animés aux sitcoms en passant par les séries policières, les scénaristes ont toujours eu recours à des créatures fantastiques ou à des monstres, réelles ou légendaires, pour aiguiser notre attention, au moins le temps d’un épisode. Les jeunes téléspectateurs qui s’endormaient hier avec une peluche de dragon ou de licorne affichent aujourd’hui dans leur chambre des posters de vampires et de zombies qui sont encore les héros de leurs séries préférées.
D’autres avant nous ont établi des cartographies des monstres de cinéma, des créatures qui peuplent les contes et légendes… Il était temps de jeter un regard sur ces mêmes créatures dans l’univers des fictions télévisées.

Ecranbis:  N'y a-t-il pas finalement quelque chose de très paradoxal, ou de contre nature dans le mariage du monstre et de la télévision ? Ne pourrait-on pas dire que la production purement télévisuelle est tiraillée entre la dimension spectaculaire de la créature, l'extraordinaire de son apparition et sa quête d'audience. Quête qui la conduit systématiquement à se tourner vers le plus grand public, et par conséquent à l'édulcoration... On pourrait dire qu'avec le Thriller de Landis, le zombie est entré au cœur des foyers, il y a gagné une place dans la culture pop, mais n'y a-t-il pas laissé également quelques plumes ?

J.B.:La télévision américaine est plus souvent le lieu de la reconnaissance que de la révolution. Le fait que les créatures monstrueuses l’aient inspirée, c’est d’abord la preuve qu’elles font partie intégrante de la culture populaire contemporaine, qu’elles ne sont pas seulement des figurants de contes de fée ou les icônes d’une secte de geeks. Ce sont des figures reconnaissables par tous et donc utilisables par un média de masse.
Alors, bien sûr, chaque fois que l’on veut exprimer un concept pour le grand public, on altère le modèle original, on le trahit même parfois et c’est particulièrement vexant pour tous les « connaisseurs ». Mais on ne peut pas nier non plus les bienfaits de la popularité et de la démocratisation de ces concepts. C’est ainsi qu’ils font leur chemin et reviennent finalement vers le modèle original.
La télévision a tout de même aussi « dépoussiéré » certains concepts. Par exemple, avant Bewitched (Ma sorcière bien aimée), les sorcières étaient presque uniquement représentées comme des vieilles femmes méchantes et pleines de verrues (cf la sorcière de La belle au bois dormant de Disney). De la même manière, en surfant sur le succès de la « bit-lit », la télévision a contribué à dépasser définitivement l’image du vampire portant une cape et dormant au fond d’un cercueil au fond d’un château poussiéreux.
Depuis une quinzaine d’années, les chaines spécialisées et les chaines câblées cherchant à satisfaire leur public « averti » s’affranchissent du « grand public » et produisent des œuvres moins consensuelles, plus proches des références du genre et surtout plus spectaculaires.

L'homme qui valait 3 milliards


Ecranbis:  Il y a également quelque chose de structurel dans la série qui diffère profondément du long métrage. Ce qui fonctionne dans les griffes de la nuit de Craven, pour prendre un exemple, c'est la découverte progressive du croquemitaine aux ongles d'acier qu'est Freddy, l'intensification de ses apparitions. Fatalement, les séquelles sont tombées dans la redite, le mécanisme puis dans l'essoufflement. La série est-elle par nature un terrain miné pour la créature et le créateur, c'est à dire le scénariste que vous êtes ?

J.B.:C’est effectivement le premier écueil du « cinéma de genre » qui affecte aussi les séries qui revendiquent un modèle ou une appartenance à un genre particulier. Il y a des points de passage obligatoires du récit et des « usages » convenus qu’il faut sans cesse tenter de renouveller ou de détourner pour ne pas tomber dans la répétition ou pire : l’imitation.
Les séries judiciaires sont friandes de coup de théâtres, les séries policières ne sauraient se passer de poursuites, les westerns exigent des fusillades… etc… Et dans le domaine du fantastique et de l’horreur, sans doute plus que dans les autres genres, il y a aussi des « recettes », des traitements obligés, même des codes à respecter. C’est pour cela que ce genre a été si souvent (et si facilement) parodié et c’est pour cela qu’à toutes les époques, après chaque succès populaire, les adeptes, comme les critiques ont agité le spectre de la répétition, d’un affaiblissement du genre ou toute autre perversion. Mais force est de constater que les générations d’auteurs et de réalisateurs qui se succèdent ont toujours été (dans des proportions certes variables) attirés par ce genre, fascinés même.
Pour continuer à « faire de l’effet » les créatures ne peuvent plus jouer seulement sur leur aspect, leur sauvagerie ou leur cruauté, elles doivent nous atteindre « intimement », venir toucher nos angoisses et nos fantasmes. Et chaque époque générant ses peurs et ses espoirs, les créatures monstrueuses adaptent leur menace à l’époque qu’ils veulent faire trembler. Par exemple, de nos jours, plus personne n’imagine que l’on va découvrir un gorille géant sur une île inconnue, mais tout le monde est bien conscient qu’un virus microscopique peut décimer l’humanité en quelques mois.
Dans le cadre particulier de la série, la répétition a toujours été un principe. En plus des personnages récurrents, on répète les situations, les histoires et même les dialogues d’une série à l’autre. Mais finalement, dans l’univers du feuilleton, comme dans le conte d’ailleurs, ça n’a pas vraiment d’importance. C’est la façon de raconter ces histoires qui compte, le talent que l’on déploie pour jouer sur les références des téléspectateurs, tourner au bon moment une situation convenue ou un dialogue attendu.

Ecranbis:  Vous évoquez aussi les « Direct To Vidéo » et les monstres qui traversent les efforts estampillés « Nu Image », « Ufo Film », « The Asylum »...Pour vous ces « œuvres » purement exploitatives appartiennent-elles complètement à l'univers de la petite lucarne ? Qu'est ce qui fait aujourd'hui la différence entre une œuvre cinématographique et une œuvre télévisuelle ? Existe-t-il un monstre de télévision et un monstre de cinéma ? 



J.B.:C’est aussi ce que nous montrons dans cet ouvrage : la télévision a transformé les créatures qu’elle a emprunté à la littérature, aux comics et au cinéma. Elle les a adapté à ses besoins et à ses moyens et, au final, si elle n’a pas créé de nouveaux monstres, elle a assurément au moins créé des sous-espèces. Pour l’anecdote, une série comme The Munsters (Les monstres) nous apprend que l’union d’un Frankenstein et d’une vampire donne un loup-garou (!).
En fait, les créatures de la télévision et celles du cinéma, même lorsqu’elles appartiennent à la même espèce, n’évolue pas sur le même plan. Tandis que la créature de cinéma s’exprime sur 90 minutes, les créatures de télévision sont conçues pour vivre le plus longtemps possible, des aventures les plus nombreuses possibles. Tout en permettant d’exploiter bien plus profondément leur psychologie et leurs motivations, cela implique aussi d’étirer certains dilemmes, de retarder des échéances. C’est pourquoi le thème de la « malédiction » a toujours été très utilisé dans les séries fantastiques de la télévision : il laisse un espoir, il trace un chemin vers une fin annoncée, mais qu’on peut retarder (ou précipiter) à loisir.

Ecranbis:  On le voit, le genre et la créature n'impriment pratiquement plus le grand écran et ont trouvé refuge dans le DTV... Cela coïncide avec un déplacement significatif des frontières du « montrable » ( J'allais dire du « Monstrable ») à la télévision. Quand on voit Dead Set, on se dit : Mon dieu que le monde changé … La petite lucarne est-elle l'avenir du monstre ? Et peut être même celle du genre ?

J.B.: Hélas, c’est peu probable. Certes, il y aura encore et toujours à la télévision des histoires de monstres et des récits incluant des créatures plus ou moins fantastiques. Mais il serait hasardeux d’imaginer que la télévision sera l’avenir du genre. A vrai dire, la télévision peut difficilement être l’avenir de quoi que ce soit car c’est un média qui évolue avec son temps et se soumet à des pressions diverses (économiques, commerciales, industrielles, sociales, politiques…) qui font que, comme une girouette, elle tourne avec le vent. Rappelons-nous que les westerns qui étaient les séries phares des années 1950, adorées de tous et prisées par toutes les chaînes à toutes les heures ont aujourd’hui presque totalement disparu du paysage télévisuel.
La télévision, toutefois, joue un rôle essentiel dans l’évolution de tous les autres arts narratifs : elle découvre de jeunes auteurs (ou se contente de les faire manger, ce qui est déjà pas mal), forme de jeunes réalisateurs et techniciens, leur permet de se perfectionner, d’explorer, d’expérimenter parfois. Et là, oui, elle fait évoluer le genre, comme tous les autres d’ailleurs.

Les monstres dans les téléfilms


Ecranbis:  La perception de la série par le public et par les chaînes de Tv a beaucoup évolué ces dernières années. On les retrouve en prime time par exemple à des moments jadis réservés aux seules œuvres cinématographiques. Comment expliquez-vous ce phénomène ? 



J.B.:Je pense que c’est avant tout un phénomène démographique. Les adultes d’aujourd’hui, parents et grands-parents, consommateurs prisés des annonceurs, sont les fans des « B Movies » d’hier ou simplement des amateurs d’un genre qui a souvent été montré du doigt, accusé et que, durant longtemps, il fallait apprécier entre connaisseurs. Aujourd’hui, c’est la culture de ces adultes consommateurs qui est flattée par les chaines de télévision. Elle culture qui peut s’afficher sans rougir en prime time, parce que ces adultes ont déjà transmis à leurs enfants une partie de cette culture à leurs enfants,  qui se la sont appropriés à leur tour.
Il y a eu aussi entretemps un changement radical du mode de « consommation » des séries. Alors qu’il y a encore vingt ans on essayait de rassembler une famille devant un programme, les modes de diffusion permettent aujourd’hui à chacun et chacune de regarder (à peu près) ce qu’il veut quand il veut.
La censure demeure et les œuvres les plus violentes sont encore diffusées à des heures tardives précédées d’avertissements sur leur contenu, mais il est amusant de constater que ces mêmes séries s’affichent à la une des magazines ou sur des posters dans les rues, cette fois sans aucune restriction. Là encore, c’est la marque de la « démocratisation » des créatures monstrueuses. Même si tout le monde ne peut pas ou ne veut pas les regarder, on peut en parler à tous, parce que tout le monde sait de quoi il s’agit.

Ecranbis:  Vous citez très souvent la série Buffy contre les vampires, qui est, à elle seule, une belle parade de monstres... En quoi cette série est-elle remarquable ?

J.B.: En fait, cette série est plus que remarquable, c’est un point de passage obligé. Tout a été dit et redit sur cette série et ce n’est pas du snobisme de la considérer comme « incontournable ». Son importance ou son influence dépassent largement le seul cadre du genre fantastique. C’est un superbe feuilleton de télévision, bien écrit, plein d’audaces et qui fait évoluer ses personnages. C’est un récit totalement fantastique et à la fois profondément humain. En France, la série est arrivée à point nommée pour ravir toute une génération de téléspectateurs qui en garde un souvenir quasi religieux parce que, pour eux, c’était aussi sacrément nouveau !
Dans le cadre d’un essai francophone sur les créatures de télévision, il était hors de question de ne pas évoquer cette série et même d’y revenir plusieurs fois.

Les dinosaures dans les séries Télé


Ecranbis:  Vous avez co-écrit «Créatures» avec Amandine Prié... Comment s'est passé ce travail à 4 mains ?

J.B.: Très bien. C’était important aussi d’aborder le sujet avec deux sensibilités et deux cultures des monstres différentes. Je suis un gros fan de robots, de créatures extraterrestres et d’animaux monstrueux, mais je suis moins sensible aux monstres qui déploient une « psychologie ». C’était également passionnant de croiser un regard féminin et un regard masculin sur la monstruosité, indispensable aussi dans le cadre des séries, qui sont appréciées, et même adorées, autant par les hommes que par les femmes. Et puis, de notre collaboration sur le blog est née une complicité qui a grandement facilité la tache.

Ecranbis:  Ce mois-ci sortent en DVD les intégrales de Manimal et Tonnerre mécanique, quelle série Tv attendez -vous encore impatiemment en zone 2 ? 



J.B.: Il y a cette série de 1987, Werewolf (La Malédiction du loup-garou) qui est désormais quasiment introuvable et que j’aimerais bien voir sur les rayons, c’est une chouette série qui mériterait d’être redécouverte.

Ecranbis:  Des projets après «Créatures» ?

J.B.: Toujours ! Mais d’abord, poursuivre le travail que nous avons entamé sur le blog Des séries et des hommes c’est à dire continuer à regarder les séries par tous les bouts de toutes les lorgnettes. Ensuite, effectivement, j’ai d’autres projets de publications. Mais un livre, et à plus forte raison un essai sur les séries télé, c’est aussi et surtout la rencontre avec un éditeur qui peut accompagner le projet. Dans le cas de « Créatures », nous avons eu la chance et l’honneur de voir notre projet choisi par Les moutons électriques pour leur collection La bibliothèque des miroirs. Ils ont fait un superbe travail de maquette et d’iconographie et ont réalisé un très beau livre dont nous sommes très fiers. Alors, du coup, c’est l’occasion parfaite de lancer un appel du pied à tous les éditeurs qui ont du courage et de l’envie. Et puisqu’on en est à la « séquence émotion », j’en profite pour remercier chaleureusement Écran Bis de me recevoir dans ses colonnes.

recto du livre créatures





Manimal, l'intégral

LA série Manimal

Alors que Sony dévoile son fou projet de porter sur grand écran les aventures du docteur Jonathan Chase dans un film mêlant prises de vue réelles et images de synthèse, Condor Entertainement offre à la série originale «Manimal» un coffret intégrale (pourquoi faire les choses à moitié ?) regroupant le pilote et les 7 épisodes qui la compose sur 3 disques DVD. Une édition qui s'offrira aux vidéovores français le 18 octobre, soit quelques semaines seulement après sa sortie anglaise. Ecranbis.com profite de l'occasion pour se pencher, plein de nostalgie sur cette pépite télévisuelle des années 80...


Chronique :

Programmé dès la fin septembre 1983 par la chaine NBC, dans le vain espoir de tenir tête au feuilleton star du réseau CBS, le sacro saint Dallas et ses 26% de part d'audience. «Manimal» ne résistera pas longtemps aux assauts de la famille Ewing. Le noël suivant sa programmation, avec seulement 7 épisodes au compteur, sa production est définitivement abandonnée. Dans la terrible bataille du vendredi soir que se livrent CBS, NBC et ABC, la série fut aussitôt remplacée par une autre, également produite par Glen A. Larson et s'inspirant du film «Tron»: Automan. Elle connu à peu de chose près la même destiné tragique. L'échec est également critique. Ainsi, dans son classement des 50 pires productions télévisuelles de tous les temps, le respectable «TV guide» placera Manimal en 15e position... Paradoxe culturel, notre homme animal en disgrâce va tout de même embrasser le succès à des milliers de kilomètres du pays qui l'a vu naitre. En Angleterre notamment (Grâce à la BBC en 1984) mais également dans l'hexagone, où à force de multidiffusions et après avoir fait le tour complet du PAF français (FR3 en 1985 et 1987, TF1 en 1988 et 1989, M6 en 1996 et 1997), les transformations de Jessy chase ont acquis le statue de «culte» !

Generique de manimal



Impossible de parler de Manimal sans parler de son brillant et prolifique géniteur: Glen A. Larson dont le nom est à jamais associé au plaisir cathodique. Après avoir activement collaboré à la série «L'homme qui valait trois milliards», l'homme va profiter du succès planétaire de «La guerre des étoiles» de George Lucas pour déterrer un vieux projet personnel empreint de mormonisme (Larson est membre de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours ) et envoyer une colonie religieuse dans l'espace. Battlestar Galactica est né. Il s'agira de la première d'une longue liste de séries à succès : Buck Roger avec Gil Gerard , Magnum avec Tom Selleck, L'homme qui tombe à pic avec Lee Major ou encore K- 2000 avec David Hasselhoff. Mais revenons à nos moutons ! Pour donner vie à Manimal, Larson fait appel à un certain Stan Winston. Un spécialiste des effets spéciaux qui bien qu'ayant trainé ses guêtres de façon plus ou moins officielle
sur de nombreux plateaux (The Thing, Parasite, L'emprise, Friday the 13th part III ) ne se fera véritablement un nom que l'année suivante avec le premier Terminator de James Cameron. Winston aura en charge de mettre au point les transformations de notre héros en panthère, séquences signatures de la série. Un travail méticuleux exigeant plus de 6 heures de maquillage et l'utilisation d'un véritable bric à brac technologique : Animatroniques, effets optiques et prothèses de Latex. 


Manimal la série TV


Manimal, un véritable concentré de talent en devenir ? Il faut le croire. La musique (l'exception du premier épisode) fut en effet confiée à Alan Silvestri qui après avoir fait ses armes à la télévision (Chips, Starsky & Hutch ) embrassera la carrière que nous lui connaissons (110 musiques de films, deux oscars et quelques partitions entêtantes !). Ce sont finalement les principaux acteurs du feuilleton qui payeront le prix de son insuccès. La jolie Melody Anderson en tête. Elle débute la fin des années 70 avec entre autre un épisode de L'age de Crystal et «le Romans d'Elvis » téléfilm méconnu du grand John Carpenter. Au début des années 80, le cinéma lui tend les bras. On la retrouve en brune dans le kitsch mais divertissant «Flash Gordon» de Mike Hodges ainsi que dans un remarquable film d'horreur : Dead & Buried (Ré-incarnation). Une carrière loin d'être anecdotique mais toutefois enchaînée au petit écran. On retiendra toutefois quelques écarts : «Le temple d'or» production Cannon où elle partage l'affiche avec Chuck Norris et Cannonball III en 1989. Même punition pour Simon MacCorkindale qui après Manimal et avoir affronté les descendants de Bruce dans JAWS 3D, jouera les éternels guests dans bon nombre de productions télévisuelles américaines. Il quittera ce monde en 2010, emporté par la maladie... 


Scénaristiquement parlant la série repose sur des thématiques vieilles comme le monde, La zooentropie et le métamorphe, concepts quasi préhistoriques qui connurent mille visages à travers les ages et les cultures. Le Dr Jonathan Chase, professeur à l'université de New York, expert en criminologie mais également en ethnologie aide la police dans ses enquêtes. Mais son apport est loin d'être uniquement scientifique. Notre homme possède un don extraordinaire, celui de se transformer en animal. Pour les besoins de la série, notre héros sera systématiquement accompagné de ses deux "faire valoir". (Un peu de charme et d'humour ne peuvent pas faire de mal): Brook, une jeune et jolie policière ainsi que Tyron, compagnon de guerre de Jesse.


Transformation de manimal

Guide des épisodes :

Manimal (Épisode Pilote) :
 

Un très vague trafic d'arme sert ici de prétexte à la rencontre du magnétique Jonathan Chase et de la jolie Brook MacKenzie. Ce pilote signé de la main de Russ Mayberry (Un cosmonaute chez le roi Arthur) convoque  une guest star de premier ordre en la personne d'Ursula Andress et s'offre une conclusion en forme de clin d'œil appuyé aux «dents de la mer» de Steven Spielberg. On notera également que le rôle de Ty est ici tenu par Glynn Turman... qui se fera dévorer les doigts en essayant de nourrir un Gremlin dans le film éponyme de Joe Dante l'année suivante...

Episode 1 : Illusion ( Ilusion)

 

Plutôt amusant, Illusion permet à notre homme animal d'affronter un diplomate bulgare véreux nommé Zoltan Gregory. Michael D. Robert remplace Glynn Turman sans visiblement que les autres protagonistes de la série ne s'en aperçoivent. Tout le monde n'a peut être pas la mémoire des visages mais tout de même ! On retiendra une bien belle brochette de sales gueules et d'éternels salauds: Richard Lynch en tête, et David Hess (La dernière maison sur la gauche, la maison au fond du parc) pas loin derrière. L'amateur de traduction savourera le doublage français dont une des répliques imbrique fougueusement les titres de deux tubes frenchy des années 80 :  "J'aime tellement les femmes libérées des années 80». Vous avez dit culte ?


Episode 2 : La nuit du scorpion (Night of the Scorpion )

 

Ce deuxième épisode débute sur un somptueux et luxueux bateau de croisière. Tandis qu'une armée de plaisanciers touchés par la fièvre du disco, se trémoussent au dancing, un homme est assassiné dans sa cabine. L'arme du crime est plutôt originale, puisqu'il s'agit d'une tarentule. Sa fille, Terry, reçoit une bien étrange lettre contenant les dernières instructions du défunt. Pas grand chose à se mettre sous la dent si ce n'est une visite guidée des Bahamas sur une bande son steel-drumisante ! Le clou du spectacle, l'intervention d'un éléphant !

heroine de Manimal


Episode 3: La femme louve (Female of the Species )

 

Plus excitant, le pitch de «La femme Louve» met en scène une femme sauvage découverte lors d'une expédition dans la jungle indienne. Sans aucun doute possible le meilleur rôle jamais interprété par Laura Cushing et pour cause il s'agit ici de sa première et dernière apparition télévisuelle. Un épisode plaisant qui permettra à Jonathan de se transformer en dauphin pour secourir la belle sauvageonne jetée à la mer dans une vulgaire caisse de bois. Économie quand tu nous tiens ! En même temps avec un producteur qui s'appelle Paul Radin …

Episode 4: Un enjeu d’importance (High Stakes)

 

Une fois n'est pas coutume, la chute d'un enjeu d'importance se trouve au début de l'épisode. Venus tuer la journée sur un champs de course, notre jeune et beau Jonathan volera toute plume dehors au secours d'un parachutiste en détresse. Il y rencontre également Kathy (Tracy Scoggins vu dans quelques réjouissantes bisseries dont Dollman vs. Demonic Toys ou encore dans l'infect 2022, terreur dans l'espace en compagnie de Billy Dee Williams) qui affirme être la victime d'un vol de cheval. Le message caché ne fait aucun doute: Parier ça craint ! Parlez-en à l'équipe de Hand Ball de Montpellier...

Episode 5: La défense du morse (Scrimshaw)

 

La blaxploitation mène à tout … Chuck Bail, également connus sous le nom de Charles Bail a débuté comme cascadeur avant de faire en pleine seventies ses armes de réalisateurs avec «Black Sanson» ou encore «Cleopatra Jones and the Casino of Gold». Il ne tournera plus que pour la télévision si on l'excepte quelques bobines dont un certain «Zone Dangereuse» sortie en France en VHS dans les années 80. Il réalise ici un chouette épisode, tournant autour de la découverte d'un squelette humain tenant dans sa mimine une défense de morse. On retiendra que le rôle du jeune Corgy est interpreté par Meeno Peluce, frère de Soleil Moon Frye qui tient le rôle titre de la série désormais culte «Punky Brewster ». Quelle famille ! 
 



requin dans manimal


Episode 6: Le souffle du dragon (Breath of the dragon )

 

Un épisode kungfuteux offrant à nos mirettes fatiguées par les heures de visionnage une très traditionnelle affaire de mafia asiatique et de racket en plein Chinatown. La chose, loin d'être désagréable en soit, vaut surtout par la présence de George Kee Cheung et de James Hong. Deux acteurs partageant une particularité, celle de pouvoir se targuer de filmographies ahurissantes : 175 rôles pour le premier (dont les opus 2 de Rambo et Robocop), 371 pour le second (entre autres Blade Runner, Jack Burton dans les griffes du mandarin, Porté disparus....)

Episode 7: La légende de L'ours de bronze (Night of the beast )
 

Le réalisateur du pilote de la série reprend le manche pour ce qui sera l'ultime aventure de Manimal. Il sera cette fois question de défendre une petite ville contre l'implantation d'un casino par des mafieux (décidément les scénaristes de la série sont fâchés avec les jeux d'argent). On y retrouve un certain Robert Englund qui apparaîtra la même année sous les traits d'un extra terrestre gentil dans la mini série «V» avant de connaître la gloire en immortalisant le personnage de Freddy, le croquemitaine des «griffes de la nuit» de Wes Craven.


Manimal se transforme



Il n'est pas faire offense aux créateurs de la série, que d'écrire aujourd'hui que «Manimal» a  beaucoup vieilli. Scénario daté, effets spéciaux dépassés, situations délicieusement incohérentes (Jonathan déchire ses vêtements à chaque transformation et réapparaît avec les mêmes vêtements une fois redevenu humain, on fume près des stocks d'explosif...etc... ). Mais voilà qui n'empêche pas la relecture nostalgique de ces quelques épisodes restés jusqu'ici égarés dans le brouillard de la mémoire. Ce plaisir là reste intact... et l'on en demandait pas plus.

Le coffret :

Condor nous offre un beau coffret 3 DVD qui permet de redécouvrir Manimal avec une qualité d'image plutôt correcte , des mixages stéréos anglais et francais ( quel savoureux doublage d'époque ) ainsi que des sous titres. 3/5


Menu du DVD manimal
 

Dead Season: Interview d'Adam Deyoe


Mes amis, concocter le numéro de Juin d'Ecranbis n'aura pas été de tout repos. Pour tout vous dire, nous ne savions pas, il y a quelques jours encore si nous pourrions y publier la chronique de «Dead Season». Critique en retard, changement de couverture, nous avons eu la totale... Mais dans l'urgence du bouclage (On a dit début juin, ça sera début juin !), nous avons réussi à décrocher en plein week-end, un interview de son réalisateur, Adam Deyoe. Welcome to zombie paradise...



Ecranbis : Bonjour Adam, parlons un peu de «Dead season» qui sort en DVD et Bluray le 5 juin dans notre petit et obscur pays. D'ailleurs, pourquoi ce titre «Saison morte»? 

Adam Deyoe : L'essentiel du film se passe sur une île du triangle des Bermudes. Pendant l'automne, ces coins sont pratiquement désertés par les touristes, à cause du temps, du vent ou de la pluie. On voulait donc jouer là dessus, sur l'idée du hors saison ou de la saison morte. Après, il y a aussi un rapport avec l'idée de la «Hunting season» (Saison de chasse), comme tu as pu le voir dans le film, ils chassent les morts, et pas seulement d'ailleurs... Et puis nous étions obligé d'avoir le mot «Dead» dans le titre, tu ne crois pas ?



Ecranbis : Oui, bien sûr ;) Je dois dire pour nos lecteurs que Dead Season n'est pas du tout une énième Zombicomédie mais une vision sérieuse pour ne pas dire sombre de la thématique. Bref ce n'est pas «les morts vivants à la plage»... Comment t'es venue l'idée du script ? 

Adam Deyoe : Oui c'est plutôt sérieux. Il faut dire que mes précédents films étaient justement des comédies horrifiques et que j'avais vraiment envie de m'essayer à autre chose. Tout a commencé lorsque j'ai écrit une histoire qui se passait sur une île déserte. C'était un film drôle et il n'y avait même pas des zombies dedans. On a ramassé un peu d'argent, fixé une date de tournage et on s'est rendu sur les lieux du tournage pour faire un repérage. On s'est retrouvé sur l' île de Vieques simplement parce que nous avions la possibilité d'y rester gracieusement grâce à John Cameron Mitchell. Sur place, on a vu tout ce que le coin avait à offrir : Bâtiments abandonnés, bunkers militaires, hôtel en ruine perdu dans la jungle, tunnels. Alors je me suis assis sur la plage et je me suis dit: Et pourquoi on ne tournerait pas un film post apocalyptique à la place? On a donc viré le script originel pour en écrire un autre qui nous permettrait d'utiliser les décors que nous avions vus. Le côté sérieux du film vient d'ailleurs en grande partie de ce qu'on a avons trouvé sur place. L'île de Vieques est un très bel endroit mais elle a aussi une histoire très sombre et en porte les cicatrices. C'était assez intéressant de parler d'un monde qui s'écroule sous nos yeux dans un endroit où il s'écroule vraiment. Quoiqu'il en soit, un mois après les repérages, on a commencé à tourner.



Ecranbis : Le film est co-écrit et produit d'ailleurs par Loren Summer (Le producteurs d'une des sensations de l'année The Woman) . Comment as-tu travaillé avec lui ? 

Adam Deyoe : Nous étions au lycée ensemble mais il avait quelques années de plus que moi et nous nous connaissions pas encore. Je l'ai finalement rencontré à Los Angeles des années plus tard alors que je cherchais du travail. En fait «The Woman» a été tourné après Dead Season mais avec notre petit budget, cela nous a pris beaucoup plus de temps pour le finir. Loren et moi nous avons travaillé sur beaucoup de projets ensemble et espérons continuer à le faire...



Ecranbis : Je crois que Dead Season n'est pas ton premier film de zombie et que tu as (en plus !) rencontré George A Romero ? Tu peux nous en dire plus là dessus ?

Adam Deyoe : Oui techniquement c'est mon 3e film de morts vivants ! Mon premier date de 2003 et s'appelait «The Mental Dead». Je l'ai fait alors que j'étais au lycée. Ça m'a coûté la bagatelle de 80 dollars (65 euros). C'était marrant à faire mais le résultat n'était pas très bon. Peu après George A Romero est venu dans mon école pour parler de l'écriture de scénarios. J'ai pu discuter avec lui et je lui ai donné une copie de mon film. Quelques jours plus tard, il a appelé chez moi pour me dire qu'il avait beaucoup aimé. J'ai manqué l'appel, évidement puisque j'étais en cours mais j'ai enregistré le message et je l'ai encore sur mon ordinateur ! J'ai pu entrer en contact avec lui plusieurs fois par la suite. A chaque fois il se souvenait de moi. C'est quelqu'un d'extra, nature... vraiment un modèle. J'ai aussi fait un truc (avec des sortes de zombies) qui s'appelait : «Street Team Massacre» mais c'était plus une infection à la «28 jours plus tard». C'était une comédie dans laquelle les boissons énergétiques rendaient les gens dingues au point de se manger entre eux. Je l'ai fait en 2006, mais ça devrait sortir en DVD dans les prochains mois.



Ecranbis : Un point technique. Dead season a été le premier film tourné avec un Canon EOS 7D ? 

Adam Deyoe : Oui c'est amusant de dire que c'est le premier film tourné avec le 7D alors qu'il ne sort que maintenant. Mais c'était vraiment le cas. On va donc dire que ce n'est pas le premier film terminé avec le 7D ;) On l'a choisi essentiellement pour des raisons de budget et par crainte de problèmes techniques. Ces boîtiers sont bon marché et la qualité est correcte. On a pu s'en payer deux et nous avions donc la possibilité en cas de soucis de remplacer l'un par l'autre. Si nous avions tourné à la RED, comme c'était initialement prévu, ça nous aurait pas mal ralenti et en cas de problème technique, cela aurait été galère. Nous étions sur une île du triangle des Bermudes. Il nous aurait fallu prendre l'avion pour Miami ou San Juan puis revenir ...Il n'était pas possible de faire autrement.



 Ecranbis : Le film sort chez nous dans quelques jours , vous l'avez vendu ailleurs ? 

Adam Deyoe : Oui ! Il va sortir aux États-Unis le 5 Juillet en VOD,  Blu-Ray et DVD le 31 Juillet. Il sera également édité dans de nombreux autres pays, comme le Royaume-Uni, l'Allemagne, le Canada et le Japon!



Ecranbis : Après Dead Season, qu'est ce que tu as dans tes cartons ? 

Adam Deyoe : Je veux faire plus de 100 films ! Je commence un tournage la semaine prochaine. C'est quelque chose de très diffèrent de Dead Season , c'est un film sur la danse qui va s'appeler « 1 Chance 2 Dance ». Le cinéma d'horreur reste mon genre de prédilection, celui que je connais le mieux également. Mais je prendrai tous les projets que je trouve amusants, qui me feront tourner et me permettront de m'améliorer. Je travaille par exemple sur deux films d'animation à Budapest. C'est un projet qui m'excite pas mal. Je suis aussi en poste sur un drame qui implique un ami à moi qui est atteint de Trisomie 21 et je donne un coup de main sur un Slasher. Et puis si Dead Season marche bien, j'en ferai une suite !

Livide : l'interview de Julien Maury et Alexandre Bustillo



En ce doux moi de mai 2012, Ecranbis.com a slalomé entre les ponts pour poser quelques vicieuses questions à Julien Maury et Alexandre Bustillo, heureux géniteurs de Livide qui sort en ce moment en Bluray et DVD....

Bonjour Julien et Alexandre, on commence par une question pour Mr Bustillo. On te l'a sans doute déjà posé un million de fois, mais passer de la critique à la réalisation, c'est un rêve pour beaucoup...On pourrait dire un rêve terrifiant. Est-ce que dans la façon dont tu as co-réalisé «Livide», ton passé de journaliste est rentré en compte ? Si oui comment ? Et du coup quel rapport as-tu aux critiques de "Livide" ? 

Oui, le terme « rêve terrifiant » est assez juste, car lorsque tu as été critiques de films pendant des années, tu te dis, à l’aube d’en faire un dans des conditions professionnelles, que tu vas être à ton tour soumis à la critique. Un juste retour des choses. Critique et réalisateur sont deux boulots biens distincts, même si l’un nourrit l’autre, d’une façon ou d’une autre. Mais de là à dire que mon passé de journaliste est rentré en compte dans ma façon de co-réaliser…honnêtement, je ne sais pas. Concernant les critiques, c’est simple : je suis comme tout le monde, j’aime les bonnes, les mauvaises m’emmerdent, sauf si elles sont intelligemment faites, comme ce fut le cas concernant celle de l’un de mes collègues de Mad Movies, mais elles m’emmerdent cinq minutes. Idem pour la galvanisation entrainée par les bonnes. On lit, on dit « cool » ou « fait chier » et on passe à autre chose.

On a l'impression que le cinéma de genre français se roule souvent dans les draps du «conte fantastique». On se souvient de Saint Ange, Le village des ombre, Derrière les murs...Et maintenant votre bobine. Comment expliquez-vous que la création de notre beau petit pays ne fonce pas tête baissée dans un cinéma d'exploitation pur jus ? Qu'est- ce qui vous a poussé sur ces rails là ? 

Concernant Livide, on ne s’est pas dit « faisons tel genre de film ». Non, on a juste imaginé une histoire qui, s’il fallait la cataloguer, entrerait dans cette catégorie du « conte fantastique ». Tout comme A l’Intérieur, qui se réclamait ouvertement du slasher américain, cinéma d’exploitation pur jus par excellence. Pour nous, tout découle donc de nos histoires.
Pour l’exemple, nous venons de finir un scénario qui n’entre dans aucune des deux catégories citées plus haut.

D'ailleurs que pensez-vous du cinéma fantastique français ? Seriez -vous du genre à militer le genre «Made in France» ? Ou seriez-vous partant pour la Green Card et /ou comme Aja, la réalisation de films américains en Amérique ? 

Bien sur que nous sommes de fervents partisans du genre made in France. Artistiquement, nous avons dans notre pays tout le talent nécessaire, que ce soit en matière de direction artistique ou de SFX pour faire des films artistiquement recevables. Mais il est hélas de plus en plus difficile de trouver des producteurs prêts à se lancer dans l’aventure, les exploitants leur savonnant bien la planche au passage. Nous, on rêverait de faire toute notre carrière en France, un peu à la façon d’un Chabrol version horreur. Mais si nous n’avons pas le choix, on ira là où l’on veut bien de nous…

J'ai cru comprendre dans le dossier de presse et dans le making of que vous revendiquiez l'influence d'Argento. En regardant Livide, je me disais qu'il y avait quelque chose de très « ean Rollin» dans votre film...Ce qui est loin d'être un critique... Quelles sont donc vos influences les plus secrètes ?

Effectivement, quelques personnes ont trouvés qu'il y avait dans Livide des ambiances qui leur ont fait penser au cinéma de Jean Rollin. Pour être tout à fait honnête, on ne l'a jamais pris comme référence parce que notre film est quand même très éloigné de son travail, ne serait-ce qu'en terme d'action et de rythme. Et à part l'amour des paysages gothique et des bords de mer, on ne voit pas trop de points de convergence. Maintenant, si il y a des fans de Rollin qui n'ont pas vu Livide, je préfère les prévenir qu'ils risquent d'être déçu, ils ne verront pas de jeunes filles nues sous un voile de tulle errer dans la lande !
Nos vraies influences se situent plus du côté de la folie baroque de Suspiria, de l'ambiance générale de Fog et plus largement des films fantastiques des années 60-70, ceux de la Hammer en tête !

Si il y avait une chose que vous pourriez encore changer à Livide, qu'est que ce serait ? 

Je ne sais pas s’il y a un réalisateur sur terre qui n'ait pas envie de modifier son film jusqu'à la dernière minute donc oui, il y a quelques trucs que l'on aurait envie de refaire. Mais plus que tout, ce qui nous a manqué, c'est du temps. Avec un peu plus de confort à ce niveau, on aurait pu peaufiner quelques scènes comme le final par exemple.
Mais nous sommes très fiers du film à l'arrivée ! Compte-tenu des conditions de tournage, on a réussi à faire un film généreux et qui fait beaucoup plus riche qu'il ne l'est !
Les spectateurs n'ont pas à savoir qu'on a eu un budget sérré, peu de jours de tournage, une seule caméra etc... ce qui compte, c'est le résultat final et il ressemble beaucoup au film que l'on avait en tête !

Après Livide, qu'est-ce qui traine dans les cartons de Maury et Bustillo ? Vous pouvez tout nous dire, on ne le publiera que sur Internet ;)
Il y a pleins de choses dans nos cartons mais il est encore un peu tôt pour en parler !
Comme après A l'intérieur, on reçoit pas mal de propositions d'Hollywood mais rien qui ne nous ait vraiment emballé pour l'instant. Après, on a toujours manifestés notre désir de rester en France autant que possible donc on a surtout des projets ici. On a plusieurs scénarios que l'on a écrit qui sont à l'étude en ce moment mais tout est beaucoup plus compliqué en France pour le cinéma d'épouvante donc on verra bien lequel part en premier...
Mais quoi qu'il arrive, notre prochain film sera un film de genre !