Dawn of the dead : le coffret anglais de Second Sight !

 



 Après ESC Distribution en France, l'éditeur Britannique Second Sight dégaine  à son tour une édition monstrueuse et limitée pour une œuvre monumentale : Le Dawn of the dead de George A. Romero, connu de ce côté-ci de la manche sous le titre Zombies. Au programme pas moins de quatre Blu-ray , 3 cd audios et quatre carte collector exclusive. Le tout pour £69.99, c'est à dire à l'heure où nous écrivons ces lignes 78€ tout rond. Reste à savoir si le public français est prêt à de nouveau casser la tirelire....

  "un électrochoc , un film gore, opulent et pour de nombreux jeunes gens de l'époque, un passeport pour une cinéphilie déviante"


En 1968, George A. Romero fait le cinéma horrifique dans la modernité avec La nuit des morts vivants ( Night of the Living Dead). Balayant en quelques tours de bobines plusieurs décennies de cinéma fantastique gothique, le film devient objet de culte et cale étalon. A tel point que l'on oublie parfois que les motivations du cinéaste n'était alors que réaliser un film d'horreur rentable. L'époque se chargera d'habiller l'effort d'un discours social, encore disserté aujourd'hui. Dix années plus tard, Romero revient à ce qui constituera un fil conducteur de carrière : Le cinéma « Mort vivant » ou cinéma « Zombie ». Une saga qui à l'image de ses protagonistes, fantômes de chair revenu de l'enfer ou de l'au delà, se relèvera sans cesse, renaîtra de ses cendres pour terroriser une nouvelle génération de cinéphile. Zombie ou Dawn of the dead est également un film sur lequel plane l'ombre d'un autre cinéaste : Dario Argento. Ce dernier se chargera d'ailleurs du montage dit « Européen », comprendre exploité en Europe. Tandis que Romero gardera la main sur le montage américain. 

"Second Sight a tapé fort et ne se paye pas la tête du monde. "

A l'instar de « La nuit des morts vivants », « Zombie » sera un électrochoc , un film gore, opulent et pour de nombreux jeunes gens de l'époque, un passeport pour une cinéphilie déviante.Fort d'une dimension sociale, cette fois-ci à priori assumée, « Zombie » enflamme les esprits au point que les analyses dépassent parfois ce qui a bien voulu imprimer la pellicule et l'écran. Le sang aurait-il parfois été coupé au jus de cerveau ? Peu importe au fond si tout comme « La nuit des Morts vivant »s ; l’œuvre a un peu échappé à son créateur. Si chacun y a vu ce qu'il voulait y voir, n'a entendu que ce qu'il voulait entendre, au moins pourrons-nous nous entendre sur un point : « Zombie » a parlé à tout le monde, ou presque.



4 Blu-ray et 3 CD audio, avouez que ça ne fait pas rire !


Cette nouvelle édition anglaise  se compose comme nous vous l'expliquions dans le chapeau de cet article, tout comme l'édition française de 4 disques Blu-ray. Sur le premier, nous avons droit au cut cinéma présenté dans un nouveau transfert 4K , restauré à partir du négatif et approuvé par le directeur de la photographie du film Michael Gornick. Le tout accompagné de piste audio restauré en mono, stéréo et mixage 5.1. Au rayon bonus, un tout nouveau commentaire audio avec Travis Crawford. Le disque 2 embarque lui le montage cannois et propose un commentaire audio avec Richard P Rubinstein.Le disque 3 est réservé au montage de Dario Argento avec en prime un commentaire audio Ken Foree, Scott Reiniger, Gaylen Ross et David Emge. Enfin le quatrième disque rassemble une quantité ébouriffante de suppléments : Le documentaire "Document of the Dead" en version extended (8 5mn) et en version "definitive cut" (100 mn), le documentaire The Dead Will Walk datant de 2014 (80 mn), des bandes annonces et spot tv mais surtout une palanqué de nouveau bonus inédits. A savoir Zombies and Bikers (59 minutes),Memories of Monroeville , un tour dans la galerie marchande du film , (34 minutes), Raising the Dead (23 minutes) , The FX of Dawn avec le grand ( façon de parler) Tom Savini(13mn), Dummies! Dummies!: un e interview de Richard France (12 mins) et enfin The Lost Romero Dawn Interview: une interview  d'archive inédite, perdue mais de toute évidence retrouvée (20 mins) .




Après le jeu des 7 familles, le jeu des quatre cartes !


Mais ce n'est pas tout, puisque Second Sight propose dans son édition limité 4 cartes d'artwork mais surtout 3 cd audio reprenant la bande origine composé par The Goblin. ( 17 pistes), Dawn of the Dead: A De Wolfe Library Compilation part 1 et part 2. Le tout est completé par deux livres : La novelisation du film par George A Romero lui même et Susanna Sparrow et un livre de 160 pages, couverture rigide présentant 17 essaies, des articles d'archive, un interview de Romero et du matériel de promotion de film ainsi que des photos de tournages. L'éditeur ne nous ayant  pas fait parvenir l'édition commercial de ce coffret limité, nous n'avons pas pu poser nos oreilles délicates sur ces add-ons  audios, ni compulser cette production toute littéraire.

Face à cette avalanche de matériel, nous sommes bien obligés d'avouer que Second Sight a tapé fort et ne se paye pas la tête du monde. Il convient quand même de préciser que si les films sont présentés avec des sous titres anglais optionnels , les disques n'offre aucune option pour les francophones. Cela ne devrait toutefois pas gêner les purs et durs .  A ceux qui voudrait tenter l'aventure, notez que le site de vente l'éditeur annonce n'envoyer les disques qu'à des adresses anglaise ( voir : https://secondsightfilms.co.uk/products/copy-of-dawn-of-the-dead-limited-edition). Il faudra donc ruser pour mettre la main sur  la bestiole,en passant par exemple par les magasins spécialisés pratiquant l'import ou en passant par Amazon.

Mystery Men, l'édition ultime !



Surprise, « Mystery men », prototype de l’œuvre passée à la trappe et sous les radars, est de retour dans une édition dite "Ultime" et chose peu commune, d'origine française. L'atelier d'images s'est adjoint les services de deux fans du film de Kinka Usher : David Oghia ( Ex directeur artistique et directeur d'ouvrage aux éditions Bragelonne ) et Guillaume Le Disez  (Brigitte Lahaie : les films de cultes, Rayon X ). Les deux hommes ont été chargés de superviser une édition hors du commun qui fut en partie financée par le biais d'une campagne Kisskissbankbank. Le fruit de leur effort arrive enfin dans les linéaires de vos vidéostores préférés. La chose devrait être le disponible à la vente dès le 21 juillet 2020. Ecranbis.com a été gâté puisque nous avons reçu d'une part le test disque et d'autres part l'édition collector commercialisée lors de la campagne. C'est dire si ce petit monde avait envie que nous en parlions... En route donc pour l'aventure. 


"A l'instar des aventures de Buckaroo Banzaï à travers la huitième dimension, la bobine est chère à une poignée de cinéphiles appréciant à sa juste valeur la déconnexion du film aux standards hollywoodiens."  

 Au crépuscule des années quatre-ving dix, le monde découvre ébahi une troupe de super héros, tout droit sortis de l'imagination débordante du créateur de comics Bob Burden. A la niche les X-men, au panier les Avengers, les Mystery Men sont là. La petite bande est composée de Monsieur Furieux, dont le seul super pouvoir est de se mettre en colère, L'invisible, qui n'est en fait invisible que lorsque personne ne le regarde, Le Spleen, qui à l'instar d'Eugenie Sokolov, s'est spécialisé dans les déflagrations gazeuses et malodorantes, Le Fakir Bleu, dont le coup de fourchette n'a d'égal que le coup de pelle du bien nommé La Pelle. Ce commando de super héros ratés se lance aux trousses d'un certains Casanova Frankenstein et des salles obscures. Le résultat, aussi délirant soit-il, ne convaincra pas le public.Sur le nouveau continent, « Mystery Men » rapportera moins de la moitié de ce qu'il coûté à ses producteurs ( La bagatelle de soixante huit millions de dollars américain ! Ça fait mal par où ça passe !). La série noire se poursuivra en Europe. En France, les gaulois feront la moue et le film peine à rassembler 14 000 spectateurs.


"
Non Mystery Men n'est pas un film à côté de ses pompes, mais un travail de cordonnier fantasque."


 Pourtant , le jet de Kinka Usher ne manque pas de qualités. A commencer par une casting très haut de gamme . Jugez sur pièce : L’ alors très en vogue Ben Stiller, Hank Azaria, William H. Macy, Paul Reubens, Wes Studi, Claire Forlani, Geoffrey Rush. Un défilé de stars pour une aventure hors du commun cramponnée à la rampe de la comédie, voire de la parodie. « Mystery Men » est aussi une production léchée, visuellement plus subtile qu'il n'y paraît. Le directeur de la photographie, Stephen H. Burum (Mission to Mars, Mission: Impossible, La guerre des Roses, La promise, Rusty James, Outsiders, L'emprise....) est à l’œuvre. Tout les ingrédients du succès étaient donc là. Mais l'heure n'était peut être pas encore aux pastiches super héroïques. De là à écrire que « Mystery Men » est un film en avance sur son temps, il n'y a qu'un pas que l'on est bien tenté de faire. J'en veux pour preuve la petite hype qui s'est construite autour de film, au fil des années. A l'instar des "aventures de Buckaroo Banzaï à travers la huitième dimension", la bobine est chère à une poignée de cinéphiles appréciant à sa juste valeur la déconnexion du film aux standards hollywoodiens.
"une chouette initiative et une édition d'exception. "



Non Mystery Men n'est pas un film à côté de ses pompes, mais un travail de cordonnier fantasque. La précédente édition DVD du film en France si elle présentait d’indéniables qualités techniques avait des airs de formalité. On ne peut donc que se réjouir de voir arriver la chose dans un écrin haut de gamme : Un Steel Book combo Blu-ray/ DVD orné d'un visuel original de Paul Shiper, mille fois plus engageant que l'affiche du film. La section supplément se partage en deux chapitres. D'abord, les bonus d'époque : Spotlight on location- LES COULISSES DU TOURNAGE (17 min), des s
cènes coupées (19 min), une galerie photos e la bande annonce d'époque (2 min). Puis des bonus récents et inédit : Nous sommes les autres gars - DANS LES COULISSES DE MYSTERY MEN (23 min), Je suis un super-héros, maman! - LES COSTUMES DE MYSTERY MEN (12 min)., Champion city en son et lumière - LES EFFETS SPÉCIAUX DE MYSTERY MEN (9 min), Le disco, c'est la vie! - LA MUSIQUE DE MYSTERY MEN (8 min).



Bref un sacré programme, qui avait été complété durant la campagne par des goodies qui ne seront eux pas disponibles dans le commerce : Un maxi 45 tours, un livre, divers gadgets et j'en passe. Autant dire que les fans de Mystery Men ont été bien servi. Les jeunes loups et ce qui sont passé à l'époque à côté de la chose ( et ils sont nombreux), devraient eux aussi y trouver leur compte. Quant à nous, difficile de ne pas saluer cette chouette initiative et cette édition d'exception.


I.A.

Hell Night : Critique et Test Bluray




Coup dur pour les amateurs de cinéma horrifique ! L'édition Combo Blu-ray & DVD française de « Hell Night » (1981), initialement annoncée dans les bacs pour le mois d'Avril, a été, confinement oblige, repoussée au 22 mai 2020. Mais cette fois pas de lézard en vue, les disques ont bel et bien débarqué dans les rayons de vos vidéostores favoris. Un occasion immanquable de jeter un œil sur un petit slasher devenu invisible (dans l'hexagone du moins) depuis son exploitation en vidéo cassette. Ecranbis.com, toujours partant pour les trips nostalgiques et tranchants s'est porté volontaire. Récit d'une nuit en enfer, la joliette et joufflue Linda Blair en prime !


"le jet de DeSimone  tourne en partie le dos aux poncifs du genre, ou plus exactement à ses décors. Exit les banlieues résidentielles plongées dans le bleu la nuit , les camps de boyscouts réveillés par les cris de terreur"


Première bonne surprise,  Rimini Edition a déroulé le tapis rouge. Au programme, une édition définitivement séduisante rassemblant un disque Blu-ray , un disque DVD et un livret de vingt pages  rédigé et supervisé par Marc Toullec, le tout embarqué  dans un écrin cartonné esthétiquement réussi. Rayon bonus, des entretiens conséquents ( et présentés en VOST et en HD ) de la comédienne Linda Blair, du réalisateur Tom DeSimone et enfin directeur artistique Steven G. Legler viennent enrichir la partie "suppléments ". 83 minutes de Bonus pour un Slasher relativement obscure et anecdotique, difficile d'en demander plus ! Enfin le master haute définition utilisé s'avère convaincant même si il présente ci et là quelques imperfections. Une chose reste toutefois  sûre, nous n'avions jamais vu l’œuvrette de Tom DeSimone dans de meilleures conditions.

" Hell Night mise sur une touche gothique insistante et imprévue."
 


Par une nuit très sombre et très arrosée, quatre jeunes gens (dont belle Marti  interprétée par Linda Blair) s’apprêtent  à célébrer leur entrée dans une fraternité étudiante. Évidemment, " faire partie de la bande " demande de prendre un peu sur soi. Les autres membres du groupes sont aussi taquins  qu'inventifs et ont imaginé un bizutage d'un genre nouveau . Marti et ses compagnons de fortune devront passer la nuit dans un manoir abandonné,  sans électricité et sans téléphone. Un endroit réputé maudit. Quelques années plutôt, une famille y a  en effet été massacrée. On raconte à qui veut l'entendre  que lorsque la Police arriva sur les lieux du crime, un corps manquait à l'appel, celui d'un enfant défiguré et monstrueux. La pauvre âme roderait désormais dans le parc, aux abords de la bâtisse. 

"un petit Slasher fréquentable , parfois involontairement campy mais esthétiquement joliet. "
 



Sur cette trame très classique, Tom DeSimone  accouche d'une œuvrette assez convenue. Ou plutôt que le spectateurs peinera quelque peu à distinguer des nombreuses productions du même acabit, les décalques plus ou moins inspirées de Halloween puis de Vendredi 13. Au Slasher, genre dont la date précise de cristallisation porte à débat, " Hell Night " apporte cependant une touche gothique insistante et imprévue. Bicoque sans age, décors présumément éclairés à la bougie  jusqu'aux fripes  de location des protagonistes (Une robe victorienne pour Mademoiselle Blair), le jet de DeSimone  tourne en partie le dos aux poncifs du genre, ou plus exactement à ses décors. Exit les banlieues résidentielles plongées dans le bleu la nuit, les camps de boyscouts réveillés par les cris de terreur des monitrices apeurées. Ce parti pris  fait de " Hell  Night " une œuvre à la tonalité étrange. Un film brillant par son ambiance plus que par son propos.


Bien aidé par la présence de Linda Blair à son générique, le film a, comme tant d'autres,  connu un certains succès en vidéocassette aux États unis. Au point que certains cinéphiles exaltés lui aient collé l'étiquette " Culte ". Une appellation qui a sans doute beaucoup plus à voir avec la nostalgie que les véritables qualités du métrage. Dans l'hexagone, " Une nuit en enfer " ( un de ses titres vidéos) a semble-t-il moins convaincu. Il n'en reste pas moins un petit Slasher fréquentable , parfois involontairement "campy" mais esthétiquement joliet.  Ce qui n'est pas une surprise lorsque l'on sait que la photographie porte la griffe de Mac Ahlberg (Re-animator, Le flic de Beverly Hills 3). 

Vampire vous avez dit vampire en bluray - La critique



Le 30 novembre prochain, c'est à dire la veille de Halloween, Carlotta films rendra disponible une très attendue édition Bluray de Vampire vous avez dit vampire ( Aka Fright Night) de Tom Holland. Un comédie horrifique qui donna la banane ou plutôt les crocs à une génération de cinéphiles ( dont votre serviteur fait partie) et qui pourrait profiter de cette ressortie pour trouver un nouveau public. Ecranbis.com ne pouvait qu'ouvrir ces colonnes numériques à cette bande hésitant entre horreur et humour...

"le récit dépose un trio d’adolescents, à mille lieux des châteaux Transylvaniens et des décors inquiétants qui firent la pulpe du cinéma d'horreur gothique."

Planté au cœur des années 80, Vampires vous avez dit vampire appartient d'abord à un véritable cycle de de comédies vampiriques et plus largement horrifiques. Les monstres dit classiques, ceux de l'Universal mais pas seulement seront en première ligne d'un processus redigestion hollywoodienne qui les conduira à changer de place de la sacro sainte culture populaire. Avec eux , le cinéma dit d' horreur entamera une mue sans précédent, glissant irrémédiablement vers le second degré, la comédie, tout en gardant la capacité d'effrayer les spectateurs... notamment par la magie de l'imagerie qu'il développe et l'évolution des techniques d'effets spéciaux mis en œuvre. Désormais, ceux qui viendront goutter aux plaisirs du récit fantastique dans les salles obscures, ne sauront jamais vraiment s'il faut rire ou frissonner de terreur en se cramponnant à son siège. 

"Hollande trouve le juste équilibre entre frissons et sourire, sans doute très aidé par des effets visuels désormais un peu daté mais toujours efficaces"

L'équilibre restera difficile à trouver. La frontière est souvent franchie sans que l'on s'en rende compte. De fait bien des métrages de l'époque mettront à coté de la cible, s’enfonçant trop loin dans la drôlerie (jusqu'au pastiche) pour parvenir à retrouver la rive de l'horreur. Reste que plusieurs films trouvèrent, peut être involontairement, la formule magique du drôlement effrayant ou de effrayamment drôle. Avec Vampire vous avez dit vampire, Tom Holland fera partie des bons élèves et livrera peut être l'une des bobines du genre les plus attachantes.

Le récit dépose un trio d’adolescents, à mille lieux des châteaux Transylvaniens et des décors inquiétants qui firent la pulpe du cinéma d'horreur gothique. Nous voilà rapatrié dans une Amérique banlieusarde et pavillonnaire, quelque peu troublée par un changement de voisinnage. Charlie Brewster , teenager sans histoire et sans relief mais grand amateur de films d'horreurs retro, en est persuadé, son nouveau voisin est un vampire qui se rend chaque nuit coupable de meurtre sanglants. Obsédé par cette croyance, le jeune homme passe une partie substantielle de son temps, à épier cette présumée bête monstrueuse, pendu à une paire de jumelle, au grand désespoir de sa petite amie et de son camarade de classe nommé Démon.



" A Travers le personnage de Peter Vincent (contraction gonflée de Peter Cushing et Vincent Price) , chasseur de vampire d’opérette, Holland s’efforce de rendre hommage à tout un pan du cinéma fantastique et du cinéma d'horreur."

Sur ce canevas devenu classique et depuis repris à toutes les sauces( Citons Paranoiak mais également Summer of 84) , Hollande trouve le juste équilibre entre frissons et sourire, sans doute très aidé par des effets visuels désormais un peu daté mais toujours efficaces. Mais le cinéaste caresse sans doute un autre objectif et vise un autre entre deux. Céder à l’appétence du public pour les personnages de vampire «new look » sans pour autant couper avec une certaine tradition cinématographique. Ainsi, a travers le personnage de Peter Vincent (contraction gonflée de Peter Cushing et Vincent Price) , chasseur de vampire d’opérette, Holland s’efforce de rendre hommage à tout un pan du cinéma fantastique et du cinéma d'horreur. Si le cocktail n'est pas parfait, il est diablement sympathique et mérite d'être redécouvert.

D'autant plus dirais-je, que le film est ici présenté dans une copie haute définition ( issu d'une restauration 4K) lui rendant justice. Pour ne rien gâcher quelques suppléments savoureux viennent compléter la galette. Dernier détails mais qui a son importance, Carlotta Films a ici fait le choix judicieux de conserver les visuels d'époque et de ne pas procéder à un hasardeux relooking photoshopé. On aime !


Claude Gaillard

Christine: un coffret Ultra Collector 4k





Depuis l'aube des années 80, une Plymouth Fury rouge sang trace sur les highway de l'imaginaire. Tremblez vidéovores de l'hexagone ! « Christine » revient dans une édition Blu-ray Ultra collector sortie tout droit des chaînes de montage de Carlotta Films. On profite de cette bonne nouvelle pour jeter un œil sous le capot d'un mythe. Ça sort le 18 septembre à grands coups de Klaxon ! En voiture Simone ! 




"Carlotta Films fidèle à sa réputation a mis le paquet avec une édition résolument luxueuse, limitée et numérotée. "

Le cinéma a plus d'une automobile au garage. De la pimpante Dolorean de « Retour vers le futur » à la Oldsmobile d' « Evil Dead », en passant par l'Interceptor de Max le fou, sur le périph' du fantastique, l'embouteillage n'est plus très loin. Mais en 1983, l'heure est au coup d’œil dans le rétroviseur, sur années cinquante, les années soixante, les caisses étendards de l'American Way Of Life et peut être le rapport troublant, étrange que le dit « sexe fort » entretient avec l'automobile. Armure roulante, maîtresse mécanique, prolongement du corps et de l’âme... Et voilà le jeune Arnie Cunningham, ado à lunette, officielle tête de turc du lycée, qui s'amourache d'une épave. Une Plymouth modèle 1985, dormant dans un jardin. La carrosserie, l'habitacle sont à refaire. Mais la belle démarre du premier tour de clef. Son nouveau propriétaire passera des nuits à retaper Christine chez Darnel,  un garage solidaire ou plutôt “ Do it yourself ”. Au bout du tunnel, un miracle, la dame de fer sort de l'atelier pour briller de mille feux sur le parking du lycée. Mais il semblerait bien que la belle rouge ait quelques cadavres dans le coffre.





Un coup d’œil dans le rétroviseur, sur années cinquante, les années soixante, les caisses étendards de l'American Way Of Life et peut être le rapport troublant, étrange que le dit sexe fort entretient avec l'automobile. Armure roulante, maîtresse mécanique, prolongement du corps et de l’âme... “

Christine, c'est aussi et peut être même surtout une rencontre au sommet. Celle de deux maitres de l'horreur. L'auteur Stephen King et le cinéaste John Carpenter. Mais ni l'un ni l'autre ne semblent alors satisfaits par le métrage qui imprime les écrans français fin janvier 1984. le premier considère l'adaptation mal fichue, le second la considère comme un film de commande. Il faudra même plusieurs années avant le Carpenter ne se réconcilie avec son œuvre. Le public, lui, est venu en masse apprécier le spectacle. Le film flirte avec le million d'entrée dans l'hexagone, tandis que sur le seul territoire américain, les producteurs doublent leur mise.




Christine, c'est aussi et peut être même surtout une rencontre au sommet. Celle de deux maitres de l'horreur. L'auteur Stephen King et le cinéaste John Carpenter. “

Carlotta Films fidèle à sa réputation a mis le paquet avec une édition résolument luxueuse, limitée et numérotée. Le film est proposé dans une toute nouvelle restauration 4K saisissante, accompagné d'un commentaire audio de John Carpenter et Keith Gordon, d'un making of copieux (SD), d'une longue conversation avec John Carpenter Filmée lors de la remise du Prix du Carrosse d’Or 2019 à l’ouverture de la 51e Quinzaine des réalisateurs, de 20 scènes coupées et de bandes annonces. Enfin cerise sur le gâteau, un livre inédit titré PLUS FURIEUSE QUE L’ENFER : LE TOURNAGE DE CHRISTINE de Lee Gambin ( Un historien du cinéma australien) vient enrichir le coffret. Nous n'avons pas pu au moment de la rédaction de cet article poser nos mains sur la version finale. Mais le script est franchement engageant. Notez que la chose sera également disponible en Blu-ray et DVD single. Roulez jeunesse !



Zombie: Le coffret qui tue !



Lancé par l'éditeur distributeur ESC Editions il y a quelques mois sur la plate forme de crowdfunding française Kiss Kiss Bank Bank (https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/zombie-dawn-of-the-dead-de-george-a-romero-coffret-collector-cult-edition), le coffret collector dit Cult'Edition de Zombie pointe enfin le bout de son nom. On nous avait promis de redécouvrir le film de Geoges A. Romero comme nous ne l'avions jamais vu. Le menu s'annonçait alléchant et à la hauteur du quarantième anniversaire de l'oeuvre. Alors mission accomplie ? Alors que les premiers envois aux contributeurs sont en cours (certains d'entre vous ont sans doute déjà la bestiole en main), nous avons pu chaparder quatre disques de test. L'avis d'Ecranbis.com. C'est ici et nul part ailleurs. 


"un électrochoc , un film gore, opulent et pour de nombreux jeunes gens de l'époque, un passeport pour une cinéphilie déviante"
En 1968, George A. Romero fait le cinéma horrifique dans la modernité avec La nuit des morts vivants ( Night of the Living Dead). Balayant en quelques tours de bobines plusieurs décennies de cinéma fantastique gothique, le film devient objet de culte et cale étalon. A tel point que l'on oublie parfois que les motivations du cinéaste n'était alors que réaliser un film d'horreur rentable. L'époque se chargera d'habiller l'effort d'un discours social, encore disserté aujourd'hui. Dix années plus tard, Romero revient à ce qui constituera un fil conducteur de carrière : Le cinéma « Mort vivant » ou cinéma « Zombie ». Une saga qui à l'image de ses protagonistes, fantômes de chair revenu de l'enfer ou de l'au delà, se relèvera sans cesse, renaîtra de ses cendres pour terroriser une nouvelle génération de cinéphile. Zombie ou Dawn of the dead est également un film sur lequel plane l'ombre d'un autre cinéaste : Dario Argento. Ce dernier se chargera d'ailleurs du montage dit « Européen », comprendre exploité en Europe. Tandis que Romero gardera la main sur le montage américain. 

" la campagne lancée par ESC Editions a remporté un vif succès , flirtant avec les 50 000€ investis par les internautes sur un objectif initial de 12 000€. Les fans ont donc tranché et à la vue du résultat, ils ont eu raison de le faire. "

A l'instar de « La nuit des morts vivants », « Zombie » sera un électrochoc , un film gore, opulent et pour de nombreux jeunes gens de l'époque, un passeport pour une cinéphilie déviante.Fort d'une dimension sociale, cette fois-ci à priori assumée, « Zombie » enflamme les esprits au point que les analyses dépassent parfois ce qui a bien voulu imprimer la pellicule et l'écran. Le sang aurait-il parfois été coupé au jus de cerveau ? Peu importe au fond si tout comme « La nuit des Morts vivant »s ; l’œuvre a un peu échappé à son créateur. Si chacun y a vu ce qu'il voulait y voir, n'a entendu que ce qu'il voulait entendre, au moins pourrons-nous nous entendre sur un point : « Zombie » a parlé à tout le monde, ou presque. 



Le film ayant déjà fait l'objet de multiples éditions DVD et de deux édition Bluray sur notre territoire, nous pouvions à juste titre nous interroger sur l'opportunité d'une nouvelle édition, d'autant plus que bon nombre d'amateurs de la saga en possèdent déjà plusieurs édition. La réponse ne s'est pas fait attendre puisque la campagne lancée par ESC Editions a remporté un vif succès , flirtant avec les 50 000€ investis par les internautes sur un objectif initial de 12 000€. Les fans ont donc tranché et à la vue du résultat, ils ont eu raison de le faire. Nous nous garderons bien de parler d'édition ultime, mais il faut constater que le contenu du coffret, reparti en quatre disques Bluray s'avère impressionnant. A commencer par le film lui même présenté dans quatres versions differentes : La fameuse version européenne monté par Dario Argento, restitué dans un tout nouveau master 4K de très grande qualité supervisé par le chef opérateur Michael Gornick, mais également la version européenne en Full Frame, la version director's cut américaine et pour la première fois une version longue présentée à Cannes, affichant un run time démentiel de 139 minutes. Soit 19 minutes de plus que la version européenne et 13 de plus que la version américaine. 


" le contenu du coffret, reparti en quatre disques Bluray s'avère impressionnant. "


Rayon supplément, le menu est gargantuesque. Le seul premier disque embarque quelques 137 minutes de bonus dont des entretiens avec Dario Argento et Julien Sévéon. Le second bluray délivre lui 93 minutes de bonus en grande partie occupé par le documentaire « The dead Will Walk » de Perry Martin. (75 minutes). 62 minutes pour la troisième galette. Le dernier disque regroupe lui le documentaire « The definitive Document of the Dead » (102 minutes) et un bonus titré « La musique de Zombie » par Julien Sévéon (19 minutes). Ajoutez l'addition pas mois de 4 commentaires audio. Difficile de trouver à redire. Enfin notons que le coffret est accompagné d'un livre et cinq tirages photos collectors sur lesquelles nous n'avons pas encore pu mettre la main. Pour acquérir cette édition très charnue, il faudra tout de même débourser quelques 69,99€.





Assassination Nation: Critique et test Bluray


Copyright Universum Film GmbH
Universal Pictures France
Sortie à la toute fin 2018 dans les salles de l'hexagone « Assassination Nation » n'a pas fait beaucoup parlé lui. Trop hystérique pour la critique bobo, peut être trop americano centré pour la France des gilets jaunes, le film de Sam Levinson nous revient comme un boomerang le 10 avril prochain des éditions DVD et Bluray concocté par Universal. Du côté d'Ecranbis.com, on s'est déjà coincé un test disc dans la platine et on vous raconte tout...même le reste. 

"Depuis les années 90, la douce Amérique fait les gros yeux à sa jeunesse dorée. Ah qu'il est loin le temps où Hollywood émerveillait des Goonies et autres simili club des cinq".

Depuis les années 90, la douce Amérique fait les gros yeux à sa jeunesse dorée. Ah qu'il est loin le temps où Hollywood émerveillait des Goonies et autres simili club des cinqs. Biberonnés à l'internet et à la real Tv, élevés en batterie dans les banlieues résidentielles, les kids de l'oncle Sam affichentune arrogance à tout épreuve et un goût pour le cynisme préoccupant. Une nouvelle génération perdue, ultra connectée, cherchant entre consumérisme exalté et puritanisme de façade, une manière d'exister.  Assassination Nation » c'est d'abord quatre bécasses carabinées, quatre pestes tendance « pervy niaises » jetées dans le panier de crabe lycéen. Les hormones bouillonnent, la libido tâtonne.. Par la magie du tout numérique, des cambriolages informatiques, du culte de la transparence ce qui aurait du resté dans le microcosme estudiantin et dans les mémoires de stockage de téléphones dernier cris, va se retrouver en ligne... Le phénomène « Leak » dans toute sa splendeur...Avec l'autre bout de la corde, une facture à payer «In real life ».


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"  Assassination Nation » a le sens de la formule mais un également un goût certains pour la symbolique, les références meta nerd et cinématographiques "

Il n'en faudra pas plus pour que Salem, petite bourgade déjà pleine d'histoires organise une nouvelle chasse aux sorcières. Le spectateur pris entre deux lignes ennemies accuse le coup et peine parfois à choisir son camps. Entre petites connes en transe et meutes de faux cul, on rêve parfois de voir le navire couler à pic. Avant de se rendre à l'évidence, «  Assassination Nation » parle de nous. De notre étonnante capacité à nous voiler la face. A l'heure de la ligue du lol et des Hashtag saignant,s notre société s'est elle même transformée en cour de récré et les surveillants sont du genre « rien à battre ». Épousant vaguement ou par la bande la cause féministe et transgenre, le jet de Sam Levinson est surtout un miroir tendu, un coup de pied dans les couilles agrémentés d'un « regardes comme t'es belle quand tu pleures ». 



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"Épousant vaguement ou par la bande la cause féministe et transgenre, le jet de Sam Levinson est surtout un miroir tendu, un coup de pied dans les couilles agrémentés d'un « regardes comme t'es belle quand tu pleures ».

Dit autrement «  Assassination Nation » a le sens de la formule mais un également un goût certains pour la symbolique, les références meta nerd et cinématographiques ( Cinéma d'exploitation japonaios entre autre)la branchitude, les effets de manches et de mode. C'est beau comme un selfie provoc trafiqué à coup de filtres... Bref cette exploration trashy et très actuelle ( d'un point de vue formel) de la planète teen occupe l'esprit bien après l’éjection de la galette. C'est dire si Ecranbis.com vous le recommande ! 


Le disque:

Pas de pépins techniques en vue mais un master haute définition très haut de gamme. Le doublage français n'est toutefois pas un modèle tant au niveau de la traduction que du jeu. Visionnage en version originale très conseillé. La section supplément est un peu décevante : Des scènes coupées ou étendues et un bétisier.

Summer of 84: Critique


“Stranger Things”, “ça” et aujourd’hui “Summer of 84”… Sur la planète fantastique, l’heure est désormais à la nostalgie, à la révérence, à l'exploration des banlieues pavillonnaires américaines et d’une décennie profondément marquée par l’imaginaire Spielbergien. Les kids des eighties et autres petits frères des Goonies se disputent désormais les écrans pour le plus grand bonheur de la génération désenchantée. Si vous avez eu le bonheur de goûter aux années Rubik’s Cube en écoutant du Ah-a sur des walkmans aux faux airs de lunch box, L’Atelier d’Images a une surprise pour vous. Une édition bluray française - au passage très attendue - de “Summer of 84”. Une galette que vous pourrez trouver dans vos vidéostores à partir du 9 avril 2019. Ecranbis.com s’est jeté dessus avec quelques jours d’avance… Magneto Serge !


Sous le soleil brûlant de l'été 1984, le jeune Davey Armstrong, pré adolescent à l'imagination définitivement fertile vient par un concours de circonstance à soupçonner son voisin, accessoirement policier de son état, d'être un dangereux tueur en série. Il embarque ses meilleures amis dans une enquête cocasse qui ne tardera pas à se transformer en une aventure périlleuse...


"Un cinéma de régurgitation mais dans l'air du temps, au maniérisme parfois forcé (trop de citation tue la citation) mais toujours sympathique"


Le trio de cinéaste québécois RKSS ( pour Road Kill Superstars, appréciez  ! ) , composé de Yoan Karl Whissel, Anouk Whissel et François Simard s’était déjà rendu coupable de “Turbo kid”. Un métrage post apocalyptique, fauché comme les blés et passablement délirant, dont la nature révérencieuse ne faisait aucun doute. Les trois geeks s’y faisaient  les portes drapeau de la culture vidéo club et d’un cinéma d’exploitation frappé par la foudre. Un cinéma de régurgitation mais dans l'air du temps, au maniérisme parfois forcé (trop de citation tue la citation) mais toujours sympathique. Avec «  Summer Of 84  », un titre qui annonce la couleur,  RKSS poursuit donc son chemin et son trip régressif avec une œuvre, certes de commande, mais diablement réussie.

En toile de fond, cette Amérique aux périphéries de ses jungles urbaines, ses pattés de villas aux pelouses soigneusement entretenues. Les mêmes qui ont accueilli plusieurs décennies de Slashers, Teen movies et autres drames estudiantins. Le voisinage, ce monde inconnu caché derrière la palissade, de l'autre côté du gazon,  cette altérite à portée de main, y titille la curiosité d'une poignées de gosses  à l'imagination débordante.  Un loup se serait-il glissé dans le poulailler  ?  Un croquemitaine aurait-il posé ses valises en plein rêve américain? La normalité n'est pas  le plus efficace des camouflage  ? La thématique est  déjà abondamment illustrée – The Burbs du vénérable Joe Dante, ou encore plus récemment   Paranoïak de D.J. Caruso. L'on craint donc que Yoan Karl Whissel, Anouk Whissel et François Simard ne trouvent rien à ajouter à une équation au résultat connu d'avance.


«  Summer of 84  est d'abord un exercice de style, une succès formelle dont la substance hésite sans cesse entre le devoir inspiré et la franche réussite."


On craint , à juste titre, devrais-je ajouter car  sans surprise aucune, «  Summer of 84  » ne fabrique ni mythologie, ni univers et se contente de suivre les rails. Mais comme souvent tout est dans l'art et la manière.  «  Summer of 84  » est d'abord un exercice de style, une succès formelle dont la substance hésite sans cesse entre le devoir inspiré et la franche réussite. Dès lors, pourquoi devrions-nous bouder notre plaisir  ? Au diable les pisses froids et les cinéphiles exigeant, il y a ici de quoi nourrir nos passions pour le 7e art tout en nous remémorant nos plus belles années. Et ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion de faire d'une  seule pierre deux aussi jolis coups  !


Livres: Time Demon et Jurassic Trash, vingt ans après...



Deux films de série Z fêtent leur anniversaire, avec deux livres collectors en tirages limités.Voir le fondateur de Mad Movies, Jean-Pierre Putters, tirer au pistolet automatique habillé en nazi, le chanteur Edouardo (le tube des années 90 "Je t'aime le lundi") murmurer une berceuse à un dinosaure féroce, ou les stars du X Coralie Trinh Thi et Elodie Chérie lancées à la poursuite d'un savant fou, ça n'a pas de prix. C'était ce que proposaient sans aucun complexe les films Time Demon et Jurassic Trash, sortis en 1996 et 1998. Tournées pour quelques euros (pardon, francs), ces séries Z parodiques assumées, distribuées jadis en cassettes VHS, puis resorties en DVD en 2011 aux éditions Bach Films, bénéficient aujourd'hui de deux livres spécialement édités pour fêter leur vingtième anniversaire. Time Demon, vingt ans déjà et Jurassic Trash, vingt ans déjà, sont deux ouvrages mini-format riches de photos inédites et d'interviews narrant les dessous de ces tournages hors normes.



Le réalisateur Julien Richard-Thomson (alias Richard J.Thomson) qui était étudiant en cinéma à l'époque, a depuis poursuivi son chemin dans le film de genre, avec de grandes difficultés pour monter ses projets déjantés. Dans une interview parue en 1999 et reproduite dans l'un des livres, le jeune réalisateur explique qu'il tourne ces longs-métrages à la fois par amour pour le cinéma Bis et aussi "pour se faire une carte de visite". Tandis que Putters, entre deux anecdotes, nous apprend qu'il a failli laisser sa peau sur le tournage de Time Demon. Des ovnis filmiques, devenus cultes, dont tous les secrets sont contenus dans ces deux petits books indispensables pour tout amateur de série Z et de cinéma indépendant. (Jaguarundi Editions, tirages limités, disponibles sur le site de Jaguarundi Films ou à Metaluna Store)


A.B



La fille de Dracula: Critique et test Bluray



Attention brave gens, dans quelques jours, Ecranbis.com baissera le rideau pour les sacro saintes vacances d'été. Mais ne croyez surtout pas qu'on va se la couler douce ! On vous avez annoncé une grosse nouvelle au printemps denier, on a tenu parole avec Bad requins, le premier livre plein d'Ecranbis dedans ! Qui sortira bientôt chez Hugginn & Muninn...Et bien On vous annonce du encore plus fort, pour les semaines qui viennent... Mais on n'est pas là pour faire notre petite auto promo ;..Place à la chronique du jour: La fille de Dracula ! 

"Jess Franco... le roi du zoom, du focus et du scénario fuyant, le seul cinéaste ayant réussi l'exploit de faire du poils de bras un objet potentiellement érotique"


En 1972, le roi du zoom, du focus et du scénario fuyant, le seul cinéaste ayant reussi l'exploit de faire du poils de bras un objet potentiellement érotique, Jess Franco, l'homme à la caméra érectile, livrera pas moins de neuf mirages pélliculés. Parmi lequel, Artus films a extrait «La fille de Dracula». Métrage à ne surtout pas confondre à son homonyme Dracula's Daughter (1936) de Lambert Hillyer. La fille de Dracula, version franco , c'est une production franco portugaise sur laquelle plane le spectre de Robert de Nesle, producteur français fameux . Mais c'est aussi un film fantastique dont la substance et le propos vampirique apparaît comme un peu fuyant. Ici tout semble dans l'atmosphère, atmosphère chargée d'érotisme … ou érotisme chargé d'atmosphère pourrait-on écrire tant le petit Jesus semble concentré sur la distribution féminine de son chef d’œuvre.


"Une atmosphère chargée d'érotisme … ou un érotisme chargé d'atmosphère pourrait-on écrire tant le petit Jesus semble concentré sur la distribution féminine de son chef d’œuvre"

Le spectateur tente péniblement de s'accrocher à la «oh cruelle destiné» de la belle Luisa venue courageusement au chevet de sa grand mère. Non contente d'avoir dérangé la quasi totalité des acteurs du films et sa petite fille, la vieille baronne Karlstein ne trouve rien que de lui agiter sous le nez la terrible malédiction qui frappe la famille depuis des générations. L'ancienne ayant fermé son parapluie, la petiote au regard allume barbecue se retrouve avec un cadavre dans le placard ou plus exactement dans le cas présent, un vampire dans la cypte. Bref, le genre de détail qui peut vous gâcher des vacances au Portugal.


"une histoire d'hésitation permanente, de déambulation dans un rêve éveillé et de scènes de fesses à fesses hypnotiques. Un film de chair, un film de peau … tout entier dévolu à une Britt Nichols en flamme et une Anne Libert qui ne fait rien pour l'éteindre... "

« On s'en fout » semble murmurer Jess Franco dans chaque plan. «Pas mieux !» lui répond le brave Howard Vernon, qui trouve ici son premier rôle couché. Le reste est une histoire d'hésitation permanente, de déambulation dans un rêve éveillé et de scènes de fesses à fesses hypnotiques. Un film de chair, un film de peau … tout entier dévolu à une Britt Nichols en flamme et une Anne Libert qui ne fait rien pour l'éteindre... Bien que très économique et donnant l'impression de tourner en rond, impression renforcée par l'utilisation de décors naturels vus et revus chez le cinéaste , bien que très inconstant dans la forme, cette Fille de Dracula finit pas faire son petit effet. Certes ce n'est pas un Franco majeur mais les quelques qualités du film sauront à coup sûr aiguisé la passion des frnacophiles.



Un œil sur le disque :
Artus films a misé sur une édition combo dont le disque DVD reprend le contenu du disque Bluray, la haute définition en moins, il va de soit. Le master HD parlons en est justement un des points forts de l'édition, du 1080p respectueux du format scope d'origine, accompagné d'une seule et unique piste audio en français. Dans la crypte aux suppléments, nous avons droit à une présentation du film par Jean François Rauger, des films annonces et un diaporama d'affiches et de photos.




Xtro: Critique et test Bluray (Import UK)





Mauvaises nouvelles des étoiles et bonne nouvelle d'outre manche. Xtro, métrage culte si il en est vient d’atterrir sur le chariot des platines britanniques dans une édition Bluray à la haute définition et aux contenus définitivement réjouissants. De quoi jeter par la fenêtre vos bons vieux DVD frenchy et repartir à la rencontre d'un des plus terrifiants visiteurs que notre bonne vieille planète ait jamais connu. Non tous les E.T. Ne sont pas nos amis, la preuve dans une  chronique de l'Ecranbis.com qui sent déjà la crème solaire et les chouchous.Et pour cause  il s'agit d'une des toutes dernières  publications avant la sacro-sainte trêve estivale. Vive les congés (pas) payés !


  «...un des plus terrifiants visiteurs que notre bonne vieille planète ait jamais connu. Non tous les E.T. Ne sont pas nos amis!»

En 1982, une petite créature extra-terrestre, botaniste à ses heures perdues vient gratter l'amitié des kidz de l’Amérique. Avec le E.T. De Steven Spielberg , l'extra-terrestre abandonne tout machiavélisme ou volonté invasive pour devenir la coqueluche des enfants, une peluche vendue à prix d'or et un  nouveau filon pour les fabricants de produits dérivés.E.T. l'extra-terrestre vient de fait terminer le virage opéré par science fiction américaine quelques années plus tôt avec Rencontre du troisième type. L'être tombé des étoiles, après avoir personnifié des décennies durant le péril rouge et dépeint une vision profondément paranoïaque de l’altérité, est désormais vue à travers le prisme d'un positivisme très années 80.



« ...le cinéma britannique s'essaye à un mariage devenu pratiquement anachronique: Science fiction et horreur seront au flippant menu d'XTro»

A des années lumières des communications musicales improbables et des appels téléphoniques très longue distance à coup d'antenne parapluie, dans les rues les plus sombre du cinéma fantastique la résistance s'organise. Un an seulement après la rencontre entre  Elliott et son alien , comprendre Henry Thomas et quelques bouts de latex, nos cousins grand bretons  s'essayent à un mariage devenu pratiquement anachronique: Science fiction et horreur seront au flippant menu du XTro de Harry Bromley Davenport. Problème de taille, le jadis si prolifique cinéma fantastique anglais est en panne sèche sur les routes de l'imaginaire. Il faudra donc tendre les braspar dessus l'océan atlantique ou plus exactement à Robert Shaye, l'un des fondateur d'une New Line Cinéma pas encore sous le giron de la Warner. La firme veut ré-orienter sa production dans le cinéma de genre. Elle en fera la preuve avec les Griffes de la Nuit de Craven...Mais l'heure est à un autre type de cauchemars...




«Xtro...vient surtout défier Spielberg sur son propre terrain et trace les contours d'une nouvelle forme de rencontre entre un extra-terrestre et un enfant. Un anti E.T. En quelques sortes»

Dès sa sortie sur les écrans, le jet de Harry Bromley Davenport fait office d’électro choc pelliculaire. Xtro remporte haut la main le grand prix du festival du film fantastique de Paris en 1983 et restera des années durant un véritable hit dans les vidéo clubs de France et de Navarre. Un fait totalement étonnant si l'on considère que cette bobine prend toute l'industrie du cinéma de l'époque à rebrousse poil. Tout commence alors qu'une après midi le petit Tony voit Sam, son père être enlevé par une étrange lumière blanche. Mais trois années plus tard, alors que la vie tente de reprendre contre vent et marée  son cours, Sam réapparaît sur terre sous la forme d'une créature des plus antipathiques. Pas plus question de «téléphoner maison», que de repartir sans sa progéniture. Sam n'est revenu que pour arracher son fils à l'orange bleu. 




«le film marque au moins autant pour ses délicieux effets spéciaux que pour l'ambiance qu'il parvient à installer.

Formidablement  tortueux pour ne pas écrire tarabiscoté, le propos s'offre un chapelet de scènes horrifiques à l’esthétique marquante et vient surtout défier Spielberg sur son propre terrain. Xtro trace les contours d'une nouvelle forme de rencontre entre un extra-terrestre et un enfant. Un Anti E.T. En quelques sortes. Imaginatif d'un bout à l'autre, parfois trop pour que ne pas tomber une certaine opacité narrative, le film connait quelques moments d'égarement et s'autorise une originalité  toute britannique ...reste qu'Xtro marquera au fer blanc les mémoires...  au moins autant pour ses délicieux effets spéciaux que pour l'ambiance qu'il parvient à installer. Un voyage au bout de l'horreur, qui nous fera observer les cieux étoilées avec inquiétudes et effroi. Un classique que tout amateur de sueurs froides se doit de conserver dans ses archives.





Un œil sur le disque:

La chose est disponible en édition limitée  avec art work réversible. Le film a bénéficié d'un nouvelle restauration de Second Sight. Xtro n'a jamais fait aussi peur que dans ce tranfert haute définition.  Pas de piste audio ou de sous titres français en vue, mais sachez que le disque embarque des sous titres anglais. Rayon supplément ça ne rigole pas avec un documentaire de 57 minutes "Xploring Xtro", deux  featurettes inédite  "The World of Xtro" et "Beyond Xtro" incluant des "test footage" de XTro Xposed. En plus un livret et un CD de la bande originale.  Sortie le 2 juillet  2018 mais c'est visiblement déjà commandable...