Non, vous ne rêvez pas, le nouveau Renny Harlin débarque en France directement sur le marché de la vidéo, sans passer par la case « salles obscures ». 5 days of war, retitré Etat de guerre sortira en Dvd et Bluray le 1er septembre 2011 chez Entertainment One/ Aventi. Au programme, un casting hollywoodien, un budget de 20 millions de dollars, un contexte historique des plus complexes et bien peu de recul. Ecranbis.com s'est scotché à cette péloche le temps d'un review guerrier ! Sir, yes Sir!
Synopsis :
Août 2008, le journaliste américain Thomas Anders et son cameraman Chris se rendent en Géorgie afin d’être les premiers à couvrir un conflit imminent avec la Russie. En route vers l’Ossétie du Sud, Thomas et Chris rencontrent une jeune Géorgienne, Tatia, qui les guide au milieu des bombardements massifs et des exécutions sommaires. Les trois protagonistes filment des crimes brutaux et injustifiés afin de les diffuser dans le monde entier, mais ils sont faits prisonniers avant de pouvoir transmettre les images. Ils savent alors que leurs vies ne tiennent plus qu’à une carte-mémoire, pièce compromettante pour les Russes.
Critique :
C'est au milieu des années 80 avec « Born American » rejeton pelliculé de la guerre froide, que le réalisateur finlandais Renny Harlin se lance à la conquête d'Hollywood. Débute alors une lente mais inexorable ascension vers les sommets du box office, qui le conduira d'abord sous ailes de Charles Band pour qui il signe un des derniers films d'Empire Pictures, le fort sympathique PRISON. Toujours en 1988 , en plein élan fantastico-horrifique , il se fend d'un recommandable 4ème opus de la série des Freddy. Mais c'est avec Die Hard 2 , suite de « Piège de cristal. » qu'Harlin décroche son passeport de « Blockbuster maker ». Il réalisera ainsi plusieurs Stallone (Driven , Cliffhanger) , ne manquant pas de s'offrir quelques nouvelles escapades dans le fantastique pur jus avec par exemple le décevant « Peur Bleue » ou les plus recommandables « Le pacte de sang » et « l'exorciste : au commencement ».
Lorsque le projet de « 5 days of war » atterrit sur son bureau , Renny Harlin sent que le film est pour lui. Pourtant sur le papier, Etat de guerre a tout de la bobine casse gueule, tant les enjeux et le contexte historique qui lui servent de décors apparaissent comme complexes. D'ailleurs le réalisateur aura bien du mal à réunir les fonds nécessaires à la production. Il parvient cependant à lever 20 millions de dollars et part tourner le film que nous connaitrons sous le titre "Etat de guerre" en Géorgie sur les lieux même du conflit, quelques mois seulement après les combats.
La deuxième guerre d'Ossetie du Sud a débuté le 7 août 2008 par une attaque de l'armée géorgienne dans une province alors indépendante : L'Ossetie du Sud. (Pro russe) L'armée russe riposte immédiatement, repousse les troupes de Saakachvili ( Pro Américain ) et lance même ses blindés à l’intérieur des territoires Georgiens. Après plusieurs jours de bombardements, un cessé le feu met fin au conflit. Ce nouvel épisode fait bien entendu écho à l'histoire tortueuse de l'Ossétie, partagée en deux par Staline dans les années 20 est désormais champs de bataille d’intérêts politiques divers et variés. Voir Hollywood à peine un an après la fin du conflit, débarquer avec ses grands sabots (La 1ere victime de la guerre est la vérité...ouaaa !!! Merci l'oncle Sam ) , offrant à Saakachvili les traits d'Andy Garcia a tout de l'entreprise cinématographique inquiétante. On se souvient par exemple du Warriors de Peter Kominsky, produit par la BBC après la guerre de l'ex yougoslavie, une œuvre troublante mais qui manquait terriblement de recul et d'impartialité.
En prenant donc comme toile de fond le conflit Ossète, Harlin prend de grands risques. D'ailleurs en dépit d'une volonté d'imposer la vision des reporters de guerre auxquels il dédie d'ailleurs son film, « État de guerre » tombe dans le panneau , à savoir un manichéisme hollywodien d'un autre temps . N'est pas Predrag Antonijevic (Réalisateur de Savior produit par Oliver Stone) qui veut... Et on aurait préféré que ce cher Renny se consacre à l'exposition de l'absurdité de la guerre , à ses victimes plutôt que de s'embourber dans une mise en scène à la « Air Force one » du président Géorgien.
Le sous-discours politico-historique très discutable de la chose ( et discuté jusque sur l'imdb) évacué, « État de guerre » s'avère un petit film visuellement bien ficelé tirant partie des capacités techniques et du talent de son réalisateur lorsqu'il s'agit de filmer explosions, fusillades et scènes d'actions dans un scope d'école. Les apparitions de Val Kilmer , Andy Garcia et Dean Cain, bien que très secondaires tirant la chose vers le haut , habillé d'une « love story » providentielle, État de Guerre se laisse visionner avec un certain intérêt. Au fond, on finit même par se demander si Harlin, ce spécialiste du cinéma populaire n'aurait pas du se contenter de faire ce qu'il fait de mieux : Un film d'action déshabillé de toute autres ambition que celle de divertir....
Test technique :
Le disque de test qui nous a été envoyé présente le film dans son format scope d'origine avec une qualité d'image aux limites de ce que peut fournir le support DVD. Rien à redire sur le qualité visuelle de la chose. Trois mixages audio sont embarqués sur le disque (Français/anglais /allemand) ainsi que des sous titres dans ces mêmes trois langue. Rayon bonus, 3 bandes annonces se lancent au démarrage du disque ( Bang Bang Club , Walking dead saison 1 et Age of Dragons) . Nous avons également droit à des entretiens (28 minutes) intéressants bien que très auto promo et un making of de 15 minutes à l'intérêt beaucoup plus relatif. Une édition très correcte donc.