Echap: Critique et test DVD


Echap, prototype-même de la production fantastique « DIY » made in France nous arrive le 15 novembre prochain en édition DVD collector grâce aux efforts d'Emylia. Au programme jolies filles, spiritisme et système D. Ecranbis.com vous invite à poser le doigt sur le verre...R...E....V....I...E....W...

Synopsis :

Un lendemain de beuverie, 5 copines en week-end d'enterrement de vie de jeune fille se lancent dans une séance de spiritisme. En tombant sur un ancien camarade de classe aussi décédé que collant, les jeunes femmes vont vite s'apercevoir que dans le monde du cyber-spiritisme, on ne bloque pas un esprit aussi facilement qu'un contact Msn. Dans certains cas, la touche Echap ne sert plus à rien.







Critique :


Peut-on réaliser un film avec le faramineux budget de 1500€ ? A cette épineuse question quasi existentielle, Christophe Trent Berthemin et Dist de Kaerth répondent oui. Tourné en une petite semaine, sans grande préparation, Echap aurait pu rester bloqué dans les profondeurs du cinéma underground frenchy. Mais chez Emylia, éditeur pas frileux pour un sou, on en a décidé autrement. Notre péloche aura droit à son DVD et une édition collector s'il vous plait. Un effort à mettre en parallèle avec la récente édition de « Blackaria» du côté du «chat qui fume » et une bonne nouvelle pour les amateurs de cinéma de mauvais genre que nous sommes.




L'idée d'Echap vient à ses deux géniteurs en juin 2010. Le scénario est écrit dans la foulée,le tournage débute en Août dans le Nord Est de la France et dans une certaine bonne humeur (du moins c'est ce qui transpire du making of présent sur la galette). Sachant que le fantasticovore compulsif aime plus que tout les belles choses, Trent et Dist sont allé chercher du côté du cinéma pour monsieur célibataire, quelques beaux spécimens de demoiselles peu farouches. Anna Polina, Etoile fumante de la galaxie Dorcel, en tête. Mais aussi Graziella Diamond, Eliska Cross et Lavandra May qui ont promené leur joli petit minois (et le reste...) sur les plages du triple X. En prime, deux comédiennes plus ...comment dire...traditionnelles : l'animatrice Noémie Alazard-Vachet et Lussi, ex canditate de la Nouvelle Star.

Bien entendu nos 5 petits anges ou 5 petits démons, on vous laisse choisir, vont se laisser aller à une séance de Wija d'anthologie au cours de laquelle Noémie rentre en contact avec un jeune home qu'elle a, par le passé, humilié (en lui plantant un lapin d'enfer devant un cinéma qui programmait , devinez quoi ? Un film d'horreur ...). Jeune garçon qui, ne se remettant pas d'un tel affront, a depuis préféré mettre fin à son existence terrestre mais semble continuer de l'au delà à alimenter sa page Facebook. Avec son Poltergeist accro aux nouvelles technos, Echap établit un parallèle amusant entre la séance de spiritisme, les réseaux sociaux et les messageries instantanées. Possession, télé et radio qui parle, envois de photo en MMS, tous les moyens seront bons pour donner à nos chères demoiselles quelques bouffées de chaleur et plus si affinité.




Les 1500 € dont nous vous parlions un peu plus haut étant passés de l'aveu même des deux réalisateurs dans les billets de train et le catering, Echap se voit contraint de jouer la carte du huis clos vidéastique. La perspective de s'enfermer 78 minutes durant en si charmante compagnie ne devrait cependant pas poser beaucoup de problèmes à notre lectorat masculin. On vous voit arriver. Un film d'épouvante avec des actrices X... C'est la promesse de quelques litres de sang et de sueurs. Mais assez curieusement, le film tourne le dos à ces facilités , préférant jouer la carte de la frustration ou de l'implicite. On est d'ailleurs allé questionner l'un des réalisateurs sur ce choix dans une interview publiée la semaine dernière dans nos colonnes numériques. Et il faut dire que sur ce plan c'est assez réussi. Bref dans Echap, on ne voit pas grand chose mais on y pense beaucoup.

Alors bien sûr, les passionnés de l'autre cinéma et les affamés de la péloche obscure que nous sommes, inscriront d'entrée l'effort de Dist et Trent dans la nouvelle vague du cinéma «Fais-le toi-même» et applaudiront cette résurgence d'un cinéma bis ou Z français des deux mains, des deux pieds, en se frottant même (pour les moins urbains d'entre nous) contre les arbres. Mais ce cinéma plongeant ses tentacules baveuses dans l’expérimentation et le système D peut-il se faire une place à l'heure du divertissement standardisé ? Public es-tu là ? Voilà la question qui est finalement posée par «Echap» et autres sauts de l'ange permis par la vidéo numérique. Quand on voit comment certaines petites bobines se font démonter en 3 lignes et une vanne dans la presse spécialisée ou sur l'internet, il y a de quoi se faire du soucis. En tous les cas, du côté d'Ecranbis.com on continuera à soutenir ce genre de péloches, aussi expérimentales et imparfaites soient-elles, contre vents et marées... Et les doigts croisés. Parce qu'on s'y reconnait dedans...( c'est peut être ça le plus flippant!)  et parce qu'on les aime.



Test technique :

Emylia s'est fendu d'une chouette galette  proposant le film dans son format d'origine 1.78 accompagné d'un mixage dd5.1 et des sous titres anglais. Le point fort de cette édition est à chercher au rayon bonus. Au programme :  Un commentaire audio, un Making of (Escape frome Echap), un doc sur l'avant première parisienne dans la salle de Mocky (Le Desperado), les dédicaces au  Paris Manga, un clip vidéo de Lussi , une galerie photo, une bande annonce et la bande originale !