Coup dur pour les amateurs de cinéma horrifique ! L'édition Combo Blu-ray & DVD française de « Hell
Night » (1981), initialement annoncée dans les bacs pour le mois
d'Avril, a été, confinement oblige, repoussée au 22 mai 2020.
Mais cette fois pas de lézard en vue, les disques ont bel et bien
débarqué dans les rayons de vos vidéostores favoris. Un occasion
immanquable de jeter un œil sur un petit slasher devenu invisible (dans l'hexagone du moins) depuis son exploitation en vidéo cassette.
Ecranbis.com, toujours partant pour les trips nostalgiques et tranchants s'est
porté volontaire. Récit d'une nuit en enfer, la joliette
et joufflue Linda Blair en prime !
"le jet de DeSimone tourne en partie le dos aux poncifs du genre, ou
plus exactement à ses décors. Exit les banlieues résidentielles plongées
dans le bleu la nuit , les camps de boyscouts réveillés par les cris de
terreur"
Première bonne surprise, Rimini Edition a déroulé le tapis rouge. Au programme, une édition définitivement séduisante rassemblant un disque Blu-ray , un disque DVD et un livret de vingt pages rédigé et supervisé par Marc Toullec, le tout embarqué dans un écrin cartonné esthétiquement réussi. Rayon bonus, des entretiens conséquents ( et présentés en VOST et en HD ) de la comédienne Linda Blair, du réalisateur Tom DeSimone et enfin directeur artistique Steven G. Legler viennent enrichir la partie "suppléments ". 83 minutes de Bonus pour un Slasher relativement obscure et anecdotique, difficile d'en demander plus ! Enfin le master haute définition utilisé s'avère convaincant même si il présente ci et là quelques imperfections. Une chose reste toutefois sûre, nous n'avions jamais vu l’œuvrette de Tom DeSimone dans de meilleures conditions.
" Hell Night mise sur une touche gothique insistante et imprévue."
Par une nuit très sombre et très arrosée, quatre jeunes gens (dont belle Marti interprétée par Linda Blair) s’apprêtent à célébrer leur entrée dans une fraternité étudiante. Évidemment, " faire partie de la bande " demande de prendre un peu sur soi. Les autres membres du groupes sont aussi taquins qu'inventifs et ont imaginé un bizutage d'un genre nouveau . Marti et ses compagnons de fortune devront passer la nuit dans un manoir abandonné, sans électricité et sans téléphone. Un endroit réputé maudit. Quelques années plutôt, une famille y a en effet été massacrée. On raconte à qui veut l'entendre que lorsque la Police arriva sur les lieux du crime, un corps manquait à l'appel, celui d'un enfant défiguré et monstrueux. La pauvre âme roderait désormais dans le parc, aux abords de la bâtisse.
"un petit Slasher fréquentable , parfois involontairement campy mais esthétiquement joliet. "
Sur cette trame très classique, Tom DeSimone accouche d'une œuvrette assez convenue. Ou plutôt que le spectateurs peinera quelque peu à distinguer des nombreuses productions du même acabit, les décalques plus ou moins inspirées de Halloween puis de Vendredi 13. Au Slasher, genre dont la date précise de cristallisation porte à débat, " Hell Night " apporte cependant une touche gothique insistante et imprévue. Bicoque sans age, décors présumément éclairés à la bougie jusqu'aux fripes de location des protagonistes (Une robe victorienne pour Mademoiselle Blair), le jet de DeSimone tourne en partie le dos aux poncifs du genre, ou plus exactement à ses décors. Exit les banlieues résidentielles plongées dans le bleu la nuit, les camps de boyscouts réveillés par les cris de terreur des monitrices apeurées. Ce parti pris fait de " Hell Night " une œuvre à la tonalité étrange. Un film brillant par son ambiance plus que par son propos.
Bien aidé par la présence de Linda Blair à son générique, le film a, comme tant d'autres, connu un certains succès en vidéocassette aux États unis. Au point que certains cinéphiles exaltés lui aient collé l'étiquette " Culte ". Une appellation qui a sans doute beaucoup plus à voir avec la nostalgie que les véritables qualités du métrage. Dans l'hexagone, " Une nuit en enfer " ( un de ses titres vidéos) a semble-t-il moins convaincu. Il n'en reste pas moins un petit Slasher fréquentable , parfois involontairement "campy" mais esthétiquement joliet. Ce qui n'est pas une surprise lorsque l'on sait que la photographie porte la griffe de Mac Ahlberg (Re-animator, Le flic de Beverly Hills 3).