Poursuite mortelle : Critique et test DVD

Après un petit tour par le PIFFF (comprenez le Paris International Fantastic Film Festival) et par Stiges, "A lonely place to die" débarque enfin sur les platines DVD et Bluray françaises. C'est E-One entertainement qui régale le 1er février prochain. Au programme, un trip écossais pour 5 randonneurs en manque d'aventure et d'effort, une fillette enterrée vivante et une Mélissa George survoltée . Avec tout ça on avait presque oublié de vous dire que la chose a été rebaptisée «poursuite mortelle» dans notre petite et obscure contrée. (Mais pourquoi ?)  Ecranbis.com l'a vu, et on vous en parle... Maintenant.


Synopsis :

Un groupe de cinq randonneurs part escalader les Highlands d'Ecosse lorsqu'ils découvrent une fillette serbe enterré vivante en pleine forêt. Alors qu'ils tentent de la sauver, les ravisseurs les prennent en chasses tels des animaux et une course poursuite sans répit commence. Le groupe traqué doit en plus éviter les pièges de la montagne, où il n'y a nulle part où se cacher.





Critique :

Le problème des bobines qui caressent les écrans des grands festivals européens, c'est que tout le monde, ceux qui l'on vu et les autres, finissent par avoir un avis dessus et ce plusieurs mois avant qu'un test disc ne tombe dans les platines de la presse et des sites spécialisés. Il arrive parfois (et disons même souvent) que certains d'entre nous, journalistes, blogueurs, pris dans une ambiance festivalière (les joies de l'open bar ?) se mettent à chanter les louanges de péloches au demeurant sympathiques mais pas forcément révolutionnaires. Rien de très grave et on finira même par s'amuser (après coup) du foin fait autour d'un Blood Island, descendu des sommets enneigés de Gerardmer, auréolé d'un grand prix. On ne va donc pas vous le cacher, en dépit des échos positifs recueillis  ci et  là, du côté d'Ecranbis.com nous n'attendions pas grand chose de "A lonely place to die».





40 ans de survival ... à ce niveau là d'exploration, le sous-genre a-t-il encore quelque chose à cacher ou à offrir aux cinévores éduqués ? En guise de moteur, la cale étalon de l'héroïne increvable, celle qui a survécu à trente jours de nuit et Triangle : Melissa George. L'excitatiomètre à zéro (Interetcardiogramme plat) nous avons tout de même décidé de laisser une chance à cette bobine forestière et nous avons par conséquent supplié (en nous roulant nu par terre… C'était pas beau à voir) le service presse de E-one de nous faire parvenir une galette argentée. Et ... Grand bien nous en a pris! Calmons-nous toutefois, nous n'avons pas pour autant  retourné notre veste et nous confirmons que l'apport de «Poursuite Mortelle» au genre est absolument insignifiant. Ce qui ne nous a pas empêché de prendre un pied terrible à ce visionnage...




Comment arriver à un verdict aussi paradoxal ? Je crois que nous pointons du doigt l'une des grandes caractéristiques du cinéma de genre et de façon plus large du cinéma d'exploitation. Nous sommes face à quelque chose qui repose plus volontiers sur un mécanisme que sur un concept. Ceci explique en partie qu'un 28 jours plus tard (pour piocher un autre exemple chez nos voisins d'Outre Manche) soit un excellent film reposant sur un fil prêt à rompre (la thématique zombie). Alors bien sûr il arrive de temps à autre qu'une bobine parvienne à marier une thématique particulièrement neuve à une excellence formelle ce qui donne en général une œuvre marquante dont Déliverance (restons dans le survival) , mais aussi Matrix, Cube, les dents de la mer et j'en passe, sont de magnifiques exemples.



A lonely place to die s'inscrit évidemment plus dans la première catégorie. Mais un fois relevée la non-appartenance de l'effort de Julian Gilbey au club très privé des chefs d'oeuvres du cinéma moderne, on est, par souci d'honnêteté, obligé de concéder qu'il s'agit d'une bobine redoutablement bien construite et contre toute attente enthousiasmante. On pourra toujours dire que la seconde partie du métrage ne tient pas forcément toutes les promesses des premières 45 minutes et que Poursuite Mortelle laisse un peu d'intensité et quelques plumes dans un discutable changement de décors. De là à dire que le film s'embourbe, il y a là une montagne que nous n’escaladerons pas... Bref, que vous soyez emballés par avance ou sceptiques, Poursuite Mortelle est un remarquable divertissement et l'un des visionnages incontournables de ce début février. Du côté d'ecranbis.com, on sort le carton 15/20.


Test technique:

E-one présente cette poursuite mortelle dans une édition DVD techniquement haut gamme, qui présente toutefois des petits défauts de compression inhérents au support. Bref pour profiter au mieux des superbes décors et de la photo léchée de l'effort de Hilbey, le passage à la HD et par conséquent au Bluray est vivement conseillé. Format scope respecté ! Rien à redire du côté du mixage audio qui se montre dynamique et généreux. DD 5.1 à tous les étages (français/anglais et sous titres français en bonus). Le point fort de l'édition est à chercher dans la partie suppléments qui permet de découvrir quelques films annonces (Retreat, Braqueurs, the walking dead) au lancement du disque mais surtout un making of massif (78 minutes montre en main) qui devrait rassasier les plus curieux des cinévores. Bonne pioche !