The Thing 2011: Critique et test DVD


Sorti cet automne dans les salles françaises, «The Thing» version 2011 a partagé (et ce n'est rien de le dire) la critique... Pas refroidi, Universal lui offre un deuxième tour de piste en DVD et Bluray le 14 février (bonne Saint Valentin!). Que reste-t-il de l'effort prequelisant de Matthijs van Heijningen sur petit écran ? Pour le savoir, Ecranbis.com a chaussé ses après-ski et sorti le cache-oreilles de compétition ... Review....

Synopsis :

La paléontologue Kate Lloyd part en Antarctique rejoindre une équipe de scientifiques norvégiens qui a localisé un vaisseau extraterrestre emprisonné dans la glace. Elle y découvre un organisme qui semble s’être éteint au moment du crash, de multiples années auparavant. Mais une manipulation élémentaire libère accidentellement la créature de sa prison glacée. Capable de reproduire à la perfection tout organisme vivant, elle s’abat sur les membres de l’expédition, les décimant un à un. Kate s’allie au pilote américain Carter pour tenter de mettre fin au carnage. Aux confins d’un continent aussi fascinant qu’hostile, le prédateur protéiforme venu d’un autre monde tente de survivre et de prospérer aux dépens d’humains terrorisés qu’il infecte et pousse à s’entre-tuer



Critique :

Les voies du cinéma sont impénétrables ! Sorti en 1982, la même année que le E.T. de Steven Spielberg, «The Thing» de John Carpenter, remake de «La chose d'un autre monde» (1951) fut pour commencer un échec commercial. Ce qui n'a pas empêché cette version polaire et SF des «Dix petits nègres» de marquer des générations de cinéphiles et de cinéastes. Au point qu'aujourd'hui ce flop rutilant qui faillit coûter à son géniteur sa carrière est unanimement considéré comme un chef d'œuvre du cinéma fantastico-horrifique voire l'archétype du  film cathédrale. La simple perspective de voir ce remake heureux (comme quoi c'est possible) à nouveau remaké a bien entendu attisé une polémique très actuelle. Depuis quelques années, à grand coup de Reload, de Reboot, Hollywood lancé dans une dynamique hésitante entre l'introspection et le lifting, tourne en rond. Un grand recyclage qui fait passer les classiques du genre pour de vulgaires recettes. On ne prend pas les mêmes et on recommence. Vendredi 13, Les griffes de la nuit, La colline à des yeux, Prom Night,... On ne compte plus les monuments passés au rafraîchissement forcé et par la case cover cinématographique.



Quel sens donner de ce tsunami de resucées pelliculées ? La question se pose à chaque bobine plus insistamment et les pauvres justifications des «auteurs» (on insiste sur les guillemets) de ces contrefaçons souvent grossières peinent à convaincre. Comme pour s'excuser par avance de mettre le nez dans l'œuvre d'un des plus grands cinéastes de ces 40 dernières années, Matthijs Van Heljningen opte pour le prologue. Son «The Thing"  sera un prequel mais conservera paradoxalement le titre du film de Big John situant son effort quelque part (on ne sait pas trop où) entre la révérence et la tentative d'éclipse. Rendons à César ce qui est César, ce The Thing reloaded explore l'édifice givré du Charpentier sur la pointe des pieds, multipliant les courbettes et affichant à chaque plan son souci du détail. Le moindre élément de l'introduction du film original (Jusqu'au détail d'arrière plan) trouvera donc son explication.



Sur ce point la promesse est tenue et on se félicitera des efforts stylistiques déployés par Heljningen pour emboîter le pas à Big John ou plutôt le précéder. D'ailleurs, faut-il l'avouer, tout fonctionne dans ce «The Thing», cinématographiquement pour commencer, scénaristiquement pour poursuivre. La mécanique parfaitement calquée sur l'œuvre originelle ne se trouve nullement grippée par le gel ou le temps. C'est déjà ça. Visuellement, difficile bien entendu d'effacer ou plus exactement de se substituer dans nos mémoires aux travaux cauchemardesques de Phil Tippett. The Thing 2011 joue néanmoins la bonne carte en laissant une bonne place à l'animatronique, que le numérique censé parfaire, se contente de compléter avec plus ou moins de bonheur.



Le résultat est de toute évidence plaisant et réussi (on a passé un bon moment, on le dit), plaçant d'entrée l'effort de Heljningen dans le haut du panier de la (re)production hollywodienne. Reste à savoir quelle place réserver à ce genre de remake prequelisant dans l'histoire du cinéma. Celle d'un produit dérivé purement commercial ou d'un fan film friqué? A la question du sens, «The Thing» botte en touche. Mieux sa bestiole digérant les tissus pour en créer des répliques parfaites (l'âme en moins) pourrait constituer une bien curieuse mise en abyme. Ecranbis.com est parvenu (à force de creuser dans ces quelques 103 minutes) à mettre à jour un 13/20.




Test technique :


L'édition DVD que nous avons eu dans les mains propose une image au rendu doux avec un grain cinéma appréciable (comme on aime quoi !) accompagnée de mixage parfaitement Dolby Digital 5.1 efficaces ( En Français et en anglais). Niveau technique, rien à redire donc. Étage suppléments nous avons droit à sept scènes coupées/versions longues, «The Thing évolue» un making of plutôt intéressant d'environs 14 minutes, «Feux et Glace» un doc plus dispensable sur les effets pyrotechniques du film (environs 4 minutes) et enfin un commentaire audio du réalisateur et du producteur. Une édition très correcte.