Dans les eaux profondes du cinéma bis,
les crocodiles ont la dent dure. Preuve en est, l'implacable reptile
revient hanter à intervalles réguliers grandes toiles et petites
lucarnes pour le plus grand bonheur de ceux qui ne regardent pas «Les
animaux de la 8». Nous connûmes d'abord l'Alligator transalpin
avec l'illustre «Il Fiume del
grande caimano» (1979) du non moins illustre Sergio Martino... Caïman devenu étrangement «Alligator» pour sa sortie vidéo
française. A moins que cela ne soit pour entretenir la confusion
avec L'incroyable alligator de Lewis
Teague sorti l'année d'après (on dit ça on dit rien). Certaine
de tenir la bête par le bon bout (comprendre la queue), la douce
Italie nous livrera au crépuscule des années 80, un diptyque
improbable, Killer Crocodile 1 et 2, réalisé (c'est un bien grand
mot) par Larry Ludman (Fabrizio de Angelis). Nous passerons sur «Le
crocodile de la mort» de Hooper tant la bestiole en question n'y tient
qu'un rôle d'accessoire macabre pour nous projeter en 1999, date à
laquelle Steve Miner (House, le tueur du vendredi...) trempe sa caméra
dans la mare au cadavre. Lake Placid, premier du nom donne à la
thématique «terreur à écailles» un nouveau souffle.
Dentiste animalier, un métier à risque ? |
La «crocodilerie» cinématographique étant, merci à toi oh sainte image de synthèse, désormais à la portée du cinéaste le plus désargenté, la bestiole entame un nouveau tour de piste, passant des deux mains gauches de Nu Image à celles de cinéastes heureusement plus inspirés (Solitaire, Black Water). Mais le succès du film de Miner va également donner quelques idées à ses propres producteurs. Un second volet est réalisé par David Flores (Boa Vs Python) pour SYFY Channel. Budget Microscopique, tournage express en Bulgarie sous le regard approbateur de Phillip Roth, fondateur d'UFO films. Un effort lamentable d'un bout à l'autre qui ne découragea pas ses géniteurs puisque nous aurons droit en 2010 au plus digeste Lake Placid 3 (toujours pour les beaux yeux des abonnés de SYFY). La décontraction de la chose et ses quelques plans cochons gores élèveront ce 3e opus au rang de couillonnerie sympathique et par conséquent fréquentable.
Un petit air de Jurassic quelque chose... |
Il n'en fallait pas plus pour que débarque en cet agréable mois de mars ce qui nous est présenté comme un chapitre final (mon œil!) et dont la particularité est de reprendre très exactement là où le précèdent volet nous avait abandonné c'est à dire dans un supermarché (inutile de revenir en arrière, oui tu as bien lu). Situé à quelques kilomètres de Lake Placid, le Black Lake (admirez la référence à The Creature from the Black Lagoon) infesté par les crocodiles est devenu une réserve, que dis-je, un sanctuaire. Pour protéger l'espèce et la population , l'armée a érigé une immense clôture électrique quasi «Jurassicpark-ienne» . Impossible d'entrer ou de sortir du périmètre sous haute sécurité. Toutefois une bande de patibulaires braconniers, ce vieux loup de Robert Englund en tête, parviennent à s'y introduire.
En pleine nuit, le jeune gardien entendant leurs cris de terreur, ouvre la barrière en espérant leur porter secours, mais il est lui aussi sauvagement attaqué. Coup du sort, une bande d'étudiants en rut parmi lesquels nous allons retrouver la fille de la sheriff du comté (toute ressemblance avec le Piranha d'Aja n'est bien entendu pas fortuite) part pour une soirée échange de slip et chamalow grillés autour du feu. Le chauffeur du bus, lui même très excité par la perspective de passer la nuit en charmante compagnie et très occupé à regarder des vidéos porno sur son smart phone, prend la mauvaise route et pénètre dans le sanctuaire (autrement dit en voilà un qui connait mieux sa poche que le coin). Les jeunes vont devenir la proie d'une véritable armée de tueurs amphibiens...
Robert Englund for Ever... |
La suite ne
surprendra personne, humour ras des pâquerettes, quelques paires de
seins, une édifiante utilisation de CGI... Nous aurons tout de même
droit à un peu de chairs tendrement mâchouillées et une séquence assez
étonnante (puisque complètement gratuite) dans laquelle des bébés
crocodiles s'attaquent en mode «Piranha» à un motard des mers.
Évidemment l'absence de propos ou plutôt son indigence devrait
suffire à écarter de ces eaux troubles tout cinéphile à peu près
saint d'esprit. Mais pour les plus gravement atteints, c'est à dire
nous, cette balade crocouillante finit par devenir vaguement
comestible... Essentiellement et justement par sa jouissive vacuité. C'est dire si nous aurions besoin de consulter... D'ailleurs on
vous promet de prendre rendez vous dans la semaine. En attendant le
diagnostic, ceux qui ont survécu à Lake Placid 2 et 3 peuvent tremper
le doigt de pied dans ce 4e volet. Les autres sont priés d'aller pécher... de meilleures de bobines.
Le disque :
Sony Pictures Home Entertainment offre à « Lake Placid : The final Chapter », une édition DVD uniquement, et fait dans le minimalisme. Pas l'ombre d'un bonus ne viendra alourdir votre visionnage. On notera toutefois que le film est présenté au format 1.78 dans des conditions techniques très honorables. Le tout accompagné de mixage 5.1 français et anglais, ainsi que des sous titres.
Sony Pictures Home Entertainment offre à « Lake Placid : The final Chapter », une édition DVD uniquement, et fait dans le minimalisme. Pas l'ombre d'un bonus ne viendra alourdir votre visionnage. On notera toutefois que le film est présenté au format 1.78 dans des conditions techniques très honorables. Le tout accompagné de mixage 5.1 français et anglais, ainsi que des sous titres.
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