Le Cavalier de l'aube : Critique et test Bluray



En 1935, l'immortel John Wayne, encore débutant, fait les beaux jours du western économique et endosse le rôle de John Mason dans un petit film tourné pour Lone Star Pictures et distribué par Monogram. Western B carabiné aujourd'hui tombé dans le domaine public (et donc légalement visible sur Archive.org, avis aux amateurs), The Dawn Rider de Robert N. Bradbury ne marquera ni l'histoire du septième art, ni la carrière de Wayne. Peu importe, en 2012, Terry Miles qui vient de diriger le sévèrement buriné et burné Danny Trejo (Mr Machette) dans Recoil, offre à Mason un nouveau tour de piste. Une bobine qu'il nous est permis de découvrir en Bluray grâce aux efforts d'un nouvel éditeur français, Ace Entertainment. 



Le western moderne est-il l'une des branches les plus "casse gueule" du cinéma d'exploitation ? La question est épineuse car si le genre a définitivement ses indécrottables fans et ses amateurs éclairés, force est de constater que le westernophile lambda semble légèrement plus préoccupé par l'exhumation de bobines d'antan que par une production actuelle jugée trop timorée voire anachronique. Poussés par des forces obscures, quelques cinéastes et producteurs s'attellent pourtant, contre vents et marées, à la tâche. Regardons les choses en face : les résultats pelliculaires ou vidéastiques confirment en général que l'âge d'or du western est résolument derrière nous (voir notre review de Gundown paru chez Condor il y a quelques mois), mais l'amoureux de contrées sauvages et de gunfights anthologiques, ne peut poser sur ces péloches qu'un regard à minima curieux et indulgent. Alors partons au galop, cœur léger, cheveux au vent sur la piste du cavalier de l'aube,  d'autant plus par sa nature de remake et du haut de son casting haut de gamme, la chose  inspire à première vue confiance.

Nous voilà propulsés en
1883. John Mason (Christian Slater), loup solitaire dont la tête a été mise à prix a trouvé refuge dans une cabane isolée sur le territoire du Dakota. Mais un certain Cochrane (Donald Sutherland) et sa horde de chasseurs de primes retrouvent sa trace. Échappant de peu à la mort, Mason reprend la route. Faisant halte dans un saloon du Montana, il croise au hasard des tables de jeu un jeune homme à qui il sauve la peau, Ben MacClur. Étrange coïncidence, Ben travaille pour l'express sous les ordres Dad Mason, le père de John. Ils décident ensemble de tracer vers l'Est et rejoindre la petite cité de Promise dans le Wyoming, ville natale de Mason, où son père les attend. Mais l'état est devenu la cible d'un gang de cavaliers masqués et armés. Lors de l'attaque d'un bureau de poste, le vieux Mason perd la vie. John parvient à mettre les braqueurs en fuite, mais il est blessé dans l'échange de tirs et il est de toute façon déjà trop tard pour sauver son père. Dans son dernier souffle le vieux prononce quelques mots en espagnol. Soigné par Alice Gordon, Mason décide de venger son paternel...



Au menu de ce Dawn Rider Reloaded : Une histoire de vengeance, une histoire de justice... classique à laquelle répond une réalisation plutôt appliquée. Dit autrement, Dawn Rider respire la bonne volonté et se laisse même suivre sans déplaisir. Mais sa vision de l'Ouest américain à l'image de sa photographie sépia/ désaturée manque d'un peu de couleur et souffle. Petite déconvenue (mais déconvenue de taille pour le cinéphile), le film initialement tourné en 2.35 nous est présenté recadré en 1.77. Le spectateur lambda sera sans doute tout heureux de voir l'image remplir la totalité de son ecran HD flambant neuf, mais le format initial n'étant pas respecté, une bonne partie des efforts réalisationels de Miles tombent à l'eau. C'est un peu rageant surtout que le making of présent sur le disque laisse entrevoir le soin apporté à la composition des plans. Aussi, peut on affirmer qu'en perdant son scope au profit d'un plein cadre DTvidéastique, Le cavalier de l'aube perd l'essentiel de son propos cinématographique …


On se consolera avec la présence d'un Christian Slater visiblement à l'aise en panoplie de Cow Boy et les quelques remarquables apparitions de l'excellentissime Donald Sutherland, sans oublier la charmante, et plutôt bien conservée, Jill Hennessy (le Faux Semblant de Chronenberg, Robocop 3, Komodo).Bref voilà un western Dtv vidéastique fréquentable à défaut de brillant.

Le disque :

Pour sa première édition Bluray , Ace entertainement a fait les choses comme il se doit. Le master HD ici proposé présente un piqué et une définition très appréciable. L'image est globalement d'excellente tenue en dépit de noirs peu profonds (conséquence directe de l'étalonnage original du film). Nous aurons droit à des mixages DTS HD Master Audio 5.1 plutôt discrets mais corrects. Bon point, le doublage français est honnête. Dans le coffre à Bonus, un making of plutôt instructif bien qu'un peu « Auto promotionnel » et les bandes annonces du Cavalier de L'aube sacrifice et Cavale aux portes de l'enfer, la prochaine sortie de l'éditeur.