88 films, éditeur Londonien jusqu'ici
spécialisé dans le décrochage de pleine lune, élargit depuis
quelques mois son catalogue déjà riche en pépites
cinématographiques. Du thriller scandinave (Mara), du Ted V Mikels
(The Doll Squad, The Corpse Grinders)... Ce menu vidéastique grand
breton, donne de ce côté de la Manche méchamment la dalle. En
attendant l'édition Bluray de «The Last Horror Film» au milieu du
mois de juin ainsi que celle de "The Toxic Avenger" au cœur de l'été, les p'tits de gars de 88 ont déterré une bobinette
US sentant bon les années 80 et le Sopalin: «Two Moon Junction».
Ecranbis.com s'est attelé à ce disque haute définition le temps
d'une review, attention à vos écrans, il va y avoir de la buée !
Dans les profondeurs d'une Amérique suffocante, celle des états du sud, Alabama, Mississipi, April, pauvre petite fille riche et reine de sororité tourne les pages de sa vie, mais le livre a été pour ainsi dire écrit pour elle. Une famille illustre, un avenir tracé dans le marbre, un mariage en préparation, le cavalier idéal, brun (oui je milite un peu), riche, intelligent. Notre colombe, toute de blanc vêtue, encore hésitante à refermer la porte de l'adolescence, va contre toute attente tomber sur un os (et des muscles). Une fête foraine sur un terrain vague suffira à faire chavirer son cœur. Là dans le tumulte, la lumière et la musique, entre deux attractions, un forain lui fait son manège. Perry n'a rien, si ce n'est un chien et du chien, l'art de parader «torse poil» face aux clientes, une moto et un camion pour énerver les clients. Tout les oppose, mais les lois de l'attraction ont leur propre logique. Troublée par cette rencontre du second type, la nymphe en laisse tomber, à défaut d'un mouchoir, un portefeuille. Acte manqué ? Le prédateur en profite pour identifier sa proie.
April, à peine remise, toujours pas découverte d'un fil et perdue dans
ses songes, le découvre en tenue d'Adam sous la douche de la maison
familiale. Si vous ne m'avez pas invité, vos yeux l'ont fait
! La formule, bien qu'un peu gonflée, satisfera la nymphe qui échoue
dans les bras de Perry. L'histoire aurait pu s'arrêter là, un
enterrement de vie de jeune fille à domicile et en après midi, un
dernier coup pour la route, pourrions nous écrire. Mais, une force
irrépressible pousse notre blonde héroïne à retrouver le loup,
une fois de plus, une fois encore. C'est le début d'une cavalcade aussi peu romantique qu'intensément charnelle, aussi sulfureuse
qu'interdite. Un American Graffiti de la fesse... Les dernières
heures d'errance d'une jeunesse promise à l'âge adulte.
Alors attention messieurs,dames, si le cinéma amérloc' des sacro-saintes eighties est votre pêché mignon, Two Moon Jonction est fait pour vous... "Clipesque" d'un bout à l'autre, un récit égaré enveloppé d'une BO saxophonée et lassive, tout y est ! Même Sherilyn Fenn (Twin Peaks, The Wraith), belle comme un astre, chaude comme un bière abandonnée en plein cagnard. Zalman King, qui torcha deux années plus tôt le scénar' brûlant de «9 semaines 1/2» ne change pas de main, le spectateur non plus. Two Moon Jonction se regarde thermomètre dans la poche pour éviter les surchauffes. Évidemment, l'exploration de l'édifice ne se borne pas �� l'escalade de sa face kinky. Il y a dans ces quelques 104 minutes, outre la chaleur écrasante des états du sud, le poids des "us et coutumes", le respect des règles ancestrales et le fardeau familial. Cette Amérique conservatrice, traditionnelle, prête à défendre son mode de vie jusqu'au coup de pétoire.
Alors attention messieurs,dames, si le cinéma amérloc' des sacro-saintes eighties est votre pêché mignon, Two Moon Jonction est fait pour vous... "Clipesque" d'un bout à l'autre, un récit égaré enveloppé d'une BO saxophonée et lassive, tout y est ! Même Sherilyn Fenn (Twin Peaks, The Wraith), belle comme un astre, chaude comme un bière abandonnée en plein cagnard. Zalman King, qui torcha deux années plus tôt le scénar' brûlant de «9 semaines 1/2» ne change pas de main, le spectateur non plus. Two Moon Jonction se regarde thermomètre dans la poche pour éviter les surchauffes. Évidemment, l'exploration de l'édifice ne se borne pas �� l'escalade de sa face kinky. Il y a dans ces quelques 104 minutes, outre la chaleur écrasante des états du sud, le poids des "us et coutumes", le respect des règles ancestrales et le fardeau familial. Cette Amérique conservatrice, traditionnelle, prête à défendre son mode de vie jusqu'au coup de pétoire.
De l'autre côté du ring sociétal, l'autre face du nouveau monde. Sa populace divaguant d'un état à l'autre, de foire en foire, de cirque en cirque. Zalman King rejoue Romeo & Juliette chez l'Oncle Sam, la sueur et le sable en plus. Puis il s'accroche à la branche nettement plus retord de la «femme passion», incapable de réprimer son appel du vide, sa prédisposition au saut de l'ange. Sa capacité à quitter les rails de la raison... Le propos gagne pour le coup en profondeur et en gravité. L'idée de la corruption des anges n'est plus très loin. Symbolisé par le "dress code" blanc immaculé de notre miss...
Péloche ardente aux limites du culte, Two Moon Junction (devenu à fleur de peau dans l'hexagone) mérite de se laisser découvrir ou recouvrir. Cette jonction sera suivie d'une suite «Return to Two Moon junction» au milieu des années 90.
Note : Two Moon Junction est également connu des cinéphiles pour avoir offert à Milla Jovovich son tout premier rôle.
Le disque :
88 films s'est fendu d'un beau bluray permettant de découvrir l’œuvre de King dans un très beau master haute définition restaurée (Format 1.85) au grain cinéma intacte. Un véritable plaisir. En guise de bonus, il faudra se satisfaire d'une bande annonce mais l'éditeur a eu la bonne idée d'embarquer des sous titres anglais ce qui devrait permettre aux cinéphiles frenchy dur de la feuille de suivre l'aventure sans trop de difficultés. Disponible dans toute boutique pratiquant l'import.