Chaw: Critique et test DVD


L'été sera Chaw cette année grâce à Opening qui se fendra le 1er juillet prochain d'une édition française de Chawu de Jeong-won Shin. La chose étrangement sortie en Avril dernier en Zone 1 sous le titre Chawz, s'est tout aussi étrangement vue rebaptisée « Chaw » pour la France. (C'est toujours mieux que « Gros Cochon, le retour » me direz vous). Au programme, 120 et quelques minutes de fantastique sud Coréen poilu et poilant à consommer avec un certaine modération, sous peine de finir à l'hôpital psy le plus proche de chez vous. On vous aura prévenus... Ecranbis.com déclare ... la chasse ouverte.

Synopsis :

Le village de Sameri était jusqu'ici connu pour avoir été épargné par la criminalité et la délinquance. (ça fait rêver non ? ). Malheureusement, une bande d'écologistes du dimanche en pleine étude de la faune et de la flore y fait une macabre découverte : Les restes d'un cadavre humain. Fraichement débarqué de Séoul, l'officier Kim Kang-su est chargé de l'enquête. Il ne tarde pas à découvrir qu'il s'agit de l'œuvre d'un sanglier géant, fruit de croisements et mutations génétiques contre nature. (Pas forcément une bonne nouvelle pour le tourisme , n'est ce pas ? ). Une joyeuse équipe de policiers et chasseurs parviennent à capturer la bête avant de découvrir qu'il ne s'agit pas du sanglier tueur, mais simplement de sa femelle. Le mâle lui rode encore dans la forêt, prêt à se venger...



Critique :

Le cinéma fantastique Sud Coréen à la vent en poupe. Trop dirons certains ( et on a les noms...Déconnez pas) mais une chose est sûre, ces péloches qui, il y a quelques années n'auraient pas eu droit une ligne dans notre sacro sainte presse spécialisée, débarquent désormais la tête haute sur le marché de la vidéo. Mieux, reviennent des sommets enneigés de Gerardmer auréolées d'un premier prix (Blood Island). Un succès cependant relatif puisque beaucoup de cinévores le confessent (en off, pour ne pas passer pour des cons ) : Si dans ce cinéma venu d'ailleurs, les qualités ne manquent pas , la grande claque n'est pas encore venue. Pour être encore plus franc, les quelques kilomètres de bobines qui nous sont à ce jour parvenus , accompagnés d'éloges en tout genre, ont même peiné à faire « Pschit ! » . Dans ce contexte, les annonces de sorties finissent par éveiller plus d'inquiétude que de curiosité. Avant même d'avoir délivré son premier plan , Chaw souffre donc de cet état de fait.


Pour ne rien arranger, le pitch de cette bobine sent un peu la naphtaline. Impossible à la lecture de la chose de ne pas penser à la bombe larguée ( façon de parler) par Russell Mulcahy (Highlander) au milieu des années 80 avec son Razorback. De toute évidence, Chaw est loin de retrouver l'intensité de l'électrochoc australien dans son exploration de la thématique « Gros cochon en rut » et dans son esthétique surréaliste. D'ailleurs, Jeong-won Shin conscient de s'aventurer en terrain miné, va jouer la carte d'un second degré qui aurait pu se révéler salvateur. Manque de chance, ou peut être pour raison de « barrière culturelle » , l'humour qui se dégage de son « Chaw » semble tirer des chutes de Police Academy 7. A l'instar de « The Last Day » , sorte de « Jour d'après coréen » édité chez Wild Side il y a quelques mois, victime lui aussi d'un humour pas toujours bien  venu , Chaw s'enferme dans la comédie au point d'étouffer  toute dimension horrifique.


« Chaw Must Go On » ! L'autre versant de l'édifice, si édifice il y a, tient surtout de l'enchainement de références, lorsqu'il ne s'agit pas d'emprunts purs et durs au JAWS de Spielberg. Jeong-won Shin est fan du grand Steven et ça se sent , ça se voit au point de donner à son CHAW des airs de fan film et de décalco-movie inspiré. Ne cherchez pas tout y est ! Serions nous tenter de dire ...Des autochtones tentent de préserver le potentiel touristique du coin à l'ouverture des entrailles de la mauvaise bestiole. Mais encore une fois la route qui mène à l'excellence est bien longue et Chaw s'arrête en court de route dans une exposition de caricatures, donnant à cet hommage des airs de ballade longuette au pays des contrefaçons. Car oui non content de ne pas faire d'étincelle, Chaw se permet même de s'éterniser... Un peu.


« Certains l'aiment Chaw » et tout n'est pas forcement à jeter dans ces 120 minutes. On appréciera par exemple les apparitions tout à fait convaincantes de notre cochon farceur, une photographie qui sait par moment se rendre agréable. A y regarder de plus près ou de plus loin ( nous nous sommes compris) , Chaw se laisse visionner avec un sourire amusé (frôlant parfois la consternation, certes) voire une certaine jubilation. Bref, s'il n'y a vraiment pas de quoi fanfaronner, Chaw  constituera tout de même  un B movie exotique et couillon de choix dans votre vidéothèque.  Et puis comme un petit bonheur n'arrive jamais seul, on risque de se poiler méchamment en lisant les critiques dithyrambiques et emportées de ceux qui y auront vu ( les pauvres) un nouveau sommet de la hype made in Asia.


Test Technique :

Histoire d'immortaliser la chose, Opening s'est fendu d'une édition simple mais pas minimaliste. Sur la plan technique pour commencer, la galette dispense une très belle image sans fourmillement excessif sur les plans sombres ( et ils sont nombreux) et parée d'une belle définition. Malheureusement , le bilan est un peu moins bon du côté des pistes audio pour cause d'un doublage français particulièrement « à l'ouest » et d'effets sonores absents. Bref une véritable invitation à visionner le film en VOST. 4 pistes sont disponibles : Coréen et français en simple stéréo , et rebelote en 5.1. Enfin qui guise de supplément , Opening propose une bande annonce. Une édition assez correcte donc.