The Killing Kind de Curtis Harrington, inédit (en DVD) sur notre petit territoire nous arrivera dans la collection Horreur US 70's d'Artus films à la mi-Août . Un programme : Psycho killer agité du bocal (et de l'entre jambe) qui entretient avec maman et les femmes en général de drôle de rapports. L'éditeur nous a envoyé la galette argentée plus d'un mois et demi avant sa sortie , Ecranbis.com paye son review avec un peu d'avance...
Synopsis :
Accusé à tort de viol, Terry passe 2 ans en prison. A sa sortie, il reprend sa vie monotone au sein de la pension tenue par sa mère. De nature timide et fragile, il se met quand même en tête de se venger de ses accusateurs. Alors que les victimes s’enchaînent, il est régulièrement espionné par la voisine de la maison d’en face, une jeune femme frustrée, vivant avec son père.
Critique :
Touche à tout à la carrière chaotique , Curtis Harrington est le prototype du réalisateur injustement inconnu. Un temps sous les ailes de Roger Corman , il réalisera « Night tide » ( En découvrant au passage Dennis Hooper) , « Queen of Blood » et « Voyage to the Prehistoric Planet » saucissonnage décomplexé de Planeta Bur (Planet of the Storms) de Pavel Klushantsev . A la fin des années 60, Harrington abandonne les plages du fantastique et prend le large en suivant le courant du Thriller. En 1967, il réalise Diable à trois avec Simone Signoret puis plusieurs autres métrages louchant plus ou moins sur le cinéma horrifique au débuts des années 70 dont « the killing kind ». Pour cause de distribution en dessous de tout, le film disparaît de la circulation et Harrington se consacrera alors à la Télévision. Il reviendra au cinéma en 1977 avec Ruby ,cette fois massacré au montage par un producteur rêvant de surfer sur le succès de l'exorciste puis en 1985 avec Mata Hari avec Sylvia Crystel (Emmanuelle) , bobine qui n'a , soyons clair, pas très bonne réputation. Entre temps , Harrington s'est spécialisé dans les séries TV. Il réalisera des épisodes de L'age de cristal, Dynastie, drôle de dames, Vegas, Wonder Woman et même de « The New Twilight Zone » ( Diffusé de ce côté ci de l'Atlantique sur notre regrettée 5e Chaine sous le titre : La cinquième dimension. )
Revenons à nos moutons, c'est à dire « The Killing Kind » qui se voit édité par Artus Film ce mois ci dans sa collection Horreur US 70's. Resté de nombreuses années dans l'oubli, Le film refait surface à la fin des années 80 aux États Unis et en France en VHS puis grâce à deux éditions DVD américaines ( en 2003 et 2007). Alors... Que nous réserve donc le visionnage de cette péloche oubliée et de cette édition made in « South of France » ? « The Killing Kind » s'ouvre sur une scène de viol à la plage assez surréaliste. Viol collectif auquel Terry , notre héros ( si je puis dire ) se voit contraint de participer. Puis Harrington nous catapulte à sa sortie de prison, où il retourne sous l'emprise d'une mère possessive et castratrice avec laquelle il entretient des rapports ambigus. C'est le point départ d'un long voyage au cœur de la psyché dérangée de Terry. Un chemin jonché de cadavres, il va sans dire...
L'essentiel du film se construit sur le duo trouble et fusionnel John Savage ( qui est encore inconnu à l'époque) / Ann Sothern (Actrice hollywoodienne sur le retour ) . Une étrange complicité mère fils qui frôle la relation incestueuse en permanence tout en l'évitant avec adresse. Si Harrington étale un certain savoir faire narratif et s'offre quelques scènes superbes (la séquence onirique sur la plage, reminiscence des escapades expérimentales du réalisateur, le meurtre dans la baignoire, le dépôt du corps à la décharge) voir perturbantes (l’empoisonnement final , la scène du chat) The killing Kind peine toute de même à sortir des rails du Sexual Psycho Movie au risque de paraître , non pas prévisible , mais assez linéaire. Le tout donne même quelques signes d'engourdissement . Reste à ces quelques 96 minutes le bénéfice d'une ambiance particulièrement étouffante et le plaisir de découvrir une œuvre qui vient d'échapper à l'oubli. Un film intéressant à défaut d'être véritablement marquant.
Bien que réservé à un public cinéphile et averti , cette édition inattendue s'avère une bonne surprise estivale.Bref c'est recommandé par Ecranbis.com !
Test technique :
Artus a offert à « The killing Kind » une édition sympathique puisque proposant la bobine dans un transfert correct au format 1.85, accompagné de deux pistes sons ( VF/VOST). Notons que la Vf présente une courte coupure son juste avant la 9e minutes du film. Rayon Bonus , un trouve le court métrage « Bloody current exchange » de Romain Basset , des bandes annonces mais surtout un passionnant bonus d'un 30 minutes dans lequel Frédéric Thibaut présente le film et plus généralement la carrière de Curtis Harrington.