DEVIL : test DVD et Critique


Avis aux claustrophobes, voilà un film qui donne envie de prendre l'escalier. Après un petit tour au dernier festival de Gerardmer et un  passage par les salles obscures françaises, « Devil » nous revient en Bluray et DVD chez Universal en plein mois d'août. Au programme : Démon, ascenseur et sueurs froides. Ecranbis.com a décidé de ne pas attendre le prochain et vous propose un  embarquement immédiat pour un test DVD  diabolique !

Synopsis :

À Philadelphie, cinq individus débutent leur journée le plus banalement du monde. Ils pénètrent dans un immeuble de bureaux et montent dans l'ascenseur. Personne ne se connaît ni ne se salue. Ils n'auront à partager cet espace clos que pour un court instant. Mais, quand l'ascenseur reste bloqué, ce qui semblait aléatoire, s'avère vite parfaitement intentionnel, et leur sort ne leur appartient plus. Ces cinq inconnus vont voir leurs secrets exposés au grand jour, et chacun va devoir répondre de ses fautes. Doucement, méthodiquement, leur situation évolue de la simple contrariété à l'angoisse, puis à l'horreur totale. Un à un, l'adversité les frappe, alors que le doute quant à l'identité de l'auteur de ces terribles événements plane sur toutes les têtes... jusqu'à ce qu'ils comprennent la vérité : l'un d'eux est le diable en personne. Quand toute assistance venue de l'extérieur s'avère inutile, les passagers restants sont forcés de réaliser que leur seule chance de s'en sortir est de faire face aux crimes qui les ont menés là où ils sont aujourd'hui.




Critique :

Propulsé dans les hautes sphères du cinéma fantastique avec son 3ème film, aujourd'hui devenu culte , Le Sixième Sens, M. Night Shyamalan a connu son heure de gloire avec Signes, Le Village et Incassable avant d'entamer une lente mais inexorable descente jalonnée de bides critique ou public .( La jeune fille de l'eau, Phénomènes ou encore le plus récent :Le Dernier maître de l'air ). Hier valeur sûre d'Hollywood et d'un cinéma mondialisé « blockbusterisant » , aujourd'hui synonyme d'inquiétude pour les studios, le nom de Shyamalan reste néanmoins ancré dans la mémoire des fantasticophiles de tout poil, ceux qui ont compris et savouré le message écolo-accusateur de “The happening “. Qu'ils se réjouissent !  En 2010, le réalisateur se lance la production avec The Night Chronicles . Une série de longs métrages inaugurée par notre fameux DEVIL.



La réalisation est confiée à John Erick Dowdle qui a fait ses preuves en signant “En quarantaine” (Quarantine) remake de l'espagnol “Rec” dont la particularité est de surpasser sans trop de mal  son modèle. Un petit Budget ( une dizaine de millions de dollars), pas de têtes d'affiche, Devil est présenté comme une série B classique auréolée du nom de son prestigieux producteur. Les échos venus des sommets enneigés du festival de Gerardmer n'étant pas forcement élogieux, la bobine connaitra une exploitation minimale pour ne pas dire "éclair" dans les salles obscures de l'hexagone ( Un millier d'entrées sur une trentaine de copies, le premier jour) en espérant sans doute trouver un second souffle sur le marché de la vidéo, plus favorables à ce type de péloches fantastiques et désargentées.



Autant ne pas le cacher, nous n'attendions pas grand chose de cette “Shyamalanerie” en insérant la galette argentée dans notre lecteur. Les premières images et le plan séquence particulièrement original débutant sur une skyline à l'envers (en référence à la croix luciférienne renversée) pour glisser dans les entrailles d'un ascenseur et de sa diabolique machinerie , mettent d'entrée le doute. À l'image de sa vertigineuse introduction , Devil s'avère visuellement bien envoyé, diablement  bien cadré, ne dévoilant que par le peu d'effets visuels, les faiblesses de son budget.




Sans surprise, le récit de Devil se scinde rapidement en deux. D'un côté un trip claustrophobe jouant sur une situation très réelle, pour ne pas dire une peur accessible : La panne d’ascenseur. Panne qui fatalement va entrainer le récit dans le huis clos classique.  L'ascenseur devient alors  aussi bien une cage qu'un ring ou les personnalités vont s'affronter,  à moins que le danger ne vienne d'ailleurs et plus précisément de l'au delà . Avec intelligence ou par nécessité (on vous laisse trancher),  Dowdle tourne le dos à une violence ouvertement graphique. Le malin profitera donc des pannes de courant pour venir prendre les âmes de ses victimes. De l'autre côté, Devil tente d'éclairer cette étrange situation à travers l’enquête d'un flic tourmenté par la mort de sa femme et de son fils. Effort vain puisque les pistes rationnelles se voient peu à peu balayées et le film amorce une descente dans un fantastique quasi religieux. En effet, alors que depuis plusieurs années, le nihilisme règne en maitre sur le cinéma d'horreur, Devil semble porteur d'une moralité très chrétienne. Apologie de la confession , du pardon et diabolisation du suicide en prime. De quoi donner des convulsions aux cinévores "bouffe curés". (Vous reprendrez bien un peu d'eau bénite, les gars ?)

Soyons clair , Devil ne révolutionne rien, n'invente sans doute pas grand chose mais n'en est pas moins une série B horrifique  honnête, qui ne méritait certainement pas le sort qui lui a été réservé depuis Gerardmer. Un visionnage est donc recommandé.





Test Technique :

L'édition Zone 2 d'Universal que nous avons eu entre les mains délivre une image techniquement sans faille ( en dehors d'une compression parfois visible sur les plans les plus sombres) au format d'origine 2:35 , accompagnée de deux mixages DD5.1 (français et anglais) très efficaces. Notons la présence de sous titres français et anglais. Rayon bonus , le disque embarque 4 scènes coupées, et 3 suppléments  : L'histoire, Le jour du diable, The Night Chronicles  et présentés en V.O.S.T. Des bonus intéressants mais malheureusement trop courts pour s'avérer passionnants.