Je me suis retrouvé nu comme un ver, barbouillé de Nutella, une télécommande dans une main et dans l'autre un DVD que je ne me souviens pas avoir demandé à mon attaché de presse préférée... D'ailleurs je ne sais même pas pour quel site je suis en train d'écrire cette chronique. Si seulement, je pouvais me rappeler mon nom, je pourrais au moins me chercher dans Google. En attendant que la mémoire me revienne, on parle de Lost Identity, un thriller qui contre toute attente, a oublié d'être nul et qui tombe du ciel le 13 septembre en DVD et Bluray grâce aux efforts d' ICO (Initiative Cinema One).
Synopsis :
Un homme se réveille le corps lacéré dans l’épave d’une voiture au pied d’une falaise escarpée. Blessé et piégé à l’intérieur, il ne se souvient plus de rien. Il finit par se raccrocher à son seul instinct de survie. Lorsqu’il réussit enfin à s’échapper, il retrouve petit à petit la mémoire… Mais tout va être différent.
Critique :
« Wrecked » retitré « Lost identity » a beau se payer une tête affiche oscarisée, césarisée et habituée des grosses productions américaines (King Kong, Le Village, Predators), ce premier jet du canadien Michael Greespan a loupé le virage de l'exploitation en salle et nous arrive en vidéo sans passer par la case cinéma. Il faut dire qu'Hollywood explorant à intervalles plutôt réguliers la thématique de l'homme sans mémoire, le pitch de Lost Identity ne saurait provoquer à priori la petite étincelle dans le regard usé du cinéphile averti. Pour ne rien arranger, une paire d'avis publiés ci et là (On ne donnera pas de nom , ils ont eux aussi droit à l'oubli) ayant taxé ces quelques 86 minutes d'erreur de parcours dans la filmo rutilante d'Adrien Brody, je suis venu à « Lost Identity » comme on va au dentiste, ni "la mort dans la peau" , ni dans l'âme mais avec la certitude que dans le meilleur des cas, je n'aurai pas (trop) mal.
Bien que l'amnésie post-traumatique de notre Monsieur X soit, sans surprise, le fil rouge de « Lost Identity », Greespan entraine quasi immédiatement son récit sur les pentes du survival. Et le héros sans nom de « Wrecked » se trouve bien plus occupé à survivre qu'à remettre la main sur un passé aux abonnés absents. Le titre original, à traduire par épuisé, démoli ou par terre s'avère finalement plus révélateur de l'errance entre la vie et la mort exposée par cette péloche ambitieuse.
Le film développe en effet un discours symbolique aussi fort qu'inattendu. D'abord prisonnier d'une épave puis rampant dans un univers hostile, Adrien Brody affrontera seul la culpabilité d'un passé qui lui revient par bribes. Culpabilité matérialisée par les apparitions hallucinatoires d' une femme fantôme. Il se verra guidé par un étrange chien, ange gardien réconfortant surgi de son enfance tandis que la mort (un puma) rode et vient chercher un par un les corps des braqueurs... Que ceux qui m'accuseront d'en dire trop se rassurent, Lost Identity s'offre une paire d'indispensables "twist" et une tête d'épingle finale gratinée. Une redistribution des cartes qui clôture en beauté cette bobine tout à fait séduisante.
Comme un petit bonheur ne vient jamais seul, la chose profite d'une réalisation maitrisée, habillée d'un scope somptueux. Pour décorum, les magnifiques décors naturels de la Colombie Britannique (Canada) et seul en scène, dans une sorte d'anti « stand up » ( un lay down ? ) sauvage, un Adrien Brody qui bouffe l'écran et la poussière. Seules quelques longueurs et détours inutiles viennent ternir cette première copie paradoxalement assez courte. Quoiqu'il en soit, il s'avère difficile de ne pas vous donner le feu vert pour une location ou un achat. Bonne pioche assurée. Un 15/20 mérité avec les encouragement du jury.
Test technique :
ICO vidéo (Initiative Cinema One) offre à Lost Identity une édition placée sous le signe de l'excellence technique. Image sans faille, précise au format 2.35 d'origine et deux mixages DD5.1 convaincants ( Version française/ Version Originale sous titrée en français.) Malheureusement du côté des suppléments, pas grand chose à se mettre sous la dent. On se contentera donc de quelques bandes annonces éditeur. Prix DVD 19€99 TTC
