Wake: Critique et test DVD



"Il y a des portes qu'il vaut mieux ne jamais ouvrir» telle est l’accroche de la jaquette de Wake, Thriller calibré pour le marché de la vidéo qui nous arrive doucement mais sûrement grâce aux efforts d'M6 Vidéo (distribution Aventi) ce 18 octobre. Au programme, un couple perdu dans l'Amérique profonde, une halte dans un motel isolé, un suspens insoutenable (carrément?) et une péloche qu'on nous dit «digne des meilleurs films à rebondissement». Ecranbis.com qui ne demande qu'à croire aux 1001 promesses des communiqués de presse a enfourné cette galette à rebondissements dans son lecteur et vous livre ses impressions...

Synopsis :

En route pour Los Angeles, Paul et Adrienne s’arrêtent dans un motel perdu au milieu de nulle part pour prendre un peu de repos. Très vite, le couple va réaliser que l’hôtel est fréquenté par des individus au comportement très étrange. Des événements surnaturels inquiétants vont peu à peu s’enchaîner et contraindre Paul à devoir faire face à un lourd secret qui hante son passé…




Critique :

Producteur de l'excellent « All the Boys Love Mandy Lane » de Jonathan Levine (2006), Chad Feehan passe à la réalisation avec «Wake », discutable retitrage de « Beneath the Dark ». Un premier jet qui a eu l'honneur d'une exploitation minimales aux États Unis sans déclencher des torrents d'éloges. Il faut dire que le point de départ ce thriller fantastique  n'a rien de particulièrement excitant, voire, appelons un chat un chat, enfile les clichés avec une application certaine. Un couple en bagnole sur une route perdue et une péloche qui pose ses valises dans un motel au milieu de la nuit. Difficile dans ses condition de créer la moindre étincelle dans les yeux fatigués du cinévore compulsif. Mais nous ne sommes jamais à l'abri d'une bonne surprise …



Le film à twist comprenez à rebondissement ou retournement, est un exercice par nature périlleux puisque faisant reposer sa fragile mécanique narrative sur un effet de surprise. Coup de fusil dont découle fatalement un accrochage de wagon en règle une compréhensions soudaine d'enjeux jusqu'ici soigneusement cachés. Cette forme de mise au point scénaristique a pour autre particularité de ne pas se satisfaire de l'entre deux. Un twist réussi peut sauver les meubles, un mauvais mettre le feu aux rideaux. Cette figure imposée étant devenue récurrente dans le cinéma de genre depuis les nos sacrosaintes 90's, nous sommes de plus devenus de moins en moins faciles à surprendre.



Wake part donc mal ou du moins pas très bien puisque marchant dans les pas d' « Identity » et surtout de « Reeker » et le cinéphile averti voit donc arriver le train (ou du moins la locomotive) de loin... Certainement très conscient de cet état de fait, Chad Feehan a l'intelligence de développer son concept en croisant les destinées de deux couples. Ainsi le spectateur aura beau anticiper le twist final, encore lui faudra- t-il comprendre comment les histoires de ses 4 personnages se retrouvent entremêlées cette nuit-là dans un hôtel de bord de route. Un nuit qui va, bien entendu, progressivement glisser, pour notre plus grand bonheur, dans le fantastique pur jus. Wake est donc une péloche infiniment plus retorse et maline que prévu...




Non content d'avoir réussi à noyer le poisson et en dépit d'un budget qu'on imagine pas très épais, Chad Feehan parvient à installer une véritable atmosphère donnant à Wake des airs d'épisode de la quatrième dimension. Une réalisation lente, simple, épurée mais jamais minimale, qui puise sa force dans une distribution particulièrement convaincante. Josh Stewart ( L'Etrange Histoire de Benjamin Button), Chris Browning ( Le livre d'Eli, Terminator Renaissance) , Afemo Milami et Angela Featherstone (les ailes de l'enfer) partage donc la chambrée avec talent.  Bref, Wake est, contre toute attente, une bonne surprise et un petit film fantastique tout à fait fréquentable. Alors même si le pitch de nous dit pas grand chose, et si vous trouvez que les motel movies commencent à sentir le renfermé,  Ecranbis.com vous recommande de lui laisser une chance, les DTV sortant du lot n'étant pas légion en ce dernier trimestre 2011. Allez 14/20 et on en parle plus! Et pensez à nous ramener les clefs!


Test technique :

Le DVD M6 Vidéo que nous avons eu dans les mains délivre une copie légèrement recadrée au format 1.77 accompagnée de piste audio DD5.1 et stéréo simple. L'image se montre assez granuleuse mais le rendu est tout de même honnête. Rayon bonus, un simple bande annonce VOST. Une édition des plus minimale qui a surtout le mérite d'exister. Petit détail,  l'IMBD annonce un runtime de 102 minutes, 5 minutes sont donc passées à la trappe dans la copie présentée.




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Wake, un film de Chad Feehan, des éditions M6-SND  en DVD le 18 octobre 2011