Final Storm : Critique et test DVD


Histoire de bien commencer 2012, Condor Entertainement fait dans la péloche apocalyptique. Disponible depuis le 11 janvier en DVD, Bluray et DVD, Final Storm promet tempête, brouillard, crepuscule de l'humanité et le tout en 92 minutes s'il vous plait. Ah on a juste oublié de vous dire que la chose était signée Uwe Boll. Ecranbis.com, site survivaliste par excellence, s'est bien sûr jeté sur cette galette humide... Sortez vos K-way et en route.


Synopsis :

Un déluge sans précédent s'abat depuis des jours sur les Etats-Unis : Rivières en furie, ponts qui s'effondrent, tornades... Les images télévisées sont apocalyptiques. Coupés du monde dans leur ferme au milieu des champs, les Grady assistent à des mystérieux évènements : leurs voisins ont tous disparu, les animaux meurent les uns après les autres et la nourriture se fait de plus en plus rare. Y'a-t'il d'autres survivants ? Alors que la panique les gagne, ils retrouvent dans leur salon un inconnu en état de choc. Lui seul a vu ce qu'il s'est passé.



Critique :

Hier tête de turc de la webosphère, raillé pour ces tics cinématographiques et sa capacité à enchaîner les bobines comme on enfile les perles, Uwe Boll est soudainement et contre toute attente devenu respectable. Quelques efforts pelliculés aux parfums nihilistes (Rampage entre autre) et un combat de boxe "Boll Vs Internautes" auraient-il donc suffit à réconcilier le réalisateur teuton et son public d'indécrottables cinévores. Du côté de chez Condor Entertainement, on semble y croire dur comme fer puisque l'éditeur français vient de rajouter à son catalogue une 3e titre du cinéaste datant de 2010 : Final Storm,( Mieux vaut tard que jamais). Ceux qui craignait un nouvel ersatz de «twister» ou un énième "catastrophique DTV catastrophe" peuvent ranger leur mauvais esprit au placard puisque qu'en dépit de ses visuels «so la la» et de son titre à coucher sous un parapluie, le déluge en question n'est en fait que le point de départ d'un récit à deux branches.



D'un côté une irruption nocturne et soudaine de Luke Perry dans la vie d'une famille de fermiers coupés du monde … Son inquiétant personnage, un brin mystique et amnésique quand ça l'arrange vient jouer l'éternel grain de sable dans la mécanique du couple (ah le trio sartrien a encore de beaux jours devant lui) et fait glisser peu à peu notre tempête finale dans le psycho thriller rural et le huis clos champêtre brouillardeux. De l'autre côté, nous découvrons que ces pluies diluviennes pourraient bien être le nouveau signe d'une apocalypse imminente. Le monde est-il en train de vivre ses dernières heures ? En tous les cas, notre brave Uwe voudrait bien nous le faire avaler en faisant disparaître les habitants de la petite ville la plus proche et  et avec eux  la faune locale. C'est Brigitte (Bardot, Pas Lahaie...) qui va faire la gueule !



Sur ce double canevas plutôt malin, Boll se fend d'une réalisation épurée voire minimaliste, tournant le dos aux frénétiques scènes d'actions sautillantes qui ont fait un temps sa marque de fabrique... et déballe même son récit avec un calme surprenant.  On sent poindre ci et là l'influence du Mist de Darabont même si le petit budget de la chose (5 millions de dollars US, source IMDB) ne permet pas, bien étendu, à ces quelques 90 minutes de tenir la comparaison. Comprenez qu'aucun gloumoute ne se cache derrière l'épais brouillard qui entoure cet univers en déroute et la pessimiste conclusion de «Final éStorm» qui aurait pu virer à une débauche spectaculaire d'effets numériques se voit réduite au strict minimum, voire à un certain symbolisme forcé.



On sera cependant surpris de voir que ce nouvel effort, bien qu'un peu plombé par sa bande originale synthético-sirupeuse et de sa facture «made for tv» parvient à imposer une atmosphère, voir déclencher un certain intérêt. De là à parler de bonne surprise, il y a un pas que nous ne franchirons pas. Bref, les fanatiques d'Uwe risquent d'y trouver leur compte et ses détracteurs du grain à moudre. Et parole d'Ecranbis, pas dit que la péloche en question ne suscite beaucoup de retournements de veste …



Test technique :

Condor Entertainement s'est fendu d'une très honnête édition DVD  permettant de se rincer l'oeil dans de bonnes conditions (en dépit d'un léger recadrage, le film originellement en 1.85 est ici présenté en 1.77). Rayon audio, 3 pistes différentes Français DD5.1, Anglais DD5.1 et français DTS . Vous connaissez la politique de la maison (la notre), visionnage en VO recommandé surtout que des sous titres sont présents. Rayon bonus, il faudra se contenter de 3 bande-annonces éditeur, le sympathique Spitfire produit par la BBC dont nous vous parlions il y a peu et puis deux films que nous attendons avec une vive impatience (en particulier le premier) Star Cruiser ( Attendu pour le 10 février) et Born To race ( disponible depuis le 11 janvier).