Creek: critique et test DVD


Sinthia aime Charlie, Charlie aime Megan, Megan aime A.J. et A.J. s'aime beaucoup. Non ce n'es tpas le pitch de la prochaine saison des « feux de l'amour » mais bien celui de «The unfortunate» (2008) qui nous arrive ces jours-ci sous le titre «Creek». Ajoutez à cela une terrible malédiction, des fantômes de chercheurs d'or, une bonne dose de second degré et vous obtiendrez la parfaite pépite Z horrifique. Ecranbis.com s'est enfoncé pour vous dans les bois pour un review forestier...

Synopsis :

Un groupe d'amis en chemin pour une convention sur l'Horreur est attiré par des étrangers qui leur promettent de trouver de l'or. Ils décident alors de s'enfoncer dans les bois, mais découvrent rapidement que l'or provient d'une ancienne malédiction. Les fantômes gardiens de l'or et de la crique ne pensent plus qu'à une seule chose : protéger leur or et se venger.




Critique :

Le printemps est là et le moins que l'on puisse dire c'est que le petit monde du cinéma de mauvais genre n'est pas en fête. Mis à part quelques bourgeons vidéastiques (les très attendus "The Woman" ou "The Final" le mois dernier), pas grand chose à se mettre sous la dent et sous les yeux. Vu le peu de films fantastiques parvenant jusqu'à nos grands écrans, cette carence soudaine de sorties DVD/ Bluray laisse un petit goût amer dans la bouche du cinévore déviant. Que l'on se rassure, il nous reste encore quelques éditeurs suffisamment  gonflés pour s'aventurer au delà des frontières du fréquentable... Emylia sort ce mois-ci, le très réussi «Alyce» (dont nous vous invitons vivement à lire la critique) et le plus inattendu «Creek» sous son label «Asilum». Au programme, une bande de teen à moitié geek et fans de films d'horreur en route pour Las Vegas et une halte malencontreuse qui les conduira jusqu'au bout de l'horreur.



Chose de moins en moins rare, mais néanmoins pas si fréquente, notre péloche "Zédifiante" du jour a été réalisée par une femme et pas n'importe laquelle. Lola Wallace a quitté son Midwest natal pour étudier à l' University of Southern California's School of Cinematic Art. Fraîchement diplômée, elle rencontre le spécialiste des effets  spéciaux Tom Devlin qui lui permettra de goûter aux joies du "No budget" en produisant son premier film  Legend of the Sandsquatch» en 2006. Parallèlement, on retrouve Miss Lola (son pseudo sur  Myspace) sur bon nombre de films de genre (Les Chroniques de Mars, le Avatar made in The Asylum ou encore Night of Dead) à divers postes. On ne change pas une équipe qui gagne et Devlin ouvre à nouveau le porte feuille l'année suivante (ah les filles ça vous fait faire n'importe quoi) pour une seconde aventure filmique  initialement titrée «Ghoulde Creek» qui deviendra «The unfortunate» pour finir par être retitrée «Creek».



Bien entendu, l'effort de Wallace envoie ses personnages stéréotypés (une belle blonde un peu nunuche, une jolie brune gothique victime d'un teen angst carabiné, un binoclard à la Harry Bill Gate Potter, un punk stupide et l'indispensable Beau gosse bad boy) sur les rails du déjà vu. Invités par un autochtone crasseux à arpenter les bois à la recherche d'or (la valeur refuge!), ils ne tardent pas à découvrir qu'ils viennent de tomber dans un piège. Les esprits de chercheurs de pépites qui se sont entretués au début du siècle pour quelques cailloux prennent peu à peu possession de leur corps (Oh oui possède moi grand fou), les obligeant à reproduire le massacre. Reste qu'à défaut d'être original, Creek respire la bonne humeur et l'envie de bien faire. Visiblement très influencée par le père Raimi, Lola se rend même coupable de quelques fulgurances. On retiendra par exemple un super zoom inversé débutant à l’intérieur de la tête d'une pauvre victime frappée à coup de pioche, ou encore le passage très drôle ou notre godiche blonde reste  bâillonnée, une pierre dans la bouche ( Ah l'ancêtre de la gag ball, la gag stone) mais les mains détachées, sans avoir l'idée de se délivrer.



Film de fille oblige, la dimension sentimentale de cette randonnée horrifique se trouve particulièrement développée (ah les affres de l'amour). Que le mâle se rassure, nous aurons tout de même droit à un petit plan nichon salvateur avec la peu farouche Amanda Ward ( déjà vue il y a quelques mois dans The Telling chez le même éditeur). Voyage plutôt sympathique dans les bois du Z et du cinéma qui ne roule pas sur l'or (on ne pouvait pas ne pas la faire), Creek devrait comme toute production du même acabit trouver preneur chez le vidéovore perché mais éduqué et s'attirer les foudres de ceux dont la culture cinématographique est bornée par Ghost Rider 2 et le transporteur (les lecteurs d'allociné  quoi!). On vous laisse choisir votre camp...3/10

Test technique :

Asilum propose de découvrir «Creek » dans une édition plutôt minimaliste. Pas de VF en vue, mais nous avons tout de même droit à deux mixages anglais ( 5.1 Dolby Digital et DTS) ainsi que des sous titres français. Rayon image, rien à redire et format d'origine 1.85 respecté. La copie digitale du film illimitée pour Mac et PC fait office de bonus.